Les lendemains de l’année terrible et de l’insurrection de la Commune de Paris 1871

Dans le cadre de la célébration du centcinquantenaire  de la Commune de Paris 1871 nous avons déjà accueilli  sur ce site  plusieurs chroniques  dévolues  notamment au récit  des évènements funestes qui eurent cours  lors de la semaine sanglante de mai 1871 tels qu’ils étaient rapportés dans les pages du trihebdomadaire  l’Electeur du Finistère (  Journal des intérêts départementaux et locaux).  Poursuivant la même démarche, nous avons rassemblé  au sein de la même insertion un ensemble de 32 coupures  provenant des colonnes du même journal dans ses parutions de juin 1871, dans le but de donner une représentation documentée des évènements marquants qui jalonnèrent le retour à une vie publique plus ordinaire.
 
Conscient des limites de la démarche  effectuée sur le plan historique, nous proposons  aux visiteurs de consulter successivement les fichiers suivants :
 
Document 1  Peut-on écrire l’Histoire au moyen de la presse ancienne?
 
Document 2   Les lendemains de l’année terrible et de l’insurrection de la  Commune de Paris ,1871

Le substantif laïcité et le triptyque emblématique de la devise républicaine.

“La devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » est née de la Révolution de 1789. Mais c’est seulement à partir de 1848 qu’elle devient la devise officielle de la République.

L’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 déclare que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Principes à valeur constitutionnelle, ils sont protégés et limités dans des cas strictement encadrés par la loi

La fraternité est absente de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle apparaît pour la première fois dans les textes en novembre 1848, puis dans les Constitutions de 1946 et 1958.Cette notion renvoie à la solidarité (aides sociales, par exemple) et au « vivre ensemble » (tolérance, respect de l’autre).

La fraternité a longtemps été considérée comme une simple valeur morale contrairement aux principes de liberté et d’égalité.

Le Conseil constitutionnel a consacré la « valeur constitutionnelle du principe de fraternité » dans une décision sur le délit de solidarité envers les migrants.” (Cf. l’URL :https://www.vie-publique.fr/dossier/276089-liberte-egalite-fraternite)

 “Les principes fondamentaux de la République se traduisent par des droits intangibles, à la fois politiques et sociaux, qui ont été reconnus aux citoyens par les différents régimes républicains. 

L’article 1er de la Constitution s’inscrit dans ce cadre puisqu’il proclame que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale« .

« Une République indivisible » : aucune partie du peuple, ni aucun individu, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale. Seul le peuple exerce cette souveraineté par la voie de ses représentants (ex : les députés) ou du référendum. L’unité et l’indivisibilité garantissent une application uniforme du droit sur l’ensemble du territoire national.

Le caractère laïque de la République découle à la fois du principe de la liberté de croyance et du principe d’égalité des citoyens devant la loi et implique la séparation des Églises et de l’État. Aucune religion n’a ainsi de statut privilégié au sein de la République et chaque individu se voit garantir la liberté de ses opinions et de sa foi.

Le caractère démocratique de la République implique le respect des libertés fondamentales et la désignation des différents pouvoirs au suffrage universel (ouvert à tous les citoyens majeurs), égal (chaque électeur dispose d’une voix) et secret (chacun vote librement à l’abri de toute pression).

Enfin, le caractère social de la République résulte de l’affirmation du principe d’égalité. Il s’agit de contribuer à la cohésion sociale et de favoriser l’amélioration de la condition des plus démunis.”(Cf. l’URL:https://www.vie-publique.fr/fiches/19562-quels-sont-les-principes-fondamentaux-de-la-republique-francaise)

 Ainsi le terme de laïcité est apparu, comme l’indiquent   P. Baudouin et S. Bessis  (2010) « plus tard renforcer la trinité première, il pose la question différemment, certains s’interrogeant sur sa capacité à s’adapter au phénomène nouveau de la diversité culturelle qui imprègne la société française, au même titre que l’ensemble des sociétés européennes. Tout le monde, en principe, aspire à plus de liberté, d’égalité, de fraternité. Il est en revanche des franges non négligeables de la population qui ne s’accommodent pas de la laïcité et qui s’essayent à sortir la religion du domaine privé pour restaurer sa place dans l’espace public. Leur contestation est d’autant plus vive que la laïcité telle qu’elle est entendue en France est une spécificité qu’elle ne partage  pas » nécessairement -et c’est bien dommage- avec tous les pays européens et bien d’autres  pays dans le monde ( cf. l’URL: https://www.cairn.info/revue-apres-demain-2010-1-page-24.htm ).

 Cependant le renforcement noté par ces auteurs, considéré ici  comme nécessaire et salutaire à différents égards, ne semble pas de nature -au moins sur le plan formel- à remplacer le   triptyque L,E,F par un algorithme à quatre éléments (L,E,F,L) introduisant une rupture dans le classement des  valeurs signifiées, les 3 premières s’adressant aux citoyens de la République la dernière  relevant des principes essentiels  de la Constitution.

 Cette situation a interpellé la philosophe  de la Laïcité, Catherine Kintzler, qui vient de publier le 16 décembre 2021 dans son Blog-revue Mezetulle une mise au point à ce sujet . Elle éclaire tant sur  la valeur symbolique des composants du triptyque que  sur celle du principe fondateur de laïcité  et conduit cette auteure à conclure  que l’adjonction du terme de laïcité  à notre devise  ne peut être d’actualité.

 Les visiteurs intéressés par ce débat et surtout par sa signification fondamentale et politique  pourront consulter l’article  de C. Kintzler  . Il s’intitule :

Faut-il ajouter « Laïcité » à la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » ?

Ils  pourront  y accéder en cliquant ici ou en se rendant à l’URL :https://www.mezetulle.fr/liberte-egalite-fraternite-laicite/

 
Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous autoriser à reproduire cette   contribution .

La journée de la Laïcité à l’Ecole le 9 décembre 2021 ne doit pas occulter la célébration du 116è anniversaire de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905.

La loi de 1905, malgré ses détracteurs nombreux et variés, reste en vigueur et  elle fête dignement son 116è anniversaire.Faut-il rappeler ici ses  deux premiers articles  inoxydables qui nous sont parvenus inchangés ? Il y est inscrit  des principes   essentiels au fondement de notre République laïque :

Ainsi  à l’article 1 on (re)découvre  :

La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

Et à l’article 2  :

La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.

On pourra   relire la suite en se rendant à l’ URL :https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000508749/

En réalité,  “La loi de 1905 proclame en premier lieu la liberté de conscience : « La République assure la liberté de conscience ». Elle a pour corollaire la liberté religieuse, la liberté d’exercice du culte et la non-discrimination entre les religions. Elle pose en second lieu le principe de la séparation des Églises et de l’État : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Il est mis fin au Concordat instauré en 1802 qui régissait les relations entre l’État et les cultes. Jusqu’alors, l’État reconnaissait quatre cultes (catholique, réformé, luthérien, israélite) qui étaient organisés en service public du culte. L’État payait les ministres du culte et participait à leur désignation ainsi qu’à la détermination des circonscriptions religieuses. Les autres cultes n’étaient pas reconnus. L’État se veut désormais neutre. Il n’y a plus de religion légalement consacrée. Tous les cultes sont traités de manière égale”. (voir des compléments  à l’URL : https://www.vie-publique.fr/fiches/271400-la-loi-du-9-decembre-1905-de-separation-des-eglises-et-de-letat). 
 
Cependant un certain nombre de territoires de la République bénéficient de régimes spéciaux à cet égard . Ainsi on ne manquera pas  de rappeler, tout en le regrettant, que si la République est  réputée « une  et Indivisible » ce n’est pas le cas dans les 3 départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la  Moselle  où, en 2021, on continue à dispenser un enseignement religieux  dans les écoles publiques… Pour des raisons différentes  la Loi se trouve également  contournée en Guyane, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna ,à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle Calédonie et à Mayotte. Manifestement nous (français)ne sommes  donc pas tous égaux devant la loi.(Cf. l’URL :https://www.vie-publique.fr/eclairage/20210-les-exceptions-au-droit-des-cultes-issu-de-la-loi-de-1905).

Ceci étant posé et rappelé,  on soulignera  en ce moment particulier du calendrier, et suite à des travaux parlementaires  récents qui ont donné lieu à des parutions sur ce site , la publication d’un  décret  instituant un comité interministériel de la laïcité ( décret n°2021-716 du 4 juin 2021). Ledit Comité, présidé par le Premier Ministre, coordonne et assure le suivi  de la mise en oeuvre de l’action du gouvernement aux fins d’assurer la promotion et le respect du principe de la laïcité au sein des administrations de l’état et des collectivités territoriales…

On devine l’importance potentielle  des travaux qui pourraient  résulter de l’activité d’un tel comité . Le premier ministre se proposait un premier point d’étape le 9 décembre 2021 , à l’occasion de la Journée de la laïcité créée par la loi confortant les principes de la République.  Qu‘en sera-t-il ?

Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos en se rendant  aux URL suivantes :

1. Le texte du décret ci-dessus mentionné   (Cf. https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=9Uk1DoJYRxCgneV001n4TjvytpTEMRDHxfRZ7iYE1vA=)
2. La présentation dudit comité-dont l’acronyme CIL pour Comité Interministériel de la Laïcité demandait à être décodé sur ce site- par son président en titre suivie de l’énoncé de 17 décisions  (ou propositions d’action) en faveur de la laïcité   (Cf.  https://www.gouvernement.fr/le-comite-interministeriel-de-la-laicite)

Rentrée scolaire 2021 : la campagne du M.E.N. sur la Laïcité.

Les remarques critiques d’une des membres du « Conseil des Sages de la Laïcité « 

 

                      

 Catherine Kintzler écrit  dans  Mezetulle, son Blog revue  ( le 1er septembre 2021) « que le Ministère de l’Éducation nationale lance une campagne en faveur de la laïcité lors de cette rentrée scolaire 2021-2022. Les lecteurs de Mezetulle savent que je fais partie du « Conseil des sages de la laïcité » installé en janvier 2018 par le ministre Jean-Michel Blanquer, présidé par Dominique Schnapper. Ils peuvent à juste titre s’interroger sur le rôle éventuel du Conseil dans cette campagne consacrée à la laïcité, particulièrement en prenant connaissance des huit affiches de lancement. C’est en toute indépendance que je propose les remarques critiques qui suivent. »

 

Selon  SUD éducation: « En mélangeant religion, couleur de peau, origine géographique supposée, et en faisant des différences, les freins au vivre-ensemble, cette campagne est sur la pente dangereuse d’un dévoiement raciste et xénophobe de la laïcité ».

La question se pose  en effet de  savoir  si l’approche illustrée proposée aux élèves (de l’Ecole élémentaire au Lycée en passant pas le Collège) pourrait être de nature à faire revivre la laïcité au sein de la communauté éducative où si elle se limite- tristement- à une pantomime infantilisante . 

 

Faut-il  rappeler, une fois de plus , à tous ceux qui ne veulent pas l’entendre,  que la vocation émancipatrice de l’école publique laïque consiste à offrir  » à chaque élève en le mettant en contact avec ce que l’humanité a fait de mieux, en le conviant à s’approprier la plus haute forme de liberté qu’est le savoir« ?

 

Pour en savoir davantage, les visiteurs pourront consulter en cliquant ici, l’article fondateur écrit à ce propos par Catherine Kintzler.

 Que cette auteure soit chaleureusement remerciée  de nous autoriser  à reprendre sur ce site le texte de sa  contribution intitulée:

« Campagne de rentrée du Ministère de l’Éducation nationale sur la laïcité :quelques remarques critiques« 

Chronique d’une destruction programmée de l’Ecole et de l’Instruction publique au nom de la démocratie

Le niveau  d’indignation ressortant de  cet intitulé ne peut s’apprécier qu’à l’aune de la gravité des observations et analyses faites au fil des ans à ce propos et plus particulièrement celles ayant trait au baccalauréat 2021. Serait-il de nature à alerter de l’urgence qu’il y  a de s’en rendre compte et de prendre les mesures nécessaires pour  préserver une institution essentielle de (et pour) notre République ?   

C’est ce qui est ardemment souhaité sur ce site dévolu à l’histoire de notre système éducatif  et à la défense de l’école publique laïque et de ses maîtres.

Les visiteurs pourront s’en convaincre  en prenant connaissance, à l’adresse suivante : 

https://www.mezetulle.fr/le-bac-2021-et-la-fin-programmee-de-linstruction-publique-par-martine-verlhac/),de l’article de Martine Verlhac paru dans Mezetulle, le Blog revue de Catherine Kintzler, le 31 juillet 2021 et intitulé :

 

Le bac 2021 et la fin programmée

de l’instruction publique

par 

Martine Verlhac

 

 Il y apparaît que « prenant appui sur « l’épisode catastrophique du bac 2021 » avec la généralisation du contrôle continu, Martine Verlhac montre qu’il s’agit là d’une infime partie émergée d’un iceberg qui, depuis près d’un demi-siècle et quelle que soit l’orientation des dirigeants politiques, ne cesse d’enfler et de se durcir pour venir fracasser l’école républicaine  : « Avant d’être celle de l’examen, la question essentielle est celle du contenu des savoirs et de l’instruction dispensés dans les lycées« 

  

   Ledit article leur sera  également accessible en cliquant ici .

S’il y va du triste parcours de la  prétendue démocratisation de notre système d’enseignement, il convient de pointer   ici des observations souvent accablantes   où l’on apprend que :

           

1. Les analyses de la « démocratisation » scolaire présupposent, et tiennent pour acquis, que le système d’enseignement peut réaliser ce que toute la logique de son fonctionnement tend à contredire » !!!   (d’après Sandrine Garcia et Franck Poupeau; 2003 à l’URL :  https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2003-4-page-74.htm                              

2. La plupart des pays européens ont entrepris des réformes en profondeur de leurs systèmes éducatifs en vue de les démocratiser, l’école française reste une des plus élitistes(Pierre Merle, 2015 à l’URL :https://laviedesidees.fr/L-ecole-francaise-democratique-ou-elitiste.html

3. “La rentrée scolaire 2015 a fait l’objet de polémiques centrées sur l’inégalité de l’école française. Le débat est aussi présent parmi les chercheurs : l’école française se démocratise-t-elle ou les logiques de reproduction sont-elles dominantes ? L’une et l’autre se combinent-elles ? Un bilan est-il possible ? Pour répondre à ces interrogations, les sociologues ont décliné le concept de démocratisation de l’enseignement de différentes façons : démocratisation quantitative, qualitative, uniforme, ségrégative… Autant de notions essentielles à la compréhension des transformations actuelles de l’école française. Les données empiriques les plus récentes relatives à l’évolution de la scolarisation en France remettent cependant en cause le mouvement de démocratisation. Ne faut-il pas désormais donner un nom à ces nouvelles dynamiques ? N’assiste-t-on pas à une élitisation de l’enseignement “( Pierre Merle, 2015 , https://laviedesidees.fr/L-ecole-francaise-democratique-ou-elitiste.html )

 4.  L’on s’interroge sur comment  mesurer et évaluer la démocratie scolaire (D’après  Sandrine Garcia et Franck Poupeau,  2003; URL : https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2003-4-page-74.htm                              

 

  5. L’Ecole unique, la démocratisation de l’enseignement et l’orientation étaient déjà en question chez  les Compagnons de  l’Université nouvelle (Jean- Yves Seguy, 2007 à l’URL :https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2003-4-page-74.htm)

 

  6. L’évolution de L’Ecole et de ses jalons historiques  depuis la Révolution qui, pour le moins, interroge  (Thomas Ernoult, 2012  à l’URL :   https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2012-2-page-50.htm )

 

 7. 1984 fut  l’année où tout a changé pour l’Ecole française  (Louise Touret, 2017    à l’URL :http://www.slate.fr/story/139337/ecole-publique-privee 

 

 8.  ” Ranger  l’instruction publique parmi les « combats et acquis » de la gauche au xixe siècle ne relève pas du postulat. Comme tout effort d’explication historique, ce choix appelle des définitions, des questions et des nuances. L’idée, certes, est solidement assise au centre de la tradition républicaine : de l’instruction publique, telle qu’une démocratie moderne doit la concevoir, les principes remontent à 1789 et la réalisation est l’œuvre des fondateurs de la IIIe République. Le siècle n’aurait été qu’un combat toujours recommencé pour la faire triompher…” selon  Jean-François Chanet (2014) à l’URL : https://www.cairn.info/histoire-des-gauches-en-france–9782707147363-page-267.htm.

 

 Ce combat a-t-il été abandonné en  1984, laissant le terrain libre aux détracteurs acharnés de l’école publique républicaine ? 

Quelles perspectives reste-t-il pour les générations à venir ?

 

Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée  de nous avoir donné accès à l’article fondateur de Martine Verlhac .

MILA : Armer les esprits et les coeurs pour retrouver la boussole de la liberté de conscience

Les visiteurs du site trouveront ici le texte d’une tribune suscitée par l’affaire MILA.

 

« L’affaire Mila commence le 18 janvier 2020 lorsque Mila, une adolescente de 16 ans, critique l’islam de manière virulente sur Instagram. Elle venait de refuser les avances d’un internaute, qui dès lors l’accusait de racisme et se montrait insultant contre les lesbiennes.

 Alors que la vidéo dans laquelle elle critique et insulte l’islam devient virale sur les réseaux sociaux, ses propos sont considérés par certains internautes comme dénigrants et elle est l’objet de dizaines de milliers de messages homophobes, misogynes et d’appels à la violence, au viol et au meurtre. Cette situation l’oblige à se déscolariser et à s’isoler à son domicile, où elle est placée sous protection judiciaire.

 Au fil des jours, l’affaire prend une tournure nationale et provoque de nombreuses réactions au sein des sphères politiques, médiatiques et religieuses, notamment sur les questions d’islamophobie, de droit au blasphème et de liberté d’expression, au sein de la société française. En parallèle, deux enquêtes judiciaires sont ouvertes : l’une contre Mila pour incitation à la haine raciale — rapidement classée sans suite — et l’autre concernant le harcèlement et les menaces de mort dont elle a fait l’objet. Treize de ses cyber-agresseurs sont jugés en juin 2021.

 L’affaire est relancée en novembre 2020 avec de nouvelles menaces de mort proférées à l’encontre de l’adolescente, à la suite d’une nouvelle vidéo de Mila. (https://fr.wikipedia.org › wiki › Affaire_Mila) »

 

Le texte en question signé par  : Sabine Prokhoris, Élisabeth Badinter,Liliane Kandel,Catherine Kintzler et Jean-Éric Schoettl  est accessible en cliquant ici Il s’intitule :
 
         

Mila, l’ivresse de puissance des petits dieux 
derrière leurs écrans
Que Catherine Kintzler qui nous a autorisé à reproduire et à représenter  cette contribution exceptionnelle soit cordialement remerciée pour son soutien.

Savoir nommer les choses essentielles : Définition de la laïcité par Ferdinand Buisson (1911)

Les visiteurs pourront consulter en cliquant ici ce texte fondateur paru il y a 110 ans dans le  Nouveau Dictionnaire de Pédagogie et d’Instruction primaire  (Editions Hachette).  Il conserve toute sa lisibilité et son actualité en 2021.  Selon F. Buisson le néologisme était nécessaire car  « aucun autre terme ne permettait d’exprimer sans périphrase la même idée dans son ampleur « . On était bien loin des sept laïcités françaises de Jean Baubérot (2015)!                                (cf. https://journals.openedition.org/lectures/18666 )
 
        Il est rappelé, à la suite de Anne-Claire Husser (2014), que : « Ferdinand Buisson joua un rôle majeur dans la définition du cadre de la laïcité scolaire française il y a plus d’un siècle, à une époque où il n’était pas encore question d’enseigner le fait religieux à l’école mais plutôt de ramener les religions dans la sphère privée pour affirmer l’indépendance des institutions publiques à l’égard des Églises. Nommé directeur de l’instruction primaire par Jules Ferry en 1879 et ayant continué à exercer ces fonctions durant près de dix-sept années, Buisson présida non seulement à la mise en place des grandes lois scolaires dans les années 1880, mais il contribua plus largement à façonner l’école laïque de la fin du 19è siècle et du début du 20è par son action administrative, son implication dans la formation des maîtres, sa présence au sein des grandes associations républicaines comme la ligue de l’enseignement ou la ligue des droits de l’homme ainsi que par sa réflexion pédagogique. »cf.(https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses-2014-4-page-29.htm)

Le décret et l’arrêté Berthelot du 18 janvier 1887 .

Faisant suite à la Loi  Goblet  du 30 octobre 1886 de laïcisation de l’école publique , ils  constituent les actes réglementaires de la réorganisation de l’enseignement primaire qui en résulte.  Ils sont pris  par Marcellin Berthelot (chimiste et physiologiste végétal)  devenu ministre de l’Instruction publique le 11 décembre 1886. Ce dernier dédiait ses démarches scientifiques et philosophiques au « culte de la vérité pure ».
 
   Les visiteurs intéressés pourront consulter ces textes fondateurs en suivant les liens  :
 
     
1. Grévy Jules. 18 janvier 1887. Décret organique de l’enseignement primaire. In: La petite enfance à l’école, XIXe-XXe siècles. Paris : Institut national de recherche pédagogique, 1982. pp. 190-195. (Bibliothèque de l’Histoire de l’Education, 1);

https://www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1982_ant_1_1_3582
 
 
2. 44. 18 janvier 1887 : Arrêté ayant pour objet l’exécution de la loi organique de l’enseignement primaire. In: L’enseignement du Français à l’école primaire – Textes officiels. Tome 2 : 1880-1939. Paris : Institut national de recherche pédagogique, 1995. pp.
127-140. (Bibliothèque de l’Histoire de l’Education, 5);
 
 Leur attention est plus particulièrement  attirée sur les articles  89 …100  de l’arrêté, art. relatifs aux écoles normales primaires.

Loi Goblet : loi de laïcisation du personnel enseignant, loi de séparation de l’église et de l’école publique. (30 octobre 1886)

  » La Loi portant sur l’organisation de l’enseignement primaire du 30 octobre 1886, dite » Loi Goblet » (d’après le nom du ministre de l’Instruction publique de l’époque) est une des grandes lois éducatives françaises. Elle prolonge les Lois Jules Ferry en confiant à un personnel exclusivement laïque l’enseignement dans les écoles publiques. Elle remplace les instituteurs religieux des congrégations enseignantes. Elle redéfinit aussi l’organisation de l’enseignement primaire. Elle renforce l’intervention de l’État dans l’organisation de l’enseignement élémentaire et en fonctionnarisant les instituteurs ».  
 
 
       Cette Loi  de 1886 constitue  un point de repère essentiel dans le processus de laïcisation en marche depuis 1880. Grâce à elle  « la République  a pu achever la réforme scolaire et affirmer le droit de la liberté contre le privilège de l’Église » : « l’école neutre assure pour l’avenir le triomphe définitif de la démocratie ».
 
     Les visiteurs intéressés pourront consulter , en cliquant ici, un document comportant :
 
                   A. Un texte de présentation générale de la Loi  Goblet,
 
                   B. Des extraits du rapport Ferrouillat de transmission au Sénat  du projet  de Loi de Jules Ferry ,
 
                   C. La transcription du texte intégral  des 68 articles,  tels qu’ils furent publiés au JO du 31 octobre 1886,
 
                   D. La reproduction de la caricature relative à  la promulgation et à la mise en application de cette Loi,  publiée dans Le Grelot du 7 novembre 1886. 

L’Ecole Jules-Ferry (EJF): Ecole normale de l’Enseignement colonial (1902-1912)

D’une pérennité limitée cette école, sans murs, avait  vocation à former des « instituteurs coloniaux »  ou missionnaires laïques devant exercer dans les école publiques des colonies françaises et dans les écoles de  la Mission Laïque Française (MLF)à l’étranger. 
 
     Dans les colonies, l’enseignement officiel ne fut  organisé  qu’à une date relativement récente. Il varie avec les lieux et les circonstances. Il est donné tantôt par un personnel recruté sur place, tantôt par un personnel emprunté aux cadres de la métropole, et régi, soit par les décrets des 16 juin 1899 et 4 février 1906, soit par le décret du 30 octobre 1902, suivant qu’il s’agit, ou non, des instituteurs.
 
      L’initiateur de la MLF  fut Pierre Deschamps (1873-1958) , Directeur de l’Enseignement à Madagascar. Association créée en 1902, elle avait vocation à  « maintenir et étendre l’influence française dans nos colonies et à l’étranger », en propageant l’enseignement laïque. Ses Statuts, votés le 2 juin 1902, stipulaient notamment :
 
        -Pour la formation des instituteurs et des institutrices qui se destinent à
l’enseignement, soit dans les écoles publiques des colonies, soit dans les
établissements créés ou encouragés par la Mission laïque, il est fondé à Paris une
École normale, relevant directement de l’Association et appelée École Jules-Ferry.
 
        -L’enseignement qui y est donné est conçu de manière que les futurs instituteurs
coloniaux puissent être à la fois des éducateurs au courant des conditions de
pédagogie indigène, et des auxiliaires éclairés de l’oeuvre colonisatrice ; aussi son
programme comprend, en outre de l’étude des méthodes de l’enseignement
colonial, des cours d’agriculture coloniale, de médecine pratique, de langues
indigènes, de travaux techniques ; il est essentiellement tourné vers les applications
pratiques, en vue de l’action immédiate. 
 
     Le premier directeur e l’EJF fut Laurent Devina, lui-même Directeur de l’Ecole normale primaire d’Auteuil. Les cours,  donnés 7 jours sur 7 dans les locaux de la MLF aux instituteurs et institutrices sélectionnés, duraient 10 mois. La promotion 1904-1905  fut baptisée « Promotion Paul Bert ». 
 
     Cette politique de formation d’instituteurs « coloniaux » ne fut pas reconduite à la fin de la Grande Guerre.        
 
      Les visiteurs intéressés pourront consulter, à ce propos, l’article de  Gérard Vigner écrit en 2015 :  
 
      Gérard Vigner« L’École Jules-Ferry, école normale de l’enseignement colonial: une formation pour apprendre à enseigner dans les colonies(1902-1912) », in : 
       Documents pour l’Histoire du Français Langue Etrangère ou Seconde( SIHFLES), 55, 2015, 57-82,  accessible à l’URL suivante :    
 
 

                                  http://journals.openedition.org/dhfles/4273

      Que le  rédacteur en chef de  Documents SIHFLES soit remercié de nous avoir  autorisé  à orienter les visiteurs vers le lien donnant accès à l’article mentionné.