André Le Goff raconte

Ygrec et Fachoda

Dans ce nouveau récit illustré, notre ami André Le Goff  révèle des souvenirs marquants de  sa vie de collégien.  Celle-ci débuta en 1950 au Cours Complémentaire de  Rosporden (F-29140). Il y découvrit comme professeur de français un certain Ygrec dont les leçons et la manière d’exercer le métier d’enseignant laissèrent des traces indélébiles. André Le Goff les restitue avec beaucoup de précision et d’humour.

Ceci conduit à un morceau d’anthologie qui aurait pu trouver place dans l’ouvrage collectif paru en novembre 2020 chez Robert Laffont. Rendant hommage à Samuel Paty, il était intitulé : « Lettre à ce Prof qui a changé ma vie ; enseigner la liberté ».  Manifestement Ygrec, le héros de l’histoire, ancien normalien de l’Ecole normale de Quimper passé par la Résistance à l’occupant allemand, faisait partie de ces « gens de savoir  qui ont su transmettre le sens de la mesure et appris à questionner la limite, à considérer l’autre dans sa différence et finalement à l’aimer » . Lui-aussi enseignait la liberté ; ses leçons de choses en témoignent.

Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article écrit à  ce propos par André Le Goff en cliquant ici

Comme l’une des leçons menées sur le terrain conduisait, par la pensée, au Fachoda africain-lequel a sans  doute disparu de bien des mémoires- André Le Goff  a tenu à renvoyer ses lecteurs à la Crise de Fachoda  (i.e. « the Fashoda incident ») qui trouva  une solution « pacifique »  en 1898  . S’agissait-il d’une reculade pour la France ?

Les visiteurs pourront en savoir davantage en se rendant aux adresses suivantes :

1. https:///fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_Fachoda

2. https:/ https://www.herodote.net/18_septembre_1898-evenement-18980918.php

3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Fachoda

 

 Qu’ André Le Goff soit chaleureusement remercié pour sa nouvelle contribution.

Le port de l’uniforme à l’Ecole publique

ou

Comment s’éclairer avec des vessies alors que les lanternes suffisent ?

 

Le billet d‘humeur

de

André Le Goff

« Ce que l’on porte sur soi ou sur la tête l’emporterait-il sur les enseignements et sur ce que l’on peut avoir en tête ? ». C’est la question qui se repose, une fois de plus, en 2023 alors que déjà en 2016 on l’assimilait à « l’éternel marronnier » du système éducatif français.(Slate, 5 septembre 2016,URL. https://www.slate.fr/story/123031/sondages-retour-uniforme).

Historiquement, l’uniforme n’a jamais été obligatoire dans les établissements scolaires publics. Cependant, le port d’une tenue scolaire comme la blouse était assez courant jusqu’à l’abandon du porte-plume. L’uniforme peut être obligatoire dans des établissements privés ou des établissements particuliers dont ceux qui dépendent du ministère de la défense. 

En attendant, plusieurs Hussards noirs de la République ayant exercé le beau métier d’Instituteur dans nos Ecoles publiques se sont indignés devant cette idée récurrente chez certains politiques qui rêvent sans doute de « caporaliser »l’enseignement et de faire marcher au pas et dans le bon sens enseignants et élèves… D’autres aux mémoires fidèles font déjà valoir le fait qu’après l’expérimentation projetée pour le printemps prochain  (dont  les  résultats seront  encourageants!…) on rendra l’uniforme obligatoire et du même coup on remettra en cause le principe de la gratuité instauré par Jules Ferry.Sans ce principe rien n’est possible.
C’est en pareil contexte que les visiteurs de ce site pourront consulter un certain nombre de fichiers dévolus à cette question qui fâche . Ils sont accessibles au moyen d’un seul clic gauche ;

Fichier 1. Billet d’humeur d’André Le Goff (pdf)

Fichier 2. L’uniforme et l’école sanctuaire vus par C.Lelièvre

Fichier 3. Une majorité contre l’uniforme à l’école (F.Jarraud)

Fichier 4. Claude Lelièvre : l’uniforme pour restaurer l’école d’antan ? Une supercherie

Fichier 5. Uniforme : un gage supplémentaire donné à la droite et l’extrême droite (Lilia Ben Hamouda)

Fichier 6.  Petite chronique du gag de l’uniforme à l’Ecole publique ;une fausse bonne idée ! (par asvpnf)

Que  André Le Goff, Lilia Ben Hamouda, Claude Lelièvre et  François Jarraud soient chaleureusement remerciés pour leurs contributions originales et leur soutien.

Honneur et Gloire à l’Ecole Laïque

Leçon d’histoire et message d’espoir

du doyen d’âge de l’ASVPNF

Notre doyen  fêtera très prochainement ses 98 ans et nous lui adressons tous nos vœux pour que son cursus se prolonge encore longtemps et  que sa vitalité intellectuelle exemplaire  perdure.  Son témoignage et le regard plein de sagesse et d’humour qu’il porte sur l’Ecole publique , son histoire et son devenir portent à croire que dans la noirceur du présent il faut se  garder de renoncer à l’avenir .

Instituteur public formé pendant les années de plomb à l’Ecole normale  sans murs  de Quimper, Ecole qui avait survécu tant bien que mal aux exactions du régime de Vichy affidé à l’occupant hitlérien,  Pierre Hénaff était l’un des protagonistes de la promotion d’élèves-maîtres  « En Avant »  (1942-1945) ; promotion bien nommée vu le contexte. Mais  le temps a passé…

Soucieux  de contribuer à la reconstitution des éléments  du patrimoine éducatif primaire auxquels il fut confronté pendant sa carrière, il propose aux visiteurs-citoyens de ce site un nouvel article  intitulé :

 

« Je suis laïque , et vous ? »

Il est accessible en cliquant ici.

 

Que notre ami Pierre Hénaff soit chaleureusement remercié  d’ainsi œuvrer pour la vie et le rayonnement de  l’ASVPNF.

Les bons sentiments et les saintes-nitouches armées d’un coutelas.

Les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici,  le texte de l’intervention prononcée par Catherine Kintzler à la soirée du 16 octobre 2023  intitulée « Réparer la République ». Organisée par le Collectif laïque national à l’invitation du Grand Orient de France , cette soirée rendait   hommage aux Professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard, assassinés  par des terroristes islamistes au sein de l’Ecole de la République française.
 On retiendra  entre autres dans le propos lumineux et fondateur de la philosophe  que :
1. La liberté d’expression, encadrée par un droit qu’il faut justement appeler commun, vaut pour tous, en tous sens. Sa pratique n’a pas la gentillesse pour norme, mais la loi.
 
2. La civilité républicaine en tolérant qu’on s’en prenne aux doctrines et jamais aux personnes,   a ici une leçon de bonnes manières à donner aux saintes-nitouches armées d’un coutelas.
 
3 Les tombereaux de fleurs et autres minutes de silence qui recouvrent ces massacres ne parviennent plus à dissimuler le poids du contexte institutionnel, ni à masquer l’impuissance publique et les années de déni.
 
On voit l’urgence qu’il y a de « réparer la République et ses institutions laïques » afin de les sauver du chaos de l’obscurantisme ,celui que d’aucuns  voudraient  lui substituer. 
 
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L’appel solennel à un sursaut collectif de Mickaëlle Paty

Lundi 16 octobre 2023   tous les établissements scolaires de France rendaient hommage  à Samuel  Paty, professeur d’ Histoire et à Dominique Bernard, professeur de Lettres , sauvagement assassinés le 16 octobre 2020 et le 13 octobre 2023  sur les lieux d’exercice de leur métier : l’Ecole de la République. Avec tout le corps enseignant, ils tenaient en leurs mains et en leur coeur « l’intelligence et l’âme des enfants ; et étaient  responsables de la patrie » .

 Pour que l’Ecole puisse continuer à vivre et à assurer ses missions  , il faut lui fournir les moyens  de la formation et  de la sécurité  de ses professeurs  en y  restaurant leur autorité.

Dans de telles circonstances il nous a paru nécessaire de revenir sur le témoignage bouleversant et fondateur  de la sœur cadette de Samuel Paty  suite à son intervention dans les medias car il  met en lumière les dysfonctionnements de notre société qui ont conduits à de tels actes de barbarie. Espérons que la puissance publique  en tirera le meilleur pour qu’ils ne se reproduisent pas.

S’agissant du témoignage de Mickaëlle Paty   on pouvait  relever  le 13 juin 2023 dans l’hebdomadaire Marianne  le titre  hautement prémonitoire :

Mickaëlle Paty : « Les menaces de subir ‘une Samuel Paty’ sont devenues omniprésentes« 

 

En effet , « Marianne » publiait, en exclusivité et dans son intégralité, la lettre que Mickaëlle Paty, qui porte le combat pour la vérité sur la mort de son frère Samuel, a rédigée à l’occasion d’une conférence de l’association Unité Laïque au Sénat le lundi 12 juin 2023.  Le but de cette initiative : inciter les maires de France à nommer des rues au nom de Samuel Paty… ».

« Samuel Paty : un nom, une mémoire, et bientôt une rue dans chaque ville de France ? C’est le projet que défendaient l’association Unité Laïque et son président Jean-Pierre Sakoun ce lundi , lors d’une conférence de presse au Sénat, avec le soutien de la sénatrice (LR) Jacqueline Eustache-Brinio. « Nommer une rue d’après un héros de la République est un geste signifiant, aussi bien mémoriel que pédagogique. On perpétue ainsi le souvenir de la personne et de son action héroïque. On l’inscrit pour toujours dans l’esprit des générations futures », y a affirmé Jean-Pierre Sakoun, avec le soutien de Mickaëlle Paty, la sœur du professeur d’histoire-géographie assassiné.

Cette dernière a rédigé une lettre, lue pour l’occasion, dans laquelle elle met en garde contre notre passivité collective. Elle y appelle à « honorer Samuel Paty, honorer la République », aussi bien qu’elle y déroule un propos puissant et engagé, contre « les adeptes du ‘pas de vague’» et d’ « un dispositif d’inversion totale des valeurs », lequel est une « menace pour notre démocratie et pour notre humanité ». Marianne publie cette lettre en intégralité et en exclusivité. » Cf. https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/lettre-ouverte-de-mickaelle-paty-les-menaces-de-subir-une-samuel-paty-sont-devenues-omnipresentes

Devançant ces informations, dans sa parution du  26 mai 2023,  Le Figaro  rapportait qu’à la suite de la décapitation sauvage de son frère  Samuel Paty , Mickaëlle Paty avait lu le jeudi 25 mai 2023 à l’antenne de Europe 1 une lettre qu’elle avait adressée au président du Sénat, Gérard Larcher,pour interpeller l’Etat. Elle y demandait l’ouverture d’une enquête parlementaire afin d’établir les «failles» et «dysfonctionnements » qui avaient conduit à l’assassinat de son frère.

A Europe 1, Stéphane Simon, journaliste et auteur de « Les derniers jours de Samuel Paty », aux éditions Plon, était l’invité d’Europe 1 ce jeudi. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur l’enchaînement des événements jusqu’à la mort de Samuel Paty, et a  réagi à la prise de parole inédite de la sœur du professeur d’Histoire-géo sur Europe 1.

« Pour la première fois, elle s’exprime dans un média et choisit les ondes d’Europe 1 pour partager sa détermination à « gagner ce combat, là où tout le monde a échoué depuis 40 ans ». « Je pense que si tout le monde prend conscience qu’il faut aider cette femme, je pense qu’on va avancer », juge au micro de Sonia Mabrouk le journaliste Stéphane Simon. »

« Saisissons cette occasion »

« On sent sa détermination. Mais on sent aussi qu’elle est au bord des larmes quand elle nous parle. Donc forcément, ça m’émeut beaucoup », poursuit l’auteur de « Les derniers jours de Samuel Paty« . Un livre qui retrace l’enchaînement des événements jusqu’au 16 octobre 2020, date à laquelle Samuel Paty est décapité à la sortie de son lieu de travail par un jeune réfugié tchétchène de 18 ans. »

« Elle (Mickaëlle Paty) nous appelle à un sursaut collectif. Saisissons cette occasion », ajoute Stéphane Simon, qui martèle qu’on « aurait pu éviter et on aurait dû éviter cet assassinat ». « Ce n’est pas possible qu’on ne fasse rien et qu’on laisse quelques gamins ici ou là menacer leur professeur de leur faire ‘une Samuel Paty’. Il faut répondre à ça par un sursaut collectif », conclut-il. (cf. https://www.europe1.fr/societe/lettre-de-mikaelle-paty-elle-nous-appelle-a-un-sursaut-collectif-juge-stephane-simon-4185016 )

 

Les visiteurs de ce site ne manqueront pas  de prendre connaissance de l’appel  de Mickaëlle Paty  en cliquant ici ou en se rendant à  l’adresse : https://factuel.media/societe/articles/affaire-paty-la-lettre-ouverte-de-mickaelle-paty-pour-demander-louverture-d_tco_20503847

Pour une refonte complète de l’année de terminale comportant trois trimestres effectifs d’enseignement.

Le baccalauréat  fut, pendant des décennies, le diplôme dont la préparation  durant l’année de terminale contribuait à   l’émancipation intellectuelle  de tous les élèves  accédant à ce niveau d’études tout en leur ouvrant des perspectives  réalistes d’accéder à l’enseignement supérieur.

Dans cette acception, il était l’expression de la promesse républicaine   de justice sociale et d’égalité des chances pour tous.

 

De réforme en réforme-toutes plus nécessaires (politiquement)les unes que les autres – on parvient à un système ubuesque  où le lycéen moyen connaît le résultat  probable du baccalauréat à la fin mars de l’année en cours . Comment imaginer que les contenus disciplinaires sans cesse croissants puissent être enseignés et « ingérés » en des temps décroissants ?  Que répondre  à ceux  qui  prétendent  sans vergogne que tous ces contenus sont disponibles  sur internet  et qu’il n’est donc pas utile de s’en encombrer l’esprit d’autant que l’intelligence artificielle pourrait faire le reste ?

 En réalité la dernière réforme est l’arbre  sans racine républicaine qui cache la forêt d’un désastre national : la baisse du niveau des élèves

 

Alors  que faire… sinon d’attendre non pas une réforme de plus mais une véritable refonte du système de formation conduisant au baccalauréat.  Dans cette perspective les visiteurs de ce site pourront consulter en cliquant ici , un article  récent  de Sébastien Duffort   publié dans le blog revue de Catherine  Kintzler. Il s’intitule :

Réforme du baccalauréat : il faut reconquérir le mois… d’avril !

 et donne lieu à une présentation ainsi libellée :

« Sébastien Duffort, dans ce texte initialement écrit pour le Mouvement républicain et citoyen (dont il est secrétaire national à l’éducation), analyse les effets délétères de la réforme du baccalauréat sur le calendrier scolaire. Réduire ainsi la durée et l’importance de l’enseignement, c’est rendre insignifiant et inefficace le processus d’instruction – comme s’il n’était pas déjà assez endommagé depuis des décennies par une politique de prétendue « innovation » et de réelle marchandisation. Un déplorable « en même temps » fait le grand écart entre les exigences initiales affichées par J.-M. Blanquer et ce nouveau mauvais coup dirigé contre la mission centrale de l’école.. Cette situation est inacceptable pour tous ceux qui sont attachés à l’exigence républicaine. »

On observera  ici,  avant de compter les points en 2024 ,que les mêmes causes produisant les mêmes effets :

-Toute réforme engendre la nécessité de nouvelles réformes ,

-Les  erreurs passées qu’il faut savoir reconnaître constituent  l’expérience,

– Les  réformes  à venir, sauf de résulter d’une volonté politique nouvelle,  seront donc celles  des erreurs futures !

 Quoi qu’il en soit et la crédibiilté de notre système éducatif étant mise à l’épreuve , il appartient aux décideurs d’en limiter les effets pervers en  tirant  les leçons des expériences  avec toute la probité  morale et intellectuelle nécessaire.

 Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous avoir permis de faire un point d’étape sur une question essentielle.

A propos de la mise en ligne des archives du Professeur de Philosophie Jacques Muglioni

Jacques Muglioni ( 1921-1996) est le fils d’une fleuriste et de Xavier Muglioni, comptable et militant socialiste originaire de  Bastia. Il fait ses études secondaires au Lycée Pasteur comme boursier jusqu’à la classe de philosophie.

En 1941, il est reçu au CAECde lettres et philosophieet est nommé à Charolles où il enseigne pendant toute la guerre, outre la philosophie, les lettres, le latin et le grec. Il y rencontre son épouse, Yvette Michel, professeur de mathématiques.   Agrégé de philosophie en 1948, il est remarqué par Georges Canguilhem et en 1963 il est nommé inspecteur général de philosophie, fonction qu’il exerce jusqu’en  1985. Alain Savary, ministre de l’Éducation, prit un décret interdisant qu’on puisse être doyen d’une inspection générale plus de 10 ans, afin de se débarrasser de Jacques Muglioni qui s’opposait à sa politique . On pourra consulter sa biographie en se rendant à  l’URL : https ://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Muglioni  et accéder à des compléments à l’adresse :https ://maitron.fr/spip.php ?article 14658

Selon Wikipedia «Jacques Muglioni  défendait une conception exigeante et républicaine de l’enseignement : « l’école, c’est le lieu où l’on apprend ce que l’on ignore pour pouvoir, le moment venu, se passer de maîtres. » Il estimait que l’éducation ne doit pas se donner pour mission d’adapter les élèves à la société mais de leur fournir les outils intellectuels pour choisir la société dans laquelle ils souhaitent vivre. »
  Selon le Maitron «Jacques Muglioni   se montra partisan d’une conception exigeante de la laïcité et de la défense de l’école républicaine au moment où les critiques contre l’institution éducative se multipliaient. Il critiqua aussi les conceptions « pédagogistes » et entraîna sur ses positions une majorité de l’Inspection générale. Il s’opposa à la politique du ministre de l’Éducation nationale Alain Savary »

On trouvera une analyse approfondie de la pensée de J. Muglioni relatif à l’Ecole,l’éducation et l’instruction  en se rendant à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2018-2-page-201.htm où se trouve une recension de son ouvrage  « L’Ecole ou le loisir de penser » publiée en 2018 par Frédéric Dupin (Le Philosophoire,2018/2 , 50 , 201-210 )

Les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici, l’article  annonçant la mise en ligne des archives de ce philosophe grand défenseur de l’Ecole républicaine.  Publié le 28 mai 2023 par Catherine Kintzler  dans son blog revue Mezetulle,  cette auteure souligne que l’on y trouve aussi bien des textes de jeunesse, publiés dans des journaux de gauche ou d’extrême gauche que les textes publiés par exemple dans la revue de l’APPEP(Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public), et les notes qu’il adressait au ministre en tant qu’inspecteur général. On y voit que les combats d’aujourd’hui sont très anciens… »

 

Que Catherine Kintzler soir remerciée de nous autoriser à reproduire son article de façon à le représenter sur asvpnf.com

L’Ecole et la déconstruction décomplexée de tout ce que fut l’honneur de la République

Force est de constater que l’état des lieux concernant l’Ecole publique – institution républicaine par excellence- étalé sans réserve dans tous les médias incite à des intitulés  alarmants sur un site dévolu à  l’histoire de l’école laïque et à la formation de ses maîtres.

La politique de la formation du personnel enseignant est en effet une des clés de la reconstruction  de l’Ecole . En d’autres temps des responsables politiques  avaient su prendre leurs responsabilités à cet égard et ceci pour le bien commun. Sur   ce site on en conserve la mémoire et on leur sait gré ! Mais les temps ont changé et aussi n’est-on pas surpris  de  découvrir  que :

 « Le Conseil supérieur des programmes de l’Education nationale s’appuyant sur la loi de programmation et d’orientation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, a rendu public le 3 mars 2023 un avis alarmant, avec des propositions qui concernent le recrutement et la formation des professeurs des premier et second degrés. Cet avis engage la nature et le contenu des épreuves de recrutement ainsi que les objectifs de ce que doit être la formation initiale et continue des professeurs en 2023. À travers la question du recrutement, c’est la conception de l’école qui continue à être mise à mal, soumise qu’elle est à des considérations à court terme qui laissent entrevoir une déconstruction décomplexée de tout ce qui est l’honneur de la République. » Cf .https://www.mezetulle.fr/ecole-les-projets-alarmants-du-conseil-superieur-des-programmes/

 Selon  Unité laïque : « Ce qui apparaît saillant dans ces avis et propositions est l’articulation des parcours de formation et des concours. La conclusion de ce rapport est éloquente : « Le Conseil supérieur des programmes a souhaité insister sur la priorité à donner à la logique des parcours de formation sur celle des modalités de recrutement : les concours, ou autres modalités de recrutement, ne sont sans doute plus des finalités en soi. » S’appuyant sur le manque d’attractivité du métier et sur la lecture des rapports de jurys de concours qui relèvent que le niveau des candidats n’est pas aussi élevé qu’attendu, s’appuyant également sur la nécessité de renouveler 31% de l’effectif du corps enseignant, soit 328 000 postes, entre 2019 et 2030, il s’agit de réfléchir sur la formation des professeurs et sur les concours. L’agrégation est laissée de côté pour le moment, son « évolution mérite une réflexion spécifique », ce qui assurément a de quoi inquiéter.(Cf. https://unitelaique.org/index.php/2023/03/20/le-conseil-superieur-des-programmes-abandonne-toute-ambition-pour-la-formation-initiale-et-le-recrutement-des-professeurs-des-premier-et-second-degres/#more-5249)

Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article de Valérie Soria portant sur cette thématique  paru dans Mezetulle le 25 mars 2023 en cliquant ici.

Il s’intitule :

École : les projets alarmants

du

Conseil supérieur des programmes

 

 Autre thème récurrent à l’Education nationale, ses Ecoles élémentaires ,ses Collèges et ses Lycées ; celui de la mixité sociale des élèves  et de ses effets sur leurs « compétences », l’aborder  c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore …

Dans un article paru dans Telos le 28 mars 2023, Olivier  Galland nous ramène pourtant  sur ce terrain difficile . Selon cet auteur : «  le ministre de l’Éducation nationale, a relancé le thème de la mixité sociale, en indiquant qu’il en faisait une des priorités de sa politique. Pour le moment, les mesures concrètes donnant corps à cette politique n’ont pas été annoncées, mais les intentions semblent là. Cette idée n’est pas nouvelle, elle est régulièrement mise en avant comme le moyen décisif d’améliorer l’équité scolaire et les performances de la France en la matière alors que les enquêtes PISA montrent régulièrement que les inégalités socioculturelles de réussite scolaire restent très fortes dans notre pays.Mais de quoi parle-t-on effectivement lorsqu’on parle de mixité sociale à l’école et que vise-t-on ? ».

On connaîtra le sens de ses observations en se rendant à : https://www.telos-eu.com/fr/societe/le-talisman-de-la-mixite-sociale-a-lecole.html.

Selon O.Galland, « la mixité sociale n’efface  pas magiquement les préférences sociales ».  Mais il ne s’agit pas pour autant d‘y renoncer sachant bien que pour lui : «  plus que les pairs  c’est la qualité des professeurs qui est décisive, la qualité de leur formation, leurs qualités pédagogiques, leur motivation, leur insertion dans une communauté éducative soudée autour d’un projet commun et bien encadrée par des proviseurs jouant véritablement un rôle de chef d’orchestre »

Quelle vision irénique  de la potion magique associée à la mixité sociale !

 

Cependant les  visiteurs pourront tirer quelques raisons d’espérer  en  se rendant à l’adresse suivante :

https://www.jean-jaures.org/publication/la-mixite-sociale-dans-les-colleges-pour-favoriser-la-reussite-de-tous-les-eleves-le-plan-reussi-de-la-haute-garonne/

 
On y fait état de « la mixité sociale dans les Collèges pour favoriser la réussite de tous les élèves : le plan réussi de la Haute-Garonne ! » ( 9 janvier 2023)

 

Un exemple à suivre …

 

Nous remercions Catherine Kintzler ne  nous autoriser à reproduire l’article de Valérie Soria  mis en ligne dans Mezetulle.

L’Ecole de notre siècle et l’esprit civique

Nous reprenons ici le titre d’un article fondateur de Dominique Schnapper paru dans Télos du 28 novembre     2022 ( Cf.  https://www.telos-eu.com/fr/societe/lecole-de-notre-siecle-et-lesprit-civique.html

 )

 C’est la refondation de l’Ecole du Citoyen Emancipé qui est en question. Elle  ne peut s’envisager en l’absence  d’une volonté   politique exprimée sans équivoque  . C’est cette  volonté qui a été bafouée voire combattue au cours du demi-siècle qui précède; on en connaît les effets délétères sur notre Ecole et la  société  qui la porte.  

 On sait qu’il s’agit de réinstituer la nation et ses institutions républicaines et notamment l’Ecole publique. Cette dernière fut étranglée (et continue de l’être) par les  lois anti-laïques (Loi Debré du 23 décembre 1959, Loi Guermeur du 25 novembre 1977, Loi Carle du 23 octobre 2009 et leurs déclinaisons budgétaires inacceptables pour les défenseurs de l’Ecole laïque, citoyens contribuables…)

A l’instar de D. Schnapper on considèrera  ici, avec gravité  tout en comptant (?) sur  la sagesse de la République, que  : « défendre les principes essentiels de l’Ecole, c’est lutter pour la liberté démocratique. »   

 Selon cette auteure  :  « Il est impossible de l’ignorer : l’Ecole est contrainte de redéfinir le sens de sa mission. Comme toute institution, elle n’est pas fixée une fois pour toutes, elle ne saurait être immuable lorsque la société dans son ensemble connaît des changements rapides. Toute tradition doit être infléchie et réassumée. Mais l’Ecole doit se transformer non pas contre sa tradition, mais à partir de cette tradition, elle doit continuer à transmettre des connaissances, mais aussi le sens de la citoyenneté qui permet que se poursuive l’histoire de la République. »

 Puisse ce message explicite atteindre ceux qui auront vocation à se confronter à une si noble tâche !

Que Dominique Schnapper soit cordialement remerciée de nous avoir autorisé à reproduire son article de façon à le représenter sur ce site .  On pourra l’y consulter en cliquant ici .