Sur ce site dévolu à l’histoire de la laïcité et à celle de ses maîtres formés à l’Ecole normale on a déjà fait paraître un article célébrant la Journée Internationale des Droits des Femmes (Cf. https://asvpnf.com/wpcontent/uploads/2024/03/La-Journee-internationale-des-droits-des-femmes.pdf) .
Compte tenu de l’importance humaine et sociétale des problèmes posés et à résoudre et de leur prégnance dans certains medias nous avons eu l’opportunité d’y revenir à la suite d’une publication dans le quotidien l’Humanité .
Ceci nous conduit à une nouvelle mise en ligne permettant de faire le point sur l’histoire des grandes figures du féminisme international et sur celle de Marie Guillot , largement impliquée dans l’émancipation des femmes françaises au début du 20è siècle alors qu’elle exerçait son métier d’institutrice publique dans le département de Saône- et-Loire.
S’agissant de l’émergence du féminisme international on pourra consulter un article documenté publié par la télévision suisse romande ( URL. https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/economie-et-politique/feminisme/9312476-les-grandes-figures-du-feminisme-international.html). On y met en évidence les contributions éminentes de 10 personnalités :
Christine de Pizan
Christine de Pizan est née à Venise en 1364 et morte au monastère de Poissy vers 1430. Elle est considérée comme la première femme écrivaine de langue française ayant vécu de ses écrits.En 1405, Christine de Pizan écrit La Cité des dames qui est un des premiers ouvrages féminists connu à ce jour. Elle y imagine une ville fortifiée utopique dont chaque pierre serait une femme douée de talents et de vertus. Elle s’oppose ainsi à l’idée, alors largement répandue, selon laquelle les connaissances et le savoir pervertiraient les femmes.
Olympe de Gouges
Olympe de Gouges, née à Montauban le 7 mai 1748, est une femme de lettres française, devenue femme politique. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme français notamment après la publication en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.Elle s’est également faite connaître en publiant les textes anti-esclavagistes L’Esclavage des Noirs, Le Marché des Noirs ainsi que Réflexions sur les hommes nègres qui lui ouvrirent les portes de la Société des amis des Noirs. Elle est morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793.
Robert Diedrichs (1923–1995)
Clara Zetkin
C.Zetkin (18571933) estune enseignante, journaliste et fem-me politique allemande, figure historique du féminisme et initiatrice de la Journée de la Femme.À Copenhague, en 1910, Clara Zetkin propose, pour la première fois, d’organiser une Journée internationale des femmes afin de militer pour le droit de vote et l’égalité entre les sexes. La conférence réunit une centaine de femmes venues de 17 pays et adopte aussitôt cette proposition, inspirée des manifestations d’ouvrières qui se sont déroulées aux États-Unis en 1908 et en 1909.En 1921, c’est Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine qui décrète la Journée internationale des femmes à la date du 8 mars. Il faudra attendre 1977 pour que l’ONU officialise cette journée.
Emmeline Pankhurst
Emmeline Pankhurst est une femme politique britannique féministe. En 1903, elle fonde, avec ses deux filles, l’Union Féminine Sociale et Politique, un groupe de femmes britanniques rapidement nommé suffragettes. Leur slogan: « deeds, not words » traduit « des actions, pas des mots ».Parmi elles, la suffragette Emily Wilding Davison milite en pratiquant la désobéissance civile. Elle est emprisonnée à plusieurs reprises et meurt renversée par un cheval lors d’une action dans un hippodrome.La famille Pankhurst et la Women’s Social and Political Union sont connues pour leurs actions coup de poings, contrairement à l’activisme du groupe les suffragists qui sont plus pacifistes. Bien que très critiqué, le militantisme d’Emmeline Pankhrust est largement reconnu comme un élément décisif pour l’obtention du droit de vote pour les femmes en Grande-Bretagne.En 1918, les femmes britanniques obtinrent le droit de vote à partir de 30 ans. Les hommes pouvaient, eux, voter dès l’âge de 21 ans. L’égalité fut établie dix ans plus tard, lorsque les femmes furent autorisées à voter dès 21 ans en 1928.
commons.wikimedia.org
Emilie Gourd
Émilie Gourd, née le 19 décembre 1879 et morte le 4 décembre 1946, est une journaliste et militante genevoise du droit des femmes, figure importante du féminisme suisse et international.Après avoir suivi des cours universitaires d’histoire et de philosophie, elle rejoint une association féministe nommée l’Union des femmes. Puis, en 1909, elle s’engage au sein de l’Association genevoise pour le suffrage féminin, dont elle deviendra présidente.En 1912, Émilie Gourd fonde le journal Le Mouvement féministe dont elle s’assurera le poste de rédactrice en chef jusqu’à sa mort. Durant cette période, elle multiplie ses activités féministes, jusqu’à être nommée secrétaire de l’Alliance internationale pour le suffrage des femmes en 1923.
Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir, née le 9 janvier 1908 à Paris, ville où elle est morte le 14 avril 1986, est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.Simone de Beauvoir est souvent considérée comme une théoricienne importante du féminisme, et a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970. Son livre « Le deuxième sexe » est un des plus grands livres de la philosophie contemporaine sur le féminisme.
Harling/AFP – Roger Viollet
Marguerite Yourcenar,
Elle est née le 8 juin 1903 à Bruxelles. D’origine française, l’écrivaine part pour les USA en 1939. Dix ans plus tard, elle obtiendra la nationalité américaine. Poète, essayiste, traductrice et critique littéraire, elle enseigne également la littérature française et l’histoire de l’art.En 1980, elle est la première femme élue à l’Académie française.Marguerite Yourcenar est partisante de la « fraternité humaine » et s’oppose au féminisme qui pense la femme en opposition à l’homme. Elle pense que les femmes sont prisonnières des circonstances sociales. En 1981, l’auteure donne une série d’entrevues sur la condition féminine.
Rosa Parks
Rosa Parks, née le 4 février 1913 en Alabama et morte le 24 octobre 2005 à Détroit, dans le Michigan, est une femme afro-américaine qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui valut le surnom de « mère du mouvement des droits civiques » de la part du Congrès américain. Rosa Parks a lutté par la suite contre la ségrégation raciale avec Martin Luther King.Elle est devenue célèbre le 1 décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans l’autobus conduit par James F. Blake. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 dollars le 5 décembre 1955 ; elle fait appel de ce jugement.Un jeune pasteur noir de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui durera 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.
Simone Veil
Simone Veil, née le 13 juillet 1927 à Nice et morte le 30 juin 2017 à Paris, est une femme d’État française.Née dans une famille juive, elle est déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, durant la Shoah, où elle perd son père, son frère et sa mère. Rescapée du camps de concentration, elle suit des études de droit et de science politique avant d’entrer dans la magistrature comme haute fonctionnaire.En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours par une femme à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), loi qui sera ensuite couramment désignée comme la « loi Veil ». Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France.En 2006 Simone Veil est élue à l’Académie française. Elle entre au Panthéon le 1er juillet 2018.
Malala Yousafzai
Malala Yousafzai est une militante pakistanaise des droits des femmes née le 12 juillet 1997.Elle se fait connaître en 2009, alors qu’elle n’a que 11 ans, en écrivant un blog appelé Journal d’une écolière pakistanaise pour la BBC. Elle y raconte son point de vue sur l’éducation et sa vie sous la domination des Talibans.En 2012, elle est victime d’une tentative d’assassinat par des talibans où elle est grièvement blessée. Cette attaque est condamnée par toute la classe politique du pays. Elle est transférée vers l’hôpital de Birmingham au Royaume-Uni pour suivre un traitement plus poussé. Cette attaque conduit à une médiatisation internationale de Malala Yousafzai.En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le Prix Nobel de la paix avec l’Indien Kailash Satyarthi, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.
Marie Guillot (1880-1934) ne fait pas partie de cette liste emblématique et c’est bien dommage car elle-aussi a joué un rôle éminent dans l’émancipation de la femme française notamment dans la profession enseignante. C’est ce qui ressort de l’article de l’historien Morgan Poggioli paru dans le numéro spécial de l’Humanité du 8 mars 2024 .
Intitulé « Marie Guillot ,figure de l’émancipation féminine », il fait apparaître son engagement comme première dirigeante de la CGTU en 1922 et souligne que cette institutrice militante féministe et pacifiste fut pour suivie pour « propagande anticonceptionnelle » en 1927. En réalité « elle récusait la misogynie et l’idée selon laquelle le travail des femmes concurrence celui des hommes ».
L’article en question est accessible soit en se rendant à l’adresse Marie Guillot, syndicaliste et figure de l’émancipation féminine – L’Humanité
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soit en cliquant sur Document 1.
Les visiteurs de ce site pourront également consulter une biographie complète de la « Grande Marie » en se rendant à l’adresse : https://maitron.fr/spip.php? article87178, notice GUILLOT Marie, Louise. Dite la Grande Marie par Slava Liszek, version mise en ligne le 1er avril 2010, dernière modification le 28 août 2022. On y souligne entre autres que « née le 9 septembre 1880 à Damerey (Saône-et-Loire), morte le 4 mars 1934 dans une clinique de Lyon (Rhône) ; institutrice, pionnière du syndicalisme enseignant ; féministe, elle fonda la Commission féminine de la CGT ; pacifiste puis, en 1919, chef de file de la minorité révolutionnaire de la CGT où elle mit en place les comités syndicalistes révolutionnaires ; révoquée de l’enseignement en avril 1921, elle fut élue secrétaire de l’UD de Saône-et-Loire, secrétaire générale de la Fédération de l’enseignement (1921-1922) ; secrétaire confédérale de la CGTU (1922-1923) ; elle s’opposa à la subordination de la CGTU au Parti communiste à partir de 1923 ».
On notera ici que la « Grande Marie », après avoir été lauréate du concours d’entrée à l’Ecole Normale de Châlon, dut renoncer à la scolarité normalienne pour des raisons personnelles…
Que les responsables de la rédaction de l’Humanité soient chaleureusement remerciés de nous avoir accordé l’autorisation de reproduire et de représenter l’article original de Morgan Poggioli.