Principe de séparation dans l’État de la société civile et de la société religieuse, la laïcité représente l’ensemble des fondements constitutionnels déterminant la place des religions dans la société et ses institutions. Elle représente aussi un choix citoyen émancipateur , un magnifique idéal à proposer à le jeunesse de France et demeure sans conteste le fondement même de l’organisation de la société française.
Sur le plan juridique, elle constitue un principe constitutionnel qui sépare le pouvoir politique du pouvoir spirituel de toutes les organisations religieuses sans exception. La loi de la République, neutre vis-à-vis des religions, garantit la liberté de culte tant que leurs manifestations respectent l’ordre public. Elle proclame la liberté de conscience et assure le pluralisme des organisations religieuses.
Ce principe, constitutif de l’égalité républicaine, est résumé par la formule suivante : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » et s’applique sur tout le territoire de la République réputée une et indivisible.
Cependant l’Alsace-Moselle et certains territoires ultramarins bénéficient à cet égard d’un statut dérogatoire d’origine concordataire et cette situation peut donner lieu à la pratique d’une “nouvelle démocratie citoyenne” par certains édiles locaux – sans doute mal informés de l’ histoire de leur pays.
Sous ce vocable fallacieux l’on peut notamment être tenté d’utiliser les deniers publics pour subventionner la construction de nouveaux édifices cultuels . Fidèles aux principes intangibles de la laïcité républicaine un certain nombre de medias – à qui nous rendons hommage- n’ont pas manqué de stigmatiser de telles démarches antirépublicaines .
Sur le plan politique et philosophique, la laïcité peut également désigner une volonté d’empêcher l’emprise d’une confession sur la société, en assurant, outre la neutralité de l’Etat, le cantonnement des évènements religieux à la sphère privée
«Aujourd’hui, la laïcité se définit par deux grandes idées : l’autonomie du sujet et la neutralité de l’État, explique Philippe Portier, directeur du groupe Sociétés, Religions, Laïcités / Unité CNRS-EPHE. La première est fondée sur la liberté de conscience et d’opinion, autrement dit sur la capacité de construire son existence indépendamment de l’ordre de Dieu, la seconde sur une extériorisation de l’État vis-à-vis de toute conception religieuse du monde. » (https://lejournal.cnrs.fr/articles/aux-sources-de-la-laicite-en-france)
On rappellera aussi à cet égard et parmi d’autres, le propos éclairant de Henri Pena-Ruiz : “née de l’idéal républicain universaliste, la laïcité de l’Etat assure la liberté des croyants comme celle des incroyants, elle privilégie le bien commun sur les facteurs de division “
Les principes mêmes d’organisation et de fonctionnement de nos institutions donnent lieu, dans les circonstances critiques que nous traversons présentement, à des publications nombreuses et variées. On en vient notamment à s’indigner , dans certains organes de presse, de la nature et du sens des démarches de ceux qui “veulent la mort de la laïcité française “ et de considérer que pour mieux les combattre il est nécessaire de bien les connaître.
Les lecteurs intéressés par des questions aussi essentielles et souhaitant leur trouver des éléments de réponse pourront accéder à des textes écrits par la philosophe de la laïcité Catherine Kintzler et publiés récemment dans la presse en ligne ou écrite. Il s’agit de :
1.« Défis de la laïcité, défis à la laïcité », entretien avec Adel Mtimet sur le site Arwiqa-portiques. 22 mars 2021
2.« Réflexions sur l’expression ‘Intégrisme laïque », dans Marianne ,hors-série; Qui veut la mort de la laïcité française ?. 3 mars 2021
3.« La dualité du régime laïque », dans Le Droit de Vivre ; La laïcité, what else ?, mars 2021.
Ils pourront en prendre connaissance via l’URL :
https://www.mezetulle.fr/quelques-publications-recentes-ck-sur-la-laicite/