A la découverte de l’Ecole du Diable à Plouhinec (F-29780)

par

 

Jeanne Le Borgneépouse Albert Trividic

 

 

Sur ce site se trouvent déjà insérés  plusieurs extraits des mémoires de Jeanne Le Borgne , ancienne  élève-maîtresse à l’Ecole Normale d’Institutrices de Quimper de 1929 à 1932 (Promotion…). Pourvue de son CFEN, elle fut nommée stagiaire à l’Ecole des Filles de Plouhinec (Finistère), à compter du 1er octobre 1932. C’est dans ce bourg  du Cap Sizun qu’elle effectua la plus grande partie de sa carrière d’Institutrice publique .  Comme dans  tant d’autres communes  du Finistère : »l’église y régentait  tout et  l’école publique sans Dieu, républicaine, gratuite, obligatoire et laïque  était encore l’école du diable « .

Jeanne Le Borgne rapporte  ici dans ses mémoires, écrits alors qu’elle avait fait valoir ses droits à la retraite, les éléments d’une sorte de chronique villageoise  livrant son  témoignage direct sur divers  aspects inédits de la guerre scolaire à Plouhinec . Elle continuait de sévir à l’époque  malgré la laïcisation, les lois scolaires de la 3è République et la Loi de Séparation de 1905. Alimentée par les exactions incessantes du clergé catholique et de ses institutions toutes puissantes  et   menée sous la houlette  d’un maire hostile voulant se débarrasser du fardeau que constituait  pour sa collectivité l’école publique républicaine, cette guerre n’empêcha pas le développement d’une vie personnelle bien remplie.

Au total il s’agissait, à l’évidence, d’une besogne  de femme  pionnière pour laquelle elle ne fut guère préparée à l’école normale.

Les visiteurs de ce site pourront consulter en cliquant ici la transcription complète  du récit  de la vie professionnelle et personnelle de Jeanne Le Borgne

Une adhérente de notre Association qui  souhaite garder l’anonymat, nous a autorisé à numériser la photocopie  de l’oeuvre originale de Jeanne Le Borgne de façon  à la représenter sur ce site. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.

On ne manquera pas de préciser  que le diable découvert par les Plouhinécois de l’époque,  à l’école de la République, se présentait  sous les traits du diable des croyances (judéo-)chrétiennes et de la tradition populaire et représentait l’esprit et le principe du mal. En réalité, et selon le CNRTL, “ cet être  surnaturel rusé, personnification du mal, s’opposant à Dieu, auquel la tradition populaire prête un aspect repoussant (corps noir et velu, muni d’une queue, avec des cornes sur la tête, des pieds fourchus), pouvait  se donner parfois une apparence avenante ou séduisante pour entraîner plus sûrement les hommes au mal, au péché”…

Celui de l’Ecole publique de garçons de Plouhinec… était manifestement cornu !