Tradition normalienne quimpéroise des années 50 : Le Bal des Norms
Il s’agit de l’incontournable bal annuel de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Quimper… En d’autres lieux du territoire et d‘Algérie, l’événement avait également cours . Il s’appelait le « BEN » et il a laissé de bons souvenirs chez les anciens normaliens devenus instituteurs … retraités de longue date.
Il faisait partie de la culture de l’école normale et contribuait à l’émergence de l’esprit normalien, le ciment de la profession d’instituteur. C’était un moment important dans le vie d’élève-maître quelle que soit son année d’étude et surtout lorsqu‘il qu’il s’en trouvait organisateur, en année de formation professionnelle. Il était également, selon toute vraisemblance, très attendu dans la vie des normaliennes, invitées naturelles à cette activité…
La question de savoir s’il s’agissait pour les uns et les autres d’un rite d’initiation ou d’intégration au sens de Dominique Blanc(URL: https://www.researchgate.net/profile/DominiqueBlanc/publication/30438298_Numeros_d’hommes/links/5eb138b892851cb267742624/Numerosdhommes.pdf)reste ouverte. S’agissait-il d’un prolongement naturel aux fameux « mariages pédagogiques » préparant d’autres mariages souhaités par l’administration ou plus simplement d’une source de revenus pour abonder le budget du voyage de fin d’études des élèves-maître de 4è année ?
On sait que, par le passé le Ministre de l’instruction publique, accorda une récompense aux élèves-maîtres ( cliquer sur document 1 ) en leur allouant une dotation pour financer leurs voyages d’études…On ne sait si le principe de cette récompense fut maintenu au fil des ans et jusqu’à la période mentionnée ci-dessus . On n’en connaît pas plus le montant…
Quoi qu’il en soit les visiteurs pourront consulter en cliquant ici (document 2) le récit illustré du grand bal des normaliens qui se tint à Quimper au printemps de 1958. Il préoccupa tout particulièrement son auteur André le Goff.
Document 1. Une récompense aux élèves-maîtres.
A la recherche des anciens directeurs de l’ENG M. UNGERER Homme de la laïcisation de l’Ecole normale de Quimper
Les visiteurs de ce site sont sans nul doute informés des conditions très particulières de la fin de vie de l’école normale congréganiste de Quimper en 1880, aux débuts de la 3è République. Elle défraya tristement la chronique finistérienne.
En rupture complète avec les sombres turpitudes cléricales condamnées sévèrement par toutes les institutions publiques (conseil général du Finistère exclu) intervint en effet le processus de laïcisation de l’Ecole normale.
Il fallait, dans le contexte, des convictions laïques affirmées et du courage pour s’atteler à pareille tâche. Elle n’effraya pas M. Ungerer qui nous venait de l’Ecole normale de Laval (Mayenne).
Nous rapportons ici quelques éléments biographiques sur celui qui fut, au demeurant, le pionnier fondateur de notre Ecole normale primaire publique et laïque…
André le Goff raconte la savate à l’ENG de Quimper en 1958 ou « Autogestion du sport chez les Norms »
En effet, sous la houlette de l’éminent gymmier de l’époque (Guy Gandouin) , fut décidé de préparer inopinément une démonstration de boxe française à présenter, le moment venu, au public quimpérois… La boxe française n’était pas, loin s’en faut, parmi les hobbies normaliens de l’époque . Les élèves-maîtres étaient plus enclins à cabosser le ballon rond d’autant que cela leur permettait de régler quelques comptes, sur le tapis vert, avec leurs adversaires protégés de Dieu, pensionnaires du Likès.
On lira donc avec attention et parfois quelque nostalgie la contribution de André Le Goff évoquant avec force détails une démonstration qui était sans doute une première , dans des lieux où la mise en condition des boxeurs se fit dans la plus grande discrétion…
On rappellera cependant que ladite boxe française et la ville de Quimper avaient une petite histoire commune puisqu’aux débuts de la 3è République, alors que l’Ecole normale était à peine inaugurée;, fut créée en 1887 la Société de gymnastique La Quimpéroise. Ses objectifs étaient d’enseigner la gymnastique, le tir, les exercices militaires, l’escrime, la canne et la boxe à des garçons qui seraient ainsi mieux préparés au service militaire et déjà façonnés à la discipline nécessaire .
Le récit de A.Le goff ne précise pas les objectifs pédagogiques afférents au numéro de boxe auquel il apporta son concours étaient en cohérence avec ceux qui prévalaient à la fin du siècle prédédent. Au demeurant il s’agissait, sans doute plus simplement, d’assurer le succès des normaliens à la Fête de la Jeunesse. Ses maîtres ne sont plus là pour témoigner …
Quoi qu’il en soit, les visiteurs pourront consulter en cliquant sur les notifications en bleu :
Document 1 La note illustrée de André Le Goff,
Document 2 . La photo des gymnastes de la Quimpéroise en 1887,
Document 3 . Le programme de la fête de la gymnastique du 12 août 1888.
Il est fait mention dans ce dernier document-sans doute pour la première fois-de la boxe française sur la place quimpéroise. On rappellera à ce propos que” la savate boxe française est un sport de combat de percussion qui consiste, pour deux adversaires équipés de gants et de chaussons, à se porter des coups avec les poings et les pieds. Elle est apparue au xIxe siècle dans la tradition de l’escrime française, dont elle reprend le vocabulaire et l’esprit. Connue dès son apparition sous le nom de « savate » ou « art de la savate », elle a été, tout au long du xxe siècle, désignée par le nom de « boxe française », puis finalement renommée officiellement « savate boxe française » en 2002. C’est actuellement une discipline internationale qui appartient au groupe des boxes pieds-poings. « Savate » en français veut dire « vieille chaussure ». Un homme qui pratique la savate est appelé un tireur tandis qu’une femme s’appelle une tireuse”. Dans le groupe dont les activités sont décrites par André Le Goff il n’y avait point de tireuses !…
(D’après Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Savate_(sport_de_combat))
Que André Le Goff soit chaleureusement remercié pour son nouvel article et son soutien.
Pierre Hénaff raconte…
Quatre vingts ans après… son entrée dans une Ecole normale sans murs, supprimée d’un trait de plume le 18 septembre 1940 dans une France occupée par la Wehrmacht et avoir été « hébergé » au Lycée de Quimper, Pierre Hénaff, doyen avéré des membres actifs de l’Association pour la Sauvegarde et la Valorisation du Patrimoine Normalien du Finistère nous livre ici quelques éléments du récit autobiographique d’une vie professionnelle et personnelle bien remplie.
Son éminente contribution renvoie à ses expériences singulières d’éducateur et de créateur vient enrichir le volet immatériel de notre patrimoine , celui dont chaque ancien normalien portait une parcelle qui s’enrichissait à l’exercice du beau métier d’instituteur . Il importe d’exprimer et de reconstituer ces éléments « diffus » de patrimoine trouvant leurs racines dans l’esprit normalien, lui-même au fondement de l’esprit de corps des instituteurs de la République. Il s’agit de les circonscrire, de les faire connaître et de les transmettre aux générations d’enseignants présentes et à venir… trop souvent en perte de repères.
La démarche autobiographique de notre doyen est exemplaire à cet égard d’autant qu’elle est menée au moment où selon Christophe Kamysz(2022) l’Ecole de la République est à l’agonie ; « en 40 ans, le rêve d’une école émancipatrice imaginée par Condorcet s’est effondré. Les enseignants qui s’interrogent encore sur les finalités de leur métier assistent impuissants à ce naufrage organisé dont les effets délétères affectent désormais le fonctionnement de notre démocratie’ ».
Cette école publique laïque qui fut et reste la raison d’être de P. Hénaff fut instituée, à la suite de Condorcet, par les pères fondateurs à l’origine de l’émancipation du peuple de France qui dès lors fut instruit et éduqué en faisant référence à la Raison et à la Science. Elle se trouve en proie à une véritable crise existentielle et il appartient à ses défenseurs de lui donner un second souffle afin qu’elle s’ouvre sur une nouvelle ère de progrès et de lumière, éloignant à jamais celle d’un obscurantisme dangereusement renaissant !
Mais en attendant retenons ici la volonté sans concession ni faiblesse de notre ami à faire passer des messages ; ceux qui incitent à ne pas capituler avant l’heure. Peut-on, à son instar, trouver des motivations pour se mettre en cohérence avec soi-même , laisser des traces pertinentes et porteuses pour les autres; celles qui tirent vers le haut du pavois, enrichissant l’esprit et servant de référence à ceux qui suivent. Peut-on avec lui inlassablement continuer à assumer les risques de la vie et se persuader qu’écrire c’est encore agir et exercer une action sur le cours des choses et le devenir de la société ?
Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici, l’article de Pierre Hénaff que nous remercions chaleureusement pour sa nouvelle contribution à la vie et au rayonnement de notre site.
En hommage à Jean Kerloc’h à l’origine de notre chorale d’anciens normaliens
Notre ami André Le Goff a souhaité rendre hommage à Jean Kerloc’h , ancien maître d’application à l’Ecole annexe de l’Ecole normale d’instituteurs de Quimper dans les années cinquante du siècle dernier. Ses qualités pédagogiques dans le domaine de l’apprentissage du chant à l’école primaire n’avaient pas manqué d’impressionner les normaliens-stagiaires et le Directeur de l’Ecole normale lui-même. Celui-ci lui proposa des vacations au profit des élèves-maîtres qui, pour beaucoup d’entre eux, sous sa houlette, devinrent des « maîtres-choristes » … au point d’encore chanter ensemble, 64 ans après avoir quitté leur Ecole .
Les visiteurs pourront consulter en cliquant sur (Document 1 ) le texte illustré de André Le Goff et une photo ancienne de ce vénéré instituteur alors qu’il profitait de sa retraite en compagnie de camarades, eux-aussi anciens normaliens(Document 2).
Ceci fournit l’opportunité de rappeler ce qu’étaient les écoles d’application attachées à nos anciennes écoles normales (Document 3 ): « Ecoles d’application-annexes ou non-elles contribuaient à donner aux écoles normales leur véritable originalité. C’étaient les pièces maîtresses de l’école normale, là tout se maîtrisait, tout s’éprouvait , toute aptitude se révélait ou s’affermissait; toute bonne volonté et tout progrès se mesurait » (Baronet, 1924).
Lesdites écoles d’application et parmi elles les écoles annexes constituaient les « outils irremplaçables » de la formation pédagogique des instituteurs et institutrices jusqu’à leur démantèlement autour des années 2000. Ceci suscita l’indignation d’une parlementaire dont l’interpellation ne fut même pas instruite (Document 4 ).
Que notre fidèle contributeur André le Goff soit chaleureusement remercié pour sa nouvelle œuvre illustrée à verser à notre patrimoine normalien.
Traditions normaliennes quimpéroises L’origine singulière des surnoms des protagonistes de la Carte de Cote
A l’occasion de la Cote c’est-à-dire la fête normalienne qui avait lieu cent jours avant la date des épreuves de la première partie du baccalauréat, les élèves–maîtres de seconde année d’Ecole normale se voyaient affubler d’un sobriquet, lequel se trouvait “officialisé” dans la Carte de Cote où l’on assistait au “dégagement “ des personnels d’encadrement de l’Ecole…Les visiteurs pourront consulter sur ce site plusieurs de ces Cartes.
Un ancien élève de la promotion ARMOR (1950-1954) a souhaité faire connaître l’origine du surnom “CHOUF” resté très “populaire” au sein des protagonistes de plusieurs promotions ayant suivi celle mentionnée ci-dessus, considérant à juste titre qu’il était sans doute le seul à la connaître.
Il faut souligner que certains des normaliens concernés pendant les premières années qui suivirent leur entrée dans la vie active et leur mobilisation pour la Guerre d’Algérie eurent à utiliser dans leur quotidien le mot “Chouf” pour désigner les guetteurs du FLN chargés de renseigner sur les faits et gestes des troupes de l’armée française engagées sur le terrain. Ceci conduisit, selon toute vraisemblance, à banaliser le « chouf normalien » et à lui donner implicitement le sens de “vigie, guetteur, observateur” voire celui de termes argotiques plus péjoratifs…
Les quartiers-maîtres chefs de la marine française étaient aussi des “Choufs”…
Toute vérification faite, chouf est un terme de l’arabe dialectal algérien voire nord-africain qui veut dire strictement “Regarde” . Il est complètement différent du terme ”andher” usité en arabe classique. Chouf fut retenu, par extension, par les colons pour désigner les guetteurs… Au demeurant on notera qu’en arabe dialectal guetteur se dit « assass » et qu’en berbère il existe un terme phonétiquement similaire qui signifie “enflé ou gonflé”!
On retiendra donc que le « chouf quimpérois » ne pouvant avoir ses origines en Algérie, il convenait de la rechercher ailleurs. Les visiteurs de ce site trouveront la réponse à cette question intrigante pour les amoureux des traditions ritualisées normaliennes en cliquant ici Ceci leur permettra d’accéder à un article dûment illustré écrit par notre valeureux ancien Jean Lozac’h. Il a bien voulu le mettre à notre disposition par l’entremise de notre ami André Le Goff, auteur de plusieurs articles en ligne sur ce site .
Il s’intitule :
« Chouf » curieux surnom
concernant une famille d’enseignants
On découvrira ainsi que ladite famille d’instituteurs, est originaire du doux pays trégorrois des cultures légumières qui ont fait la fortune de ce terroir partie intégrante de la « ceinture dorée » de la Bretagne . Ce n’est qu’à la lecture du document et en sollicitant leurs connaissances botaniques qu’ils auront accès à la clé de l’énigme du Brassica oleracea var.botrytis.
Que notre grand ancien Jean Lozac’h soit remercié pour sa contribution originale et assuré de toute notre amitié normalienne.
Abdelkader Aïnouche , ancien élève-maître de l’Ecole normale d’Alger, a accepté de nous éclairer sur les implications possibles du mot « chouf » dans les langues et dialectes de son pays ;nous l’en remercions très vivement . Nous sommes redevables à Andre Le Goff, Solenn Gasner et Laurence Cohuet pour leur implication dans l’édition du document original mis à notre disposition par l’auteur .
La guerre d’Algérie a-t-elle eu lieu?
L’auteur de l’article dont le titre constitue l’intitulé de la présente parution débuta sa scolarité normalienne quimpéroise en 1954. Il faisait partie de la Promotion Etincelle répertoriée sur ce site. Il rapporte ici certains de ses souvenirs de jeunesse : “C’est l’année qui vit se mettre en place la guerre d’Algérie. Une tragédie à laquelle nous avons été nombreux, à partir de 1958, à participer. A reculons pour la plupart d’entre nous. Alors que les accords d’Evian sont maintenant bien loin, il n’est peut-être pas inutile de rappeler quelques réalités que le temps n’a pas effacées chez certains, bien qu’elles aient mûri depuis. A partir d’un prétexte qui peut paraître futile, j’ai pris la décision de livrer ma réflexion sur le sujet. Sans haine pour personne, alors que le sujet, lui, en a connue tant!”
Cet ancien élève-maître à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper, stagiarisé à la sortie de l’Ecole en 1958 fut « appelé sous les drapeaux » à la fin de l’année scolaire 1958-1959 . Entre temps, il avait satisfait aux épreuves pratiques du CAP et avait été déclaré instituteur titulaire.
Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici l’article original de Pierre Guinamant. Qu’il soit assuré de nos sincères remerciements pour sa contribution importante pour la restitution de la mémoire normalienne combattante et de l’amitié tant de ses compagnons d’âme que de ses frères d’arme.
Souffrances et turpitudes autour d’un monument devenu mémorial et La jeunesse ensevelie des humbles de vingt ans
Le monument en question célèbre la mémoire des institutrices, instituteurs et normaliens du Finistère tombés « au champ d’honneur » au cours des deux guerres mondiales du 20 è siècle. Il fut édifié en 1924 dans la Cour d’Honneur de l’ancienne Ecole normale d’instituteurs de Quimper sise au 8 rue de Rosmadec de cette ville, préfecture du Finistère . Son histoire singulière et son devenir ont fait l’objet d’un article récent dans le quotidien Ouest-France. Les visiteurs pourront en prendre connaissance à l’URL :https://asvpnf.com/index.php/2022/01/19/le-patrimoine-normalien-du-finistere-remis-en-lumiere-par-la-presse-locale
Au-delà de ce que « racontent », dans le silence, tous les Monuments aux Morts celui qui retient notre attention ne fut jamais inauguré puisque la cérémonie prévue à cet effet, le 3 juillet 1924, fut reportée -par les autorités civiles…à une date ultérieure qui ne cesse de l’être 98 ans après. Tout citoyen ordinaire ne peut que s’offusquer de ce manquement de nos institutions sur le plan mémoriel et s’interroger sur son origine et sa signification.
Pour tenter d’y répondre ou tout au moins de rassembler des éléments susceptibles de revêtir un caractère explicatif, un adhérent de notre Association s’est enquis de collationner des articles de la presse locale de juillet et août 1924 publiés à la suite de l’annulation de la cérémonie, cérémonie attendue- il faut le rappeler- par les familles des victimes .
Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici, les transcriptions de plus d’une vingtaine d’articles provenant de la presse de l’époque en Finistère(presse numérisée par les Archives départementales de ce département) toutes sensibilités politiques confondues. Le travail effectué ne revêt aucun caractère exhaustif et ne prétend pas rassembler les éléments d’une revue de presse .
Les transcriptions présentées sont listées ci-dessous :
1. Des chiffres accablants,des dates,des acteurs……………………………………………………………Page 3
2.Autour d’un scandale(1) :Le Finistère(LF), 12 juillet 1924…………………………………………….Page 4
3. L’affaire du Monument à la Chambre : LF, 12 juillet 1924…………………………………………….Page 12
4. Autour d’un scandale(2) :LF , 19 juillet 1924……………………………………………………………..Page 14
5. Chez les instituteurs (1) : Le Courrier du Finistère(LCF), 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 24
6. Hardi les laïques ; LCF, 12juillet 1924……………………………………… ……………………………….Page 30
7.Chez les instituteurs(2); LCF , 19 juillet 1924……………………………………………………………..Page 37
8.Aucun incident à Quimper; LCF, 26 juillet 1924……………………………………………………………Page 44
9.Dans l’enseignement,le récit de R . Daniel : Le cri du peuple socialiste, 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 47
10. Le monument aux instituteurs MPLF:L’Eclaireur du Finistère, 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 51
11. Après les incidents de Quimper, le communisme à l’école : Le Progrès du Finistère(LPF), 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………..Page 57
12. Les yeux qui s‘ouvrent( F.Goyen) : LPF,19 juillet 1924………………………………………………Page 68
13. Incohérences(F. Goyen) :LPF , 26 juillet 1924…………………………………………………………..Page 74
14. Fléchettes , Instituteurs laïques : LPF ,23 août 1924………………………………………………….Page 79
15. Fléchettes ; M.Clémendot,instituteur laïque n’aime pas l’histoire : LPF,30 août 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 86
16.Les congrès d’instituteurs : LPF, 23 août 1924…………………………………………………………..Page 93
17.Autour d’un monument funèbre aux instituteurs finistériens: Le Petit Breton(LPB) ,12 juillet 1924……………………………………………………………………………………………………………………….Page 98
18.Photographie du monument en juillet 1924 : LPB , 12 juillet 1924…………………………………………………………………………………………………………………………Page 104
19.Annonce de l’inauguration du jeudi 3 juillet 1924 : Le Citoyen(LC), 3 juillet 1924…………………………………………………………………………………………………………………………Page 105
20.La Marseillaise : LC ,17 juillet 1924………………………… ………………………………………………Page 107
21.Les admissions aux écoles normales de Quimper : LC ,31 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 115
22.Pour le combat laïque ! les Instituteurs laïques et Le Progrès du Finistère :LC, 28 août 1924………………………………………………………………………………………………………………………..Page 117
23.La Morale Prolétarienne de l’Internationale de l’Enseignement : LPB, 26 juillet 1924…………………………………………………………………………………………………………………………Page 121
24.Le Monument aux Morts de l’ENG non inauguré en 1924 ; deux insertions : asvpnf.com………………………………………………………………………………………………………………. Page 128
Une photo d’archive inédite pour ouvrir un volet méconnu de l’histoire des Instituteurs du Finistère
Celui des prisonniers de guerre des oflags et stalags du IIIè reich
Deux adhérents de notre Association ont récemment mis à jour, dans leurs archives privées, une photo datant de 1947 dédiée aux élèves d’une classe soit de CE2 soit de CM1 et à leur maître Jean Yves Corcuff à l’Ecole publique de garçons de Guilvinec (F-29730). Ils ont souhaité, tout en gardant l’anonymat, mettre ce document à notre disposition afin qu’il soit représenté sur ce site. Nous les en remercions très chaleureusement .
Les visiteurs pourront le consulter en cliquant ici. Ils ne manqueront pas de remarquer tant l’agencement sommaire des lieux, la hauteur du plafond, la rusticité du mobilier scolaire, les pupitres munis des encriers de rigueur et la sobriété de la décoration que la tenue des écoliers en blouse noire . Tout en souriant au photographe, leur attitude témoigne de leur bonheur d’être réunis dans une classe où transparaît leur déférence pour un maître en blouse grise dont la présence et l’autorité bienveillante interdit toute velléité de dissipation…
On pourra aussi se rendre compte, avec la complicité de nos deux adhérents, que Jean Yves Corcuff, ancien élève-maître à l’Ecole normale de Quimper (Promotion ENG, 1928-1931 ) fut nommé instituteur stagiaire en 1931 et mobilisé en 1939 à l’âge de 28 ans. Son régiment fut engagé dans la drôle de guerre , il fut fait prisonnier en 1940 alors que son frère jumeau -appartenant à la même unité- fut tué au combat . Sa captivité au stalag IX-B de Bad Orb en Hesse ,dans le centre-ouest de l’Allemagne, dura cinq ans. Dans ce camp tristement célèbre pour notamment le régime particulier imposé aux prisonniers soviétiques et la ségrégation raciale exercée à l’égard des soldats juifs américains, il fut soumis à des travaux forcés agricoles dans une ferme , propriété d’un tenant du nazisme. Il y souffrit durement de la faim . Mais au-delà de ces privations et de sa souffrance personnelle, il en revint vivant et retrouva son poste d’instituteur au Guilvinec en 1945…
On soulignera que cette dure expérience de la guerre dont nous avons ici un exemple saisissant ne semble pas avoir donné lieu, au moins chez les instituteurs prisonniers à beaucoup d’études ni sur la vie quotidienne dans les stalags ou autres oflags ni sur les effets dévastateurs exercés par la captivité. Celle-ci, en elle-même, constituait déjà un traumatisme majeur et la question se pose de savoir comment l’on pouvait s’en relever .
On pourra toutefois consulter, en se rendant à l’URL :
https://books.openedition.org/pur/5477?lang=fr
l’article de Christian Bougeard et Nathalie Cariou intitulé :
“Les prisonniers de guerre de 1940-1945 en Bretagne : approches générales et exemple finistérien”
Il est inséré aux pages 117-130 de l’ouvrage collectif, La captivité des prisonniers de guerre (1939-1945). Histoire,art et mémoire,pour une approche européenne, dirigé par Jean-Claude Catherine publié en 2008 aux PUR . On en retiendra, pour une première approche : “qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, dix millions de soldats alliés ont été faits prisonniers par le Reich nazi tandis qu’onze millions de soldats allemands étaient capturés par les Alliés. Malgré l’ampleur de ce phénomène et les nombreux sévices subis par ces prisonniers de guerre (faim, humiliations, déshumanisation, exil…), leur histoire a été longtemps éclipsée par celle des camps de concentration et d’extermination. Cet ouvrage s’inscrit dans une lignée d’efforts faits pour connaître et faire connaître la captivité des prisonniers de guerre, avec ce double objectif d’en perpétuer la mémoire et d’éclairer des aspects particuliers peu étudiés. À travers une démarche comparatiste en Allemagne, en Autriche, en Pologne et en France, il s’efforce de comprendre la dimension européenne des souffrances causées par la captivité de guerre du fait de la Seconde Guerre mondiale. Dans un contexte de » devoir de mémoire « , il vise aussi à s’interroger sur la transmission de cette mémoire de la captivité par les témoignages oraux, les œuvres d’art et les initiatives muséographiques. Les études mettent en avant l’intérêt majeur des œuvres créées en captivité par des artistes amateurs ou confirmés. Ces œuvres perpétuent la mémoire en respectant la vérité ; elles sont une source essentielle pour la recherche historique, en tant que témoignage de la vie des prisonniers de guerre et comme vecteur de la mémoire de leur génération » (cf ; l’URL : https://www.decitre.fr/livres/la-captivite-des-prisonniers-de-guerre-1939-1945-9782753506077.html#resume)
Que nos deux adhérents anonymes soient sincèrement remerciés d’avoir suscité cette réflexion. Ell appelle d’autres contributions sur le même thème .