Après la publication du rapport SAUVE , Mgr. Eric de Moulins-Beaufort invité à s’exprimer sur ses propos polémiques concernant les lois de la République française.

« Mercredi 6 octobre 2021 au lendemain de la remise du rapport de la CIASE (la Commission indépendante sur les abus dans l’Eglise, concernant les violences et agressions sexuelles commises au sein de l’Eglise depuis 1950), l’archevêque de Reims avait déclaré que « le secret de la confession est plus fort que les lois de la République« . Pour s’en expliquer, il était convoqué ce mardi par le ministre de l’Intérieur en charge des cultes. Eric de Moulins-Beaufort s’est exprimé, dans un communiqué, publié peu de temps après ce rendez-vous.

Dans ce texte, il demande pardon « aux personnes victimes et à tous ceux qui ont pu être peinés ou choqués ». Le président de la Conférence des évêques de France parle d’une « formulation maladroite » sur l’antenne de franceinfo, au lendemain de la publication du rapport Sauvé. Il regrette que le débat qui en a découlé ait « pris le pas sur l’accueil » du contenu du rapport. L’archevêque de Reims a qualifié de « travail remarquable » le rapport réalisé par Jean-Marc Sauvé et son équipe. Il emploie des mots forts et évoque sa « honte« , sa « consternation« , devant ces faits. Il invite d’ailleurs « les paroisses, les mouvements, les communautés » à lire ce document pour en tirer les « conséquences qui s’imposent« .   Il assure enfin avec fermeté que les catholiques de France sont désormais déterminés à faire de la protection des enfants une « priorité absolue« , y compris tous les évêques du pays. Réunis en assemblée plénière le mois prochain, ils travailleront « sur les mesures et réformes à poursuivre et à entreprendre« ,  pour que l’Eglise mérite la confiance de tous « .

  URL :https://www.francebleu.fr/infos/societe/rapport-sauve-l-archeveque-de-reims-presente-ses-excuses-apres-ses-propos-polemiques-1634056351

 
 
On sait pourtant que sur le plan religieux : « Le prêtre qui donne le sacrement de réconciliation doit garder absolument le secret sur ce qu’il a appris par le sacrement. Selon le Code de Droit Canonique, le secret de la confession est absolu. Il ne souffre d’aucune exception.
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Au canon 983 il est dit que « le secret sacramentel est inviolable ; qu’il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit. Le canon 984 précise que l’utilisation des connaissances acquises en confession qui porte préjudice au pénitent est absolument défendue au confesseur , même si tout risque d’indiscrétion est exclu. Enfin, le canon 1388 prévient le confesseur que la violation directe du secret sacramentel entraîne l’excommunication latae sententiae ; la violation indirecte, entraîne elle, une punition selon la gravité du délit.
 
On sait aussi que, sur le plan légal ,  » le secret de la confession est garanti par le secret professionnel. La loi française, dans sa jurisprudence, a admis dès 1891 qu’elle était couverte par le secret professionnel. Le secret professionnel est strictement limité aux médecins, aux prêtres catholiques dans le cadre de la confession, et aux avocats. Le secret de la confession est le seul reconnu et efficacement protégé. Son existence est posée par la Cour de cassation qui reconnaît que les ministres du culte sont tenus de garder le secret sur les révélations qui peuvent leur être faites dans la mesure où les faits leur ont été confiés dans l’exercice de leur ministère sacerdotal ou en raison de ce ministère (Cass. crim., 11 mai 1959, Gaz. Pal. 1959.2.79). »
  Quoi qu’il en soit on reste droit dans ses bottes puisqu’en effet  : » Devant les « affaires » (comme la pédophilie), certains ont voulu que soit remis en cause le secret de la confession. Le Code pénal prévoit depuis 1992 que les sanctions prévues dans le cas de violation du secret professionnel ne s’appliquent pas dans les situations de sévices sur mineurs de moins de 15 ans. Mais il est hors de question que l’Église cède sur la question du secret de la confession. » (cf.https://cybercure.fr/je-celebre-les-sacrements/reconciliation/article/le-secret-de-la-confession).
 
On ne peut être plus explicite !

 
 
En l’occurrence et pour ne pas être suspecté d’anticléricalisme primaire, on  ne peut que relever  le caractère positif du propos de  La Croix du  11 octobre 2021  qui, sous le titre  : Faut-il remettre en cause le secret  de la confession? souligne  : » le secret de la confession est partout  de plus en plus contesté. En France, trois évêques ont été condamnés depuis 2001 pour non-dénonciation de crimes sexuels. Même si les informations qu’ils détenaient n’avaient pas été entendues dans le cadre d’une confession, le silence et le secret qu’ils ont gardés ont été jugés intolérables. En Belgique, en 2015, un prêtre a été poursuivi pour n’avoir pas révélé les intentions de suicide d’une personne entendue en confession. Depuis le 8 septembre 2020 en Australie, le silence des confesseurs dans le cas d’abus sexuels sur enfants leur vaut une peine de trois ans de prison. (cf.https://croire.la-croix.com/Definitions/Sacrements/Se-confesser/Le-secret-de-la-confession-est-il-absolu).
 
 
 Formulé sur un  ton  différent se référant à d’autres fondamentaux, les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos, en cliquant ici, le billet de François Braize intitulé  :
 
                Les lois de la République, Monseigneur ! 
 
 
 
Il a été publié dans la Newsletter de  son blog   DECODA(NA)GES  ………… prénom CHARLIE  du  9 octobre 2021. Il est également accessible à l’adresse  :

 
Nous avons  reproduit  le factum en question .  Que François Braize soit cordialement remercié de nous avoir autorisé à le représenter  sur ce site .