En faisant adopter la « loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire », Jules Ferry avait pour but de rendre l’instruction obligatoire, bien sûr, mais aussi laïque. Elle concernait « les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus », et pouvait être dispensée, « soit dans les établissements d’instruction primaire, soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute personne qu’il aura choisie ».
La grande amélioration apportée par la loi concernait la scolarisation des filles et des enfants des campagnes, que leurs parents étaient désormais obligés d’envoyer à l’école primaire, au lieu de les faire participer aux tâches ménagères ou au travaux des champs
Mais c’est en matière de laïcité que la nouvelle loi changea la donne en supprimant tout enseignement religieux à l’école et en le remplaçant par une instruction morale. Ce sont les premiers mots de l’article 1er : « L’enseignement primaire comprend : L’instruction morale et civique … »
Rendre l’enseignement primaire obligatoire, c’était aussi affirmer la neutralité de l’État dans le domaine religieux en séparant la sphère publique de la sphère privée. Les écoliers en effet ,selon l’article 2, « vaquent » un jour de la semaine, en plus du dimanche, « afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires ».
Les visiteurs intéressés par ce « monument » de notre système scolaire pourront le consulter en cliquant ici et le découvrir tel qu’il parut dans la presse républicaine finistérienne du 1er avril 1882.