L’Ecole de la République à l’épreuve de l’OCDE et de la Commission européenne

Tel est le titre de l’article de Christophe Kamysz, auteur invité à Mezetulle , le blog-revue de Catherine Kintzler

Dans son propos de présentation C. Kintzler précise que « c’est  avec plaisir que je l’accueille ici, plaisir mêlé d’amertume, car il témoigne de la politique délétère qui s’acharne depuis bientôt 40 ans sur l’école républicaine et sur la conception véritablement libérale des savoirs qui devrait l’inspirer. Il témoigne aussi, et heureusement, de la constance de bien des professeurs, sur plusieurs générations maintenant, à s’opposer à cette politique pour des raisons qui n’ont rien perdu de leur profondeur et de leur actualité ». On devine la gravité de la situation pour l’école publique de la République alors que que certains  voulaient  la refonder.

Passer sous les fourches caudines de l’OCDE et  de la Commission européenne pour recevoir, évaluations, rapports et recommandations pour l’avenir n’est pas nécessairement -au regard  du rôle social , émancipateur et humaniste  que les fondateurs avaient voulu donner à l’école publique- une simple formalité. Ceci est d’autant plus prégnant  que ces instances internationales  constituent, semble-t-il, une référence incontournable  pour ceux qui ont , au sein de notre République, vocation à exprimer une volonté politique . 

On rappellera   à ce propos que :
-L’organisation de coopération et de développement économiques est une organisation internationale d’études économiques, dont les pays membres — des pays développés pour la plupart — ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché (d’après Wikipedia )
 
-que ladite OCDE se propose  de promouvoir le « libéralisme » encourageant la libéralisation économique au travers du libre-échange  et de la concurrence pour favoriser l’innovation et  les gains de productivité. Pour lutter contre le chômage, l’OCDE recommande notamment la flexibilisation du marché du travail. Si elle se veut surtout pragmatique (elle préconise les politiques qui, de son point de vue, ont donné les meilleurs résultats au sein des pays membres), la conception économique de l’OCDE se rapproche des arguments du libéralisme économique et entre souvent en opposition avec certains principes keynésiens, notamment celui de l’augmentation des dépenses de l’Etat-providence…Pour établir ses études économiques, l’OCDE s’appuie sur sa base de données économiques, une des plus fournies au monde » (d’après Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_coop%C3%A9ration_et_de_d%C3%A9veloppement_%C3%A9conomiques)
 
Un rapport de l’OCDE (en date du 28 septembre 2021) révèle une privatisation croissante de l’éducation . On y  lit : »Nous avons consulté le rapport annuel de l’OCDE « Regards sur l’éducation » et voici notre analyse. Le rapport met en lumière les tendances de la privatisation au sein de l’éducation et les conditions de travail des enseignant·e·s à travers l’Europe. Il appelle également les gouvernements à fournir un financement public approprié pour l’éducation …On y découvre aussi que  « malgré l’argent investi, c’est toujours le privé qui obtient les meilleurs résultats. Les dépenses par étudiant dans les établissements d’enseignement publics sont supérieures à celles des établissements privés : 12 982 USD pour le public contre 10 339 pour le privé. Mais il apparaît encore une fois que la gestion privée est bien meilleure que la gestion publique, et ce pour des résultats incomparables. »

https://www.oecd.org/fr/education/regards-sur-education/

https://www.oecd-ilibrary.org/sites/5077a968-fr/index.html?itemId=/content/publication/5077a968-fr

Dès lors, on peut  comprendre que le mouvement de désertion des établissements publics  puisse s’accentuer de façon préoccupante…

On voit bien que les dits rapports déterminent le sens de nos politiques publiques d’éducation et notamment  celles conduisant  à  la marchandisation  croissante de notre système éducatif.  Il s’agit d’un choix politique considéré ici comme strictement  incompatible avec  le rôle humaniste et émancipateur qui avait été l’honneur et la gloire de l’école laïque. On n’en est plus là ; la privatisation et la marchandisation rampantes mises en oeuvre par toutes les forces politiques confondues ont conduit à l’agonie  de l’Institution ; c’est le terme fort utilisé par Christophe Kamysz dans son article. Notre Association le reprend à son compte considérant par ailleurs que la situation ne fait qu’empirer sous les effets convergents  des « directives « de la Commission européenne.  Et pourtant  l’OCDE  se plaît à mettre en exergue dans ses publications  des propos  tels que :

«  Des politiques meilleures pour une vie meilleure »
«  Repenser  l’équité de  l’éducation 
 
En réalité , l’état des lieux présenté par Christophe Kamysz   montre manifestement qu’ils ont  essentiellement valeur incantatoire et c’est bien dommage !
 
Comme l’écrit C. Kamysz , il nous faut résister ; c’est la première mesure qui s’impose !  Cependant une reconstruction s’impose : quel en sera le prix  et qui disposera du charisme suffisant pour l’envisager ? 
 
Que sont devenus, chemin faisant, les défenseurs de l’école publique laïque et pourquoi ont-ils cédé le terrain aussi facilement à ses contempteurs ? 

L’article mentionné est accessible aux visiteurs en cliquant ici . Ils pourront également en prendre connaissance en se rendant à l’adresse   

https://www.mezetulle.fr/lecole-de-la-republique-a-lepreuve-de-locde-et-de-la-commission-europeenne-par-christophe-kamysz/
 
Que Catherine Kintzler soit  remerciée de nous autoriser à effectuer ce nouvel emprunt !