Un nouvel article de André Le Goff qui poursuit inlassablement le collectage d’éléments fondateurs de notre patrimoine normalien. Il était important que la mémoire et l’histoire emblématiques de R. Daniel fussent distinguées parmi celles de nos anciens ,ceux appartenant à la promotion lauréate du concours d’entrée à l’EN en 1914.
Ainsi qu’il apparaît dans la synthèse présentée aux lecteurs, son cursus normalien et ses suites immédiates furent des plus difficiles. Revenu vivant de la guerre, ses études étant inachevées, il débuta sa carrière d’instituteur à Trégunc (F-29910) en 1921 dans une classe de 92 « petits » trégunois majoritairement bretonnants… Nommé en 1925 à l’école du village de Saint-Philibert en Trégunc , il y développa,le premier, une collaboration fructueuse avec Célestin Freinet. Ce fut la découverte de la vie à l’école via les « textes libres » , « l’imprimerie à l’école » et la « correspondance scolaire ». Il paraît juste de dire qu’à eux deux (avec la complicité de leurs élèves), ils ont apporté une contribution majeure à l’évolution des pratiques pédagogiques de l’Ecole publique de la 3è République vers la modernité.
Ce fut l’ouverture sur l’Ecole de la vie et de la paix trouvant ses racines (chez )- et exerçant son rôle émancipateur (sur)- les plus déshérités de la société des paysans et des marins-pêcheurs de l’époque. L’engagement de R. Daniel pour la défense de l’école laïque fut permanent et rude au point de se retrouver, en 1934, au tribunal face à l’évêque de Quimper!… On retiendra aussi, le caractère exceptionnel de la collaboration et des échanges qu’il entreprit dès 1927 avec un instituteur allemand.Cette expérience exemplaire prit fin en 1933 dans le silence imposé par la montée de l’hitlérisme.
René Daniel faisait savoir qu’il « faisait le métier qu’il aimait » , un métier d’émancipateur ayant vocation première à promouvoir la paix et la justice sociale. Un exemple à méditer !
Les abonnés et lecteurs intéressés pourront consulter EN CLIQUANT ICI le document de synthèse proposé par André le Goff.