Turpitudes et contre-turpitudes cléricales et ecclésiales

                              (suite de juillet  2025)

 

La commision d’enquête parlementaire sur les violences à l’Ecole née du scandale  du collège-lycée privé de Bétharram présidée par Mme Fatiha Keloua Hachi – les co-rapporteurs étant les députés Violette Spillebout et Paul Vannier a rendu, ce jour 2 juillet 2O25, ses conclusions et formulé 50 recommandations…

On sait déjà qu’il y est pointé le « défaut d’action » de François Bayrou à l’époque, ce qui a pu laisser les violences « perdurer ».

On avance qu’à défaut d’action F.Bayrou avait « les moyens d’engager », alors qu’il était « informé » quand il était ministre de l’Education nationale (1993-1997) et président du Conseil général (1992-2001) .Ces violences « ont perduré pendant des années ».

On sait aussi que les rapporteurs évoquent plus généralement « un véritable déchaînement de violences » à Notre-Dame de Bétharram qu’on « ne saurait réduire à des débordements ponctuels ». La violence « était – pour partie au moins – institutionnalisée » dans cet établissement, indiquent-ils, avec « une communauté de notables au soutien indéfectible », dont des « membres du gouvernement ».

Les co-rapporteurs soulignent en outre que Bétharram était « un cas loin d’être unique », avec souvent les mêmes « logiques à l’oeuvre » dans d’autres établissements, dont des « violences institutionnalisées sous prétexte d’excellence pédagogique »….

Sur France inter, ce mercredi, les deux parlementaires sont revenus sur leur travail en dressant un constat alarmant au sein, notamment, de l’enseignement privé. Rapporté par Huffingtonpost   on découvre(https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/affaire-betharram-ce-que-conclut-la-commission-d-enquete-parlementaire-sur-bayrou-et-pour-les-victimes_252096.html) :

– « Je ne pouvais pas imaginer ce que j’ai entendu, les actes de tortures, les enfants que l’on prive de sommeil… Je sors humainement profondément marqué, bouleversé par cette commission d’enquête », a  expliqué l’élu LFI du Val-d’Oise Paul Vannier.

-Mêmes mots ou presque pour sa collègue macroniste Violette Spillebout. « Des violences à l’école ont eu lieu dans toute la France, dans des centaines d’établissements, avec des milliers de victimes. On peut dire que c’était systémique », a ainsi estimé l’élue du Nord, en parlant de violences « encore présentes aujourd’hui, dans des établissements privés et publics. »

-Outre la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes ou la « reconnaissance de la responsabilité de l’État », le rapport parlementaire préconise d’effectuer des contrôles « chaque année » dans les établissements avec internats

-« Pendant des décennies, il y a une accusation, un rayon paralysant, celui de la guerre scolaire, qui a été brandi en direction de celles et ceux qui questionnaient la place particulière des établissements privés sous contrat dans notre pays », a pointé Paul Vannier sur France Inter, en ajoutant : « Cette accusation a conduit des ministres à s’autocensurer (…) la puissance publique était terrorisée, il n’y a eu aucun contrôle pendant 40 ans dans ces établissements ».

Comme on pouvait s’y attendre,les charges sont lourdes ! Quel sera le sort accordé par la puissance publique aux  cinquante recommandations annoncées ? Et les victimes ? Et les coupables ?

On lira avec intérêt l’article à ce sujet publié par Ouest-France ( Bétharram : on vous révèle ce que contient le rapport d’enquête sur les violences en milieu scolaire

Dans cette attente on  continuera sur ce site de pourfendre sans faiblesse ce que nous avons convenu d’appeler les « turpitudes et contreturpitudes cléricales et ecclésiales » afin que la vérité ,toute la vérité des faits soit faite avant que les cléricaux réactionnaires n’en aient fait disparaître les preuves(voir à ce propos le point 13  ci-dessous !)

Ainsi , après l’avertissement qui précède qu’on ne pouvait laisser sous silence, les visiteurs pourront consulter une nouvelle série d’articles ou de liens y conduisant. Ils font état de la mise à jour de nouvelles violences perpétrées au sein de l’Eglise,violences venant alourdir un état des lieux déjà accablant tant pour elle-même que pour la société tout entière.
Les visiteurs de ce site pourront s’en convaincre en consultant le Fichier 1  dans lequel sont réunis quelques pièces à conviction étant entendu que, dans le contexte, d’autres suivront .
Que Christian Terras, rédacteur en chef de Golias soit sincèrement remercié  de nous avoir permis de nouveaux emprunts à Golias News

CHARLES PÉGUY ; L’Ecole républicaine et la laïcité, un silence éclairant

L’oeuvre monumentale de Charles Péguy , celle du « rempailleur de textes »,reste d’actualité au point de donner lieu à la première  de couverture de La Croix l’Hebdo  n°287 du 13 juin 2O25 sous  l’intitulé révélateur « Résister avec Charles Péguy« . 

On retiendra, à l’instar de  Jean de Saint-Chéron auteur dudit article,  que « la révolte de ce  dreyfusard de la première heure,socialiste anticlérical converti au christianisme,contre le monde moderne,ses valeurs trompeuses et son argent roi,reste  inspirante pour notre présent » .
 
Pour notre part et pour apprendre à résister dans d’autres domaines, nous avons souhaité approfondir la nature de la relation complexe de Charles Péguy à la laïcité républicaine,  celle qui fut portée par ses hussards noirs…
 
Les visiteurs intéressés par ce sujet pourront consulter, en cliquant ici ,un fichier qui lui est dévolu.

Penser contre son camp !

Itinéraire politique d’une intellectuelle de gauche

 

Tel est le titre paradoxal de l’ouvrage de Nathalie Heinich paru le 15 mai 2025 chez Gallimard.

Selon cet éditeur : « Querelle de l’art contemporain, neutralité des sciences sociales, mariage homosexuel, féminisme, islamisme, censure, wokisme, gauche radicale : autant de sujets qui, depuis une vingtaine d’années, ont beaucoup agité le monde intellectuel français et, en particulier, la gauche, de plus en plus éclatée, voire bouleversée, par des retournements rompant avec ses valeurs historiques – protection des plus faibles, universalisme, laïcité, rationalité, liberté d’expression.

Cet essai propose un retour réflexif sur les prises de position de l’auteure depuis la fin du XX siècle, controversées par une partie de la gauche et qui, en cela même, témoignent de mutations allant bien au-delà d’opinions personnelles. Ne pas « penser comme nous » : telle est, parfois, la condition pour rester fidèle aux valeurs fondatrices d’une famille politique. »(Cf. Penser contre son camp)

 

Le propos de l’Association Lacanienne Internationale  (ALI) sous la plume de Jean-Pierre Lebrun (28 mai 2025)  semble devoir être médité au moment d’aborder un sujet dont l’actualité est d’autant plus évidente que d’autres périls se font jour.  

 Pour cet auteur il s’agit  d’ «un petit livre  qui mérite toute notre attention. Il est l’oeuvre de Nathalie Heinich, sociologue émérite au CNRS et s’intitule Penser contre son camp itinéraire politique d’une intellectuelle de gauche. Cet ouvrage est un petit bijou de rigueur éthique où son auteur refait le parcours qui a été le sien en se confrontant, problème après problème, à la façon dont se reniait son entourage de gauche qui a toujours été – et est resté – celui auquel elle s’est sentie appartenir.

 L’ouvrage témoigne d’un courage que l’on ne peut qu’imaginer et admirer pour garder le cap de la perception éthique de l’auteur au travers des grandes questions qu’elle aborde chapitre après chapitre dans son livre comme autant de sujets relevant de son travail de sociologue au CNRS : l’art contemporain, le statut d’artiste, le pacs et le mariage homosexuel, le féminisme, l’islamisme, la censure, le wokisme… pour finir par énoncer qu’elle a dû apprendre à penser contre son camp au risque d’être reniée par une partie de sa famille politique.

 Car, effectivement, c’est au travers de ses prises de position dans des articles et interventions auxquelles chaque fois elle renvoie, que Nathalie Heinich – qui nous a fait le plaisir de venir à l’ALI récemment – fait entendre son trajet, les problèmes qu’elle rencontre avec une gauche tentée par le communautarisme en même temps que demeurée arc-boutée à l’antiracisme de la génération d’avant. Bref avec une gauche à l’agonie [1] qui ne veut continuer à penser qu’en restant dans le sillage de ce qui a fait hier sa fortune, que Jean-Pierre le Goff , sociologue auteur de Mai 68, l’héritage impossible [2], a qualifiée de gauche culturelle – ou sociétale – pour la distinguer de ce qu’elle aurait pu et dû rester : une gauche politique soucieuse du social plutôt que du sociétal.

 C’est la rigueur sans coup férir de Nathalie Heinich qui lui fait tenir sa route au milieu des problèmes de société qui n’ont fait que se suivre les uns les autres depuis un demi siècle. Et c’est en cela que son livre constitue un véritable exemple de rigueur éthique, car c’est ce souci qui lui fait tenir envers et contre tout, jusque dans son propre milieu, de ne pas penser comme tout le monde mais au contraire de peaufiner sa propre perception des enjeux multiples auxquels elle se trouve confrontée et de garder inexorablement le parti de rester fidèle à elle-même.

 Ce livre risque néanmoins de passer inaperçu, tant l’ampleur de ce qu’il vient mettre en cause est d’importance. On sera tenté de s’en débarrasser comme d’un ouvrage encombrant, simplement parce qu’il témoigne clairement qu’il est toujours possible de tenir le cap de sa parole même dans un air ambiant qui ne laisse quasiment plus de place à l’énonciation.

Le livre de Nathalie Heinich est à cet égard remarquable et démontre à merveille que s’énoncer est toujours possible, même dans un monde où tout invite à se soumettre aux idéologies ambiantes. Il suffit – façon de parler – d’un peu de courage ! N’est-ce pas Czermak qui disait que c’est ce “un peu de courage” que l’on était en droit d’attendre d’une cure analytique.”

 [1] J.P. Le GOFF, La gauche à l’agonie, 1968-2017, éditions Perrin, 2017

[2] J.P. Le GOFF, Mai 68, l’héritage impossible, La découverte, 1998-2015

Penser contre son camp tel est donc le défit que les défenseurs convaincus (s’il en reste) d’une gauche républicaine doivent avoir le courage  de relever s’ils souhaitent pouvoir un jour reprendre en main  les destinées du pays, préserver les libertés essentielles  et promouvoir le progrès social.  Il ne s’agit pas pour autant de penser contre soi-même mais de continuer  de le faire par soi-même.

On devine ainsi le contenu fondateur de l’ouvrage de Nathalie Heinich,  la nécessité  de le lire et d’en connaître les analyses . Le visiteurs de ce site pourront d’ores et déjà consulter la recension qu’en fait  Phillipe Foussier dans un article mis en ligne dans Mezetulle le 28 juin 2025 .

Elle est accessible en cliquant ici .

On retiendra ici que pour ceux qui sans ambages, se réclament  de la gauche républicaine de progrès, que la laïcité doit demeurer la garante de la liberté de conscience contre l’enrégimentation par toutes les bigoteries de la création.

Que Catherine Kintzler soit une nouvelle fois remerciée de nous avoir permis ce nouvel emprunt à Mezetulle.

La disparition du Professeur Guy DESBIENS

              Grand défenseur de l’Ecole publique républicaine
 
 
Nous reprenons ici l’annonce qu’en faisait  notre collègue Catherine Kintzler dans  son blog revue Mezetulle le 20 juin 2025.
 
« J’apprends avec tristesse par un collègue de philosophie le décès de Guy Desbiens, survenu le 8 juin. Professeur de philosophie au lycée Corot de Douai, Guy Desbiens a bien voulu me confier, depuis 2008, la publication de 18 articles pour Mezetulle, sur la défense de l’instruction, de l’école, de l’enseignement philosophique.

Après le décès d’Edith Fuchs et celui de Jean-Michel Muglioni, celui de Guy Desbiens affecte profondément Mezetulle et attriste les défenseurs de l’instruction publique. J’adresse mes condoléances et ma sympathie à tous ses proches. »

Charles Péguy et les Hussards noirs de la République

Né en 1873 à Orléans, Charles Péguy fut l’un des grands écrivains de la Troisième République, poète engagé, républicain fervent et témoin lucide des transformations politiques et sociales de son temps. Élève de l’école annexe de l’École normale d’instituteurs d’Orléans, il grandit dans un environnement où l’éducation était perçue comme le levier de l’émancipation.

Portrait de Charles Péguy vers 1908.
Collection personnelle ASVPNF

Dans son texte L’Argent, publié en 1913 dans les Cahiers de la Quinzaine, Péguy évoque avec émotion les jeunes élèves-maîtres — formés dans les Écoles normales — qu’il croisait dans la cour ou dans les classes de l’école annexe. Ces jeunes gens, habillés de noir, disciplinés, porteurs de l’idéal républicain, allaient devenir les instituteurs de la France rurale et urbaine. Leur mission : faire reculer l’ignorance, transmettre les savoirs fondamentaux, mais aussi former les esprits libres et les cœurs civiques. 

Extrait de L’ARGENT , 1913

 

      «   Nos maîtres étaient de pauvres gens comme nous, mais ils étaient d’un autre ordre que les riches. Ils n’étaient pas riches ; mais ils n’étaient pas pauvres comme nous.
C’étaient nos maîtres. On respectait nos maîtres. On les respectait comme on respecte un prêtre, un soldat, un juge, un chef. […] Ces hussards noirs de la République avaient une allure, une tenue, une honnêteté. On reconnaissait au premier coup d’œil, à la coupe de leur redingote, au port de leur tête, qu’ils n’enseignaient pas seulement à lire, à écrire, à compter.
Ils enseignaient le respect, le courage, la dignité. »

 

Par cette évocation lyrique et grave, Péguy rend hommage à une génération de maîtres qui incarna l’École de la République dans ce qu’elle avait de plus noble : austérité, rigueur morale, transmission du savoir comme acte de foi laïque.

Dans le contexte de l’École normale d’Orléans, où l’enfant Charles fut élève, ces « hussards noirs » passaient devant lui, silhouette droite et manteau noir, en route vers leur mission. Il ne les a jamais oubliés.

 Note :Ce texte de Charles Péguy est désormais dans le domaine public. L’extrait provient de L’Argent, publié en 1913 dans les Cahiers de la Quinzaine. Version intégrale disponible sur : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Argent_(P%C3%A9guy)

 Les visiteurs de ce site pourront consulter  4   fichiers dévolus à Charles Péguy et à  quelques aspects de son œuvre :

Fichier 1. Les hussards noirs de Charles Péguy (1913)

Fichier 2. Péguy. L’Argent ou le parti pris du témoignage

Fichier 3. Résister avec Charles Péguy (Article de Jean de Saint-Chéron dans La Croix L’Hebdo n°287)

Fichier 4. Charles ,Péguy . Note de Samir Siad dans Théâtre Montansier.

 Comment ne pas rappeler au final de ces préliminaires dévolus au « rempailleur de textes » qu’était Chales Péguy le propos singulier de Bernanos  à son intention «  C’était un homme qui, mort, reste à portée de voix qui répond à chaque fois qu’on l’appelle ».

Etudiant à vie à l’épreuve du cabinet des curiosités normaliennes

par

François Larher

A la fin du premier quart du 21è siècle  on est enclin, dans certains milieux, à qualifier d’anachronique tout ce qui touche à la 3è République et notamment  l’Ecole publique gratuite, obligatoire et laïque qui fut sans conteste son œuvre la plus emblématique et la plus prometteuse pour ses enfants et l’avenir. On admettra ici, il ne pouvait en être autrement, que les acteurs de la  Révolution qui s’en suivit furent identifiés à ceux qui furent nommés par Charles Péguy les Hussards noirs de la République,  les Instituteurs et les Institutrices formés dans les Ecoles normales départementales.

Peut-on encore en 2025 être surpris et s’enthousiasmer de ce que furent les protagonistes de cette émancipation à l’origine de la transformation  complète de notre société et de ses modalités de fonctionnement ?

Peut-on encore en jetant un coup d’œil attentif sur le passé nous donner une raison de plus pour ne pas mépriser le présent et pour ne pas désespérer de l’avenir que le passé nous a préparé ?

C’est le sens de la démarche que propose ici un ancien hussard noir  qui, devenu normalien grâce à son Ecole de hameau et son premier Instituteur  à la fin de la Seconde Guerre mondiale,  entreprit un long cursus d’étudiant à vie qui donna lieu à un parcours scientifique à peine achevé .

Ce cursus fut jalonné d’étapes nombreuses et variées parmi lesquelles  l’obtention du diplôme d’études approfondies en sciences végétales fut sans doute la plus marquante et la plus probante pour son bénéficiaire, fils de paysans passé par l’Ecole de hameau, le Cours complémentaire, L‘Ecole normale, l’Ecole de la Faculté des Sciences et enfin par l’Ecole de la vie.

Il était donc bien normal qu’il revienne, en toute humilité, apporter sa contribution sur ce site dévolu à l’histoire de l’Ecole normale et à celle des Instituteurs qui, parfoi, dérivait vers  des champs quelque peu insolites tels celui que le visiteur pourra découvrir dans les fichiers suivants .

Son étonnement sera grand de trouver des éléments constitutifs de tout ouvrage scientifique rédigés non pas en français et en anglais approximatif comme il est de coutume, mais en français et en breton. La langue bretonne était et reste la langue maternelle de l’auteur . Indélébile malgré les efforts de l’Ecole de la République, il se devait en pareille circonstance de lui redonner la place   d’honneur qu’elle n’aurait jamais dû quitter .

Fichier 1. Propos bilingues relatifs au  DEA ( avant- propos, épilogue, lettre d’envoi).

Fichier 2. Texte du mémoire de stage pratique de DEA océrisé  et aux normes éditoriales de 2025.

A propos de la mise en berne du drapeau national sur les bâtiments publics pour les obsèques du pape François.

Ça  va mieux en  le disant et en  l’écrivant (même à contretemps) :  les bâtiments publics sont les temples de la République  et non ceux de la foi. Il n’y avait donc aucune  raison légitime pour que le drapeau  qu’ils arborent fièrement  soit mis en berne pour cet évènemement. La France laïque ne se trouvait pas en deuil !

 Certes comme souligné par Stéphane Duguet (Public Sénat, 23 avril 2025)  « la mise en berne des drapeaux fait polémique jusqu’au Sénat… »

 Il précise dans un article que :

Les drapeaux seront mis en berne samedi à l’occasion des funérailles du pape François. Un choix défendu par certains élus et critiqué par d’autres au nom de la laïcité. François Bayrou lui-même avait critiqué ce choix en 2005.

Les drapeaux hissés sur les bâtiments publics seront descendus à mi-hauteur ou attachés par un ruban noir samedi à l’occasion des funérailles du pape FrançoisUne décision prise par l’Elysée assure-t-on à Matignon qui avait annoncé la mise en berne des drapeaux à l’Agence France Presse.

Mais ce choix ne passe pas auprès de plusieurs responsables politiques de gauche comme Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise ou encore les députés écologiste Alexis Corbière et socialiste Jérôme Guedj.

« Obligation d’indifférence »

« Cette décision est honteuse », écrit sur X le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, par ailleurs membre du groupe d’amitié France-Vatican. « Je ne me sens pas représenté par la République française quand elle estime de son devoir d’honorer souverain pontife », regrette-t-il auprès de Public Sénat. Pour le vice-président du Sénat, la laïcité impose une « obligation d’indifférence » à l’égard de toutes les religions.

Mais au Palais du Luxembourg la plupart de ses collègues interrogés ne sont pas choqués. « C’est aussi un chef d’Etat », rappelle le sénateur socialiste Rémi Féraud. « La France est laïque mais son histoire est catholique. Je ne crois pas qu’il y ait de mise en danger de la laïcité », ajoute un autre sénateur PS. Dominique de Legge, le président Les Républicains (LR) du groupe d’amitié France-Vatican, est du même avis : « On ne peut pas rendre hommage et regretter un geste qui traduise de façon tangible cet hommage ».

Bayrou opposé à la même décision en 2005

D’autres avancent aussi le fait que ce n’est pas la première fois que la France met ses drapeaux en berne pour un chef d’Etat étranger et une autorité religieuse. « La reine Elizabeth II était aussi cheffe de l’Eglise d’Angleterre que je sache », appuie Loïc Hervé, sénateur centriste. « Le contraire me choquerait » indique même la sénatrice LR Marie Mercier. En revanche, la vice-présidente du groupe d’amitié France-Vatican estime qu’un « deuil national ne collerait pas parce que ce n’est pas une personnalité nationale ».

Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois que les drapeaux seront mis en berne après la mort d’un pape. La France l’avait fait après le décès du pape Jean-Paul II en 2005, année du centenaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. A l’époque, cette décision avait été sévèrement critiquée par l’actuel Premier ministre François Bayrou. L’ancien président de l’UDF jugeait que cette décision « ne correspond pas à la distinction qu’il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques nationaux ». Un de ses proches contacté par Public Sénat assure qu’aujourd’hui « ça ne pose un problème à personne, ni au gouvernement ni au président de la République au regard de ce qu’était le pape François tourné vers les plus démunis ».

Pour rendre hommage au pape François, Gérard Larcher, le président du Sénat, a signé le registre de condoléances de la Nonciature apostolique, le lieu de représentation du Vatican en France. « Au nom du Sénat sincères condoléances à la communauté catholique de France et à l’Église universelle » a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Une prise de position officielle au nom de l’institution que déplore le vice-président communiste du Sénat Pierre Ouzoulias : « Je ne lui ai pas donné mandat pour qu’il aille signer le registre de condoléances du pape ».

Tout ceci ne laisse rien augurer de bon lorsque d’aucuns se préparent à  célébrer sans faiblesse ni compromission le 120è anniversaire de la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat.

Il ne s’agissait point de respecter  on ne sait quelle « obligation d’indifférence » mais seulement de continuer à respecter toutes les différences.

Les visiteurs intéressés pourront consulter à ce propos une tribune publiée dans l’hebdomadaire Marianne  reprise sur le site de Unité Laïque.  Ladite tribune est accessible  à l’URL  :

A propos du respect de laïcité dans le sport

Dans un article très documenté de Aline Girard -mis en ligne dans le blog revue Mezetulle de Catherine Kintzler, le 27 mai 2025- il est fait état de :

« Sport et laïcité : un terrain miné »

 Selon C. Kintzler « Aline Girard y rappelle les multiples et spectaculaires offensives politico-religieuses dont la pratique sportive publique est l’objet, lesquelles n’épargnent même pas (on devrait dire « surtout pas ») l’olympisme en dépit de sa charte. Elle fait le point sur la situation actuelle de la réglementation, très complexe, de l’affichage politico-religieux dans le sport et commente le projet de loi voté par le Sénat en février 2025 ainsi que les réactions qu’il a soulevées. Elle souligne que, pour l’islam politique qui mène ses offensives sur tous les secteurs de la vie sociale et publique, « le sport est un terrain de choix, puisqu’il met en scène le pire cauchemar des intégristes, la liberté des corps, et surtout la liberté des corps féminins. » 

 Pour ne pas s’égarer en terrain miné-démarche périlleuse en jargon militaire- on soulignera que  l’article en question analyse les tensions croissantes entre la laïcité et les influences politico-religieuses dans le domaine sportif. Il fait apparaître que le sport, en particulier le sport féminin, devient un terrain stratégique pour les offensives islamistes, qui cherchent à imposer des signes religieux ostensibles et à remettre en cause les principes d’égalité entre les sexes.  On retiendra plus particulièrement que :

La neutralité religieuse et politique est un principe fondamental dans le sport français, inscrit dans la Charte olympique et les règlements des fédérations sportives. Le ministère des Sports rappelle que ce principe vise à préserver le pacte républicain et à garantir l’égalité entre les pratiquants. Toutefois, des ambiguïtés persistent, notamment concernant le port de signes religieux dans les compétitions internationales.

Les fédérations sportives françaises interdisent généralement le port de signes religieux ostensibles lors des compétitions. Cependant, des exceptions sont parfois accordées, comme ce fut le cas pour la coureuse Sounkamba Sylla, qui a dissimulé son voile sous une casquette lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Cette entorse au règlement a suscité des critiques et des interrogations sur la cohérence des règles appliquées.

À l’école, le principe de laïcité est également appliqué, interdisant le port de signes religieux ostensibles. Cependant, des tensions apparaissent, notamment dans les activités périscolaires ou les clubs sportifs scolaires, où le respect de la laïcité peut être mis à l’épreuve par des demandes de créneaux réservés ou des pratiques communautaristes.laicite.laligue.org+1Revue Quart Monde+1

  –Le sport comme lieu de prosélytisme religieux …    des « incidents » tels que des prières collectives dans les vestiaires, des refus de se soumettre aux règles de l’arbitrage ou des demandes de modification des calendriers de compétition pour respecter les fêtes religieuses illustrent cette tendance. Des rapports parlementaires ont alerté sur le risque de radicalisation dans certaines disciplines sportives, notamment les sports de combat.laicite.laligue.org

Le sport féminin est particulièrement ciblé par les offensives islamistes, car il incarne la liberté des corps et l’émancipation des femmes. Des athlètes comme Nawal El Moutawakel, Hassiba Boulmerka ou Habiba Ghribi ont été des symboles de cette résistance. Aujourd’hui, des athlètes comme Sifan Hassan, qui a couru sans voile et a reçu sa médaille d’or voilée, illustrent cette instrumentalisation du sport à des fins politiques et religieuses.Mezetulle

Au total  les visiteurs feront le constat que Aline Girard met en lumière les défis auxquels est confronté le sport français face aux pressions politico-religieuses. Elle appelle à une vigilance accrue pour préserver les principes de laïcité, d’égalité et de liberté dans le domaine sportif. Le sport, espace de rencontre et de mixité, ne doit pas devenir un terrain d’affrontement idéologique ou communautaire.

Faut-il enfin rappeler que, dans ses fondements, la République française est laïque et que  de surcroît elle est une, indivisible et sociale ?

Ceci étant rappelé les visiteurs pourront, en cliquant ici ,consulter l’article  de Aline Girard intitulé :

« Sport et laïcité : un terrain miné »

et en tirer des enseignements majeurs s’agissant de la philosophie (et de la pratique) du sport sous les auspices de la République française.

Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous avoir permis ce nouvel emprunt  à Mezetulle.

L’école française : un système formaté pour les gagnants d’avance

Nous reproduisons ici l’intitulé  de l’article publié ce 3 juin 2025 par Djéhanne Gani sur le site du Café pédagogique . La question qui se pose au moment où certains se proposent de refonder l’Ecole est celle de savoir comment à force de faiblesses, de démissions ,de compromissions et  de démagogie on est parvenu à une telle situation  sous les auspices d’une République laïque et sociale. Les pères fondateurs de l’Ecole publique ne s’y reconnaîtraient pas,
Comment y remédier? A l’instar de  Djéhanne Gani  on proposera  le retour aux valeurs démocratiques portées  par l’Ecole publique laïque considérant que l’école pour toutes et tous les élèves reste un enjeu de taille- le seul qui vaille- et que si l’on veut relever le défi il reste à concevoir et à pratiquer un changement profond de culture et de structure scolaire, et à modifier fondamentalement  le regard que l’on porte sur l’institution scolaire.
Les visiteurs pourront accéder à l’article de Djéhanne Gani en cliquant ici.
Nous remercions D. Gani de nous permettre cet emprunt au site du Café pédagogique .