Daniel Courtin, la fin d’un mythe

Tel est l’intitulé  du dernier article  de la série  « André Le Goff  raconte » où notre ami, contributeur régulier à la vie de ce site internet, renvoie les visiteurs à la découverte illustrée de  souvenirs normaliens résultant de la contestation de la légitimité de la guerre d’Algérie (1954-1962) par des élèves-maîtres  de l’Ecole normale de Quimper. 

Reconstitués 66 ans  après les faits , ils ne manquent pas de susciter  nostalgie et interrogations. Ils mettent en lumière l’implication  de  normaliens quimpérois aux choix politiques bien affirmés, dans la lutte contre les « évènements pacificateurs » qui se  déroulaient à l’époque  en Algérie. Tous étaient bien conscients par ailleurs que leur tour viendrait pour être « appelés sous les drapeaux »  et venir grossir les rangs de l’armée du contingent!   

D’aucuns  en effet  y furent impliqués parfois durement  et en revinrent souvent marqués à vie. Toutefois  la culture de l’oubli aidant, l’un des protagonistes concernés, retraité de longue date,  a dû  intervenir  récemment sur ce site  pour rappeler  que la guerre d’Algérie a bien eut lieu !(Cf. https://asvpnf.com/index.php/2022/03/10/la-guerre-dalgerie-a-t-elle-eu-lieu/)

L’insurrection armée du peuple algérien commença le 1er novembre 1954  en Grande Kabylie et dans les Aurès. Il est rappelé que le  12 mars 1956, l’Assemblée nationale de la République française vota les pouvoirs spéciaux au gouvernement présidé par le socialiste  Guy Mollet. La décision de recourir à l’armée marqua un tournant dans le dispositif répressif du « maintien de l’ordre » . On fit appel au contingent : 450 000 soldats français (contre 25 000 combattants algériens).  L’auteur de l’article mentionné ci-dessus comme le rédacteur de la brève note qui lui est associée  étaient à ladite époque élèves -maîtres à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper .

Les visiteurs de ce site pourront consulter  en cliquant sur document 1  l’article illusté de André Le Goff , puis sur document 2 la note de Yves Cam relatifs à cette période troublée de l’histoire normalienne

Ils pourront également constater que l’arrestation de deux élèves–maîtres et l’incarcération qui s’en suivit  signifiaient sans ambages les effets  immédiats des pouvoirs spéciaux  sur la discipline à l’école normale et la remise en cause  du principe fondateur de l’Ecole-sanctuaire par les forces de l’ordre.

Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos l’article de André Pachod : « De l’école-sanctuaire à l’école sans murs », Recherches en éducation [En ligne], 36 | 2019, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 14 décembre 2022. ( URL : http://journals.openedition.org/ree/946 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ree.946 )

L’auteur  y discute dans le détail la question  de la sanctuarisation de l’Ecole , toujours à l’ordre du jour en 2022. Ils y relèveront  entre autres que : « L’école-sanctuaire, sanctuariser l’école, la sanctuarisation de l’école : ces trois expressions, qui n’ont pas de fondement juridique ni de réalité historique, précisent une école marquée par des frontières opérant quatre fonctions entremêlées : séparer des territoires, protéger un espace, réguler les accès, accéder à l’essentiel… ».

Document 1.  Daniel Courtin, la fin d’un mythe (par André Le Goff)

Document 2. Souvenirs de la guerre d’Algérie à l’ENG de Quimper ( par Yves Cam)

 
Que notre ami André Le Goff soit chaleureusement remercié d’avoir ouvert ce chapitre oublié de notre histoire normalienne  et suscité le témoignage de Yves Cam.