Selon la Gazette des communes » le burkini, ce maillot de bain couvrant que portent certaines femmes musulmanes pour nager, devait être autorisé début juin dans les piscines de Grenoble. Cette ville vient en effet d’adopter un nouveau règlement des piscines allant en ce sens, lors de son conseil municipal du lundi 16 mai 2022. Selon l’adjointe aux sports de ladite ville ceci ne peut constituer une atteinte à la laïcité »
Cependant selon Richard Schittly dans Le Monde du 25 mai, la » justice avait suspendu l’autorisation du port du burkini dans les piscines de Grenoble, car le vêtement n’est « pas près du corps » . Pour le tribunal administratif, il s’agirait d’une entorse à la règle commune autorisée par les autorités municipales pour des raisons religieuses, ce qui remet en cause “ la neutralité du service public ».Cf. l’URL : https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/05/25/le-tribunal-administratif-de-grenoble-suspend-l-autorisation-du-burkini-dans-les-piscines_6127694_3224.html
Dans l’Humanité du 29 mai 2022 on peut également lire à ce propos l’article de Valentine Zuber historienne , vice-présidente de la Vigie de la Laïcité . Il y est observé que : “Le sujet ne relève pas, pour l’instant, de l’application du principe de laïcité, mais tout au plus de règles d’hygiène et de sécurité s’imposant à toutes et à tous. Face à l’énième débat politico-médiatique mettant en cause ce vêtement qu’est le burkini, la Vigie de la laïcité s’est interrogée sur la manière dont il fallait – ou non – intervenir. Fidèle à sa mission d’expertise et d’éclairage en matière de mise en œuvre du principe de laïcité, elle voudrait simplement rappeler que, d’un point de vue juridique, et comme il n’y a pas de police du vêtement en France ainsi que l’a rappelé le Conseil d’État en 2016, rien n’empêcherait a priori le port du burkini dans l’espace public, y compris dans les piscines municipales (la décision du tribunal administratif de Grenoble du 25 mai dernier suspendant l’autorisation implicite du burkini par le conseil municipal de Grenoble paraît en ce sens devoir contredire le droit existant). La réglementation en ce domaine ne relève donc pas, pour l’instant, de l’application du principe de laïcité, qui, rappelons-le, oblige seulement les pouvoirs publics et non les usagers des services publics.” Cf. l’URL : https://www.humanite.fr/en-debat/burkini/que-revele-le-debat-sur-les-regles-vestimentaires-dans-les-piscines-752005
On voit bien que le débat est complexe et loin d’être clos.
Pour tenter d’éclairer les visiteurs de ce site, enclins à d’indigner des accommodements de circonstance aux principes de la laïcité républicaine, nous leur proposons l’article de Charles Arambourou paru le 7 juin 2022 dans Mezetulle , le blog revue de Catherine Kintzler . Il s’intitule :
Piscines de Grenoble : savoir de quoi on parle
Il fait apparaître que :” Provocation politicienne en période électorale, nouvel épisode de l’apartheid imposé aux femmes musulmanes par les intégristes, ou simple histoire de chiffons sans rapport avec la religion ? L’affaire des « burkinis » dans les piscines de Grenoble donne lieu à des torrents d’encre et d’octets numériques où la raison trouve rarement son compte. D’où un certain nombre d’approximations, voire de simples énormités, proférées par les camps en présence. Or le maire de Grenoble n’a pas « autorisé le burkini dans les piscines de la ville » – il est plus malin ! Le Tribunal administratif n’a pas davantage « interdit le burkini ». Quant à la laïcité, elle ne se limite pas à la loi de 1905, et il n’est pas vrai que dans l’espace public, on puisse « porter la tenue que l’on veut ». Le plus simple n’est-il pas de remonter aux sources et de prendre la peine de lire les règlements et la première décision de justice en cause ? Sans oublier que le Conseil d’État doit se prononcer en appel. »
Les visiteurs pourront y accéder en cliquant ici ou en se rendant à l’URL : https://www.mezetulle.fr/piscines-de-grenoble-savoir-de-quoi-on-parle/
Que Cathetine Kintzler soit remerciée d’autoriser ce nouvel emprunt.