Traditions normaliennes quimpéroises L’origine singulière des surnoms des protagonistes de la Carte de Cote

A l’occasion de la Cote c’est-à-dire la fête normalienne qui avait lieu cent jours  avant la date des épreuves de la première partie du baccalauréat,  les élèves–maîtres  de seconde année d’Ecole normale se voyaient affubler  d’un sobriquet, lequel se trouvait “officialisé” dans la Carte de Cote où l’on assistait au “dégagement “ des personnels d’encadrement de l’Ecole…Les visiteurs pourront consulter sur ce site plusieurs de ces Cartes.

Un ancien élève  de la promotion ARMOR (1950-1954) a souhaité faire connaître l’origine du surnom “CHOUF” resté très “populaire” au sein des protagonistes de plusieurs promotions ayant suivi celle mentionnée ci-dessus, considérant à juste titre qu’il était sans doute le seul à la connaître.

Il faut souligner que certains des normaliens concernés pendant les premières années qui suivirent leur entrée dans la vie active  et leur mobilisation pour la Guerre d’Algérie eurent  à utiliser dans leur quotidien le mot “Chouf” pour désigner les guetteurs du FLN    chargés de renseigner sur les faits et gestes des troupes de l’armée française engagées sur le terrain. Ceci conduisit, selon toute vraisemblance, à banaliser le « chouf normalien »  et à  lui donner implicitement  le sens de “vigie, guetteur, observateur” voire celui  de termes  argotiques plus péjoratifs…

Les quartiers-maîtres chefs de la marine française  étaient aussi des “Choufs”…

Toute vérification faite, chouf est un terme de l’arabe dialectal algérien voire nord-africain qui veut dire strictement  “Regarde” . Il est complètement différent  du terme ”andher” usité en arabe classique. Chouf fut retenu, par extension,  par les colons pour désigner les guetteurs… Au demeurant on notera qu’en arabe dialectal guetteur se dit « assass » et qu’en berbère il existe un terme phonétiquement similaire qui signifie “enflé ou gonflé”!

On retiendra donc que le « chouf quimpérois » ne pouvant avoir ses origines en Algérie, il convenait de la rechercher ailleurs. Les visiteurs de ce site trouveront la réponse à cette question intrigante pour les amoureux des traditions ritualisées normaliennes en cliquant ici Ceci leur permettra d’accéder à un article dûment illustré  écrit par notre valeureux ancien  Jean Lozac’h. Il a bien voulu le mettre à notre disposition par l’entremise de notre ami André Le Goff, auteur de plusieurs articles en ligne sur ce site  .

Il s’intitule :

« Chouf » curieux surnom

concernant une famille d’enseignants

On découvrira ainsi que ladite famille d’instituteurs, est originaire du doux pays trégorrois  des cultures légumières qui ont fait la fortune de ce  terroir partie intégrante de la « ceinture dorée » de la Bretagne . Ce n’est qu’à la lecture du document et en sollicitant leurs connaissances botaniques qu’ils auront accès à la clé de l’énigme du Brassica oleracea var.botrytis.

Que notre grand ancien Jean Lozac’h soit remercié pour sa contribution originale et assuré de toute notre amitié normalienne.

Abdelkader Aïnouche , ancien élève-maître de l’Ecole normale d’Alger, a accepté de nous éclairer sur  les implications possibles  du mot « chouf » dans  les langues et dialectes de son pays ;nous l’en remercions très vivement .  Nous sommes redevables à Andre Le Goff, Solenn Gasner et Laurence Cohuet pour leur implication dans l’édition du  document original mis à notre disposition par l’auteur .