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L’école et la sociologie sociologisante
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Les deux protagonistes en question, amoureux inconditionnels de « la petite reine », invitent les visiteurs de ce site à consulter le récit de leurs exploits cyclistes respectifs accomplis-sans concertation préalable- à différents moments de leurs parcours d’enseignants. Leur cursus normalien, effectué au début de la seconde moitié du 20è siècle ne les préparait pas particulièrement à une utilisation ludique ou sportive de la bicyclette. En effet leurs enfances s’étaient déroulées dans les campagnes finistériennes au moment de l’occupation allemande où pour des raisons stratégiques ( ?) les vélos en bon état de marche avaient « disparu » de nos contrées. Ce n’est qu’à partir de la Libération qu’il leur fut donné d’ expérimenter les joies de la bicyclette au moyen de nouvelles machines (aux marques restées dans les mémoires telles Stella, Mercier, Glorius, Gitane ou de celles retrouvées, parfois comme par enchantement, après la fuite de l’occupant…Mais il faut bien le reconnaître, à l’époque la bicyclette demeurait un objet précieux que l’on ne confiait pas facilement aux enfants. On était encore loin des plans vélos et autres activités cyclistes développées dans les écoles et les collectivités à la faveur de divers plans citoyens et écologiques de développement durable. On parle désormais du vélo de fonction mis à disposition des travailleurs en entreprise , vélo devenu un vecteur de décarbonation (quel vocabulaire !) des déplacements des salariés.
Mais la popularité de leur « petite reine » tient aussi au développement du sport cycliste initié qu’il fut par le Tour de France (inventé en 1903) et popularisé par un magazine tel « Miroir Sprint »créé en 1946 par d’anciens Résistants et dont les images furent fondatrices pour nos deux protagonistes et nombre de leurs comparses. Certes ledit journal glorifait la vision mythique des champions exemplaires des routes du Tour de France suscitant engouement, vocations cyclistes et cyclopédestres. Ce n’était point le temps de l’assistance électrique c’était celui des « jarrets bien garnis » « construits à dure enseigne ».
On renverra les visiteurs à l’évocation poétique de la « petite reine » en les orientant vers l’adresse du Petit Braquet (Cf. https://www.lepetitbraquet.fr/chron24_Michaux.html)
et : https://www.lepetitbraquet.fr/bicyclette-et-poesie.html.)
Ils y apprendront avec Aristide Bruant que :
« Le bicycliste a le cerveau tranquille,
Bon estomac, excellent appétit,
Loin des tracas et du monde imbécile,
Il est toujours frais de corps et d’esprit.
Pédalons donc tous autant que nous sommes,
Tournons, virons, courons dur et longtemps,
La bicyclette améliore les hommes,
Et l’on vivra bientôt jusqu’à cent ans. »
Et avec Jean Mélis que :
« Je sais que toi, ma petite reine,
Ma compagne fidèle et docile,
Comprenais que hors du domicile
On pouvait oublier soucis et peine.
Toujours tu seras au fond de mon cœur
Et ensemble dans notre garage
Nous évoquerons notre jeune âge
Et retrouverons un peu de bonheur.
Tu n’es qu’une simple bicyclette
Mais nous pourrons toujours nous comprendre,
Nous aimer et converser ensemble
D’une façon simple et muette. »
Mais … « petite reine » de quoi, au juste ?
Cette expression remonte au XIXe siècle et tire son origine dans l’histoire des Pays-Bas, au temps du règne de Wilhemine d’Orange Nassau . En effet en 1890, en succession à Guillaume III, la reine, âgée de 10 ans à peine, est à la tête de l’Etat néerlandais.
« Quelques années plus tard, la Presse française en visite, souligna la drôle habitude qu’avait la reine de se déplacer à vélo dans le royaume. C’est ainsi que l’expression «la petite reine à bicyclette » fut reprise par de nombreux journaux français et l’expression « la petite reine » fut adoptée par l’ensemble de la population pour désigner la bicyclette. Wilhemine deviendra une icône non seulement dans l’histoire de son pays mais aussi dans l’histoire de la bicyclette française ! Mais les visiteurs intéressés trouveront une définition plus complète en se rendant à l’adresse :https://www.sudouest.fr/archives/tour-de-france-2023-pourquoi-le-velo-est-il-surnomme-la-petite-reine-15882253.php. où on remonte à l’histoire de Wildemine en passant par celles du poète Edmond Haraucourt et du journaliste sportif Pierre Giffard,inventeur du Paris-Brest-Paris de 1200km en 1905 !
Ce sont donc les contributions originales de nos deux compères de l’ENG de Quimper qui nous ont orienté vers ces aspects historiques et parfois romantiques de l’histoire de la « petite reine ». Nous leur savons gré de nous avoir permis d’évoquer ces effets collatéraux ayant imprégné durablement tant nos scolarités normaliennes que nos cursus professionnels.
Les visiteurs pourront consulter les deux fichiers suivants d’un simple clic gauche .Ils nous sont parvenus dans l’ordre de leur présentation :
Fichier 1. Les cyclo randonneurs par André Le Goff.
Fichier 2. Souvenirs vélocipédiques par Pierre Guinamant, agrémentés d’ un crobar de Max.
Que nos amis André Le Goff et Pierre Guinamant soient chaleureusement remerciés pour leurs nouvelles contributions.
Le droit de la nationalité est un « reflet de l’histoire et de l’idéologie migratoire »… nous en avons le témoignage dans les péripéties et évènements qui ont cours actuellement à Mayotte( F-101) en relation avec l’immigration « illégale » qui prend ce territoire ultra-marin pour destination. Ceux-ci donnent lieu à une profusion d’articles de presse dans lesquels les citoyens ordinaires (et émancipés) peinent à rester éclairés malgré bonne volonté et bon sens. Il n’est pas question de procéder ici à une revue de presse sur la question mais simplement de pointer quelques articles à ce propos parus récemment dans le journal Le Monde (cf. https://www.lemonde.fr/mayotte/) .Les visiteurs qui auront constaté la diversité des points de vue sur la question pourront y avoir accès pour une première analyse :
2. Les Comores ont les clés pour résoudre nombre de problèmes affectant Mayotte
3.Mayotte au bord de l’effondrement économique
4.Manuel Valls : « Croire que le droit du sol est responsable de la situation insupportable que connaît Mayotte est une erreur d’analyse »
Réformer l’obtention de la nationalité française dans l’archipel constitue une mesure inutile et dangereuse, estime l’ancien premier ministre, qui préconise, dans une tribune au « Monde », d’actionner d’autres leviers pour diminuer l’immigration.
6. Emmanuel Macron défend la suppression du droit du sol sur l’île de Mayotte, devenue « la première maternité de France »
« Des femmes viennent accoucher [à Mayotte] pour faire des petits Français », avance le chef de l’Etat dans un entretien à « l’Humanité ». Selon lui, il faut « casser le phénomène migratoire » sur l’île « au risque d’un effondrement des services publics ».
7.Droit du sol : Gérard Larcher suggère de ne « pas limiter le débat à Mayotte »
8. Fin du droit du sol à Mayotte : « L’attractivité de notre droit de la nationalité relève assez largement du mythe »
Les professeurs de droit public Marie-Laure Basilien-Gainche, Jules Lepoutre et Serge Slama expliquent, dans une tribune au « Monde », pourquoi le projet du ministre de l’intérieur constitue une rupture fondamentale avec les principes de la République.
Ce qui précède ne peut constituer l’état des lieux de problèmes complexes mais on devine que l’une des questions posée aux politiques (elle n’est pas la seule) ayant à assurer l’ordre au sein de ce département de la République réside dans l’attribution (ou non) de la citoyenneté francaise à toute personne parvenue à s’implanter sur ce territoire ultra-marin au demeurant fort singulier dans l’archipel des Comores (Les Comores, amputées de Mayotte forment une République fédérale islamique, RFIC)
On peut être tenté de résoudre la question par l’argument juridique républicain tel qu’on peut le trouver formulé par l’INSEE(Cf.(https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1796) dans un article dévolu à l’attribution de la citoyenneté française en date du 10 février 2022 :
« La nationalité désigne un lien de rattachement d’un individu à un Etat donné, instituant tant des devoirs que des droits en contrepartie, de cet individu par rapport à cet Etat. En France, elle est accordée de droit à la naissance dans certains cas (droit du sol, droit du sang) mais peut également faire l’objet d’une demande de la personne.
La nationalité française peut résulter :
· d'une attribution par filiation (droit du sang) ou par la naissance en France (droit du sol) ;
· d'une acquisition à la suite d'évènements personnels (mariage avec un Français, par exemple) ou d'une décision des autorités françaises (naturalisation).
La nationalité française est attribuée de plein droit à la naissance :
· à l'enfant, légitime ou naturel, dont l'un des parents au moins est français (droit du sang) ;
· à l'enfant, légitime ou naturel, né en France lorsque l'un de ses parents au moins y est lui-même né (double droit du sol).
Mais comme on l’a vu récemment ceci ne semble pas assez explicite , la situation créée continuant à susciter palabres et joutes politico-journalistiques tant sur les définitions de droit du sol et de droit du sang que sur leur applicabilité quand il s’agit de résoudre,entre autres, le problème du respect de l’ordre public .
On se limlitera ici au point de vue d’un sage à savoir : « le régime de droit du sol applicable en France aux enfants d’étrangers présents sur notre sol (c’est le cas pour certains enfants présents à Mayotte département français depuis mars 2011) est le suivant : un enfant né en France de parents tous deux nés à l’étranger et y ayant vécu au moins 5 ans depuis l’âge de 11 ans peut devenir français à sa majorité s’il a sa résidence habituelle en France » ( F.B. ;communication personnelle).
Dans un tel contexte on pourra consulter l’article récent de Dominique Schnapper intitulé :
Mayotte ; et le droit du sol
paru dans Telos , le 27 février2024 il est accessible soit directement en cliquant ici soit à l’adresse ;
https://www.telos-eu.com/fr/mayotte-et-le-droit-du-sol.html
L’auteure,membre honoraire du Conseil constitutionnel, souligne d’emblée : « Il y a deux semaines, une polémique a éclaté quand le ministre de l’Intérieur a évoqué l’éventualité d’une réforme de l’application du droit du sol au cas de Mayotte. Une telle évolution, dont on ne connaît pas encore le détail, mérite d’être mise en perspective: avec les autres pays démocratiques, mais aussi avec les discussions qui ont animé les débuts de la IIIe république et, plus récemment, la période 1980-2000. »
Que Dominique Schnapper soit chaleureusement remerciée de nous avoir autorisé à reproduire et à représenter l’article qu’elle a fait paraître récemment dans Telos.
Il était naturel que la mémoire de celui qui fut notre vénéré professeur de français à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper et l’importance de son œuvre pour représenter l’âme et la langue bretonnes puissent donner lieu à de nombreuses parutions sur ce site .
C’est une publication récente de Fañch Broudic, parue le 6 février 2024 dans son blog revue www.langue-bretonne.org qui a largement ouvert nos perspectives en la matière et nous l’en remercions chaleureusement. Ladite publication faisait suite à la disparition à 101 ans de Jean Malaurie, ancien Directeur de recherches au CNRS, devenu titulaire de la chaire d’ « Anthropologie et écologie arctiques » à l’EHESS et fondateur de la mythique collection «Terre humaine». Jean Malaurie en effet, géographe-physicien devenu ethno-historien mondialement connu, avait découvert non seulement l’œuvre de P-J. Hélias mais aussi l’homme sage, quêteur et éveilleur de mémoire qu’il fut.
Nous rappellerons tout d’abord la teneur des hommages qui furent rendus à Jean Malaurie et à son oeuvre emblématique. Ainsi s’exprimaient à ce propos :
–Romain Huret,président de l’EHESS :
https://www.ehess.fr/fr/hommage/hommage-jean-malaurie
« L’EHESS a appris avec une profonde tristesse la disparition du géographe et anthropologue Jean Malaurie, explorateur du Grand Nord, le 5 février 2024.En 1990, les éditions Plon publient un livre sobrement intitulé Pour Jean Malaurie. De Jacques Le Goff à Claude Lévi-Strauss, le sommaire se lit comme une cartographie française des sciences sociales des années d’après-guerre. C’est dire l’exceptionnel apport du fondateur du Centre d’études arctiques à la recherche, et ces quelques lignes ne feront que l’esquisser. Formé à la géographie et à la géomorphologie, il découvre ces terres lointaines en 1948 lors d’une expédition conduite par Paul-Emile Victor. À vingt-quatre ans, il se passionne pour un terrain qu’il cartographiera avec patience tout au long de sa vie. Sur place, au contact des populations, il forge une méthode, empruntant à toutes les sciences sociales dans une féconde pratique interdisciplinaire. Son premier livre, Les Derniers Rois de Thulé (1955), en fait la brillante démonstration. Cette publication marque également la naissance de la collection « Terre Humaine » aux éditions Plon. Le directeur de recherche au CNRS rejoint notre établissement dès 1975 avec une chaire intitulée « Anthropologie et écologie arctiques ». Dans nos murs, il peaufine sa méthode anthropo-géographique et son œuvre, inventive, attentive aux autres, ouverte à la diversité des mondes. En notre nom à toutes et tous, j’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille. »
–France Info avait déjà souligné que le géographe-physicien “Jean Malaurie fut le premier homme au monde à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord avec deux traîneaux ( le 29 mai 1951). Au cours de cette aventure, il découvre à Thulé une base militaire américaine pour bombardiers nucléaires ! Celui qui est devenu un ethno-historien mondialement connu s’élèvera contre cette implantation, réalisée sans avoir consulté la population locale. cf.(https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-samedi-11-juillet-2015_983339.htm)
–Samuel Etienne ( In le Dictionnaire prosopographique de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes) cf. https://prosopo.ephe.psl.eu/jean-malaurie) :
« la carrière de Jean Malaurie a été consacrée à des études de géomorphologie polaire (météorisation, structures dynamiques d’éboulis), d’anthropogéographie arctique dans un esprit animiste et à l’étude du développement des populations Inuit et nord-sibériennes. Le travail de recherche de Jean Malaurie commence en 1948 et 1949, à la suite de sa nomination, par son maître Emmanuel de Martonne (Académie des Sciences), en tant que géographe-physicien aux deux expéditions de Paul-Émile Victor sur la côte centre-ouest du Groenland (inlandsis et secteur déglacé). Fin 1949, Jean Malaurie démissionne, l’Académie des Sciences ayant décidé, par cohérence avec le programme antarctique, de supprimer toute étude des sociétés humaines au Groenland. L’hiver 1948-1949 et l’hiver 1949-1950, il effectue une mission solitaire CNRS dans le Hoggar à 2800 mètres d’altitude pour étudier la desquamation des roches et la géomorphogénie des éboulis dans un climat désertique aux données thermiques inverses du nord du Groenland. En 1950-1951, le directeur du CNRS charge Jean Malaurie d’une mission solitaire de géomorphologie et de géographie humaine à Thulé, dans le nord du Groenland. Le 29 mai 1951, au cours d’une mission de reconnaissance géomorphologique sur l’inlandsis, il est le premier homme à atteindre, en deux traîneaux à chiens, le pôle géomagnétique en compagnie de Kutsikitoq, son fidèle compagnon Inuit. « L’homme qui parle aux pierres », comme le désignent les Inuits, apprend petit à petit à écouter les réponses des roches, de la végétation, appuyant ses réflexions de géomorphologue naturaliste sur les relations qu’entretiennent les Inuits avec leur territoire, relations de parenté et de courtoisie vis-à-vis du monde animal, minéral, végétal, au cœur même de la pensée chamanique. Le 9 avril 1962, il défend à la Sorbonne une thèse principale de géomorphologie climatique et quantitative, et une seconde thèse dite complémentaire d’anthropogéographie démographique et d’étude animiste. Jusqu’en 1990, Jean Malaurie a assuré trente et une missions arctiques : Groenland, Arctique canadien, Alaska et Tchoukotka. En 1990, il est directeur scientifique de la première expédition franco-soviétique en Tchoukotka qui permettra d’étudier l’Allée des baleines, préalablement découverte par des archéologues soviétiques en 1976 et qui sera reconnue, après les travaux de Jean Malaurie sur l’esprit Yi-King de la répartition numérique des crânes de la baleine sur le littoral, comme un haut-lieu chamanique, une « Delphes de l’Arctique ».
-Monde des grandes écoles et universités : « Jean Malaurie est assurément un des très grands hommes de sa génération. Refusant le STO en 1942, il entre en Résistance à 21 ans. Revenu du maquis, magnétiquement, d’abord avec l’expédition Paul-Emile Victor, puis seul, dans des conditions de vie extrême. La rencontre des peuples de l’Arctique, ignorés jusque-là, modifiera considérablement cet esprit scientifique, Grand Officier de la Légion d’honneur depuis cette année. Alors que sa Lettre à un Inuit de 2022 est sur le point de paraître, il a accepté de donner au Journal des Grandes écoles une de ses très rares interviews. »Cf. https://www.mondedesgrandesecoles.fr/rencontre-avec-un-homme-ocean/
Quoi qu’il en soit il bénéficiait de la reconnaissance scientifique de l’ethnologue Jean Malaurie et c’est cet aspect de la notoriété de Pierre-Jakez Helias qui est mis en évidence par Fañch Broudic dans l’article intitulé :
que nous avons reproduit, avec son acco, de façon à le représenter sur le site asvpnf.com . Il est accessible directement en cliquant sur Document 1 ou en se rendant à l’URL : http://www.langue-bretonne.org/archives/2024/02/06/40198558.html
On notera que la rencontre intellectuelle entre Malaurie et Hélias a été mentionnée récemment dans un article rendant hommage à Malaurie paru dans Le Canard enchaîné du 14 février 2024 et dont la copie (Document 2 ) nous a été adressée par un fidèle lecteur de cet hebdomadaire, ancien élève de l’Ecole normale de Quimper ! On ne manquera pas plus de rappeler que Michel Troadec dans Ouest–France du 6 février 2024 soulignait : « De Jean Malaurie, Pierre-Jakez Hélias avait dit, dans les colonnes de ce journal en décembre 1978 : « Il a réalisé le tour de force de me faire écrire un livre… moi qui n’en avais jamais écrit.» avant d’ajouter : « Jean Malaurie a une façon d’autant plus convaincante de présenter les choses que sa façon de les voir est contraire à l’universitaire. » (Cf. https://www.ouest-france.fr/culture/livres/jean-malaurie-avait-decouvert-pierre-jakez-helias-51e82ece-c4ff-11ee-8011-b976796527e7)
Nous reprenons ici l’intitulé de l’article de Catherine Kintzler récemment mis en ligne dans son blog revue Mezetulle suite à la disparition de Robert Badinter, cet homme politique hors norme.
On rappellera ici que le premier grand débat parlementaire sur la peine de mort (en France) eut lieu lors de la discussion du projet de code pénal en mai-juin 1791. Parmi les contributions importantes figurent le rapport de Le Peletier de Saint Fargeau et les discours de Duport et de Robespierre favorables à l’abolition de la peine de mort. Ils mettent en avant le caractère injuste de cette peine, le risque d’erreur judiciaire, l’absence d’effet dissuasif, de valeur d’exemple. La seule exception qu’ils pourraient accepter est celle de la protection de la sécurité de l’Etat.
Néanmoins, le 1er juin 1791, l’Assemblée constituante refusa l’abolition de la peine de mort ; elle supprima simplement les supplices. Dans l’article premier de la loi du 30 décembre 1791, il est ainsi écrit que » Dès à présent la peine de mort ne sera plus que la simple privation de la vie « .
Un an plus tard, le 17 janvier 1793, la Convention vote la mort du Roi. Robespierre et Le Peletier de Saint Fargeau votent pour l’exécution. En revanche, Condorcet comme l’Abbé Grégoire s’y opposent. Condorcet déclara : » La peine contre les conspirateurs est la mort. Mais cette peine est contre nos principes. Je ne la voterai jamais. « .
Après les exécutions de la Terreur, la Convention débat à nouveau de la peine de mort. Lors de sa dernière séance, on aborde la question : la loi du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) supprime la peine de mort » à compter de la publication de la paix générale « . Cet ajournement est prorogé par la loi du 4 nivôse an X (25 décembre 1801) mais le code pénal de 1810 rétablit en droit la peine capitale…
Récemment encore Robert Badinter déclarait : « La vie, nul ne peut la retirer à autrui dans une démocratie », devant une mission sur la fin de vie à l’Assemblée nationale. Il ajoutait parailleurs : « Ma position fondamentale, bien connue, est simple et catégorique : le droit à la vie est le premier des droits de tout être humain – c’est le fondement contemporain de l’abolition de la peine de mort – et je ne saurais en aucune manière me départir de ce principe. Tout être humain a droit au respect de sa vie, y compris de la part de l’État, surtout en démocratie »
Selon Olivia Dufour (journaliste) lors de l’hommageÉCLAIRAGbouleversant du barreau de Paris à Robert Badinter (le 13 février 2024), Maître Henri Leclerc, avocat pénaliste, ancien Président de la Ligue des Droits de l’Homme (1995-2000) a déclaré : « Je crois qu’il est essentiel que le premier hommage pour Robert Badinter soit rendu par son barreau, par les avocats avec lesquels sont réunis les magistrats. Robert Badinter était d’abord un avocat. Un avocat seulement attaché aux droits de la défense, aux libertés, bien entendu à la Constitution, à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, mais d’abord un avocat. Je l’ai connu il y a plus de 50 ans ; nous étions adversaires, depuis nous n’avons cessé d’être amis. J’ai plaidé pour lui, mais surtout j’ai plaidé avec lui. Je sais l’avocat qu’il était, seulement attaché à la défense, à la nécessité de la défense. Il a été l’honneur de notre robe. Dans l’histoire, il a succédé à un certain nombre d’autres grands, mais il a pris un combat qui était le combat contre la peine de mort, il l’a mené à son terme personnellement par un discours magnifique qui honore l’homme qu’il était.
L’homme qu’il était sera célébré par la Nation demain, c‘est important.
C’est important qu’en ces jours la Nation se réunisse pour célébrer cet homme.
Mais je crois qu’il était important de savoir d’abord l’avocat qu’il était, car il était d’abord et essentiellement un avocat. Et la dernière fois que nous nous sommes parlé, nous n’avons parlé que d’une chose : de la surpopulation pénitentiaire, de l’horreur des prisons. Je ne pouvais, prenant la parole ici, ne pas dire que c’était la dernière chose dont nous avions parlé. Rendons-lui hommage par le silence ». (cf. https://www.actu-juridique.fr/justice/lhommage-bouleversant-du-barreau-de-paris-a-robert-badinter/)
S’agissant du renvoi,dans l’article de C. Kintzler, à l’oeuvre du philosophe des Lumières que fut Condorcet rappelons que ce dernier est reconnu autant pour ses travaux pionniers sur la statistique et les probabilités que pour son action politique avant et pendant la Révolution. Il siégeait parmi les Girondins et s’occupait de réformer le système éducatif ainsi que le droit pénal. Il rentra en 1782 à l’Académie Française.
En 1793, au moment de la Terreur, la Convention – le gouvernement en vigueur à l’époque – plaça Nicolas de Condorcet,de son nom entier, sur la liste des personnes recherchées pour « trahison ».
Débute alors pour le marquis une période de cavale qui va durer huit mois. Sous un nom d’emprunt, Pierre Simon, il trouve refuge chez son ami écrivain et journaliste Jean-Baptiste Suard, à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Très rapidement, il « est forcé de rejoindre Clamart le 26 mars 1794 au matin », explique la municipalité(de Clamart). Il y fut arrêté par des Sans-culottes et incarcéré à la maison d’arrêt de Bourg La Reine . Deux jours plus tard, le 29 mars 1794, il fut retrouvé mort sur le sol de la prison après s’être empoisonné grâce à l’aide d’un ami médecin, probablement pour échapper à la guillotine. Condorcet laisse un testament politique gigantesque. Il était né en 1743. Il souhaitait,entre autres, que « la morale fasse partie d’une éducation publique commune à toutes les classes de citoyens et que l’on écarte avec soin de cette éducation toute influence sacerdotale » ;(discours d’avril 1790).
Victime de la Terreur, Condorcet apporta des contributions majeures à la lutte contre la peine de mort. C’est ce qui appaîtra aux visiteurs intéressés par l’article de Catherine Kintzler qui, rappelons-le, est l’auteure de l’ouvrage dévolu à Condorcet : « Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen, » Paris, Minerve, 2022 3e éd.(1re éd. 1984), chap. II, 4 « La justice prouvée par le calcul » .
Il est accessible au moyen d’un clic gauche à appliquer ici .
Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous autoriser à reproduire son article fondateur mis en ligne dans Mezetulle et à le représenter sur ce site.
Un fidèle visiteur de ce site – souhaitant conserver l’anonymat- nous a fait remarquer que la rubrique ayant trait au cabinet des curiosités normaliennes lui semblait vivre de ses acquis et qu’il était opportun de susciter de nouvelles contributions pour l’enrichir . Pour sa part, il a glané au fil de ses lectures un certain nombre de pensées et citations de son ancien Professeur de « français » à l’Ecole normale de Quimper (F-29000).Il considère qu’elles sont de nature à caractériser la « relation affective privilégiée» instaurée entre le Professeur et les élèves-maîtres dont il fit partie au début de la seconde partie du 20è siècle. Les temps ont changé.
Les cours de Français dispensés par P.-J. Hélias (dit Jakez) aux normaliens des deux premières années du cursus normal étaient souvent ponctués du récit d’anecdotes vécues pendant son enfance en pays bigouden. Ceci contribuait sans doute à réconcilier les élèves-maîtres bretonnants avec les secrets et les beautés de la langue française.
Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici , quelques un des bons mots de Jakez.
Face à des postures polarisées, adopter la juste mesure pour sauver l’essentiel
Cette question, en retrait en ce début d’année 2024, actualité oblige, a déjà fait l’objet d’un billet et d’un article documentés sur ce site. Les visiteurs pourront y revenir en se rendant à l’adresse :
https://asvpnf.com/index.php/2024/01/03/le-port-de-luniforme-a-lecole-publique/
Face aux problèmes prégnants à résoudre s’agissant du devenir de notre Ecole gratuite, obligatoire et laïque , pointer ce problème d’accoutrement pouvait s’apparenter, en première approximation, à une manoeuvre dilatoire ou à une entreprise de diversion .
C’est en pareil contexte que nous accueillons ici avec intérêt l’article de Baptiste Detombe paru dans le site de la Fondation Res Publica et reproduit le 30 janvier 2024 dans Mezetulle , le blog revue de Catherine Kintzler .
Intitulé :
« L’uniforme et l’École
Sortir des faux-semblants »
Cet auteur rappelle utilement que « l’école n’est pas une région de l’espace ordinaire, mais qu’elle doit s’en démarquer et offrir une double vie aux élèves, les soustrayant durant le temps scolaire au tourbillon social et à son cortège d’assignations, les mettant en état et en demeure de se singulariser par leur mérite et le développement de leur intériorité, et non par leur accoutrement. Pour réinstituer l’école républicaine dans sa fonction première, qui est l’instruction, une certaine tenue, à tous points de vue, est nécessaire. »
Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article de B. Deltombe en cliquant ici.
Que Catherine Kintzler soir remerciée de nous autoriser ce nouvel emprunt à son blog revue.
La rubrique ouverte en 2023 ne s’est pas refermée comme par enchantement. L’église catholique se retrouve de nouveau face à la pédophilie et aux abus sexuels ayant eu cours en son sein alors que les désordres et les violences du monde continuent de monter . L’effondrement du catholicisme annoncé comme inéluctable par de nombreux contempteurs tant en France qu’à l’étranger est à l’aune des effets désastreux du totalitarisme ecclésial et des emprises qu’il impose à tous les protagonistes du monde catholique .
Les visiteurs de ce site ont été tenus informés de cette situation et de son évolution au fil des mois qui ont suivi la publication du rapport de la Ciase dit rapport Sauvé du 5 octobre 2021.
Dans cette mise en ligne ils pourront accéder aux références et aux résumés d’un certain nombre de publications récentes dévolues à la question et en faisant une sorte d’état des lieux en ce début de 2024. Ces éléments sont réunis dans un Fichier PDF à ouvrir au moyen d’un seul clic gauche.