Eléments d’un bilan de rentrée scolaire 2023

Quelles perspectives pour l’Ecole publique laïque de la République ?

 

Autosatisfaction ministérielle, satisfaction non dissimulée  du côté de l’enseignement catholique, amertume et colère du côté de l’enseignement public , c’est ce qui ressort  de l’examen de la presse ayant porté un regard  sur l’état de santé de  l’ Ecole telle qu’il  peut transparaître du déroulement d’une nouvelle rentrée. Celle-ci était très attendue en raison de la prise de fonction d’un nouveau Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse  et de l’irruption soudaine dans les actualités de la question explosive  de l’interdiction du port de l’abaya  et du  respect de la laïcité au sein des établissements scolaires publics. Mais ces évènements marquants, largement relayés pas les medias, ne doivent pas occulter ce qui fut appelé le naufrage de notre système éducatif public. Sur ce site on se doit de rappeler avec quelque gravité   que c’est bien au printemps dernier  (2023) que Ufal-INFO engageait  ses lecteurs  à une remise en cause du dualisme scolaire français, suite au dépôt d’un projet parlementaire de loi par Pierre Ouzoulias (sénateur communiste des Hauts de Seine) en vue de conditionner  le financement public des écoles privées à la mixité sociale.  On sait que ladite mixité a donné lieu à un protocole ( contesté au Conseil d’Etat) entre l’ancien ministre Pap Ndiaye et le secrétaire national de l’enseignement catholique sans avoir  fait référence  aux projets de P. Ouzoulias.

En  la matière notre  point de vue demeure sans faiblesse : «  A l’école publique fonds publics et à l’école privée fonds privé »  et il implique a fortiori l’abolition de la loi Debré dont l’application n’a pas manqué de   conduire  au naufrage de l’Ecole publique  et au bonheur de l’école catholique.  L‘épisode  de l’abaya-aussi symptômatique soit-il – ne peut servir de paravent fragile aux problèmes  existentiels de l’Ecole laïque.

 Mais pour en revenir  au bilan de la rentrée 2023-celui de la fragilité programmée de l’Ecole publique et  de l’autosatisfaction à peine dissimulée de l’école catholique dans un contexte  où d’aucuns s’interrogent (un euphémisme pour beaucoup de citoyens)  sur la signification,en matière de laïcité républicaine, de la présence du  Président de la République -acompagné de son épouse et du Ministre de l’Intérieur de son gouvernement- à la messe célébrée lors de la venue du pape François  à Marseille le 23 octobre 2023, les visiteurs pourront consulter les six fichiers suivants :

 

 

  -Document 1Bilan de la rentrée scolaire 2023 ; communication en conseil des ministres par  le Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse du mercredi  8 septembre 2023.

URL : https://www.education.gouv.fr/bilan-de-la-rentree-scolaire-communication-en-conseil-des-ministres-379383#:~:text=Gr%C3%A2ce%20%C3%A0%20la%20mobilisation%20des,2023%20ce%20lundi%204%20septembre.

  Accessible en cliquant sur Fichier 1.

 

Document 2. L’enseignement catholique affiche son bon bulletin de rentrée (L’Opinion, 22 septembre 2023)

 

URL : https://www.lopinion.fr/politique/lenseignement-catholique-affiche-son-bon-bulletin-de-rentree

 

 

Document 3. «L’école, pierre angulaire d’une République puissante» ; le bloc-notes de Bernard Cazeneuve(L’Opinion, 22 septembre 2023)

 

URL : https://www.lopinion.fr/politique/lecole-pierre-angulaire-dune-republique-puissante-le-bloc-notes-de-bernard-cazeneuve

 

Document 4. Insultés, les syndicats quittent l’Assemblée nationale (Lilia Ben Hamouda, Le café pédagogique , 21  septembre 2023)

 

 URL : https://www.cafepedagogique.net/2023/09/21/insultes-les-syndicats-quittent-lassemblee-nationale/

 

Document 5. En finir avec l’école à trois vitesses : plus un euro pour le privé ! (Rodrigo Arenas, Le café pédagogique,26 septembre 2023)

 

URL : https://www.cafepedagogique.net/2023/09/26/en-finir-avec-lecole-a-trois-vitesses-plus-un-euro-pour-le-prive/

 

Document 6.  Marseille : les arrière-plans d’une visite(Gilles Herlédant, Golias, 29 septembre 2023)

 

URL : https://www.golias-editions.fr/2023/09/29/marseille-les-arriere-plans-dune-visite/

  Accessible en cliquant sur Fichier 6 .

 

 Que de chantiers mis à jour …Pour rester optimiste on dira  que « la démocratie est toujours en chantier, et le théâtre est là pour rappeler sans cesse au citoyen qu’il a du pain sur la planche ».

 

   Nous remercions vivement Christian Terras , rédacteur en chef de Golias,  ne nous autoriser à reproduire l’article de Gilles Herlédant.

Et si on réinventait les Ecoles normales

pour

Recruter et Former instituteurs et institutrices publics !

 

Emmanuel Macron a proposé lors d’un déplacement à Orange le 1er septembre 2023, jour où il visitait un Lycée professionnel un retour à une formation des enseignants après le bac pour « revenir à un système qu’on connaissait par le passé, qui fonctionnait, qui est un peu celui des Écoles Normales ». Très heureux de l’entendre dire sur ce site dévolu au patrimoine normalien et à sa valorisation pour bâtir l’Ecole du futur .

On pourra  consulter ci-dessous   quelques  rappels historiques à ce sujet et s’informer  des enjeux d’une telle proposition  en se rendant à l’URL : https://blogs.mediapart.fr/philippe-watrelot/blog/010923/le-retour-des-ecoles-normales-selon-macron

Phillipe Watrelot,    un ancien impliqué dans le système en difficulté (pour prendre un terme mesuré),   déclare avoir été  pendant 16 ans enseignant et formateur en temps partagé, successivement à l’IUFM, puis l’ESPÉ et enfin l’INSPÉ. Il écrit : «  Je ne compte plus le nombre de réformes auxquelles j’ai dû m’adapter. Comme tous mes collègues, j’ai aussi subi les attaques démagogiques de ceux qui estiment qu’il suffit de bien maîtriser sa discipline et les « fondamentaux »  pour enseigner et qui raillent la pédagogie. Bien sûr, il faut que la formation  soit requestionnée sans cesse mais pas dans ces conditions et cette urgence. Ce que je retiens surtout de ces années, c’est qu’enseigner est un métier qui  s’apprend, collectivement et tout le temps. Il faut du recul, du temps et une certaine sécurité pour apprendre. Ce métier s’accommode mal de la précarité, de la précipitation et de l’absence de considération. Plutôt que de chercher des solutions dans un passé mythifié, il faut construire et investir dans un système éducatif d’avenir et à la hauteur des enjeux. »

 

Mais ceci impliquerait des choix politiques voire stratégiques et un retour (sans faiblesse, ni concession)  aux  fondamentaux  de la République française indivisible, laïque, démocratique et sociale sur l’ensemble de son territoire

Pourrait-on, au passage, se renseigner sur les pratiques éducatives adoptées  dans les pays étrangers  francophones ou pas en prenant en compte leur modernité, leur caractère innovant par rapport à celles de notre Ecole élémentaire (fort heureusement héritée de la 3è République)  et leurs fonctions émancipatrices ?  Ceci aurait pu faire l’objet d’une veille dans les lieux de pouvoir en matière éducative…

 

Certains medias n’ont pas manqué de réagir aux propositions du Président de la République.  Déjà L’Humanité  avait ouvert le débat le 26 novembre 2022 en titrant  sous la plume d’Olivier Chartrain :

« Vers un retour de l’École normale d’instituteurs ? »

URL : https://www.humanite.fr/societe/education-nationale/vers-un-retour-de-lecole-normale-dinstituteurs-772516

On discutait, dans ledit article,   de  l’opportunité de « Revenir à un concours en fin de licence et permettre des prérecrutements rémunérés, pourquoi pas dès l’après-bac : ce sont les propositions chocs de la mission flash de l’Assemblée nationale, pour résoudre la crise de recrutement dans le primaire. »

 On parlait d’une formation sur cinq ans, dès l’après- bac, avec une rémunération . «  Il s’agirait de proposer aux candidats une formation sur cinq ans, dès l’après-bac, offrant une rémunération en contrepartie d’un engagement de service. Une sorte de retour à l’École normale d’Instituteurs, avec ce que celle-ci impliquait de véritable mixité sociale dans le recrutement… mais à bac + 5. »

 

 Plus récemment  à  Vousnousils on titrait le 7 septembre 2023, avec Sandra Ktourza :

 Formation des enseignants : un retour aux écoles normales « pour les payer moins » ?

  URL :https://www.vousnousils.fr/2023/09/07/formation-des-enseignants-un-retour-aux-ecoles-normales-pour-les-payer-moins-676777

 On faisait valoir le fait que :

« Pour le syndicat majoritaire des lycées professionnels, le Snetaa-FO, cette annonce est une « bombe « . Dans un communiqué, le syndicat affirme avoir été dès le départ opposé à la création des IUFM puis des ESPÉ devenues INSPÉ, qui ont « enlevé tout sens de la formation aux métiers d’enseignant avec la masterisation » et proposent des formations « totalement déconnectées du métier réel ». Surtout pour les étudiants futurs professeurs de lycée professionnel, qui « s’ennuient dans les INSPÉ et ne trouvent aucune aide quant aux pratiques pédagogiques spécifiques au lycée professionnel ».“Pour le syndicat, le retour aux écoles normales spécifiques pour apprendre le métier de PLP, les ENNA, serait une bonne chose. »

 

Mais qu’en est-il des autres syndicats et des enseignants ?

 

Au café pédagogique, le 8 juin 2023, on notait le propos de Jérôme  Legavre (député LFI)

“Je plaide pour le retour de l’école normale et des IPES”

URL : https://www.cafepedagogique.net/2023/06/08/jerome-legavre-je-plaide-pour-le-retour-de-lecole-normale-et-des-ipes/

 

Avant de relever sur le même site, la tribune  de Pascale Garnier, professeure des universités à l’Université Sorbonne Paris Nord.  Celle-ci revient sur les références nostalgiques d’Emmanuel Macron notamment sur celle renvoyant aux anciennnes Ecoles Normales.

 Si nostalgie il y a, écrit-elle, «  elle devrait être avant tout celle des conditions de formation des enseignants et de leurs formateurs, non pas celle des « écoles normales » en tant que telles : une formation longue et rémunérée, ainsi que cette attention aux spécificités de l’exercice du métier en école maternelle et élémentaire et à ses polyvalences » . Elle signait cette contribution pour le Café pédagogique le 21 septembre 2023

 URL :https://www.cafepedagogique.net/2023/09/21/formation-des-enseignants-en-arriere-toute-pour-aller-de-lavant/

 
Cette brève revue est loin d’être exhaustive… Le débat (re)lancé par le chef de l’Etat est à peine à ses prémices, sa raison d’être ne manque pas d’interpeller.  Quoi qu’il en soit il aura remis en lumière les dispositions des  législateurs pionniers de la 3è République lorsqu’il s’agissait d’élaborer l’objet et l’organisation des Ecoles normales primaires départementales. Elles consistaient notamment à :

–  sélectionner sur concours les futurs élèves-maîtres ,

– les accueillir comme boursiers durant la durée de leur cursus sur un site dédié, 

– leur faire acquérir le socle de connaissances fondamentales jugé nécessaire pour assumer pleinement leur futur métier de maître d’école,

– leur fournir les moyens  de leur formation au métier d’instituteur  tout  en leur donnant l’opportunité  de s’imprégner des fondements d’un certain esprit de corps ; celui des   hussards noirs de la République.  

Ce schéma qui fit ses preuves pendant plus d’ un siècle ne pourrait-il être transposé en le modernisant aux futurs établissements spécialisés de la formation des maîtres  qui pourraient voir le jour en ce début du 21è siècle ?  Il offrirait l’avantage en terme de bien public d’ouvrir les portes des écoles de formation aux aspirants -lauréats  du concours- issus des couches sociales les plus défavorisées ce qui n’est pas le cas quand le concours intervient après des études universitaires longues. ..

En l’occurrence il pourrait s’agir d’ exiger le baccalauréat pour l’inscription au concours et d’assurer ensuite aux élèves admis un cursus diciplinaire et professionnalisant gratuit  en cinq ans  sanctionné par un diplôme de fin d’études de niveau BAC+5 .

 

Les visiteurs de ce site pourront consulter le propos et découvrir le point de vue inédit  d’un « heureux ? » bénéficiaire  du système qui fut  supprimé par la Loi Jospin du 10 juillet 1989. Il donne lieu  à un article intitulé :

 

 

Les écoles normales, retour vers le futur antérieur…

Il est écrit par Jacques Lamagnère, ancien Directeur d’école primaire de la Ville de Paris et publié  sur le site de l’association  Unité Laïque le 15 septembre 2023.  On pourra y accéder en cliquant ici ou en se rendant à l’URL :

https://unitelaique.org/index.php/2023/09/15/les-ecoles-normales-retour-vers-le-futur-anterieur/#more-6049

 Que le rédacteur en chef de Unité Laïque soit remercié de nous avoir permis de reproduire  ce document afin de le représenter sur ce site .

Professeurs et défenseurs de la laïcité de l’Ecole Ne capitulons pas !

Pour résister et faire triompher la science et la raison sur l’obscurantisme, les visiteurs de ce site sont invités non seulement à consulter avec toute l’attention nécessaire  le fichier joint  en cliquant ici mais aussi à le faire connaître dans leurs environnements respectifs. Il s’agit en effet de faire vivre la laïcité scolaire en la faisant respirer !

Ils accèderont ainsi à un article que l’on  qualifie ici d’essentiel . Ecrit par Catherine Kintzler, philosophe de la laïcité, et publié le 14 septembre 2023 sur son blog revue Mezetulle, il s’ intitule :

Abaya

Le fonctionnement de la laïcité scolaire

URL: https://www.mezetulle.fr/abayale-fonctionnement-de-la-laicite-scolaire/

Ils y découvriront  que  :

 

«  – L’interdiction du port de l’abaya à l’école publique par le ministre de l’Éducation nationale,Gabriel Attal, rappelle l’ « affaire de Creil » (1989) et le débat au moment du vote de la loi du 15 mars 2004. Apparente similitude qui s’inscrit dans un dispositif politique totalement inverse de ceux qu’on a connus antérieurement. On saisit ici l’occasion de rappeler le fonctionnement de la laïcité scolaire…

– L’espace scolaire n’est pas pour les élèves un espace civil de jouissance ordinaire du droit.
 
 – Le dialogue avec l’élève a pour objet d’expliquer la loi, non d’en négocier l’application. 

 – Accepter le port de signes religieux à l’école ce n’est pas introduire une liberté, c’est donner raison à ceux qui veulent imposer ce port partout et tout le temps, c’est leur signifier qu’aucun domaine réservé n’est en mesure de borner leurs exigences, c’est interdire tout point de fuite à ceux qui leur sont soumis. 

 – Les élèves présents à l’école ne sont pas des libertés constituées, mais des libertés en voie de constitution. On ne vient pas à l’école simplement pour jouir de son droit, mais pour s’autoconstituer comme sujet autonome. En ce sens, l’école n’est pas seulement une institution de droit, ni un service, c’est une institution philosophique et les élèves ne sont pas des usagers.

 – Les savoirs sont au cœur de l’école, et c’est cela qui, d’abord, est libérateur et laïque

 – L’autorité des savoirs est immanente à ceux-ci, elle s’effectue dans leur construction et dans leur appropriation et non par génuflexion devant une autorité extérieure.

 – Quand l’école républicaine laïque reste fidèle à l’esprit des humanités elle institue vraiment les citoyens. »

 

Document unique. « Abaya le fonctionnement de la laïcité scolaire »

 

Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous autoriser ce nouvel emprunt.

Protocole entre l’État et l’enseignement catholique la République joue contre son camp !

Le  17 mai 2023, une date à retenir, était signé un  « protocole d’accord relatif au plan d’action favorisant le renforcement des mixités sociale et scolaire dans les établissements d’enseignement  privés associés à l’Etat par contrat relevant de l’enseignement catholique »… Ledit protocole a été déféré devant le Conseil d’Etat pour « excès de pouvoir » le  12 juillet 2023.
 Les visiteurs de ce site pourront  consulter à ce propos :
            Document 1.  Le texte du protocole d’accord.
            Document 2.  Le point de la situation dans un fichier pdf intitulé :  » Protocole entre l’Etat et l’enseignement catholique : la République joue contre son camp« .
Les responsables de UFAL-Info, de Café pédagogique et de TOUTEDUC nous ont autorisé à reproduire leurs ressources déjà publiées  concernant ledit protocole.Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

A propos de la dissolution du collectif « Les Soulèvements de la Terre »

A propos de la dissolution du collectif

Les Soulèvements de la Terre »

 

SelonWikipedia(https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Soul%C3% A8vements_de_la_Terre) Les Soulèvements de la Terre est un collectif d’écologie politique et contestataire français. Fondé en janvier 2021, ce mouvement est opposé à l’accaparement des terres et lutte contre certains projets d’aménagement, notamment les « mégabassines », des autoroutes, ou encore le projet de ligne à grande vitesse LyonTurin. Il exprime ses revendications par le biais de manifestations et mène des actions de désobéissance civile et de sabotage d’infrastructures industrielles qu’il considère comme polluantes. Il rassemble une centaine d’associations ou de collectifs et plus de 110 000 personnes revendiquent leur appartenance au mouvement.

Le 21 juin 2023, le ministre de l’intérieur  a annoncé la dissolution du mouvement, provoquant de vives réactions, notamment de la part d’Amnesty International et de la Ligue des droits de l’homme… et dans divers organes de presse.

C’est ainsi que Le Monde  pouvait titrer  le 23 juin  à l’adresse : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/23/lessoulevementsdelaterreunedissolution

problematique_6178900_3232.html :

 

Les Soulèvements de la Terre une dissolution problématique

Selon ce journal « l’arme lourde employée par  le ministre de l’intérieur est d’autant plus regrettable qu’elle empêche un débat nécessaire sur les moyens employés par le collectif pour parvenir à ses objectifs de préservation de l’environnement et de défense du vivant. Le ministre  a pris une lourde responsabilité en prononçant la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. En s’appuyant sur une modification introduite par la loi « séparatisme » de 2021 qui a élargi les motifs requis aux « agissements violents à l’encontre des personnes et des biens », le ministre s’est avancé sur un terrain qui ne concernait par le passé que les groupes de combat et les milices privées, les appels à la haine et aux discriminations, ou encore la volonté de perpétrer des actes de terrorisme… »

Les visiteurs pourront consulter le texte du décret  concerné à l’adresse  :

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT0000477093

18  .

On soulignera ici que, dans un entretien accordé à  Reporterre, Annie Ernaux, prix Nobel 2022 de littérature, affirme soutenir Les Soulèvements de la Terre. Les traiter de terroristes est une « aberration » dit celle qui « espère un mouvement de masse » contre ce gouvernement… On rappellera que Annie Ernaux est écrivaine, auteure de Mémoire de fille, Les Années ou La Place, aux éditions Gallimard. Figure féministe, elle est engagée à gauche depuis des années ( https://reporterre.net/Annie-Ernaux-LesSoulevements-de-la-Terre-sont-un-mouvement-pour-la-vies ).

On devine aisément l’émergence d’une polémique ; c’est de bonne guerre dans une démocratie qui en a vu  bien d’autres ! On se contentera de rappeler les règles élémentaires de  tolérance qui devraient la présider préservant la liberté d’expression et le respect  des lois  de la République.

Souhaitant que les visiteurs de ce site ,épris  de justice et de liberté, puissent consulter les fondamentaux en  matière de « dissolution » de collectifs d’associations, nous soumettons à leur sagacité et à  leur esprit critique,  l’article publié récemment par François Braize   dans son site

Décoda(na)ges…  prénom Charlie . Il s’intitule :

 

             « Dissoudre ou se coucher ? »

On pourra y accéder soit en se rendant  à l’adresse  https://francoisbraize.wordpress.com/2023/06/22/dissoudre ousecoucher/  soit en cliquant ici (Document 1)

 

On rappellera la Loi du 10 janvier  1936… sur la dissolution de « groupes de combat et de milices privées » -tout laisse à penser  que l’état des lieux présents en la matière n’est pas celui qui prévalait à cette époque . Cette loi qui  fut abrogée fut  reprise le 1er mai  2012, sans doute dans un contexte plus apaisé. Elle stipule  : « Seront dissous, par décret rendu par le Président de la République en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait :

1° Qui provoqueraient à des manifestations armées dans la rue ;

2° Ou qui, en dehors des sociétés de préparation au service militaire agréées par le Gouvernement, des sociétés d’éducation physique et de sport, présenteraient, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées ;

3° Ou qui auraient pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’attenter par la force à la forme républicaine du Gouvernement ;

4° Ou dont l’activité tendrait à faire échec aux mesures concernant le rétablissement de la légalité républicaine ;

5° Ou qui auraient pour but soit de rassembler des individus ayant fait l’objet de condamnation du chef de collaboration avec l’ennemi, soit d’exalter cette collaboration.

Le Conseil d’Etat, saisi d’un recours en annulation du décret prévu par le premier alinéa du présent article, devra statuer d’urgence.

6° Ou qui, soit provoqueraient à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propageraient des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence.

7° Ou qui se livreraient, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger. »

 

Pendant ce temps on pouvait lire :

 

– Dans L’Humanité du 21juin 2023 :

Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Plus il y a d’outils de répression, plus on s’en sert »

L’exécutif a dissout les Soulèvements de la Terre. Une décision inquiétante, pour l’historien des luttes environnementales Alexis Vrignon. (Entretien par Emilio Meslet).  Une marche supplémentaire vers l’arbitraire vient d’être franchie. Annoncée depuis près de trois mois, la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT) est effective, comme l’a décidé le Conseil des ministres de mercredi(Cf. https://www.humanite.fr/planete/ecologie/dissolutiondessoulevementsdelaterreplusilydoutilsderepressionplussensert800045  )

-Et dans La Croix du  19 juin (modifié le  21 juin),sous la plume de  Antoine Oberdorff :

 

Soulèvements de la terre : Darmanin annonce la dissolution en conseil des ministres

Le ministre de l’intérieur a annoncé que le décret de dissolution des Soulèvements de la terre avait bel et bien été examiné et officialisé en conseil des ministres, mercredi 21 juin. Le collectif écologiste fustige une décision « très politique » et projette de « faire acte d’insoumission » pendant la Fête de la musique. (Cf. https://www.lacroix.com/France/Soulevements-terre-dissolution-compliqueeministre-linterieur-2023-06-19-1201272141)

 

 

Comme il fallait s’y attendre le collectif dissout proteste vigoureusement . Les visiteurs pourront s’en  convaincre en se rendant aux adresses suivantes :

  1. https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appelauxsoulevementsdelaterrecequirepoussepartoutnepeutetredissou

2.https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06 /25/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron-on-ne-dissout-pas-laterre-qui-se-souleve/

Au total, s’agissant d’une «  affaire » aussi grave et aussi exemplaire on peut, sans être devin,  prévoir l’amplification  de la polémique en cours.

Quoi qu’il en soit  elle pose  une question cruciale de société formulée par Olivier Galland dans Télos du 26 juin 2023  faisant référence au propos de Gaspard Koenig   qui  écrivait : « ceux que le ministre de l’Intérieur présente comme ‘écoterroristes’          peuvent   se     prévaloir          d’une        forme       de rationalité supérieure, sur la finalité recherchée comme sur l’organisation du collectif ». O. Galland souligne à juste titre  que  “l’on peine à comprendre ce qui leur donne ce privilège. Mais on saisit bien que ce privilège d’une rationalité supérieure autoproclamée confère aux individus qui s’en réclament le droit, à leurs yeux, d’imposer aux autres les principes qui les guident. Les prémisses de la dictature…”   (Cf.     https://www.teloseu.com/fr/politiquefrancaiseetinternationale/letrangesoutiendegaspardkoenigauxsoulevement.html ).

Souhaitons que la République saura s’en préserver !

Déconstruire la déconstruction ou reconstruire après la démolition

Ceci est la suite du Colloque qui se tint à la Sorbonne les 7 et 8 janvier 2022 sur le thème : 
 
«  Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture »

Déjà le 23 février 2022 Anthony Chanthanakone dans Philosophie magazine faisait état d’un évènement ayant suscité autant d’engouement que de critiques. Il rappelait  que pour l’organisateur dudit colloque , Pierre-Henri Tavoillot,  l’événement avait pour objet  «  de sortir de la pensée unique incarnée par le « wokisme », le néo-féminisme, l’écoféminisme, l’intersectionnalité, la cancel culture et autres néologismes jugés barbares et confus. Pour les participants, une nouvelle pensée, se voulant humaniste, rationnelle et universelle, devait émerger en contrepoint de la pensée déconstructionniste »

(Cf. https://www.philomag.com/articles/colloque-sur-la-deconstruction-ce-qui-sest-vraiment-dit-la-sorbonne)

 

Les actes dudit colloque ont donné lieu à un ouvrage de Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre-Henri Tavoillot  publié chez Odile Jacob le 8 mars 2023. Il s’intitule :

Après la déconstruction

L’Université au défi des idéologies

(Cf.https://www.odilejacob.fr/catalogue/scienceshumaines/sciences-politiques/apres-ladeconstruction_9782415003227.php)

Les visiteurs de ce site pourront consulter , en cliquant ici , la recension qu’en fait la philosophe  Catherine Kintzler, recension  qu’elle publie dans  son blog revue Mezetulle. Elle avait participé audit colloque.

Nous la remercions vivement de nous autoriser  ce nouvel emprunt.

On se doit de  rappeler aux visiteurs que si le Colloque de La Sorbonne avait suscité  bien des polémiques en 2022, les sujets de controverse demeurent. Leur acuité est telle  que sous l’égide du CNRS et d’ Institutions universitaires s’est tenu  un Colloque internationnal (les 19, 20 et 21 janvier 2023 à l’ENS de la rue d’Ulm)  sur le thème : 
 
«  Qui a peur de la déconstruction ? »
 
Pour plus de détails on pourra se rendre à l’URL :  https://legs.cnrs.fr/evenements/colloque-international-qui-a-peur-de-la-deconstruction/

Petite chronique finistérienne de la laïcisation aux débuts de la 3è République

La laïcité se trouve au coeur de bien des débats actuels de notre société et de notre République . La 3è République joua un rôle essentiel dans son instauration au sein de nos institutions tout particulièrement  l’Ecole publique.Ceci intervenait -faut-il le rappeler- cent ans après la Grande Révolution pendant laquelle des pères fondateurs tels Condorcet et Lakanal ouvrirent la voie du progrès…

 

Mais à quel prix  ? Celui des luttes  sans merci de la laïcisation où des républicains  convaincus eurent raison de la réaction cléricale au moyen de la Loi . Elles purent compter sur la « généreuse obstination au bien » de Jules Ferry relayée par les instituteurs  pionniers qui devinrent plus tard (en 1913), sous la plume de  Charles Péguy, les hussards noirs de la République.  

 

Au moment où dans certains milieux on se plaît à pointer la déconstruction voire la dérive de l’Ecole publique laïque et qu’on ne   prête  qu’une attention toute relative à la   révélation   quotidienne des abus divers – souvent criminels- perpétrés au sein de l’Eglise  par ses prêtres, il semble opportun de tenter de reconstituer- au niveau local- les évènements qui présidèrent à la laïcisation.

 

En tirer des leçons devrait  grandement aider à refonder des institutions à la dérive  et à  « édifier un monde nouveau » sur les  précieux débris de l’ancien . C’est ce qui est souhaité et argumenté sur ce site dévolu  à l’histoire et au devenir de  l’Ecole publique et de ses maîtres .

 

Il s’agit ici de donner la transcription  d’articles révélateurs et  fondateurs  à cet égard tels que l’on peut les découvrir dans la presse ancienne numérisée républicaine des débuts de la 3è République   et de ses lois scolaires. L’Instruction publique était au coeur du débat tant au niveau parlementaire  qu’au niveau du citoyen,  les protagonistes étant nommément les Instituteurs  et les « paladins » de la réaction cléricale.

 

Selon Jules Ferry lui-même:  « L’Instituteur ne doit être en guerre avec personne. Il ne doit être un obstacle ou un rival ni pour les chefs spirituels de la commune ni pour les pouvoirs civils ; il doit se renfermer exclusivement dans son rôle d’éducateur, dans sa mission de travail, de gravité, de conciliation. En s’y maintenant avec sévérité, il acquerra plus d’autorité, de dignité et de crédit qu’en se jetant dans les luttes locales. » 

Il poursuivait:   » Instituteurs, voici votre lot, voici votre domaine ; ces enfants, dont vous devez nous faire, non seulement des hommes, mais des citoyens — des générations renouvelées par l’éducation intellectuelle, morale et physique, meilleures que les nôtres, plus complètes et plus viriles, qui ne seront ni frivoles, ni oublieuses et qui seront dignes de l’avenir que le sort tient en réserve pour notre chère patrie. »

 

Dans une circulaire diffusée à l’époque par le Ministère de l’Instruction publique dévolue à l’enseignement moral et civique on tenait des propos  qui mériteraient d’être remis en exergue en 2023  : « L’enseignement moral est destiné à compléter et à relier, à relever et à ennoblir tous les enseignements de l’Ecole. Tandis que les autres études développent chacune un ordre spécial d’aptitudes et de connaissances utiles, celle-ci tend à développer l’homme lui-même,c’est-à-dire un cœur, une intelligence, une conscience. Cette éducation n’a pas pour but de faire savoir mais de faire vouloir , elle émeut plus qu’elle ne démontre ; devant agir sur l’être sensible, elle procède plus du coeur que du raisonnement ; elle n’entreprend pas d’analyser toutes les raisons de l’acte moral, elle cherche avant tout à le produire, à le répéter à en faire une habitude qui gouverne la vie. A l’école primaire surtout, ce n’est pas une science, c’est un art, l’art d’incliner la volonté libre vers le bien. »

C’est à ce genre de (re)découvertes que sont invités les visiteurs de ce site. Ils  pourront y consulter un ensemble  de 43 items  extraits du Journal  Le Finistère ( numérisé aux Archives  du département du Finistère)  dans ses parutions allant du  15 août 1882 au 30 décembre 1882. Le document final de 118 pages est accessible en cliquant ici.

Pour faciliter  la consultation des articles retenant l’attention on pourra se référer au sommaire suivant :

 1. Le concours d’admission à l’Ecole normale de 1882………………….page1

2. L’école neutre

3.L’instruction obligatoire(1)

3 bis.Le travail manuel

4. La visite de Ferdinand Buisson à Quimper

5. L’enseignement obligatoire (2)………………………………………………..page 13

6. La République et les Ecoles

7. L’enseignement obligatoire (3)

8 . Un instituteur laïque réhabilité

9. L’instruction obligatoire (3)

10. Au conseil départemental de l’Instruction publique……………….page 33

11.Turpitudes  à l’école congréganiste

12. L’Ecole sans Dieu

13.Au Conseil d’Arrondissement de Morlaix

14. Au journal officiel

15.Circulaire Pape-Carpentier………………………………………………………page41

16. La loi athée

17. Encore l’instruction obligatoire (4)

18. Déclarations du Ministre de l’Instruction publique

19.Lakanal (1)

20. Lakanal(2)………………………………………………………………………………page53

21. La question du Concordat

22. La résistance à la loi  d’Enseignement

23.L’enseignement secondaire des filles

24. Les cléricaux et la loi sur l’enseignement primaire

25. L’Histoire à  l’Ecole primaire…………………………………………………page 69

26. L’Ecole  supérieure des travaux manuels

27. Perversion du sens moral

28. Réouverture des  cours d’adultes à Quimper

29. L’Instituteur congréganiste de Landivisiau

30. L’enseignement du catéchisme………………………………………………page 82

31. Les collèges communaux

32. Les emblèmes religieux à l’Ecole

33. La République et l’Eglise

34. République et religion

35. Les complicités du silence………………………………………………………page 93

36. Le chantier de construction de l’Ecole normale des Filles à Quimper

37. Questions d’enseignement 

38.Emeute à Moëlan–sur-Mer

39.Les suites de  l’affaire de Moëlan

40. Les Ecoles de hameau……………………………………………………………..page 110

41.L’abbé du Marhallach

42. Les Ecoles

43. La nomination des Directeurs et Directrices d’Ecole normale…

Turpitudes et contre-turpitudes ecclésiales ou cléricales

Sur  ce  site on  s’est attaché à faire connaître aux visiteurs tant   les violences  regroupées sous les termes génériques  d’abus sexuels, d’abus spirituels ou de dérives sectaires  qui ont eu cours au sein de l’église  catholique de France que les dispositions  prises aux différents niveaux de la hiérarchie ecclésiale pour tenter d’y mettre fin et de réparer lestraumatismes causés aux victimes.  La tâche paraissait d’autant plus complexe  qu’elle supposait la libération de la parole  chez des fidèles  marqués à vie  et qu’au même moment  étaient révélées les agressions de même nature  commises  dans d’autres contrées de la planète où l’égise catholique est aussi implantée.

 Les occurrences  correspondantes sont désormais si nombreuses et diverses  que l’on a peine à trouver les mots pertinents  pour désigner les dérives criminelles concernées. Dans un ouvrage dévolu à la question  et intitulé

L’Eglise catholique face aux abus sur mineurs

Marie-Jo Le Thiec, médecin et spécialiste d’éthique, se pose la question de l’implication de clercs,d’évêques, de personnes en poste de responsabilité dans ces abus sexuels.Elle examine globalement pourquoi cela a pu se produire avant de donner des pistes pour contrôler de telles dérives.

Selon son éditeur «  l’Église catholique est ébranlée par une avalanche de faits divers sordides et d’occultations, d’abus sexuels autant que de conscience et de pouvoir. De tels abus ont toujours existé, mais que des clercs et des évêques, des personnes en poste de responsabilité dans l’Église aient pu se trouver à ce point impliqués dans ce scandale à vaste échelle est incompréhensible.Cet ouvrage de réflexion souhaite jeter un peu de lumière sur ce qui ne devrait pas exister, sur ce qui n’aurait jamais dû être toléré, et qui pourtant corrompt si profondément l’humanité,les religions, l’Église catholique ; on ne met pas de pansement sur des tissus nécrosés. Il faut nettoyer la plaie et examiner par quoi et pourquoi cette nécrose est arrivée . Il n’en va pas autrement des abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique. Marie-Jo Le Thiec étudie les racines de ce mal et les moyens de l’affronter dans un  ouvrage de référence complet, approfondi, rigoureux, écrit par une spécialiste de l’éthique. » (Cf. https://www.decitre.fr/livres/l-eglise-catholique-face-aux-abus-sexuels-sur-mineurs-9782227496033.html                        )

Sur de telles bases il n’est pas surprenant que des auteurs tel Daniel Bogner (2019)  en arrivent à la notion d’église mortifère. Pour lui « l’ampleur des abus sexuels dans l’Église catholique est telle que la question se pose, et d’abord aux catholiques eux-mêmes : s’agit-il d’accidents malheureux dus à quelques prêtres pervers ou « en souffrance » passagère, ou faut-il incriminer un système devenu structurellement destructeur ? Pour ce professeur de théologie morale à l’université de Fribourg (Suisse), « le désastre résulte d’une « sacralisation » indue, au cours d’une longue histoire, de l’autorité, des institutions, des fonctions : elle a produit un corps sacral intouchable et un cléricalisme étouffant, pratiquant un entre-soi inaccessible à toute critique. » (Cf. http://www.chautard.info/2019/08/une-eglise-mortifere-par-daniel-bogner.html )

Et ainsi de découvrir avec stupeur que  tous les niveaux de  la hiérarchie sont touchés  par ce qui est regroupé –sans doute par euphémisme-sous le terme  réducteur «  dérives » qui recouvre en réalité un  scandale institutionnel d’ampleur planétaire.  Faut-il, pour s’en convaincre, revenir à l’ouvrage  Sodoma de Frederic Martel    et à son analyse par Jean-Louis Schlegel (2019) ?  Sa recension,  accablante pour l’Eglise,  débute ainsi :   «  La corruption généralisée, tentaculaire, du corps de l’Église, d’un système devenu mafieux au cœur du Vatican, plutôt que l’homophilie généralisée, est le vrai sujet du livre…Le titre parle de lui-même : la Sodome de la fin du XXe siècle et du début du XXIe se trouve au Vatican et, par extension, dans l’Église catholique. Le pape François a évoqué un jour le « lobby gay » du Vatican. Ce que révèle l’enquête de Frédéric Martel, menée durant quatre ans et dans trente-deux pays, est bien pire : « La réalité, c’est qu’il y a au Vatican une majorité de personnes homosexuelles avec du pouvoir. Par peur, par honte, mais aussi par carriérisme, ces cardinaux, ces archevêques, ces prêtres veulent protéger leur pouvoir et leur vie secrète. [Ils] n’ont aucunement l’intention de faire quoi que ce soit pour les homosexuels. » (Cf. https://esprit.presse.fr/actualites/jean-louis-schlegel/l-eglise-catholique-rend-elle-l-ame-42010)

Tout ceci étant rappelé,  on fera un point d’étape  en visitant le travail remarquable d’information réalisé dans le quotidien La Croix  (parution du 17 février 2023 )  et  on continuera  de s’indigner en (re)découvrant  la litanie des violences ecclésiales s’allonger (Cf. https://www.la-croix.com/Religion/l-Eglise-face-a-la-pedophilie#voirplus). Pour l’esentiel elles sont regroupées sous le titre :

« L’Église face à la pédophilie et aux abus sexuels »

Un an après le rapport de la Ciase, les affaires Santier et Ricard, dévoilées en octobre-novembre 2022, provoquent de nouveau la colère au sein de l’Église de France…

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Un des auteurs impliqués titrait  « Ne pas changer de cap dans la tempête » !  Sur ce site, stupéfait une fois de plus devant l’ampleur de la catastrophe, on croit devoir compléter ce propos par « Continuez à écoper mais soyez convaincus que pour le citoyen ordinaire  le naufrage semble inévitable ».

L’état les lieux en la matière restera, à l’évidence , incomplet fort longtemps.  S’il reste sans doute nécessaire à la refondation de l’institution ecclésiale, il ne manque pas d’éclairer et de justifier la démarche des contempteurs  du cléricalisme.

Tout ceci nous conduit à proposer aux visiteurs de se rendre aux  quatre adresses suivantes  glânées dans les dernières Newsletters de Golias Hebdo :

1. Thérapies de conversion : il n’y a rien à guérir.

https://www.golias-editions.fr/2021/10/21/therapies-de-conversion-il-ny-a-rien-a-guerir/

2. Affaire Jean Vanier et frères Philippe : le cancer du saint.

https://www.golias-editions.fr/2023/02/09/affaire-jean-vanier-et-freres-philippe-le-cancer-du-saint/

3. Les « bons à rien » du bon Dieu.

https://www.golias-editions.fr/2023/02/16/les-bons-a-rien-du-bon-dieu/

4.Assemblée synodale européenne : introduction prometteuse.

https://www.golias-editions.fr/2023/02/16/assemblee-synodale-europeenne-introduction-prometteuse/

Que Christian Terras , Editeur en  chef à Golias soit remercié de nous autoriser ces nouveaux emprunts.

Déconstruire dit-elle… (selon André Perrin, Mezetulle, 2 février 2023)

Ce verbe transitif direct de la langue française peut renvoyer, selon cnrtl, à défaire une construction, convertir un vers (en prose), démonter une phrase pour analyser ses constituants .Dans les sciences sociales on le fait correspondre à la remise en cause de préjugés et stéréotypes comme préalable à toute démarche scientifique. Quant au philosophe, déconstruire le conduit à démonter un texte pour en extraire les postulats implicites alors que le psychologue l’utilisera pour désigner l’ analyse critique des règles implicites, des tabous afin de comprendre et s’approprier ce qui était jusqu’ici préjugé. Tout ceci témoigne une fois de plus de la richesse de la langue française et de ses nuances…On ne se privera pas ici de rappeler l’ image de la construction du pont et celle de sa déconstruction pour relier ou séparer selon le cas sans oublier la construction des murs qui séparent. Ici on continue à militer pour abattre les murs et pour édifier des ponts. Quel que soit le sens à accorder à ce propos sémantique on admettra sans difficulté qu’au regard des lois de la thermodynamique déconstruire contribue à faire augmenter l’entropie des systèmes c’est à dire leur désordre alors que construire produit les effets inverses.

Sans vouloir extrapoler on n’est donc pas étonné de découvrir le titre suivant qui semble en accord avec ce postulat :

La déconstruction, une théorie destructrice

Il intitule un billet du Blog de Mediapart signé par Pierre Grandperrin le 23 février 2022 (Cf. https://blogs.mediapart.fr/pierre-grandperrin/blog/230222/la-deconstruction-une-theorie-destructrice).

Selon cet auteur, le but du « déconstructivisme » est de faire disparaître les anciens concepts universalistes : le réel, le pouvoir, la nature humaine, la vérité, le langage et même le corps, tout ce qui se rapporte au « sens commun » : Il n’y a pas de vérités, il n’y a que des croyances.

En réalité sur ce site, on s’insurge par nature contre de telles affirmations en contradiction formelle avec la Science, la Raison et leurs progrès constants (ndlr !) et on essaie de les combattre…

Quoi qu’il en soit, la probité intellectuelle exige que l’on se tienne informé même des contre-vérités notoires car elles sont sources de dérives dont on peut se garder. C’est ainsi que l’on observe , à l’instar de cet auteur, que : « Venu du monde académique anglo-saxon et notamment des États-Unis, le concept de « déconstruction » s’est développé dans les années 1980 dans les campus américains inspiré par des auteurs français (Derrida, Deleuze et Foucault), d’où son appellation de « french theory ». Le courant « destructionniste » et son sous-produit  «le wokisme », se répandent aujourd’hui dans les départements de sociologie des universités mais aussi dans les médias, dans la classe politique et s’immisce lentement mais sûrement dans les entreprises ».
 On voit bien aussi la proximité intellectuelle avec la « cancel culture » (pour culture de l’effacement, de l’oubli, du déni voire même celle du négationnisme).

Ceci étant on se rend bien compte que ces théories du désordre et de l’obscurantisme se propagent rapidement dans différentes composantes de notre société et de nos INSTITUTIONS semant des perturbations notoires visibles tout particulièrement dans le déroulé de congrès scientifiques tenus sous les auspices de la République.

Le visiteurs indignés pourront s’en convaincre en consultant l’article d’ André Perrin paru dans Mezetulle ,le blog note de Catherine Kintzler le 2 février 2023 . Il s’intitule :

Déconstruire dit-elle…

On pourra y accéder en cliquant ici ou en se rendant à l’URL :

https://www.mezetulle.fr/deconstruire-dit-elle/

C. Kintzler :   « Il y a un peu plus d’un an était organisé à la Sorbonne un colloque intitulé Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture1, colloque que la bonne presse s’était empressée de condamner avant même sa tenue2. Les pourfendeurs de ce mauvais colloque décidèrent d’en organiser un second, un bon, intitulé Qui a peur de la déconstruction ? du 19 au 21 janvier 2023. Pour y faire écho, Anne-Emmanuelle Berger, « professeure émérite d’études de genre » et Denis Kambouchner, professeur émérite de philosophie, ont été les invités de Géraldine Muhlmann, le 27 janvier 2023, à l’émission Avec philosophie sur France Culture3. André Perrin a écouté l’émission. »

Peut-on, sur des fondations aussi chancelantes, recommencer à CONSTRUIRE  des connaissances notamment  au sein de ce qui fut appelé  l’Université ?

 Que Catherine Kintzler  et son auteur invité trouvent ici témoignage de notre reconnaissance pour nous avoir permis de reproduire l’article paru dans Mezetulle !