D’une pérennité limitée cette école, sans murs, avait vocation à former des « instituteurs coloniaux » ou missionnaires laïques devant exercer dans les école publiques des colonies françaises et dans les écoles de la Mission Laïque Française (MLF)à l’étranger.
Dans les colonies, l’enseignement officiel ne fut organisé qu’à une date relativement récente. Il varie avec les lieux et les circonstances. Il est donné tantôt par un personnel recruté sur place, tantôt par un personnel emprunté aux cadres de la métropole, et régi, soit par les décrets des 16 juin 1899 et 4 février 1906, soit par le décret du 30 octobre 1902, suivant qu’il s’agit, ou non, des instituteurs.
L’initiateur de la MLF fut Pierre Deschamps (1873-1958) , Directeur de l’Enseignement à Madagascar. Association créée en 1902, elle avait vocation à « maintenir et étendre l’influence française dans nos colonies et à l’étranger », en propageant l’enseignement laïque. Ses Statuts, votés le 2 juin 1902, stipulaient notamment :
-Pour la formation des instituteurs et des institutrices qui se destinent à
l’enseignement, soit dans les écoles publiques des colonies, soit dans les
établissements créés ou encouragés par la Mission laïque, il est fondé à Paris une
École normale, relevant directement de l’Association et appelée École Jules-Ferry.
-L’enseignement qui y est donné est conçu de manière que les futurs instituteurs
coloniaux puissent être à la fois des éducateurs au courant des conditions de
pédagogie indigène, et des auxiliaires éclairés de l’oeuvre colonisatrice ; aussi son
programme comprend, en outre de l’étude des méthodes de l’enseignement
colonial, des cours d’agriculture coloniale, de médecine pratique, de langues
indigènes, de travaux techniques ; il est essentiellement tourné vers les applications
pratiques, en vue de l’action immédiate.
Le premier directeur e l’EJF fut Laurent Devina, lui-même Directeur de l’Ecole normale primaire d’Auteuil. Les cours, donnés 7 jours sur 7 dans les locaux de la MLF aux instituteurs et institutrices sélectionnés, duraient 10 mois. La promotion 1904-1905 fut baptisée « Promotion Paul Bert ».
Cette politique de formation d’instituteurs « coloniaux » ne fut pas reconduite à la fin de la Grande Guerre.
Les visiteurs intéressés pourront consulter, à ce propos, l’article de Gérard Vigner écrit en 2015 :
Gérard Vigner : « L’École Jules-Ferry, école normale de l’enseignement colonial: une formation pour apprendre à enseigner dans les colonies(1902-1912) », in :
Documents pour l’Histoire du Français Langue Etrangère ou Seconde( SIHFLES), 55, 2015, 57-82, accessible à l’URL suivante :
http://journals.openedition.org/dhfles/4273
L’extension considérable de l’espace colonial français à la fin du XIXe siècle, conduit les autorités françaises à créer en 1894 un ministère des Colonies, chargé de donner cohérence à l’action politique et administrative de la France dans ses colonies. La même année est fondée l’École coloniale dont la mission sera de former les administrateurs et les magistrats ayant …
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