SAUVEGARDER & VALORISER

Pour sauvegarder notre Ecole Républicaine : Refonder et non Réformer

Article à consulter  en cliquant ici

Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen,

Quatrième édition de l’ouvrage de Catherine Kintzler (Minerve, 2022) 

En 2016, Marie Perret concluait un article paru dans Humanisme 2016/1 (N° 310), 112-113 dévolu à la 3è édition de l’ouvrage de Catherine Kintzler par ce propos :« Parce que Condorcet fut un grand intellectuel et un intellectuel qui n’eut pas peur de descendre dans l’arène politique  pour  dissiper  les  préjugés  et lutter contre toutes les formes d’obscurantismes, y compris les plus insidieuses, la lecture ou la relecture de l’ouvrage de Catherine Kintzler est plus que jamais revigorante. » Cf. https://www.cairn.info/revue-humanisme-2016-1-page-112.htm

 

Minerve, éditeur de la 3è édition, la  présentait ainsi : « Troisième édition, revue et corrigée ; parce qu’il s’interroge sur les effets de la liberté politique, Condorcet construit le concept de l’école républicaine. Faute de lumières et de pensée réflexive, un peuple souverain est exposé à devenir son propre tyran, et le progrès n’est pour lui qu’un processus d’étouffement ; il ne peut être vraiment libre que par la rencontre avec les objets du savoir désintéressé formant l’humaine encyclopédie.Il appartient à la puissance publique d’organiser une telle rencontre afin que chacun soit capable de se soustraire à l’autorité d’autrui et de s’engager sur le chemin de sa propre perfectibilité. L’égalité prend alors sa forme la plus accomplie : l’excellence et la distinction des talents”. « Lire Condorcet, c’est reprendre possession d’une théorie de l’école profondément ancrée dans une philosophie de la liberté. La puissance de la pensée classique est d’une grande actualité : elle permet de mesurer combien les « réformateurs », depuis des décennies, se sont acharnés à éloigner l’école d’une telle hauteur de vue.”

On ne manquera pas de rappeler  ici d’autres  analyses publiées à cette époque  car elles soulignent le caractère fondateur  du LIVRE   de Catherine Kintzler . Ainsi :

1. Celle de Nadia Fartas ( Hypothèses,2016) sous  l’intitulé révélateur : « Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen, de Catherine Kintzler : le droit à l’égalité, le droit à la connaissance » (URL :  https://commencer.hypotheses.org/397). On y relève notamment : « l’ouvrage que Catherine Kintzler consacre au philosophe et mathématicien est capital par les éclairages conceptuels qu’il vise. Il s’avère particulièrement précieux pour qui veut appréhender d’un point de vue philosophique les débats et les problèmes actuels… ».

2.Celle de l’Union Rationaliste (Cahier Rationaliste n°639, 2015 ) qui tout en  remerciant Catherine Kintzler de lui avoir permis de reproduire cette réflexion extraite de son blog Mezetulle.net reprenant un article paru dans Marianne du 6 au 12 novembre 2016, dossier consacré à “Condorcet, le professeur de liberté” mettait en exergue que: « l’ouvrage  consacré au philosophe et mathématicien est capital par les éclairages conceptuels qu’il vise. Il s’avère particulièrement précieux pour qui veut appréhender d’un point de vue philosophique les débats et les problèmes actuels qui portent sur la citoyenneté, l’identité, ou la transmission. La raison, le progrès, l’égalité et le citoyen prennent consistance sous l’angle de la théorie de l’Instruction publique conduite par Condorcet »

Dans un texte d’une densité rarement égalée en la matière on relève, pour la part qui nous concerne plus directement :

« Le concept d’instruction publique a pour fonction philosophique d’assurer l’articulation entre la souveraineté populaire et la légitimité des décisions issues de cette souveraineté. Il s’agit bien de l’instruction en ce sens que la question de l’erreur y est décisive”.

« Trois idées accompagnent continuellement cette théorie de l’instruction publique :

   -Aucune réalité sociale n’a par elle-même de légitimité et ne peut se présenter comme fin politique. Il faut à une collectivité humaine quelque raison plus forte que sa propre existence de fait pour s’arroger le droit de faire des lois et d’être obéie.

    -Le seul motif légitime pour lequel on puisse exiger l’obéissance et la soumission d’un être humain devant une décision est la probabilité qu’a cette décision d’être nécessaire et d’être vraie. Cette probabilité doit et peut s’établir. Aucun homme ne peut être tenu par une erreur.

    -L’évitement de l’erreur étant la condition essentielle de la liberté, il est nécessaire d’instruire chacun. Ce qui soulève la question : de quoi faut-il instruire, dont dépend la question : comment instruire ? »cf. l’URL : https://union-rationaliste.org/condorcet-linstruction-publique-et-la-pensee-politique/

3. Celle de  Jean-Pierre Véran  dans la Revue Internationale d’Education  de Sèvres de décembre 2015 dans un article intitulé : ‘Catherine  Kintzler ; Penser la laïcité » où il rappelle  que : « Catherine Kintzler, professeur honoraire à l’Université de Lille, vice-présidente de la société française de philosophie, est notamment connue pour ses travaux sur Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen (Gallimard, 1987) et sur la laïcité (Qu’est-ce que la laïcité ?, Vrin, 2008). Le lecteur n’est donc pas surpris que la référence à Condorcet soit l’un des fils conducteurs de son approche rationnelle de la laïcité. Ses références philosophiques permettent de situer la réflexion de l’auteure : Descartes, Kant, Hegel et Bachelard sont parmi les plus cités. Il s’agit pour Catherine Kintzler de « rapatrier la laïcité dans la pensée des Lumières », en commençant par expliciter le concept de laïcité » .  «On retiendra  sa contribution à  l’élucidation du principe et du régime de laïcité, contribution philosophique à un débat largement ouvert à d’autres approches complémentaires, voire contradictoires, sociohistoriques et anthropologiques. Les lecteurs pour qui les débats français semblent abscons y trouveront quelques utiles clés de compréhension, notamment de la distinction entre toleration et laïcité. » Cf.l’URL: https://doi.org/10.4000/ries.4479

 4. Pour finir, l’analyse de l’ouvrage présentée par la FNAC en 2015 retient aussi l’atten tion :  « La laïcité est une idée à la fois simple et difficile – ce n’est pas incompatible. C’est paradoxalement sa pauvreté (son minimalisme) qui en fait la puissance. Il ne sert à rien de dire qu’elle est abstraite : son efficacité concrète s’apprécie à la quantité de liberté qu’elle rend possible. C’est ce qu’on essaie de montrer en examinant les questions « de terrain » qui ont jalonné les deux dernières décennies, entre autres : qu’est-ce que l’extrémisme laïque ? Comment la laïcité a-t-elle été offerte en cadeau à l’extrême droite ? L’interdiction du masque intégral est-elle d’inspiration laïque ? La liberté des cultes requiert-elle un soutien public ? Une entreprise peut-elle revendiquer la laïcité ?Y a-t-il une « spiritualité laïque » ? Autant d’occasions pour l’auteur de tester une théorisation générale et d’élargir la réflexion par des échappées philosophiques sur la nature du lien politique, les formes de la liberté, la notion de communauté, l’identité, la notion de position critique, le statut de la culture, celui de la morale et de la perfectibilité » (Cf.   L’URL : https://livre.fnac.com/a6573962/Catherine-Kintzler-Penser-la-laicite

 

 Sur ces bases consolidées, les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici   , l’annonce de la 4è édition de cet ouvrage essentiel, annonce faite par l’auteure elle-même le 30 septembre 2022 , dans son Blog revue  Mezetulle. L’article en question s’intitule :

« Condorcet, l’instruction publique… » de CK, 4e édition

 

Que Catherine Kintzler soit assurée de notre profonde reconnaissance pour son soutien porté par la qualité de sa pensée et de ses écrits et pour nous autoriser à les reproduire sur ce site.

Refonder l’Ecole de la République

Consulter le fichier PDF en cliquant ici

La religion de la laïcité Il faut cesser de croire que la laïcité garantit l’égalité des sexes

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Agir et lutter pour la sauvegarde de l’Ecole ; institution publique, gratuite, obligatoire et laïque

En l’absence de volonté politique affirmée en ce sens il s’agit , pour mieux les combattre , de connaître les démarches de ses détracteurs, contempteurs et autres nostalgiques  cléricaux et réactionnaires qui  s’exprient dans tous les medias. En d’autre termes, il est urgent de rester bien informé des projets déconstructionnistes,  promoteurs de la décadence de l’Ecole, de prendre la mesure du mal , de s’y opposer  et de  prôner la refondation de l’Institution.

 Pour y contribuer, les visiteurs trouveront ici une sorte de florilèges de textes récents concernant ce domaine, produits par d’éminents pédagogues , politologues  et autres « journalistes spécialisés » et quelques articles fondateurs pour la refondation nécessaire.

 

1. En juin 2022 Natacha Polony ,consacrant un éditorial à la question, écrivait : » Pour l’heure, aucun programme politique ne semble avoir pris la mesure de l’effondrement qui se joue et que les Français ressentent dans leur chair, dans celle de leurs enfants. Entre ceux qui projettent de poursuivre les délires pédagogiques, ceux qui rêvent de « rationaliser » encore à coups de fermetures d’établissements  et de coupes budgétaires, rien ne laisse entrevoir la refondation des institutions de la nation. » (Marianne, 9-15 juin 2020). Elle notait par ailleurs, dans le même journal,  le 9 septembre 2010 : « Si nous voulons que notre école n’ajoute pas au malheur du monde, quand elle devrait au contraire contribuer à le combattre, il faut (sans doute) retrouver cette certitude que le savoir libère les hommes en les inscrivant dans une continuité, celles des hommes qui les ont précédés, et dans une communauté, celle de la société dont ils partagent les valeurs. » 

 

 2. Pendant ce temps Anne Coffinier sur le site « créer son école », rien de moins, site d’ une association apolitique et aconfessionnelle loi 1901 à but non lucratif qu’elle a  fondée en 2005 et qu’elle préside depuis lors, l’ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm et de l’Ecole Nationale d’Administration, fait valoir  que : «l’observation des modèles éducatifs étrangers et l’étude de l’histoire l’ont convaincue que l’essor des écoles libres hors contrat pourrait beaucoup apporter aux enfants et à la France». Créer son école se donne pour but de renouveler le paysage éducatif en facilitant, aux côtés des écoles publiques et sous contrat, l’émergence et le développement de structures éducatives innovantes (en particulier des classes et écoles hors contrat), qui aident le système éducatif à gagner en justice et en efficacité)(sic ! ndlr). Adepte des écoles dites indépendantes, Anne Coffinier  considère que l’Ecole -selon le modèle de la 3è République et des Républiques suivantes- est morte  sachant que  le gouvernement reconnaît que l’école républicaine  n’est plus à la hauteur  tout en interdisant l’école à la maison et pénalisant les écoles indépendantes dont le succès pourtant ne cesse de croître » Cf. l’URL :https://creer-son-ecole.com/qui-sommes-nous/#mission.

3. En parallèle  Adélaïde   Motte  dans un article intitulé  : »LOCALES, BILINGUES, D’EXCELLENCE : LES ÉCOLES INDÉPENDANTES ONT LE VENT EN POUPE » publié le 15 septembre 2022 proclame que « La rentrée est l’occasion de voir de nouvelles écoles « hors contrat », dites aussi indépendantes, sortir de terre et proposer des pédagogies différentes, adaptées à des enfants porteurs de handicap, donnant plus de place au bilinguisme ou à la nature ou, tout simplement, portant vers l’excellence. Malgré les différents coups de butoir gouvernementaux, le nombre de ces établissements continue à croître ». Cf.l’URL :  https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/locales-bilingues-dexcellence-les-ecoles-independantes-ont-le-vent-en-poupe/

 

4. De son côté Jean-Paul Brighelli, ,   dans son  ouvrage intitulé « La Fabrique du crétin – Vers l’apocalypse scolaire » publié aux éditions l’Archipel en mars 2022  revient sur l’effondrement du niveau scolaire en France. Selon l’analyse de l’ouvrage par Babelio :  « Pourquoi l’Éducation nationale a-t-elle autorisé les dérives successives qui ont amené à l’apocalypse scolaire ? Quinze ans après La Fabrique du crétin (160 000 ex vendus), Jean-Paul Brighelli poursuit la réflexion et dresse un bilan alarmiste, sans langue de bois dela mort programmée de l’école. L’École de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l’agonie. Elle accomplit aujourd’hui ce pour quoi on l’a programmée voici un demi-siècle : adaptée aux nécessités du marché, elle fabrique à la chaîne une masse de consommateurs semi-illettrés et satisfaits d’eux-mêmes. Soucieuse d’élaborer enfin l’égalité promise par la République en nivelant par le bas, elle a réussi à détruire ce que la France avait mis deux cents ans à élaborer ».

En réalité, Jean-Paul Brighelli revient au chevet de l’École et la trouve plus mal en point que jamais. Collège unique,  pédagogism méthode globale, regroupement familial, laïcité à géométrie variable… les causes sont nombreuses, et l’action du ministre Jean-Michel Blanquer – dont il dresse aussi un bilan contrasté – n’a pu empêcher la déroute, surtout en temps de Covid.

Aujourd’hui, l’École est au pied du mur : elle sera  » soit l’instrument d’une dissolution dans l’individualisme et le communautarisme, soit l’outil d’une résurrection « . Est-il trop tard pour réagir ? » Cf. l’URL : https://www.babelio.com/livres/Brighelli-La-fabrique-du-cretin-tome-2/1405475

  L’ancien professeur de français prétend qu’on « a fait de l’école d’excellence à la française quelque chose qui n’est même pas en milieu de tableau, quelque chose d’absolument dérisoire » et déclare« toute réforme de l’école ne portera ses fruits que 10 ou 15 ans plus tard. Il faut avoir un projet politique global sur la longue durée, ce qui n’est pas du tout dans les gènes(sic ! ndlr) du système actuel où l’on navigue à vue en donnant des primes aux uns et aux autres ». Selon lui ; «L’École de la République n’a pas dysfonctionné: elle accomplit ce pour quoi on l’a programmée…»

 

5. On glose aussi largement  sur les vertus de l’IEF pour «  instruction en famille » sachant toutefois  que : « à  la suite de la promulgation de la loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, il ne pourra être dérogé à l’obligation de scolarisation obligatoire dans un établissement scolaire public ou privé de l’ensemble des enfants soumis à l’obligation d’instruction (enfants âgés de trois à seize ans), que sur autorisation délivrée par les services académiques, pour des motifs tirés de la situation de l’enfant et limitativement définis par la loi. »(Cf.https://www.education.gouv.fr/l-instruction-dans-la-famille-340514)

6. On rappelle aussi, à ceux qui l’ignorent, l’existence  de différents courants d’éducation alternative : Montessori, Steiner-Waldorf, Freinet, Education démocratique, Forest school, Homeschooling, Ecole alsacienne… Cf. l’URL : https://www.educationalternative.fr/ecoles-alternatives/

 7. On mentionnera enfin, pour mémoire,  l’omniprésence des écoles hors contrat  ( M-E Pech, Marianne, 15-21 septembre 2022, 1331,32-33) , celle des écoles privées confessionnelles  dites libres sous contrat.  Tout ceci pour ceux qui feignent d’en douter : la liberté de l’enseignement existe en France et d’aucuns ont su l’exploiter pour occulter le bien commun et   constituer une  sorte d’auberge espagnole éducative qui n’a pas tardé  à engendrer l’illettrisme ( environ  2,5 millions de français y sont confrontés !) , à surcreuser les inégalités et à provoquer l’effondrement de l’école émancipatrice de la République.  Etait-ce le but recherché pour faire triompher l’obscurantisme ?

8. Il n’est pas question ici d’être exhaustif sur une matière aussi foisonnante et disparate  qui ne manque pas de renvoyer au proverbe des Femmes Savantes de Molière : « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » . Ce serait rendre un fier service  aux destructeurs de l’Ecole publique et à ceux dont le projet fin,   selon certains, consisterait à déstabiliser la République et ses institutions.

On se plaira plutôt à souligner, s’il  en est encore temps, que dès 2016,  Christian Gaudray  intitulait l’éditorial  du journal d’information de l’union des familles laïques (ufal INFO) :

« La République au péril de son école »,

un titre prémonitoire de notre présente indignation . Les visiteurs de ce site pourront  en prendre connaissance, en cliquant sur Document 1 . A l’époque il s’agissait  de tenter de  circonscrire une  ambition pour l’école de demain ; l’urgence de cette tâche demeure et ne cesse de s’accentuer ; lescommentaires précédents en attestent largement.

Dans le même journal Jean-Marie Kintzler et Marie Perret présentaientt une table d’orientation pour « mieux comprendre les débats sur l’école » (voir leur article de 4 pages en cliquant  successivement sur Document 2.12.22.3 et  2.4.

En l’état actuel des lieux  il est clair qu’ils n’ont pas été entendus. Il   importe de le rappeler . Ils  notaient  «  l’école va mal, aussi est-elle l’objet d’inévitables affrontements . Faisons un effort de prise de  distance;  mettons entre parenthèses les passions qui attisent et alimentent le conflit. On fera alors un premier constat : les débats se laissent schématiser à un système bipolaire, à un conflit entre deux conceptions de l’école. D’un côté les partisans du modèle adaptatif, de l’autre ceux du modèle républicain ».

On voit bien l’urgence qu’il y a d’agir pour que l’Ecole publique ne s’arrête jamais et  pour que le pouvoir politique se donne les moyens ,dans une option délibérément républicaine, d’arrêter son délitement, pour la préserver comme un trésor national, de façon à la renforcer, la moderniser, la réorganiser si nécessaire afin de lui conserver sa valeur sociale et son pouvoir émancipateur .

C’est notre bien commun conçu et mis en oeuvre par ses pères fondateurs, un bien venu de loin arraché aux griffes des cléricaux et des réactionnaires . Ne cédons pas sous les coups de ses contempteurs de  tous  horizons et sous leurs allégations outrancières.

Petite chronique des temps heureux où le Finistère construisait son Ecole publique, laïque et républicaine

La presse ancienne numérisée accessible à la BnF et aux archives départementales , toutes tendances politiques considérées, constitue un trésor inestimable dont la patiente et laborieuse exploitation permet la mise à jour de documents nécessaires à la reconstitution  de l’histoire de notre passé et de ses institutions, notamment lorsqu’elles concernent  notre système scolaire. Celui-ci fut conçu et lentement traduit  dans des actes législatifs  intimement associés à l’émergence  et à l’oeuvre de la IIIè République.

C’est leur périlleuse mise en application   au sein  des collectivités locales du département du Finistère telle que rapportée dans la presse de l’époque qui retient ici notre attention. Ceci, imposait un choix parmi  les journaux de l’époque, disponibles aux archives sous forme numérisée. Nous avons opté pour LE FINISTERE (bihebdomadaire paraissant le mercredi et le samedi  «  Journal politique [« puis » journal républicain « puis » organe hebdomadaire d’union républicaine] »

Dans ses colonnes on peut retrouver, parfois avec force détails, la chronique  des faits majeurs qui présidèrent à l’édification sur la place quimpéroise des deux Ecoles normales primaires où furent formés , à partir de 1884 et pendant une centaine d’années,  les institutrices et instituteurs d’un département  qui fut classé en 1881,  au vu du niveau de son illettrisme, parmi les plus  » arriérés » de France.

 Les recherches dont les résultats sont retranscrits et édités couvrent la période allant du 13 août 1881 au  31 mai 1882  ayant  fait l’hypothèse  simplificatrice qu’ elle devait receler des données importantes ayant trait aux modalités d’édification des deux écoles normales primaires de Quimper.   On savait  qu’elles accueillirent leurs premières promotions d’élèves-maîtresses et d’élèves-maîtres en 1884…

 

Ceci a  conduit à  la collecte d’un ensemble de 90 items réunis dans un seul fichier de 282 pages  auquel les visiteurs pourront accéder en cliquant ici , après avoir consulté  le  guide que constitue le sommaire  ci-dessous:

 

Sommaire des temps  heureux…

 

1. Deux discours de M.J. Ferry……………………………………………………………………………………………………………1

2. Construction de deux écoles normales à Quimper…………………………………………………………………………..8

3. Le Conseil général du Finistère  décide la construction de deux Ecoles normales à Quimper…………9

4.Les biens des congréganistes………………………………………………………………………………………………………….16

5. Création de deux écoles normales à Quimper (1881)……………………………………………………………………….18

6. Comme quoi l’Eglise est persécutée ……………………………………………………………………………………………….26

7. Le Ministre de l’instruction publique informe les Recteurs……………………………………………………………..27

8. L’ÉCOLE selon Paul Bert………………………………………………………………………………………………………………..29

9. Gazette bretonne , les exploits de Fouesnant!……………………………………………………………………………….33

10.Écoles de filles ……………………………………………………………………………………………………………………………..39

11. Traitement des instituteurs…………………………………………………………………………………………………………..42

12. Adam et Eve et la Bretagne…………………………………………………………………………………………………………..43

13. L’enseignement congréganiste……………………………………………………………………………………………………45

14. Nouvelles et Renseignements…………………………………………………………………………………………………….49

15. L’abbé Grégoire(I)……………………………………………………………………………………………………………………….54

16. Au conseil général du Finistère  : l’exposé de M. Le  Préfet………………………………………………………..56

17. Enquête publique sur la construction des Ecoles normales de Quimper…………………………………..  69

18.Au conseil général du Finistère……………………………………………………………………………………………………70

19.L’affaire  Frère NOLASQUE à Fouesnant……………………………………………………………………………………..72

20. Un avis du Journal de l’instruction publique……………………………………………………………………………….74

21. La mise en construction des deux Ecoles normales de Quimper………………………………………………..76

22. Une lettre de M. J . Ferry……………………………………………………………………………………………………………77

23. Les Collèges communaux………………………………………………………………………………………………………….78

24. Un évêque à l’index !…………………………………………………………………………………………………………………81

25. L’Enseignement dans l’Académie de Rennes……………………………………………………………………………85

26.L’Instruction publique(décembre 1881)………………………………………………………………………………………89

27. Les théories de M. Freppel……………………………………………………………………………………………………….90

28. A la Société de secours mutuel des Instituteurs et Institutrices………………………………………………..95

29. Le retour du Préfet à Quimper………………………………………………………………………………………………….101

30. Une médaille pour 20 instituteurs……………………………………………………………………………………………..102

31. La déclaration du nouveau ministère………………………………………………………………………………………..103

32. A Quimperlé les Frères abandonnent leur Ecole !…………………………………………………………………….110

33. Au sujet du budjet de l’Instruction publique……………………………………………………………………………..111

34.Dispositions à l’égard des Instituteurs………………………………………………………………………………………114

35. Création des 3 premiers Lycées de jeunes filles………………………………………………………………………116

36. Création du Lycée de QUIMPER: le décret……………………………………………………………………………….116

37. Réorganisation des écoles normales……………………………………………………………………………………….119

38.Le brevet d’instituteur et les congréganistes……………………………………………………………………………121

39.Le scandale d’Audierne…………………………………………………………………………………………………………….124

40. Les méfaits du cléricalisme……………………………………………………………………………………………………..127

41. L’enseignement secondaire des Jeunes filles………………………………………………………………………..129

42. Leçon donnée aux cléricaux par un évêque ………………………………………………………………………….131

43. Le réchauffement climatique en 1881-1882…………………………………………………………………………….133

44.L’enseignement secondaire dans les écoles libres………………………………………………………………..134

45. L’enseignement secondaire libre………………………………………………………………………………………….138

46. Le Certificat d’études uinversitaires……………………………………………………………………………………..140

47.Subventions pour installation de maisons d’école…………………………………………………………………143

48. Le projet de loi sur les instituteurs……………………………………………………………………………………….146

49. Financer les travaux dans les Ecoles……………………………………………………………………………………148

50. Acte officiel…………………………………………………………………………………………………………………………..149

51. Les progrès de l’Instruction primaire……………………………………………………………………………………150

52. L’éducation militaire……………………………………………………………………………………………………………..153

53.La Résistance à la Loi……………………………………………………………………………………………………………157

54. La loi sur l’enseignement primaire ………………………………………………………………………………………161

55. Discours de M.Paul Bert………………………………………………………………………………………………………170

56. Aux candidats aux écoles normales……………………………………………………………………………………..174

57. La loi sur l’enseignement votée par le Sénat………………………………………………………………………174

58. Le financement de l’Ecole publique……………………………………………………………………………………180

59. Le concordat………………………………………………………………………………………………………………………185

60. L’enseignement moral et civique………………………………………………………………………………………..186

61.L’enseignement congréganiste…………………………………………………………………………………………..188

62.Adjudication des travaux de l’ENG de Quimper…………………………………………………………………..190

63. La construction de  cinquante écoles de hameau……………………………………………………………….191

64. La loi sur  l’ instruction  primaire devant le Sénat. ……………………………………………………………..194

65. La gratuité de l’enseignement primaire………………………………………………………………………………199

66. L’Abbé Grégoire (suite)………………………………………………………………………………………………………201  

67.Financer la construction de deux Ecoles normales à Quimper……………………………………………..221

68. La proposition Boysset………………………………………………………………………………………………………..222

69. Enquête parcellaire préalable à la construction de l’Ecole Normale de Garçons de Quimper …..224

70. Le Congrès pédagogique…………. …………………………………………………………………………………………227

71. La retraite des instituteurs……………………………………………………………………………………………………229

72. L’instruction primaire en 1882……………………………………………………………………………………………….231

73. Un discours de M. Ferry ( 19 avril 1882)………………………………………………………………………………..237

74. Une Loi calomniée……………………………………………………………………………………………………………….241

75. Au conseil général du Finistère…… ……………………………………………………………………………………..245

77. Adjudication des travaux de l’ENG de Quimper…………………………………………………………………255

78. La Loi sur l’enseignement et les Conseils généraux……………………………………………………………256

79. L’affaire Guyader (Audierne) aux assises…………………………………………………………………………….260

80. Les instituteurs congréganistes………………………………………………………………………………………….261

81. Le brevet de capacité et les congréganistes………………………………………………………………………264

82.La mésaventure de M. Freppel…………………………………………………………………………………………….265

83. La surveillance des élèves  en dehors des classes…………………………………………………………….266

84. La construction de l’ENG de Quimper au tableau des offres légales……………………………………269

85. L’adjudication des travaux  de  l’école normale de filles de Quimper ………………………………….270

86. Le recrutement des écoles normales…………………………………………………………………………………. 271

87. La caisse  des écoles ………………………………………………………………………………………………………….274

88. L’implication citoyenne dans la construction des écoles de hameau……………………………………276

89. La philotechnique  à l’Ecole normale…………………………………………………………………………………..277

90.Une ordonnance de Charles x……………………………………………………………………………………………..278
 
Au-delà des éléments décisifs relatifs à la naissance desdites écoles normales, les visiteurs pourront prendre connaissance, non seulement  des récits et commentaires relatifs  aux  débats parlementaires qui eurent cours au moment du vote des lois scolaires, mais aussi des discussions passionnées suscitées dans les instances locales. Il y allait de leur défense sans faiblesse par les républicains et de leur condamnation véhémente par les cléricaux et autres tenant du conservatisme et de la réaction  . On y découvrira aussi les échos indignés provoqués  par les turpitudes diverses  et inattendues des  enseignants congréganistes, de leurs lettres d’obédience  et de leurs institutions ecclésiales.

 

On ne manquera pas de surcroît d’y consulter une biographie originale véritablement révolutionnaire  de l’Abbé Grégoire, les textes de  quelques  discours fondateurs de Jules Ferry  et de Paul Bert, sans compter  des éléments inédits concernant l’oeuvre scolaire magistrale de Lagrange de Langre , préfet républicain  du Finistère  pendant la période ciblée pour ces recherches.

La dictée de PLOVAN en août 2022

Créée en  1997, l’Association du Patrimoine  de Plovan (F-29720 )s’est proposée en 2010  de reconstituer et de valoriser l’histoire scolaire de cette commune  depuis les premiers temps de la 3è République.  En mars 2022, selon le quotidien Ouest-France,  ladite Association,  lors de son Assemblée générale,  rappelait que «  si elle s’était investie, depuis sa création , dans l’entretien du petit patrimoine  elle se distinguait surtout par l’animation de la classe à l’ancienne.  le cœur de son action ». « Sa popularité ne s’est pas démentie. Les visiteurs sont nombreux, 580 l’an passé, et la page d’écriture au porte-plume a toujours autant de succès », a souligné le président, Mathieu Glaz (cf. https://www.ouest-france.fr/bretagne/plovan-29720/patrimoine-la-classe-a-lancienne-le-coeur-de-laction-1dab3a3a-704f-4135-8cb5-afd145ef60a4 ) 

 En réalité : »ll suffit de passer la porte pour changer d’époque. Les pupitres en bois avec les porte-plumes, un set d’imprimerie de l’école Freinet, un panneau de lecture ancien, des livres scolaires d’un autre temps… Tout semble dans son jus. Créée en 1997 dans une partie de l’ancienne école publique (fermée en 1991), la classe patrimoine de Plovan reconstitue une salle de cours telle qu’ont pu la connaître des élèves dans les années 1950 et 1960.

Le bâtiment a été construit en 1910 (salle de classe au rez-de-chaussée et logement du directeur à l’étage, avec un jardin au sud).Le lieu est ouvert au public en juillet et août. Hors période estivale, des visites peuvent se faire sur réservation pour des scolaires ou des groupes d’au moins une dizaine de personnes » ( cf. https://www.destination-paysbigouden.com/a-voir-a-faire/visites-patrimoine/classe-ancienne-de-plovan-2375724)

 Plusieurs adhérents de l’ASVPNF, informés de la démarche exemplaire en cours à Plovan, s’y étaient rendus  pour visiter la classe-patrimoine . L’un d’entre eux, y ayant participé récemment  à  une « dictée-porteplume-encre violette en encrier »  a proposé de mettre en ligne  sur ce site   le récit illustré de  son expérience. Elle fut  d’autant plus émouvante qu’elle lui rappelait  sa scolarité primaire  dans une des Ecoles  publiques de hameau du Finistère, il y a près de 80 ans !

 Les visiteurs pourront consulter , en cliquant ici un fichier comportant  :

 1. Un texte introductif  dévolu à la classe–patrimoine de Plovan,

 2. La reproduction  du texte de la dictée qui eut cours, le jeudi 4 août 2022,  dans une classe bien garnie d’élèves  de tous âges ,particulièrement attentifs et appliqués ! 

 3. La représentation de la page de cahier d’écolier  comportant, outre les «  patés » traditionnels à l’encre violette, le rendu  émaillé de( trop) de  fautes d’orthographe, de la dictée de Bernard Pivot support de l’épreuve,

 4. Un petit ensemble de photos réalisées sur place , insérées sur ce site avec l’accord de principe du Président  de l’Association  du Patrimoine de Plovan.

 Que  les  collègues, retraités ou non, et autres amis de l’Ecole publique animateurs de la classe -patrimoine soient remerciés chaleureusement pour leur accueil et la qualité de leur engagement associatif et citoyen.

Pourquoi la Gauche française est-elle à la dérive ?

“La Gauche” i.e. les partis et associations s’en réclamant fut  considérée, depuis l’avènement de la 3è République, comme incarnant(et défendant activement)  mieux qu’aucun autre courant de pensée les principes de tolérance et de  laïcité républicaines et les institutions y afférent , notamment l’Ecole publique. Ceci  semblait constituer  une doxa irréfragable jusqu’à ce que lesdits mouvements  ne se trouvent, sans doute, par la volonté  de  contempteurs  divers (venus ou non de ses rangs),  en voie  de disparition. 

Les résultats des élections présidentielle et législatives de l’année 2022 en témoignent largement . En parallèle et c’est bien naturel, paraissent  des  ouvrages tentant de faire l’exégèse  de ces déchéances coupables. Des éléments explicatifs pourraient résider dans l’effet boomerang  provoqué  soit  par les gesticulations et actions d’ une “gauche” dressée contre les Lumières   soit par celles d’ une gauche qui, trahissant   le peuple de France , s’oppose au progrès et à la justice sociale.  C’est ce qui ressort des recensions de tels ouvrages  effectuées par Philippe Foussier  et publiées  dans  Mezetulle, le bloc revue de Catherine Kintzler .

Comment, devant  des réalités si préoccupantes, ne pas revenir à des  principes fondateurs à cet égard  tels qu’ils furent exprimés au début du 20è siècle  par  Jean Jaurès et d’en tirer le meilleur tant pour les nécessaires refondations du présent que pour celles de l’avenir ? .  Jaurès indiquait entre autres  :

  – Tout recul et toute somnolence de la République a été une diminution ou une langueur de la Laïcité.  (Jean Jaurès, discours de Castres, 30 juillet 1904)

 – C’est à nous de fatiguer le doute du peuple par la persévérance de notre dévouement. 

 – Un des principaux obstacles au progrès social, c’est l’esprit de découragement d’une trop grande partie des exploités eux-mêmes. ( Jean Jaurès, Chambre des Députés, 19 juin 1906)
 
– Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots.(Congrès socialiste international, septembre 1900)

 – La République doit être laïque et sociale mais restera laïque parce qu’elle aura su être sociale

 

 

Dès 2020, Stéphanie  Roza rapportait  dans un  des ouvrages cités dans cet article,  des éléments nouveaux “pour analyser cette offensive considérable menée par la Gauche française ou ce qui est considéré comme la représentant contre l’héritage des Lumières, la raison, le progrès, l’universalisme, et même tout simplement l’humanisme. Pour sortir de cette logique, elle proposait de se ressourcer auprès de Jaurès, qui représente selon elle « la matrice idéologique la plus féconde pour affronter les problèmes de notre temps ». Quelle que soit la recette, si la gauche continue à s’éloigner des Lumières et a fortiori à les condamner, elle n’aura bientôt plus de gauche que le nom. Le triomphe de ses adversaires sera total.” (URL. https://www.mezetulle.fr/la-gauche-contre-les-lumieres-de-stephanie-roza-lu-par-p-foussier/«  )

 

Dans ce contexte, au printemps 2022,  on pouvait lire dans le quotidien   La Croix  : « Le principal problème de la gauche, c’est que les milieux populaires ne votent plus pour elle » ce quotidien rendant compte d’un entretien accordé par Rémi Lefebvre, professeur de science politique à Lille,  bon connaisseur de la gauche française. À l’occasion de la sortie de son livre Faut-il désespérer de la gauche ?  et à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, il expliquait comment les responsables politiques de gauche n’ont pas su retrouver une place dans l’échiquier politique (URLhttps://www.la-croix.com/debats/le-principal-probleme-gauche-cest-milieux-populaires-votent-elle-2022-03-22-1201206321)

 
 
Au lendemain de l’élection présidentielle du printemps  2022, le journaliste Renaud Dély analyse la manière dont la gauche a trahi le projet des Lumières et les idéaux du progrès dans un ouvrage intitulé « Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès « .

 

Il y note : « Quand Emmanuel Macron a moqué le « modèle amish » à propos de ceux qui refusaient le déploiement de la 5G, était-il si éloigné de la réalité ? La gauche n’aurait-elle pas bel et bien trahi le progrès, si cher à ses pères fondateurs ?Au fil de l’ouvrage, Renaud Dély dissèque la métamorphose d’un camp qui se détourne de ses idéaux et se fourvoie dans des combats hermétiques. Entre dérives identitaires, repli communautaire, rejet du patriotisme et conversion au catastrophisme, cette famille politique fondatrice de la République tourne le dos à l’avenir et se referme sur des certitudes désuètes, déconnectées du réel et de l’époque. L’indignation lui tient lieu de réflexion. Privilégiant l’invective et le sectarisme au dialogue et à la nuance, cette gauche de l’entre-soi exclut aujourd’hui tout, jusqu’à elle-même. La gauche en France n’est plus. Au lendemain de l’élection, il y a urgence à en mener l’autopsie, dans l’espoir de la voir un jour opérer son indispensable résurrection ».(URL.https://www.editionsobservatoire.com/content/Anatomie_dune_trahison)

 La gauche  dite de pouvoir (ou de gouvernement?) se serait-elle réfugiée dans le confort de l’irrationnel? C’est l’une des questions existentielles posées ; elle reste comme d’autres sans réponse. Pendant ce temps toutes les organisations de gauche  s’étiolent  abandonnant le peuple de France aux dérives les plus diverses,  de mauvais augure pour  le devenir de la république et de la justice sociale.

 On peut ainsi lire dans Tribune juive,une analyse dévolue à l’ouvrage de Renaud Dély : » Pour comprendre la genèse de la crise idéologique que traverse la gauche française, à l’origine des ruptures et recompositions en cours. Comment elle s’est laissée peu à peu gouverner par l’émotion plutôt que par la raison, comment elle a cédé au règne de l’indignation et de l’excommunication, bref, comment la gauche, faute de pouvoir le changer, a tourné le dos au réel, par démission ou par illusion, pour se réfugier dans un confortable repli identitaire qui comble l’aspiration à la pureté idéologique d’un noyau militant, mais l’éloigne durablement du pouvoir. Une évolution qui vient de loin et s’achève par un tournant historique: l’effacement de la social-démocratie au profit d’une gauche radicale et souverainiste. »

(URL.tribunejuive.info/2022/05/07/renaud-dely-anatomie-dune-trahison-la-gauche-contre-le-progres/)

 Les visiteurs de ce site pourront consulter  en cliquant ici la recension  de l’ouvrage de R. Dély lu par Philipe Foussier publiée dans Mezetulle le 10 juillet 2022  . Elle s’intitule :

 

 Le livre de Renaud Dély « Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès »

lu par

 Philippe Foussier

« La gauche à la dérive »

Ils  y pourront aussi prendre connaissance de la recension de l’ouvrage de Stéphanie Roza (2020)  par  le même auteur.

Que Catherine Kintzler soit  sincèrement remerciée de nous autoriser ces  nouveaux emprunts .


Résurrection du trio infernal trône, autel et sabre ou RUSSIE-UKRAINE : la religion dans la guerre

Sur  le sujet d’actualité  « Conflit ukrainien et religion » La Croix écrivait récemment : « Le conflit ukrainien, une guerre de religions ? Non, mais les éléments religieux ne sont pas absents. La Russie et l’Ukraine sont deux pays de culture orthodoxe, qui a pu être mise au service d’une rhétorique nationaliste. Entre le patriarche de Moscou, Kirill, proche de Poutine, et la nouvelle Église orthodoxe d’Ukraine, reconnue par le Patriarcat de Constantinople, la rivalité est moins théologique que nationale. »

URL : https://www.la-croix.com/Religion/conflit-ukrainien-religions-ukraine

 

 On apprend par ailleurs dans MEDIAPART (28 mars 2022) que « Le 23 février, veille de l’invasion de l’Ukraine, Cyrille, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, primat de l’Église orthodoxe russe, rend hommage à Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie, lors de la fête du « Défenseur de la patrie ». Le 27 février, dans son homélie au Christ-Sauveur, Cyrille fustige les « forces du mal » qui veulent empêcher Vladimir Poutine de réaliser « l’unité de toutes les Russies ». C’est, pour les orthodoxes, le dimanche préludant le Carême, dit du Jugement dernier. Dès sa prise de fonction en 2009, Cyrille prône la symphōnía: accord, concorde entre l’Eglise et l’Etat. Jean-François Colosimo, auteur notamment de « L’apocalypse russe. Dieu au pays de Dostoïevski », rappelle ces faits dans le journal « La Croix ».

On découvre cependant  dans la même publication  que  « La Russie est un pays officiellement laïque. Selon l’article 14 de la Constitution de Russie promulguée en 1993  la Fédération de Russie est un Etat laïque. Aucune religion ne peut être instaurée en qualité de religion d’Etat ou obligatoire. Les associations religieuses sont séparées de l’Etat et sont égales devant la loi ».  “L’enseignement est laïque dans les écoles d’État et municipales. La loi de 2012 sur l’enseignement obligatoire de la religion à l’école est censée imposer un enseignement objectif et non prosélyte. La religion orthodoxe est néanmoins présentée comme une composante indissociable de l’identité nationale. En 2013 la loi sur l’offense aux sentiments religieux entre en vigueur. Cf.  l’URL : https://blogs.mediapart.fr/edition/laicite/article/280322/russie-ukraine-la-religion-dans-la-guerre

On peut également lire dans COURRIER INTERNATIONAL que  « L’Église orthodoxe se déchire sur la guerre en Ukraine :L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé le schisme entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople. On se propose de rompre tout lien avec Moscou ayant compris  que le patriarcat de Moscou ne s’intéressait pas à la théologie, qu’il ne se préoccupait que de soutenir l’idéologie de l’État. On y  relève aussi  une position intenable pour les fidèles puisque « La guerre en Ukraine dresse les uns contre les autres des combattants qui reconnaissent l’autorité du patriarche de Moscou et met les fidèles ukrainiens dans une position particulièrement intenable.La tradition, en effet, veut que les chrétiens orthodoxes prient pour leur patriarche lors de tous les offices. “Comment pouvez-vous accepter de dire des prières pour le patriarche qui bénit les soldats qui tentent de tuer votre fils ?” .

Cf. l’URL : https://www.courrierinternational.com/article/religion-l-eglise-orthodoxe-se-dechire-sur-la-guerre-en-ukraine

Notons enfin, la matière est inépuisable, que  selon Le Monde du  4 mars 2022 :« L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople . La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019. »Cf. l’URL :  https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2022/03/04/l-ukraine-catalyse-une-crise-au-sein-du-monde-orthodoxe-entre-moscou-etconstantinople_6116091_6038514.html

 

On devine ainsi, sans ambage,  que dans cette guerre –il faut l’appeler par son nom- on n’en est plus au stade des fantasmes de l’alliance du trône et de l’autel telle qu’elle fut stigmatisée et combattue en d’autre lieux  et en d’autres temps et qu’il en est vraisemblablement de même pour l’union  du  sabre et du goupillon . C’est en partant de ce constat d’un nouveau triomphe de l’obscurantisme à nos portes  et de toutes les souffrances qu’il entraîne qu’il paraissait  opportun  de mettre en ligne sur ce site  deux articles parus récemment dans Ufal INFO n° 88 ( 1er trimestre 2022)  dévolus  au rôle de la religion dans la  guerre et à l’alliance avérée qu’elle entretient  avec le nationalisme, à l’origine d’un conflit fratricide.

Compte tenu de nos engagements laïques et de notre combat contre tous les cléricalismes nous proposons à l’instar de Nicolas Pomiès , Editeur en chef d’Ufal INFO, de “répandre notre vision matérialiste, laïque, démocratique de  l’humanisme des lumières-celui  qui  transcende par la Raison les vieilles divisions ethniques et religieuses”.  Au même titre, nous reprenons aussi à notre compte cette citation de Léon Bourgeois:”pas d’harmonie sans l’ordre, pas d’ordre sans la paix, pas de paix sans la liberté, pas de liberté sans la justice” . 

 Les visiteurs intéressés pourront consulter les deux articles   en question associés en un seul fichier en cliquant ici.

Il est intitulé  :

 

Les dossiers d’Ufal INFO (3)

Russie–Ukraine

Quelle est la place de la religion dans la guerre?

 

Nous remercions Ufal INFO de nous avoir autorisé à reproduire les deux articles de façon à les représenter sur ce site.

Les Dossiers d’Ufal INFO (2) « Un quinquennat perdu pour la laïcité « 

Pour rester dans une note constructive  Nicolas Pomiès ,Rédacteur en chef du périodique Ufal INFO,  rappelle dans l’ éditorial  du n°88  de son journal dévolu à l’évolution de la DEMOCRATIE au sein de notre République  qu’il s’agit désormais  de lutter  contre les dénis démocratiques et d’agir pour faire émerger  une démocratie radicale ; tout un programme  !  
Compte tenu de l’état des lieux en la matière et de l’ampleur de la tâche,  il renvoie ses lecteurs à  la citation  célèbre de Ernest Renan  reproduite ci-après :

 « Ne jamais trop espérer, ne jamais désespérer, doit être notre devise. Souvenons-nous que la tristesse seule est féconde en grandes choses, et que le vrai moyen de relever notre pauvre pays, c’est de lui montrer l’abîme où il est ». 

 N. Pomiès souligne aussi  que :  » c’est en bâtissant un mouvement social d’intervention démocratique radical et multiple puissant que la représentation et la direction politique reprendront le chemin de l’intérêt général. »

Pour notre part, nous reproduisons ici  un article de Charles Arambourou  contenu  dans le n°88 de la revue. Il est intitulé : 

 

RECULADE ; un quinquennat perdu

pour la laïcité

 

et montre via l’étude de ce qu’il appelle des « focus » que « Sur la laïcité, on peut dire que le président Emmanuel Macron a tenu les promesses du candidat. C’est justement là le problème. Un examen plus rigoureux du programme aurait sans doute permis aux républicains qui ont voté Macron en croyant en la« France nouvelle » d’éviter contorsions et/ou déconvenues par la suite. Car sur le fond, le président sortant reste étranger à la laïcité « .

Le constat de C. Arambourou  est pour le moins désolant au moment où débute, pour le même homme, un  second quinquennat .
 
Les visiteurs de ce site pourront consulter cet article à charge mettant notamment  en évidence des atteintes à la Loi de Séparation de 1905
en cliquant ici
Nous remercions vivement Marion Tournier, Gestionnaire administrative  UFAL Nationale de nous avoir autorisé à reproduire  cet article et à le représenter sur ce site. Nous sommes également redevable à Solenn Gasnier  qui a assuré la transcription de l’article  disponible dans la revue. 

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