Glanes et perles

Règlement concernant les Ecoles Normales Primaires (14 décembre 1832).

Le principal signataire en est François GUIZOT, ministre de l’instruction publique de 1832 à 1834, pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848). Il officiait pour  Louis-Philippe 1er, roi des français!… 

Les fidèles juchois et juchoises  découvrent le diable en soutane (1906).

Dans le contexte encore frais du vote de la Loi de Séparation des églises et de l’état et sur fond de campagne électorale, on découvre ici la pratique étonnante du vote « par assis et debout »  à l’église de  LE JUCH  (Finistère).

Assertions  de Jules Ferry (1832 -1893); les leçons de l’histoire

1. « Un grand parti ne doit-il pas, à côté des illustrations du passé, préparer les combattants de l’avenir ? » (1863)
2. « Qu’est-ce qu’un gouvernement résolu ? C’est un gouvernement qui sait où il veut aller, qui va jusque là, qui ne va pas plus loin et qui , pour toucher le but qu’il s’est prescrit à lui-même, emploie tous les moyens légaux, tous les bons moyens » (Extrait de la méthode et de l’esprit de suite).

UN CITOYEN

Je suis un citoyen, c’est-à dire que je ne suis ni un courtisan, ni un abbé, ni un gentilhomme, ni un financier, ni un favori, ni rien de ce qu’on appelle puissance aujourd’hui. Je suis un citoyen : c’est à dire quelque chose de tout nouveau, quelque chose d’inconnu, d’inoui en France. Je suis un citoyen, c’est-à-dire ce que vous devriez être depuis deux cents ans, ce que nous serons dans vingt ans peut-être…

Beaumarchais (1732-1799)
D’après le Citoyen du 27 juin 1929

Pensée relevée dans le Citoyen (jeudi 6 juin 1929)

Etre laïque, ce n’est pas violenter, ce n’est pas mépriser les consciences encore détenues dans le charme des vieilles croyances, c’est refuser aux religions qui passent le droit de gouverner l’humanité qui dure.

Ernest Lavisse

Echos du congrès du Syndicat national des Instituteurs (1922)

Au Congrès du Syndicat national des Instituteurs qui s’est tenu au Hâvre, les deux résolutions suivantes ont été votées à l’unanimité et par acclamation.

I. Le congrès invite le bureau à prendre d’urgence toutes les dispositions propres à assurer la défense de l’école laïque et à exiger le respect aux lois et aux décrets scolaires ; il proteste contre la suppression de postes et même d’écoles, contre la R. P. scolaire, contre les subventions communales aux écoles privées ; demande l’application, sans faiblesse, des lois de laïcité et l’interdiction d’enseigner aux ministres des cultes, ceux-ci devant être assimilés aux membres des congrégations; l’application de la loi qui interdit l’emploi des maîtres auxiliaires, non pourvus du brevet élémentaire, chargés d’une classe dans les écoles privées; l’obligation de mêmes titres pour tous les maîtres, dans les écoles publiques ou privées.

II. Le congrès proteste contre toutes les tentatives de restriction des libertés politiques des fonctionnaires. Il réprouve tous procès politiques de tendance jugés devant les tribunaux disciplinaires exceptionnels et incompétents; s’associe au plan de campagne dressé par la fédération des syndicats de fonctionnaires pour garantir à l’agent d’Etat le libre exercice du suffrage universel et la liberté d’opinion; élève une nouvelle et énergique protestation contre l’esprit de réaction qui se manifeste par la grâce amnistiante.

le Citoyen, vendredi 18 août 1922

Laïcité…

Laïcité1 Laïcité2

Variétés littéraires : L’INSTITUTEUR D’AUTREFOIS

Au moment où le Parlement se préoccupe de relever la situation matérielle de l’instituteur, le hasard nous a fait découvrir une poésie qui nous représente le portrait du vieil instituteur tel qu’il existait dans la première moitié de ce siècle, sous la monarchie. Les vers sont de M. de Chabot. Il y a là un accent vrai qui plaît tour à tour et qui émeut.    

Ce n’est pas un savant que mon pauvre bonhomme !
Mais il en sait assez ; il sait comment se nomme
Monsieur le Sous-préfet…. et monsieur l’Inspecteur,
De sonner l’Angélus il a toujours mémoire,
Et, le dimanche, assis dans sa chape de moire,
Il dort, les yeux ouverts, aux sermons du pasteur.

Il a le nez pointu, l’œil triste et pas de ventre ;
Ne se grise jamais, jamais…. quoiqu’il soit chantre,
Il est instituteur, greffier et sacristain :
Il met, à certains jours, assez bien l’orthographe
Et des autorités, déchiffre le paraphe….
Ce qui me fait penser qu’il sait le chaldéen.

Il cache maints talents sous un modeste voile :
Autrefois, dans sa classe, il faisait de la toile :
Il pèse habilement le tabac des fumeurs ;
Il sait un peu de tout…. et de mille autres choses…
Enseigne le plain-chant, écussonne les roses,
Et dans son jardinet fait pousser des primeurs ;

N’allez pas lui parler, pour Dieu, d’arithmétique,
D’histoire ou de grammaire et surtout de logique,
Il est bien trop sensé pour savoir tout cela!
Que voulez-vous de plus, pourvu qu’il les enseigne!
Plus d’un ne fait pas mieux qui pourtant le dédaigne ;
Je sais de grands savants de cette force-là.

D’après  le CITOYEN, 7, cinquième année, 15 février 1913

Les Curés et la Liberté de l’Ecole

M. Eon, avocat général, à la Cour de Cassation et Conseiller général d’Ille-et-Vilaine, vient de publier la lettre suivante dans le Républicain de St-Malo.
Ils vont bien les curés. Qui donc écrivait un jour, qu’on ne devait la liberté qu’à la liberté !

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Archidiocèse de Rennes St-Ouen-de-Rouërie
Paroisse de St-Ouen-la-Rouërie*

ce samedi

Père et mère Legrand,

Ma surprise a été grande de savoir que vous avez enlevé votre petite fille de l’école Sainte-Marie et cela sans motif, sans raison. Vous êtes indépendants et non fonctionnaires comme d’ autres, aussi je veux mettre sous vos yeux les conséquences de votre démarche malheureuse : 1° D’abord pour ce fait, vous vous excluez de la réception des sacrements de l’Eglise l’un et l’autre ; 2° Vous exposez votre enfant à ne pas recevoir la science religieuse et compétente pour sa vie chrétienne ; 3° Vous avez le devoir de rendre les livres que vous avait prêtés l’Ecole Ste-Marie dont je suis responsable ; 4° Du même coup vous vous fermez la bourse de tous les honnêtes gens dont vous avez usés (sic) jusqu’ à ce moment : 5° Enfin vous devez savoir que le dimanche votre enfant n’a pas le droit à la tribune de l’église réservée aux enfants de l’Ecole libre, et par faveur, aux enfants de fonctionnaires. C’est vous dire que la surveillance vous incombe totalement.

De tous ces points, il faut conclure que vous eussiez bien fait de prendre conseil de vos meilleurs amis, sans écouter ceux qui vous promettent monts et merveilles le plus souvent sans y tenir.

Rien n’est encore perdu si vous voulez écouter la voix de votre conscience et revenir sur votre décision hâtive et malheureuse ; et vous sauverez ainsi votre honneur et votre consolation pour le temps et l’éternité.

Je vous salue, Votre pasteur,

Signé : R. BREVAULT
Curé de St-Ouen-la-Rouërie.
D’après le Citoyen n°7 (5è année, 15 février 1913)
*Saint-Ouen-la-Rouërie (35460), petite commune au nord-est de l’Ille-et-Vilaine.

Plouhinec : un exploit.

Le déjà célèbre recteur, dont Plouhinec ne s’honore pas, vient encore de se signaler par un nouvel exploit. Oyez plutôt.

Mercredi 22 janvier, à l’occasion d’un mariage et ainsi que le veut un vieil usage, des jeunes gens, après le repas de noces, avaient organisé un bal en plein air. Il était 9 heures du soir, au clair de la lune et au son d’un accordéon, des couples mazurkaient, polkaient ou gavottaient avec ardeur, sous les regards attentifs des vieux parents. Soudain, l’homme noir fit son apparition parmi les danseurs ; il grinçait des dents et ses yeux lançaient des éclairs, son bras était armé d’une énorme canne qui, à maintes reprises, s’éleva et retomba sur quelque chose, sur des échines sans doute, exécuta de terribles moulinets, enfin fit de si bonne besogne que cinq minutes plus tard il ne restait plus sur la place que le vaillant grenadier du pape, tout fier de son haut fait. Et l’on dit que la musique et la religion adoucissent les mœurs!
Certaines mauvaises langues n’hésitent  pas à dire que M. le recteur s’est rendu coupable d’une agression nocturne.

Potr ar bigornou.

D’après le Citoyen n°6 (cinquième année), 8 février 1913. 

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