Suite à l’interdiction des congrégations et à la promulgation des lois scolaires de la 3è République, la presse républicaine ouvrit largement ses colonnes tant aux défenseurs du nouveau système éducatif qu’à ses détracteurs. Les polémiques sévères qui eurent cours ne laissèrent que peu de place aux chroniques dévolues aux évolutions de la société qui en résultaient.
C’est pourtant dans ce contexte singulier que Le Finistère publia en septembre 1882 un long poème « breton » écrit en français, faisant le récit émouvant du départ vers Paris (le train permettait déjà de rallier la capitale) d’une jeune paysanne bretonne inspirée par la lecture d’un roman d’Emile Zola. Retranscrit et remis en forme à partir des coupures de plusieurs numéros du Finistère, les visiteurs pourront le consulter en La Belle Yvonne poème breton copie pour 2 colonnes 30 mars 2020.
L’attention des visiteurs est attirée sur le fait que l’auteure ,Mme Auguste Penquer, en réalité Léocadie Hersent-Penquer née en 1817 au château de Kerouartz en Lannilis (29870), femme de lettres amie de Victor Hugo, de Lamartine et de José-Maria de Hérédia, avait déjà publié Velléda en 1869.
Au demeurant, elle fut l’épouse de Auguste Salaün de Penquer (1809-1882) médecin, Maire de Brest de 1871 à 1880, Président du Conseil général du Finistère de 1880 à 1883. On lui doit notamment d’avoir obtenu le vote favorable du conseil municipal de Brest pour la laïcisation de toutes les écoles communales de la ville (18 mai 1880). C’est à la suite de cette résolution que le premier arrêté préfectoral de laïcisation de France fut pris par le Préfet du Finistère pour l’école du Pilier Rouge, le 25 août 1880.