Protester, dénoncer, condamner

Communiquer pour revendiquer

et

Promouvoir la laïcité-combat !

A l’instar de  l’AEPL (Association Européenne de la Pensée Libre) rappelons que :
– « La laïcité, clef de voûte de l’édifice républicain, fondement institutionnel des libertés individuelles et de l’égalité des droits, ferment de l’intégration des citoyennes et des citoyens de toutes origines, constitue, aujourd’hui comme hier, l’assise indispensable de la paix civile et de l’unité de la nation. »

– « L’actualité en France, en Europe et au-delà, montre combien s’impose d’urgence pour notre peuple, un authentique ressourcement aux principes fondamentaux de la République Laïque. Principes qui appellent à l’effort collectif pour l’émancipation de tous, qui s’opposent à toute référence religieuse ou dogmatique pour les lois et les institutions publiques, et rejettent tout cléricalisme, tout intégrisme, tout racisme dans la République. »
C’est dans ce contexte que nous proposons aux visiteurs de ce site de prendre connaissance de communiqués révélateurs à cet égard et de nature à susciter  la fidèle vigilance des défenseurs de la laïcité républicaine. A aucun moment ils ne doivent se contenter de leur naïveté originelle  pour contrecarrer les démarches de leurs contempteurs réactionnaires, souvent  adeptes forcenés du cléricalisme. 

 

 

Communiqué du Comité Laïcité République

Prière à l’école : l’obligation de neutralité pendant les cours s’applique aussi à l’enseignement catholique (CLR, 27 sept. 25)

https://www.laicite-republique.org/priere-a-l-ecole-l-obligation-de-neutralite-pendant-les-cours-s-applique-aussi.html

« Le nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique a décidé de célébrer, à sa manière, les 120 ans de la loi de séparation des églises et de l’état.

En déclarant vouloir « redonner clairement le droit à une enseignante de faire une prière le matin avec ses élèves », le secrétaire général de l’enseignement catholique transgresse délibérément la règle qui sanctuarise le temps d’instruction dans les établissements sous contrat. Il est clair que la prière en classe enfreint le principe de neutralité scolaire, spécialement dans des établissements financés en partie par des fonds publics.

Ne soyons pas naïfs. Cette offensive était prévisible. Les interprétations approximatives de cette loi par certains préfets (validation par le préfet du Rhône d’une subvention accordée par la Mairie de Saint Cyr au Mont d’Or à une association cultuelle, La rando Saint JO), les rappels obsessionnels des origines chrétiennes de la France pour répondre au fantasme de grand remplacement, le prétendu renouveau de la foi catholique illustré par ces baptêmes dont on a fait grand bruit étaient les signes annonciateurs d’une volonté affirmée de revenir sur les termes d’un contrat passé entre la République et son dispositif d’enseignement.

Le Conseil d’État a rappelé à plusieurs reprises, que les enseignants restent soumis à une obligation de neutralité pendant leurs cours, même dans un établissement catholique sous contrat.

Cette offensive invitant à une relecture de la loi s’accompagne d’une défiance marquée envers les contrôles effectués par la puissance publique.

En ce qui nous concerne, nous attendons des pouvoirs publics la plus extrême fermeté pour faire respecter la loi. »

Comité Laïcité République,

Communiqué du Collectif Laïque National

 7 octobre 2025

 Un infiltré au ministère au service du cléricalisme

Guillaume Prévost, secrétaire général de l’enseignement catholique depuis le 1er septembre 2025, fut quelques années sous-directeur de la vie scolaire au ministère https://godf.org/wp-content/uploads/2025/10/logo-cln-1.jpgde l’Education nationale. N’était-ce pas là le bon endroit pour préparer son mandat auprès de l’Église et amplifier la concurrence avec le service public d’éducation ?

Dès ses premières interventions publiques, le nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique (SGEC) a développé une « vision chrétienne de la sexualité », dans la droite ligne de la « Manif pour Tous » : le mariage est voulu par Dieu comme l’union d’un homme et d’une femme, en vue de laprocréation.

C’est le contraire de « l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle » (Evars) instaurée par les programmes nationaux. Le SGEC est pourtant bien placé pour connaître le principe de base de la loi Debré régissant les établissements privés sous contrat –dont 96% des élèves relèvent de l’enseignement catholique : les programmes enseignés doivent y être les mêmes que dans les établissements publics.

https://godf.org/wp-content/uploads/2025/10/logo-cln-1.jpgL’Eglise catholique est d’ailleurs fort mal placée en la matière, vu les diverses affaires de violences, physiques et sexuelles, dans ses établissements, que l’affaire Bétharram a révélées.

Non content de cette première attaque, le SGEC a également revendiqué qu’un enseignant puisse faire une prière en début de cours, au nom du « projet d’éducation catholique ». Or cette activité explicitement prosélyte contrevient à l’obligation de neutralité des enseignants inscrite dans le Code de l’Éducation, et ne peut se dérouler sur le temps scolaire.

Le Collectif rappelle que l’Etat ne passe contrat qu’avec des établissements, non avec un « réseau », encore moins un culte. L’Église et son représentant, le SGEC, n’ont donc aucun droit de regard sur les dispositions législatives et réglementaires en matière de programmes, sauf à mettre en péril la laïcité scolaire.
Le Collectif demande au ministère de l’éducation nationale de contrôler que le programme Evars est mis en place dans les établissements sous contrat et de leur rappeler l’illégalité des prières sur le temps d’enseignement.

Renforcer les particularismes de l’enseignement catholique relève en outre d’une stratégie de conquête du marché éducatif, contraire à l’objectif de mixité sociale, et contribue au démantèlement de l’Éducation nationale. Mais n’était-ce pas la logique inévitable de la loi Debré ?

En ce 120e anniversaire de la loi de 1905, le Collectif dénonce ce remariage de l’Église et de l’État, qui ouvre une brèche institutionnelle fondamentale dans les institutions de la République en transgressant les lois scolaires.

 

Fait à Paris, le 7 octobre 2025

LES ASSOCIATIONS SIGNATAIRES

Agir pour la Laïcité et les valeurs républicains
Association de défense des laïques (AD3L)
Association des Libres Penseurs de France
Association Européenne de la Pensée Libre (A.E.P.L.)
Association Laïcité-Liberté
Association Libres MarianneS
Cercle Ferdinand Buisson
Comité – Laïcité – République
Comité de réflexion et d’action laïque – CREAL76
Egalité, Laïcité, Europe – EGALE
Fédération Française du Droit Humain (FFDH)
Fédération Nationale des Délégués Départementaux de l’Education Nationale (D.D.E.N.)
Femmes Contre les Intégrismes – FCI
Grand Orient de France
Grand Orient Latino Américain
Grande Loge Féminine de France
Grande Loge Mixte Universelle
Laïcité 18
Laïcité 40
Laïcité et Féminisme
Ligue du Droit International des Femmes (la) – (L.D.I.F.)
Lumières Laïques Cercle Maurice Allard
Observatoire de la Laïcité de Provence (OLPA)
Observatoire de la Laïcité de Saint-Denis (OLSD)
Regards de Femmes
Union des Familles Laïques – (U.F.A.L.)
Unité Laïque
Vigilance Collèges Lycées
Vigilance Universités

 

Accéder à la version PDF

Qu’est-ce que le Collectif laïque national ?

https://www.cercleferdinandbuisson.fr/le-collectif-la%C3%AFque-national

Depuis 2021, le Cercle Ferdinand BUISSON est membre du Collectif Laïque National ( CLN ). Il explique :

Le « Collectif laïque national », suite du « Collectif laïque » créé en 2011, est un regroupement informel d’obédiences maçonniques et d’associations agissant pour la laïcité et les droits de l’Homme.

Par consensus, le Grand Orient de France en assure le secrétariat et met ses locaux à sa disposition.

Chaque association est libre de signer ou non les communiqués et rapports élaborés collectivement. 

Les divers communiqués figurant en annexe ne portent pas tous les mêmes signatures, et aucune association n’est obligée de signer le rapport annuel, même s’il est adopté à la majorité la plus large possible, après débat et amendements.

Ainsi est préservée l’autonomie de chaque participant, sans nuire à l’expression collective ni à la coordination des actions.

Chaque année, depuis 2014-2015, ce Collectif produit un rapport faisant l’état des lieux de la laïcité en France, et regroupant les communiqués qu’il a publiés.

Si la radicalisation, l’islamisme, ou le terrorisme relèvent de la sécurité publique, la laïcité bien comprise peut contribuer à isoler ces fléaux en confortant les fondements de la République.

Contact

On retiendra qu’il s’agit   de promouvoir  une laïcité–combat de tolérance et de fraternité  ne pouvant s’accommoder  ni aux effets pervers de la Loi Debré ni aux  petits accommodements politicards et communautaristes.

En parallèle on peut lire dans une tribune de Pierre Ouzoulias (Sénateur communiste des Hauts-de-Seine) parue dans  le quotidien La Croix du   15 octobre 2025  que : e

 « La préservation de l’enseignement catholique ne peut passer par un affaiblissement de la laïcité ».

 

https://www.la-croix.com/a-vif/la-preservation-de-l-enseignement-catholique-ne-peut-passer-par-un-affaiblissement-de-la-laicite-20251014

On peut se féliciter de la position de l’honorable sénateur  et découvrir ci-dessous son propos :

Pour lui la société actuelle n’accepterait pas le retour de la catéchèse à l’école (sic ! la République laïque n’est pas encore abolie , ndlr). . Il apparaît cependant que : « 

« Après la déclaration du nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, soutenant qu’un enseignant du privé sous contrat devait pouvoir faire une prière en classe, Pierre Ouzoulias expose les raisons de son désaccord profond. Et rappelle l’importance de l’instauration, en 1959 de la loi Dedré (Sic ! à l’ASVPNF on persiste à demander l’abrogation de cette loi scélérate, ndlr)

“Le nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, a réaffirmé dans une séquence médiatique inédite l’identité et la mission religieuse des établissements confessionnels. Il souhaite que l’enseignement catholique soit « plus pleinement chrétien » en s’inspirant davantage de la doctrine sociale de l’Église pour accomplir pleinement sa pastorale. La possibilité de dire une prière en classe a été retenue comme la proposition emblématique de cette nouvelle politique.

« Au-delà du retentissement de cette controverse, j’analyse l’expression de cette ambition comme une forme de reconnaissance implicite de la tendance de nombreux établissements confessionnels à recruter leurs élèves parmi les classes sociales les plus aisées. Cette évolution est indiscutablement attestée par la publication des indices de position sociale (IPS) des établissements. Elle n’est pas la conséquence d’un processus qu’ils subissent, mais le résultat de leurs choix économiques, assez éloignés de la doctrine sociale de l’Église.

 

 

Peut-on prier en classe dans l’enseignement catholique ?

Pour ne prendre que l’exemple des Hauts-de-Seine, les 20 collèges aux IPS les plus élevés sont tous privés et les vingt collèges aux IPS les plus bas sont tous publics. Certes, cette ségrégation scolaire est corrélée à la forte différenciation sociale de l’habitat de ce département, mais cela n’explique pas l’augmentation importante et continue des IPS des établissements privés depuis dix ans. Les demandes d’inscription dans ces établissements étant plus nombreuses que les places disponibles, il est difficilement contestable que des choix aient été faits en fonction de critères sociaux.”

 

Fragiliser l’équilibre trouvé par la loi Debré

« La grande majorité des parents qui choisissent l’enseignement privé ont une relation lointaine avec le culte catholique et ne le font pas pour des raisons religieuses. Dans de nombreux territoires, l’établissement catholique est d’abord l’instrument du contournement de la carte scolaire. Il est privilégié pour éviter l’établissement public qui est considéré comme moins performant.

“Je ne doute pas de la sincérité des déclarations de Guillaume Prévost, mais je pense qu’il lui sera difficile de concilier la mission pastorale des établissements catholiques avec leur recrutement de plus en plus socialement ségrégué. Je pense que l’introduction dans les cours de pratiques cultuelles ne saurait invalider les raisons essentiellement sociales pour lesquelles les parents les choisissent. En revanche, elle risque de fragiliser l’équilibre précaire trouvé par la loi du 31 décembre 1959 dite Debré.”

Écoles catholiques : les enseignants prient-ils vraiment avec leurs élèves en classe ?

Guillaume Prévost estime que le « caractère propre » qui est reconnu aux établissements confessionnels par cette loi autorise une instillation du religieux dans les programmes officiels et symboliquement la prière en classe. Je ne le crois pas, parce que la société de 2025 n’est plus celle de 1959 et qu’elle n’accepterait pas ce retour de la catéchèse à l’école alors que plus de la moitié des Français se déclare sans religion. La loi Debré défend aussi la liberté de conscience des élèves et des enseignants. Dans une société sécularisée, cette garantie constitutionnelle restreint nécessairement l’interprétation que l’on peut donner de la notion de « caractère propre ».

 

La France, une République laïque

“Le 12 juin dernier, en réponse à ma question écrite (page 3327 de ce document, NDLR), l’ancienne ministre de l’éducation nationale, Élisabeth Borne, en avait précisé le sens en rappelant que les « établissements privés sous contrat respectent les valeurs de la République et le cadre laïc de l’enseignement obligatoire ». En l’espèce, cette restriction ne permettrait pas à un professeur d’organiser une prière lors de son cours.

“Plus généralement, je ne partage pas la glose très libérale que Guillaume Prévost fait de la loi de séparation des Églises et de l’État dont nous allons célébrer les 120 ans le 9 décembre prochain. Son article second stipule que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». L’État finance l’enseignement des programmes officiels prodigués par les établissements privés.

 

Religions et société : 120 ans après la loi de 1905, un anniversaire exigeant

« Dans ces cours, aucune manifestation cultuelle n’est permise. En revanche, la pratique religieuse peut être organisée en dehors de ce cursus officiel, c’est-à-dire dans l’enseignement qui constitue le « caractère propre » de l’établissement confessionnel. Cette séparation doit rester hermétique parce que la France est une République laïque.

Jugements égaux

 

“Guillaume Prévost dénonce la propension nouvelle de l’État à imposer la neutralité religieuse aux citoyens et pas seulement à lui-même. Je note, cum grano salis, que cet argument est aussi mobilisé par les adversaires de la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles dans les écoles publiques. Il est difficile de juger, comme le fait Bruno Retailleau, que le « voile est l’étendard de l’islamisme » et de refuser l’application de la loi de 2004 dans les établissements privés parce qu’ils seraient les lieux privilégiés des libres expressions religieuses. Il faut un peu de cohérence et la laïcité ne peut être mobilisée pour restreindre les expressions religieuses d’une religion et pour protéger celles d’une autre.

La dimension confessionnelle de l’enseignement catholique et son « caractère propre » sous pression

« La  préservation de la singularité de l’enseignement catholique » ne peut se faire par un affaiblissement du principe de laïcité et de la séparation des Églises et de l’État. C’est dans les enseignements constitutifs du « caractère propre » des établissements confessionnels, parfaitement dissociés des programmes officiels, que la pastorale chrétienne pourrait trouver son renouveau. »

 

 

Il était opportun que ceci puisse être dit et écrit dans le quotidien La Croix .