Une orthographe fautive permet-elle de bien nommer les choses ?

Dans un article intitulé Le Mal des mots paru le 29 octobre 2021 dans La DépêcheDominique Delpiroux faisait observer que, chez certains de ses concitoyens, l’orthographe constitue leur  liberté d’écrire comme ils le veulent. Il le regrettait tout en soulignant que « notre langue est belle, riche et complexe, et ce sont ses règles qui lui donnent sa majesté et sa force. Le français est le ciment de notre culture commune. C’est un patrimoine qu’il faut défendre, au lieu de lui tordre le cou à chaque phrase. »(cf.l’URL :https://www.ladepeche.fr/2021/10/29/le-mal-des-mots-9897262.php)

 Cette prétendue liberté de transgresser les règles se retrouve dans d’autres domaines de la vie courante.  Source d’irritations, d’ incompréhensions et de quiproquos elle contribue à la fragmentation  de notre société.

Eric Libiot , dans L’Express du 10 mars 2018   constatait que  l’orthographe avait  perdu « son statut de trésor national »    tout en soulignant que « évidemment, une langue doit vivre pour survivre. Se réinventer chaque jourassumer ses influences, sourire aux néologismes, humer l’air du temps…qu’il y a des fautes particulièrement agaçantes, qui, d’ailleurs, sont autant d’effets de mode et souvent commises à l’insu de leur plein gré« .  (URL :https://www.lexpress.fr/culture/livre/orthographe-les-maux-des-mots_1991018.html)

 

Ne parlons pas des pièges et des effets étonnants  de l’écriture numérique  et de ceux  de la “littératie” ou « lettrure »(sic !)  qui en résultent  (Cf. l’URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89criture_num%C3%A9rique).

 

Les effets discriminants induits par les accommodements aux règes orthographiques de notre langue se trouvent aussi  relevés  par   Alice Develey dans Le Figaro  du  3 décembre 2019.  Cette auteure note  : »On ne mentirait sûrement pas en affirmant que chaque mois, un nouveau débat linguistique a lieu. S’il ne s’agit pas de l’écriture inclusive, il est question des anglicismes et de leur prolifération dangereuse dans la langue. La conjugaison est-elle aussi souvent remise en question. Et c’est peu dire de l’orthographe ».(URL:https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/claude-lussac-l-orthographe-est-discriminatoire-20191203)

Cependant  dans son  ouvrage  au titre provocateur « Eloge des fautes d’orthographe » Claude Lissiac tente de déculpabiliser les dysorthographiques, postulant que leurs  défaillances pourraient être secondaires  si la pensée qui les précède ou les accompagne est juste ! 

Il convient  cependant  de  rester prudent en la matière car ainsi qu’il est pointé  par « Le Projet Voltaire« : »Les fautes d’orthographe peuvent constituer un véritable obstacle dans les études ou le monde professionnel. Qu’il s’agisse d’envoyer un courriel important, de rédiger un dossier ou bien tout simplement de publier un texte sur les réseaux sociaux, nous sommes régulièrement confrontés à des difficultés qui nous font hésiter. Des hésitations d’autant plus préoccupantes que cela nuit à notre crédibilité professionnelle. Ainsi, selon un sondage IPSOS réalisé pour Le Projet Voltaire, 92 % des employeurs jugent que les fautes d’orthographe dégradent la réputation et l’image de leur entreprise, et 80 % d’entre eux écartent les candidats ayant des lacunes en orthographe ou en expression.” “Mais comment faire pour écrire un texte sans contrevenir aux nombreuses subtilités de la grammaire française et éviter les fautes d’orthographe?  » (Cf. l’URL : https://www.projet-voltaire.fr/dossier-voltaire/fautes-d-orthographe-comment-ne-plus-en-faire/ )         

 C’est toute la question ! Et de rappeler qu’elle fut résolue, sans faiblesse, par l’école de la 3è République . Pourquoi donc ne pas revenir aux fondamentaux de cette institution  ?  Mais ceci est un autre débat, sans doute un débat de société .

 A propos de l’orthographe les visiteurs de ce site pourront, prendre connaissance en cliquant ici , de l’article publié par Catherine Kintzler  dans son Blog revue Mezetulle le  16  décembre 2021 . Il s’intitule  :

 
Les « élites » et la langue française : un problème avec l’accord, surtout au féminin ?

 

On y fait référence- bien sûr-à l’accord du participe passé, faisant valoir le fait que dans certains milieux on s’évertue à « mettre obstinément le féminin là où il n’a rien à faire et à le faire disparaître là où il faudrait le mettre » tout en  « se torturant  les méninges pour aboutir à des formulations aberrantes alors qu’il suffirait de se souvenir de ses leçons de grammaire qui sont aussi des leçons de logique ». 

 Faut-il rappeler sur ce site, à l’instar d’Alain que  “ l’orthographe est de respect; c’est une sorte de politesse » ? C’est aussi un hymne à notre langue , un hymne à préserver.

  Nous remercions vivement Catherine Kintzler de nous autoriser à représenter son article sur ce site