Hussard de la République
et
Historien autodidacte de la Révolution
Jean Savin, fils de cultivateur, naquit à la ferme de ses parents sise au village de Le Losquet en Plogastel-Saint-Germain le 14 février 1876. Après une scolarité à l’Ecole publique communale de Plogastel , il bénéficia d’une formation primaire supérieure à l’EPS de Douarnenez. Ceci lui permit de passer avec succès les épreuves du concours d’entrée à l’Ecole normale de garçons de Quimper où il fut, selon toute vraisemblance, élève-maître de 1892 à 1895…Son Ecole venait d’être inaugurée en 1884, les Lois scolaires fondatrices de la IIIè République étaient mises en application (parfois laborieusement) alors que la Loi qui, 10 ans plus tard, instituera la séparation des églises et de l’Etat n’était encore qu’un avant-projet dans le milieux politiques républicains .
Mais qu’importe, à l’instar de Chales Péguy, on peut sans ambage classer J. Savina parmi les pionniers des « Hussards noirs de la République ». C’est Péguy le premier qui utilisa cette expression pour surnommer les élèves-maîtres de l’Ecole normale d’Orléans venant tour à tour faire l’apprentissage de leur futur métier à l’Ecole annexe(qu’il fréquenta de 1879 à 1885). Elle qualifiait « l’esprit missionnaire qui animait ces instituteurs, promoteurs de l’instruction obligatoire, gratuite et laïque »
L’ École normale de Jean Savina comme celle décrite par C. Péguy « semblait un régiment inépuisable. Elle était comme un immense dépôt, gouvernemental, de jeunesse et de civisme. Le gouvernement de la République était chargé de nous fournir tant de sérieux […]. Ces instituteurs étaient sortis du peuple, fils d’ouvriers, mais surtout de paysans et de petits propriétaires […]. Ils restaient le même peuple … » Cf. C. Péguy , Les Cahiers de la quinzaine, 16 février 1913).
Jean Savina faisait partie de ces instituteurs des débuts de IIIè République qui, selon Jules Ferry, faisait partie d’une nouvelle génération de « serviteurs de la République sociale ; des instituteurs de la liberté qui doivent l’enseigner à l’école et la répandre en dehors, notamment quand elle est menacée »(Séance parlementaire du 20 juin1894).
Le parcours hors norme de l’ instituteur J. Savina devenu historien de la Grande Révolution (essentiellement pour son expression libératrice dans les campagnes de Cornouaille) à force de travail et d’engagement philosophique personnel a été remis en lumière récemment par nos adhérents et amis Anne et André Le Goff .
Jean Savina était le grand oncle de Anne Le Goff…
André a bénéficié des suggestions de Maurice Morlec pour accéder à certains des travaux peu connus de J. Savina.
Nous avons pu découvrir des éléments ayant trait à l’implication de J. Savina dans la vie politique de la Cité grâce à la compréhension de Bruno Le Gall , conservateur des Archives Municipales de la ville de Quimper .
Que tous ces contributeurs soient chaleureusement remerciés.
Pour en savoir un peu plus sur J. Savina et son œuvre emblématique, les visiteurs de ce site pourront consulter les quatre documents suivants (Clic gauche sur Document) :
Document 1 . Jean Savina ; éléments de biographie et liste des travaux publiés (Mise en page de Laurence Cohuet).
Document 2 . Cahiers de doléances de Moëlan-sur-Mer par Jean Savina ( document des Archives départementales du Finistère, mis en page par Maurice Morlec).
Document 3 . Instituteurs et écoliers à Quimperlé à la fin de l’ancien régime. Article de Jean Savina publié dans l’ Echo de Bretagne du 3 avril 1931, transcrit par A .Le Goff et F.R.Larher.
Document 4 . Au pays de Quimperlé par Jean Savina . Extrait fondateur choisi par A. Le Goff.