Un ancien élève-maître bretonnant, lauréat du concours d’entrée de 1954, malencontreusement expatrié en Haute Bretagne, a vu apparaître récemment des Lycanthropes (sous-espèce sauvage de Canis lupus ) dans certaines contrées brétiliennes qui lui sont devenues familières au fil des ans. En bon accord avec l’avis autorisé d’éminents zoologues universitaires, il les croyait disparus à jamais. Cependant une Thèse de doctorat en Histoire, dévolue au loup-garou soutenue récemment à l’Université de Rennes 2 (Julie Trévily,2019); voir à l’ URL https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02084034/file/2019theseTrevilyJ.pdf ), témoigne aussi d’un regain d’intérêt pour les Lycanthropes, intérêt probablement associé à la réapparition du Loup gris ( Canis lupus lupus ) en Bretagne.
Et pourtant ceux qui ont été à l’origine de cet article ne hurlaient pas à la lune et limitaient leurs interventions à des propos électoralistes, au demeurant parfois agressifs. Quoi qu’il en soit ils demeuraient impressionnants et les gallèsants locaux le faisaient savoir dans les media.
En réalité les Lycanthropes en question, observés dans leurs biotopes favoris, ressemblaient étrangement à ces malheureux qui ,selon nos ancêtres, se croyaient changés en animaux sans perdre pour cela la forme humaine. Des études récentes ont révélé que le (ou la) Lycanthrope est une personne atteinte de lycanthropie (cqfd) c’est-à-dire qui se prend pour un Loup .
Ceci est relativement gênant, d’autant que l’on a découvert que « les lycanthropes ou loups-garous étaient victimes d’une maladie héréditaire appelée porphyrie, maladie du métabolisme qui peut de nos jours être traitée.C’est une affection caractérisée par la présence, dans l’organisme, de quantités massives de porphyrines, molécules précurseurs de l’hème (partie non protéique de l’hémoglobine). Elle est provoquée par un trouble du métabolisme des dérivés pyrroliques. Le signe commun des porphyries est la présence de porphyrines dans l’urine (porphyrinurie) et dans les fèces(Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Porphyrie). Chez les Lycanthropes ce signe signifiait la présence du sang des victimes…
Au total on retiendra que les investigations universitaires bien menées ont montré plus généralement que' » les Lycanthropes étaient somme toute des créatures humanoïdes ayant la capacité de se transformer en animal ou en homme-animal. Ainsi le Lycanthrope est l’homme loup, ou sachant se faire Loup; et, pour mieux dire, ce nom vulgaire caractérise l’homme qui peut, à son gré, changer de forme ou de figure, celui que nos pères ont appelé le loup-garou ». Quelle magie !
“Mais la lycanthropie désigne également un trouble mental durant lequel l’individu a la conviction délirante d’être changé en loup. Très tôt ce trouble a été associé à la mélancolie, pour être ensuite rattaché à la manie ou folie agitée. Au début du XXe siècle la lycanthropie est considérée comme un symptôme clinique pouvant être observé dans de nombreux troubles mentaux et organiques. Aujourd’hui encore la littérature internationale rapporte l’observation de plusieurs cas cliniques intéressants. On pourra s’en convaincre en consultant l’article de Alexandra Baretta et Luisa Weiner (2009 ) paru dans « l’Information psychiatrique » et intitulé : »
“La lycanthropie : du mythe à la pathologie psychiatrique »
La métamorphose d’homme en loup est une croyance ancienne. Assimilée par l’Inquisition à de la sorcellerie, la lycanthropie a donné lieu à de nombreux procès et mené à de nombreuses condamnations au bûcher. Parallèlement à l’interprétation religieuse de la lycanthropie, plusieurs médecins ont assimilé cette dernière à un trouble mental. Durant l’Antiquité et le Moyen …
www.cairn.info
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Relevons aussi le propos de Madeleine Natanson dans « Loup y es-tu?” : « Nos peurs viennent de la menace qui elle-même vient de notre angoisse, l’un des aspects fondamentaux de notre existence. Le Loup est symbole, synthèse de tous les dangers réels ou imaginaires de l’homme dans sa finitude… « Pour faire énergiquement sa longue et lourde tâche » ainsi que nous le rappelle Vigny dans « La mort du loup », l’homme n’a-t-il pas besoin du loup ? ». (Cf. https://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2008-2-page-21.htm)
En tout état de cause, on voit bien ,l’esprit et l’humour normaliens aidant, que l’irruption récente de Lycanthropes bien identifiés en Ille et Vilaine , n’était pas un évènement anodin et qu’il pouvait donner lieu, au-delà des champs scientifiques concernés et de la mythologie, à des craintes et des tribulations qui sont rapportées ici.