Selon Florence Bergeaud-Blackler, auteure d’un article paru dans La Revue des deux Mondes du 2 novembre 2020 suite à l’assassinat de Samuel Paty ( le 16 octobre 2020) et dévolu à la réponse à la question posée ci-dessus il apparaît que : « Si la France est particulièrement touchée par les attaques des slamistes c’est que, au nom de son histoire, elle revendique plus haut et plus fort que les autres pays l’humanisme et l’universalité des valeurs démocratiques. Les islamistes détestent l’école de la République car elle tient à l’universel et, contrairement aux idéologies relativistes venues en particulier des pays anglo-saxons, elle contrevient à leur stratégie. »
Cet article entendait : « faire état non des mobiles précis de cet assassinat politique, ni de ceux qui l’ont précédé, mais des circonstances historiques et idéologiques qui l’ont rendu possible. » Les visiteurs pourront y accéder à l’adresse : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/pourquoi-les-islamistes-sen-prennent-a-lecole-de-la-republique-la-strategie-de-lisesco/
« Les attaques contre l’école et contre les valeurs qu’elle porte ne prennent pas toujours, bien heureusement, cette forme extrême. Mais elles sont quotidiennes. Chaque jour remontent au ministère de l’Éducation nationale des signalements d’élèves ne souhaitant pas suivre certains cours, refusant certains enseignements au nom de leur religion, et en particulier de l’islam. Ces refus de plus en plus nombreux ne sont pas fortuits. Il sont à mettre en lien avec une stratégie assumée, destinée à soustraire les enfants musulmans de l’enseignement public pour « édifier la personnalité de l’être musulman », pour inciter chaque musulman à s’engager « à respecter les commandements d’Allah, ses prohibitions, se parer de l’éthique islamique généreuse et tolérante, fondée sur le bien, le droit, l’équité, le devoir, à agir dans le cadre de la charia qui repose sur deux principes: ordonner le bien, prohiber le blâmable ». Une stratégie qui doit prodiguer une protection contre « l’invasion et l’aliénation culturelles », « garantir la sécurité culturelle et l’immunité nécessaire au développement de la personnalité du musulman ». Ces extraits que F. Bergeaud-Blackler vient de citer proviennent d’un très officiel document de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco), l’équivalent de l’Unesco pour l’Organisation de la coopération islamique (la version panislamique de l’ONU). »
Prolongeant sa réflexion et son propos sur cette question F. Bergeaud-Blackler vient de publier (2023) chez « Odile Jacob » un ouvrage intitulé : « Le Frérisme et ses réseaux , l’enquête » dont la recension indique : « Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance.https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/questions-de-societe/frerisme-et-ses-reseaux_9782415003555.php
Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l’économie à l’écologie, de l’école à l’université. »Cf.l’URLLe visiteur constatera ainsi que ce n’est pas seulement l’Ecole qui est concernée même si l’emprise qui y est exercée est sans doute plus documentée et plus forte que dans d’autres institutions de la République. On pourra à ce propos consulter l’article de Samia Langar(2019) :
L’islam dans l’Ecole : une frontière invisible ?
où il apparaît que : « La loi française prohibant le port de signes ostentatoires dans l’enceinte scolaire semble avoir mis fin aux « affaires du voile ». Toutefois, une scène quotidienne s’observe désormais devant les portes des établissements scolaires accueillant des élèves français de culture et de confession musulmanes : des jeunes filles venues voilées ôtent leur voile avant de pénétrer dans l’espace scolaire et s’en revêtent dès qu’elles le quittent. Ces gestes effectués sur le seuil de l’école tracent symboliquement des lignes de passage qui sont aussi des lignes de partage : entre espace scolaire et espace public, entre régimes de visibilité, entre particularisme et universalisme, entre inclusion et exclusion. Plus généralement, ces lignes de partage ébranlent et réinterrogent la laïcité elle-même et l’universel dont elle se réclame. » .
Voir le détail à : http://journals.openedition.org/ree/983 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ree.983
Dans un tel contexte, on ne peut donc s’étonner de voir titrer l’hebdomadaire Marianne du 3 février 2023, sous la plume de Etienne Campion :
« Les Frères musulmans veulent transformer la société européenne pour la rendre charia-compatible »
On y indique que « cette espèce particulière d’islamisme qui s’est déployée à partir des pays non musulmans dès les années 1960 et qui cherche, non pas uniquement à conquérir le pouvoir par le politique, mais aussi et surtout par l’économie et la culture. » Cf. https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/les-freres-musulmans-veulent-transformer-la-societe-europeenne-pour-la-rendre-charia-compatible.
Les visiteurs de ce site ne manqueront pas de s’indigner en découvrant les risques que font encourir pareilles démarches non seulement à la vocation de notre école publique laïque mais aussi à la stabilité des autres institutions de la République.