Le droit de suffrage féminin en France est le résultat d’un combat de longue durée, porté par des figures militantes et des mouvements féministes.
On rappellera à ce propos , à l’instar de Vie publique
https://www.vie-publique.fr/fiches/23925-grandes-etapes-de-la-conquete-du-droit-de-vote-des-femmes
que « la revendication du droit de vote pour les femmes date de la Révolution française, au moment où le suffrage censitaire masculin est mis en place. Très tôt, des figures tentent de l’imposer, comme Condorcet ou Olympe de Gouges, qui défendent les droits politiques des femmes au nom de l’égalité de tous les citoyens. Pourtant, les luttes pour l’universalisation du vote laissent longtemps les femmes de côté.’ »
« Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les associations féministes, sur le modèle anglo-saxon, prennent de l’ampleur et réussissent à imposer la question du suffrage féminin dans le débat public. Si des résistances persistent dans le champ politique, nul ne peut nier le rôle désormais essentiel des femmes dans l’effort de guerre et la reconstruction du pays après le conflit.
En 1944, le droit de vote des femmes fait partie des évolutions nécessaires pour tourner la page du régime de Vichy et renouer avec la République. Le général de Gaulle déclare l’égalité des droits politiques entre hommes et femmes. Ce droit est désormais inscrit dans la Constitution. »
Il apparaît ainsi que :
Si la question du suffrage féminin n’est pas abordée dans le programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944, la majorité des partis politiques à cette période considère que l’accès des femmes à la majorité politique fait partie des évolutions nécessaires. Seuls les radicaux-socialistes continuent de s’y opposer.
Le 18 mars 1944, le général de Gaulle, alors président du Comité français de libération nationale, déclare devant l’Assemblée consultative provisoire que « le régime nouveau doit comporter une représentation élue par tous les hommes et toutes les femmes de chez nous« . Le 24 mars 1944, cette même assemblée adopte l’amendement Fernand Grenier qui instaure le droit de vote et d’éligibilité à toutes les femmes françaises.
Le 21 avril 1944, l’ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération dispose que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes » (article 17). Les premières élections auxquelles les femmes participent sont les municipales d’avril-mai 1945.
Rédigé et adopté en 1946, le préambule de la Constitution de la IVe République rappelle que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme« .
Ceci étant rappelé on soulignera que l’obtention de ce droit fut l’aboutissement d’un long chemin qui fait l’objet d’une histoire séculaire .
Elle est ainsi schématisée par OXFAM France :
https://www.oxfamfrance.org/inegalites-femmes-hommes/droit-de-vote-des-femmes/
« Le 29 avril 1945, les femmes votent pour la première fois en France, un an après l’ordonnance du 21 avril 1944 leur ouvrant enfin le droit de vote. Une date mémorable mais tardive : la Nouvelle-Zélande a reconnu ce droit 50 ans plus tôt. Ce sont des siècles auparavant que les citoyennes françaises ont débuté leur combat pour accéder aux urnes.
Quatre vingts années après leur premier vote voici la liste des faits marquants de cette longue marche :
1791 : Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
1849 : Jeanne Deroin se présente aux législatives (candidature rejetée).
1876 : Hubertine Auclert fonde le premier groupe suffragiste français.
1893 : la Nouvelle-Zélande est le premier pays au monde à reconnaître le droit de vote des femmes.
1906 : la Finlande est le premier pays européen à reconnaître le droit de vote des femmes.
1906 : Paul Dussaunoy dépose la première proposition de loi en ce sens pour les élections locales.
1919 : ouverture des premiers débats parlementaires sur le droit de vote des femmes.
1925 : le Parti communiste est le premier à présenter des femmes aux municipales.
1935 : Louise Weiss se présente aux municipales de Montmartre.
1936 : trois femmes sont nommées sous-secrétaires d’État au gouvernement.
1944 : ordonnance du 21 avril – les femmes obtiennent le droit de vote.
1945 : les Françaises votent pour la première fois aux municipales le 29 avril 1945.
1982 : censure du Conseil Constitutionnel d’une loi qui prévoyait des quotas de 25% de femmes dans les listes des élections municipales au nom du principe d’égalité devant la loi.
1999 : révision constitutionnelle pour permettre la parité en ajoutant à l’article 3 « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ».
2000 : le début des lois sur la parité en France.
Quoi qu’il en soit en 2025, on sait que le combat pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est loin d’être gagné et qu’au-delà des aménagements de l’état de droit en la matière, il reste des révolutions coperniciennes à mener au niveau de l’esprit et des manières d’être des hommes.
En attendant il est important de pouvoir s’imprégner des luttes menées pour les femmes pour accéder au suffrage universel et notamment de sauvegarder dans les mémoires les évènements décisifs en la matière. Aussi ce n’est pas sans émotion que d’aucuns, nés avant la seconde guerre mondiale, ont eu l’opportunité d’assister à quelques célébrations (discrètes) du 80è anniversaire du premier scrutin de notre République où les femmes de France étaient appelées à déposer leur bulletin de vote dans les urnes des bureaux de vote ouverts très souvent dans les locaux de nos écoles publiques…
C’est pourquoi nous accueillons avec plaisir, sur asvpnf.com , l’article paru le 28 avril 2025 sur le site de l’UNSA- Education intitulé :
Nous remercions vivement Benoît Kermoal, Délégué général du Centre Henri Aigueperse, de nous avoir autorisé à reproduire et à représenter ledit article.