La République laïque et les cultes

Reconnaissance, méconnaissance, connaissance ?

En vue de la célébration du 120è anniversaire, le 9 décembre 2025, du vote de la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat il importe que tous les citoyens amoureux inconditionnels de la sauvegarde de notre République  indivisible, laïque, démocratique et sociale soient tenus bien informés du contenu de la Loi, de ses 6 Titres et 43 Articles ainsi que des modalités de son application au sein de nos institutions publiques et de nos collectivités …sans compter sa  non-application dans certains territoires de la République…

 

Rappelons le contexte : «  L’affaire Dreyfus, qui débuta en 1894, provoqua un climat de tension entre les radicaux républicains et la droite catholique. C’est dans cette ambiance singulière que le projet de loi de séparation des Églises et de l’État fut présenté au Parlement. La préparation du projet de loi confiée à la commission Buisson–Briand donna lieu à des débats houleux entre Républicains et Catholiques. On compte 48 séances de discussions entre 1904 et 1905. La  loi de 1905marqua la volonté d’Aristide Briand d’aboutir à une loi de compromis qui permit à la fois l’adhésion des catholiques et des anti-cléricaux ».

Cette loi repose sur deux piliers principaux :

·         la liberté de conscience affirmée à l’article premier ;

·         la séparation des Églises et de l’État.

Avec la loi de 1905, la souveraineté de la Nation s’affirme. La religion officielle ayant longtemps été le catholicisme, l’athéisme n’était pas reconnu. À partir de 1905, l’État n’a plus de religion. Sa neutralité devient donc une garantie pour l’égalité des citoyens. C’est pourquoi, sans faire référence à la laïcité de façon explicite, la loi de 1905 demeure le texte fondateur de la laïcité en France(Cf. https://www.interieur.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/loi-de-1905-pierre-angulaire-de-laicite-en-france )

Rappelons aussi que c’est la loi du 13 avril 1908  (dite Loi sur la conservation des édifices du culte) qui, dans son article 5, établit que l’État, les départements et les communes sont responsables de l’entretien et de la conservation des édifices dont la propriété leur est reconnue.

La complexité des textes n’autorise ni  la schématisation ni la simplification abusive c’était une loi de tolérance ,elle doit le demeurer avec toute la précision et la rigueur nécessaires. Cest à ce prix  que les « séparés » pourront continuer à coexister dignement et dans le respect mutuel.

C’est à ce titre et aux explications de textes y afférant  que nous  reprenons ici un article de François Braize .  Datant de  2018, il  garde toute sa lucide actualité . Publié  dans Mezetulle, le blog revue de Catherine Kintzler ,il s’intitule  de manière très suggestive « La république laïque et les cultes : reconnaissance,méconnaissance, connaissance ».

Selon Catherine Kintzler  il fait apparaître que : « Après le discours d’Emmanuel Macron au collège des Bernardins le 9 avril (2018) et les nombreux commentaires qui ont suivi, François Braize1 a rédigé cette utile mise au point touchant les relations entre un État laïque et les cultes. La séparation n’implique pas pour l’État l’ignorance des cultes. La « non reconnaissance » des cultes que la loi de 1905 prévoit, et l’obligation de leur être indifférent, n’est cependant ni une « méconnaissance », une non « connaissance », ni même une « ignorance ». Si cela demande une subtilité que les temps ne portent plus guère, c’est oublier le sens et la portée de la loi de 1905 que de penser le contraire. »

Le visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici, l’article original de François Braize.

Que  Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous permettre ce nouvel emprunt à Mezetulle