André le Goff raconte la savate à l’ENG de Quimper en 1958 ou « Autogestion du sport chez les Norms »

Dans la série “André Le Goff raconte”, notre actif contributeur dont la mémoire  reste sans faiblesse   rapporte – dans une nouvelle note illustrée- l’ expérience originale  qu’il vécut  lors de la préparation de la Fête de la Jeunesse et des Ecoles publiques  à Quimper  en 1958 ,à la fin de sa scolarité normale. 

En effet, sous la houlette de l’éminent gymmier de l’époque  (Guy Gandouin) , fut décidé de préparer inopinément  une démonstration de boxe française à présenter, le moment venu, au public quimpérois… La boxe française n’était pas, loin s’en faut, parmi les  hobbies  normaliens de l’époque . Les élèves-maîtres étaient plus enclins à cabosser le ballon rond d’autant  que cela leur permettait de régler quelques  comptes, sur le tapis vert, avec leurs adversaires  protégés de Dieu, pensionnaires  du Likès.

On lira donc avec attention et parfois quelque nostalgie  la contribution de André Le Goff évoquant avec  force détails  une démonstration qui était sans doute une première , dans des lieux où la mise en condition des boxeurs se fit dans la plus grande discrétion…

On rappellera cependant que ladite boxe française  et la ville de Quimper avaient une petite histoire commune puisqu’aux débuts de la 3è République, alors que l’Ecole normale était à peine inaugurée;, fut créée en   1887 la Société de gymnastique La Quimpéroise. Ses objectifs étaient d’enseigner la gymnastique, le tir, les exercices militaires, l’escrime, la canne et la boxe   à des garçons qui seraient  ainsi mieux  préparés au service militaire et   déjà façonnés à la  discipline nécessaire .

 

Le récit de A.Le goff ne précise pas   les objectifs pédagogiques afférents au  numéro de boxe  auquel il apporta son concours étaient en cohérence avec ceux qui prévalaient à la fin du siècle prédédent. Au demeurant  il s’agissait,  sans doute plus simplement,  d’assurer le succès des normaliens à la Fête de la Jeunesse. Ses maîtres ne sont plus là pour témoigner …

 Quoi qu’il en soit, les visiteurs pourront consulter en cliquant sur les  notifications en bleu :

 

Document 1 La note illustrée de André Le Goff

 

  Document 2  . La photo des gymnastes de la Quimpéroise en 1887,

 

  Document 3 . Le programme de la fête de la gymnastique du 12 août 1888.

 

Il est fait mention dans ce dernier document-sans doute pour la première fois-de la boxe française sur la place quimpéroise. On rappellera à ce propos que” la  savate boxe française est un sport de combat de percussion qui consiste, pour deux adversaires équipés de gants et de chaussons, à se porter des coups avec les poings et les pieds. Elle est apparue au xIxe siècle dans la tradition de l’escrime française, dont elle reprend le vocabulaire et l’esprit. Connue dès son apparition sous le nom de « savate » ou « art de la savate », elle a été, tout au long du xxe siècle, désignée par le nom de « boxe française », puis finalement renommée officiellement « savate boxe française » en 2002. C’est actuellement une discipline internationale qui appartient au groupe des boxes pieds-poings. « Savate » en français veut dire « vieille chaussure ». Un homme qui pratique la savate est appelé un tireur tandis qu’une femme s’appelle une tireuse”. Dans le groupe dont les activités sont décrites  par André Le Goff il n’y avait point de tireuses  !…

(D’après Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Savate_(sport_de_combat))

 Que André Le Goff soit chaleureusement remercié pour son nouvel article et son soutien.

Pierre Hénaff raconte…

Quatre vingts ans  après… son  entrée dans une Ecole normale sans murs, supprimée d’un trait de plume le 18 septembre 1940  dans une France occupée par la Wehrmacht et  avoir  été  « hébergé » au Lycée de Quimper, Pierre Hénaff, doyen avéré des membres actifs de l’Association pour la Sauvegarde et la Valorisation du Patrimoine Normalien du Finistère nous livre ici quelques éléments du  récit  autobiographique d’une vie professionnelle et personnelle bien remplie.

Son éminente  contribution renvoie  à ses expériences singulières d’éducateur et de créateur vient enrichir le volet immatériel de notre patrimoine , celui dont chaque ancien  normalien  portait une parcelle  qui s’enrichissait à l’exercice du beau métier d’instituteur . Il  importe d’exprimer  et de reconstituer ces éléments « diffus » de patrimoine trouvant leurs racines dans  l’esprit normalien, lui-même au fondement de l’esprit de corps des instituteurs de la République.  Il s’agit de les circonscrire,  de les faire connaître et de  les transmettre aux générations d’enseignants présentes et  à venir… trop souvent en perte de repères.

 

La  démarche autobiographique   de notre doyen est exemplaire  à cet égard d’autant qu’elle est menée au  moment où selon Christophe Kamysz(2022) l’Ecole de la République  est à l’agonie ; «   en 40 ans, le rêve d’une école émancipatrice imaginée par Condorcet s’est effondré. Les enseignants qui s’interrogent encore sur les finalités de leur métier assistent impuissants à ce naufrage organisé dont les effets délétères affectent désormais le fonctionnement de notre démocratie’ ».

Cette école publique laïque  qui fut et reste la raison d’être de P. Hénaff fut  instituée, à la suite de Condorcet, par les pères fondateurs  à l’origine de l’émancipation du peuple de France  qui dès lors fut instruit  et éduqué  en faisant référence à la Raison et à la Science. Elle se trouve en proie à une véritable crise existentielle et  il appartient  à ses défenseurs de lui donner un second souffle afin  qu’elle  s’ouvre  sur une nouvelle ère de progrès  et de lumière, éloignant à jamais celle d’un obscurantisme dangereusement renaissant !

Mais en attendant retenons ici la volonté sans concession ni faiblesse de notre ami à faire passer des messages ;  ceux qui incitent à ne pas capituler avant l’heure. Peut-on, à son instar, trouver des motivations pour se mettre  en cohérence avec soi-même , laisser des traces pertinentes et porteuses pour les autres; celles qui tirent vers le haut du pavois, enrichissant l’esprit et  servant  de référence à ceux qui suivent. Peut-on avec lui  inlassablement continuer à assumer les risques de la vie et  se persuader qu’écrire c’est encore agir et exercer une action sur le cours des choses  et le  devenir de la société ?

Les visiteurs   pourront consulter,  en cliquant ici, l’article de Pierre Hénaff que nous remercions chaleureusement  pour sa nouvelle contribution à la vie et au rayonnement de notre site.

En hommage à Jean Kerloc’h à l’origine de notre chorale d’anciens normaliens

Notre ami André Le Goff a souhaité rendre hommage à Jean Kerloc’h ,  ancien maître d’application à l’Ecole annexe de l’Ecole normale d’instituteurs de Quimper  dans les années cinquante du siècle dernier. Ses qualités pédagogiques dans le domaine de l’apprentissage  du chant à l’école primaire n’avaient pas manqué d’impressionner les normaliens-stagiaires et le Directeur de l’Ecole normale lui-même. Celui-ci lui proposa des  vacations au profit des élèves-maîtres qui, pour beaucoup d’entre eux, sous sa houlette, devinrent des « maîtres-choristes » … au point d’encore chanter ensemble,  64 ans après avoir quitté leur Ecole . 

Les visiteurs pourront consulter en cliquant sur (Document 1 ) le texte illustré de  André Le Goff  et une photo ancienne  de ce vénéré instituteur alors qu’il profitait de sa retraite en compagnie de camarades, eux-aussi anciens normaliens(Document 2).

Ceci fournit l’opportunité  de rappeler ce qu’étaient les écoles d’application attachées à nos anciennes écoles normales  (Document 3 ): « Ecoles d’application-annexes ou non-elles contribuaient à donner aux écoles normales leur véritable originalité. C’étaient  les pièces maîtresses de l’école normale, là tout se maîtrisait, tout s’éprouvait , toute aptitude se révélait  ou s’affermissait;  toute bonne volonté et tout progrès se mesurait »  (Baronet, 1924).  

 Lesdites écoles d’application et parmi elles les écoles annexes constituaient  les « outils irremplaçables » de la formation pédagogique  des instituteurs  et institutrices jusqu’à leur démantèlement autour des années 2000. Ceci suscita l’indignation  d’une parlementaire dont l’interpellation ne fut même pas instruite  (Document 4 ).  

Que notre fidèle contributeur André le Goff soit chaleureusement remercié pour  sa nouvelle  œuvre illustrée  à verser à notre patrimoine normalien.

Traditions normaliennes quimpéroises L’origine singulière des surnoms des protagonistes de la Carte de Cote

A l’occasion de la Cote c’est-à-dire la fête normalienne qui avait lieu cent jours  avant la date des épreuves de la première partie du baccalauréat,  les élèves–maîtres  de seconde année d’Ecole normale se voyaient affubler  d’un sobriquet, lequel se trouvait “officialisé” dans la Carte de Cote où l’on assistait au “dégagement “ des personnels d’encadrement de l’Ecole…Les visiteurs pourront consulter sur ce site plusieurs de ces Cartes.

Un ancien élève  de la promotion ARMOR (1950-1954) a souhaité faire connaître l’origine du surnom “CHOUF” resté très “populaire” au sein des protagonistes de plusieurs promotions ayant suivi celle mentionnée ci-dessus, considérant à juste titre qu’il était sans doute le seul à la connaître.

Il faut souligner que certains des normaliens concernés pendant les premières années qui suivirent leur entrée dans la vie active  et leur mobilisation pour la Guerre d’Algérie eurent  à utiliser dans leur quotidien le mot “Chouf” pour désigner les guetteurs du FLN    chargés de renseigner sur les faits et gestes des troupes de l’armée française engagées sur le terrain. Ceci conduisit, selon toute vraisemblance, à banaliser le « chouf normalien »  et à  lui donner implicitement  le sens de “vigie, guetteur, observateur” voire celui  de termes  argotiques plus péjoratifs…

Les quartiers-maîtres chefs de la marine française  étaient aussi des “Choufs”…

Toute vérification faite, chouf est un terme de l’arabe dialectal algérien voire nord-africain qui veut dire strictement  “Regarde” . Il est complètement différent  du terme ”andher” usité en arabe classique. Chouf fut retenu, par extension,  par les colons pour désigner les guetteurs… Au demeurant on notera qu’en arabe dialectal guetteur se dit « assass » et qu’en berbère il existe un terme phonétiquement similaire qui signifie “enflé ou gonflé”!

On retiendra donc que le « chouf quimpérois » ne pouvant avoir ses origines en Algérie, il convenait de la rechercher ailleurs. Les visiteurs de ce site trouveront la réponse à cette question intrigante pour les amoureux des traditions ritualisées normaliennes en cliquant ici Ceci leur permettra d’accéder à un article dûment illustré  écrit par notre valeureux ancien  Jean Lozac’h. Il a bien voulu le mettre à notre disposition par l’entremise de notre ami André Le Goff, auteur de plusieurs articles en ligne sur ce site  .

Il s’intitule :

« Chouf » curieux surnom

concernant une famille d’enseignants

On découvrira ainsi que ladite famille d’instituteurs, est originaire du doux pays trégorrois  des cultures légumières qui ont fait la fortune de ce  terroir partie intégrante de la « ceinture dorée » de la Bretagne . Ce n’est qu’à la lecture du document et en sollicitant leurs connaissances botaniques qu’ils auront accès à la clé de l’énigme du Brassica oleracea var.botrytis.

Que notre grand ancien Jean Lozac’h soit remercié pour sa contribution originale et assuré de toute notre amitié normalienne.

Abdelkader Aïnouche , ancien élève-maître de l’Ecole normale d’Alger, a accepté de nous éclairer sur  les implications possibles  du mot « chouf » dans  les langues et dialectes de son pays ;nous l’en remercions très vivement .  Nous sommes redevables à Andre Le Goff, Solenn Gasner et Laurence Cohuet pour leur implication dans l’édition du  document original mis à notre disposition par l’auteur .

La guerre d’Algérie a-t-elle eu lieu?

L’auteur de l’article dont le titre  constitue l’intitulé de la  présente parution débuta sa scolarité normalienne quimpéroise en 1954.   Il faisait partie de la Promotion Etincelle répertoriée sur ce site. Il rapporte ici certains de ses souvenirs de jeunesse   : “C’est l’année qui vit se mettre en place la guerre d’Algérie. Une tragédie à laquelle nous avons été nombreux, à partir de 1958, à participer. A reculons pour la plupart d’entre nous. Alors que les accords d’Evian sont maintenant bien loin, il n’est peut-être pas inutile de rappeler quelques réalités que le temps n’a pas effacées chez certains, bien qu’elles aient mûri depuis. A partir d’un prétexte qui peut paraître futile, j’ai pris la décision de livrer ma réflexion sur le sujet. Sans haine pour personne, alors que le sujet, lui, en a connue tant!”

Cet ancien élève-maître à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper, stagiarisé à la sortie de l’Ecole en 1958 fut « appelé sous les drapeaux » à la fin de l’année scolaire 1958-1959 . Entre temps, il avait satisfait aux épreuves pratiques du CAP et avait été déclaré instituteur  titulaire. 

Il livre aux visiteurs  un témoignage particulièrement documenté sur ce que fut son expérience de la guerre d’Algérie, une expérience de plus deux ans outre-mer qui lui ravit une bonne partie de sa jeunesse.  Ceci lui permet de répondre avec beaucoup  de précision et avec toute la déférence nécessaire, à une édile municipale qui , 60 ans après la signatures des Accords d’Evian  et de la proclamation du Cessez-le-feu entre les belligérants, semblait avoir occulté, malencontreusement, de sa mémoire les évènements marquants de la fin  d’une guerre qui n’affichait pas officiellement en être une… avant le 18 octobre 1999 . 
Etait-ce le temps nécessaire pour l’oublier ?

Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici l’article original de Pierre Guinamant. Qu’il soit assuré de nos sincères remerciements pour sa contribution importante pour la restitution de la mémoire normalienne combattante et de l’amitié  tant de ses compagnons d’âme que de ses  frères d’arme.

Souffrances et turpitudes autour d’un monument devenu mémorial et La jeunesse ensevelie des humbles de vingt ans

Le monument en question  célèbre la mémoire des institutrices, instituteurs et normaliens du Finistère tombés « au champ d’honneur » au cours des deux guerres mondiales du 20 è siècle. Il fut édifié en 1924  dans la Cour d’Honneur de l’ancienne Ecole normale d’instituteurs de Quimper sise au 8 rue de Rosmadec de cette ville, préfecture du Finistère .  Son histoire singulière et son devenir ont fait l’objet d’un article récent dans le quotidien Ouest-France. Les visiteurs pourront en prendre connaissance  à l’URL :https://asvpnf.com/index.php/2022/01/19/le-patrimoine-normalien-du-finistere-remis-en-lumiere-par-la-presse-locale 

Au-delà de ce que « racontent », dans le silence, tous les Monuments aux Morts celui qui  retient notre attention ne fut jamais inauguré  puisque la cérémonie prévue à cet effet, le 3 juillet 1924, fut  reportée -par les autorités civiles…à une date ultérieure qui ne cesse de l’être 98 ans après. Tout citoyen ordinaire ne peut que s’offusquer de ce manquement de nos institutions sur le plan mémoriel et s’interroger sur son origine et sa signification.

Pour tenter d’y répondre  ou tout au moins de rassembler  des éléments susceptibles de revêtir un caractère explicatif, un adhérent de notre Association s’est enquis de collationner des articles de la presse locale de juillet et août 1924  publiés à la suite de l’annulation de la  cérémonie, cérémonie attendue- il faut le rappeler- par les familles des victimes .

 

 Les visiteurs  pourront  consulter, en cliquant ici, les transcriptions de plus d’une vingtaine d’articles provenant de la presse de l’époque en Finistère(presse numérisée par les Archives départementales de ce département) toutes sensibilités politiques confondues. Le travail effectué  ne revêt aucun caractère  exhaustif  et ne prétend pas  rassembler les éléments d’une revue de presse .

 

 Les transcriptions présentées sont listées ci-dessous :

 

1. Des chiffres accablants,des dates,des acteurs……………………………………………………………Page 3

2.Autour d’un scandale(1) :Le Finistère(LF), 12 juillet 1924…………………………………………….Page 4

3. L’affaire du Monument à la Chambre : LF, 12 juillet 1924…………………………………………….Page 12

4. Autour d’un scandale(2) :LF , 19 juillet 1924……………………………………………………………..Page 14

5. Chez les instituteurs (1) : Le Courrier du Finistère(LCF), 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 24

6. Hardi les laïques ; LCF, 12juillet 1924……………………………………… ……………………………….Page 30

7.Chez les instituteurs(2); LCF , 19 juillet 1924……………………………………………………………..Page 37

8.Aucun incident à Quimper; LCF, 26 juillet 1924……………………………………………………………Page 44

9.Dans l’enseignement,le récit de R . Daniel : Le cri du peuple socialiste,  12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 47

10. Le monument aux instituteurs MPLF:L’Eclaireur du Finistère, 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 51

11. Après les incidents de Quimper, le communisme à l’école : Le Progrès du Finistère(LPF), 12 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………..Page 57

12. Les yeux qui s‘ouvrent( F.Goyen) : LPF,19 juillet 1924………………………………………………Page 68

13. Incohérences(F. Goyen) :LPF , 26 juillet 1924…………………………………………………………..Page 74

14. Fléchettes , Instituteurs laïques : LPF ,23 août 1924………………………………………………….Page 79

15. Fléchettes ; M.Clémendot,instituteur laïque n’aime pas l’histoire : LPF,30 août 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 86

16.Les congrès d’instituteurs : LPF, 23 août 1924…………………………………………………………..Page 93

17.Autour d’un monument funèbre aux instituteurs finistériens: Le Petit Breton(LPB) ,12 juillet 1924……………………………………………………………………………………………………………………….Page 98

18.Photographie du monument en juillet 1924 : LPB , 12 juillet 1924…………………………………………………………………………………………………………………………Page 104

19.Annonce de l’inauguration du jeudi 3 juillet 1924 : Le Citoyen(LC), 3 juillet 1924…………………………………………………………………………………………………………………………Page 105

20.La Marseillaise : LC ,17 juillet 1924………………………… ………………………………………………Page 107

21.Les admissions aux écoles normales de Quimper : LC ,31 juillet 1924………………………………………………………………………………………………………………………….Page 115

22.Pour le combat laïque ! les Instituteurs laïques et Le Progrès du Finistère :LC, 28 août 1924………………………………………………………………………………………………………………………..Page 117

23.La  Morale  Prolétarienne de l’Internationale de l’Enseignement : LPB, 26 juillet 1924…………………………………………………………………………………………………………………………Page 121

24.Le Monument aux Morts de l’ENG   non inauguré en 1924 ; deux insertions : asvpnf.com………………………………………………………………………………………………………………. Page 128

Une photo d’archive inédite pour ouvrir un volet méconnu de l’histoire des Instituteurs du Finistère

Celui des prisonniers de guerre des oflags et stalags du IIIè reich

 

Deux adhérents de notre Association ont récemment mis à jour, dans leurs archives privées, une photo datant de 1947 dédiée aux élèves d’une classe soit de CE2  soit de CM1 et à leur maître Jean Yves Corcuff   à l’Ecole publique de  garçons de Guilvinec (F-29730). Ils ont souhaité, tout en gardant l’anonymat, mettre ce document à notre disposition  afin qu’il soit représenté sur ce site. Nous les en remercions  très chaleureusement .

 Les  visiteurs  pourront le consulter en cliquant ici. Ils ne manqueront pas de remarquer tant  l’agencement  sommaire des lieux, la hauteur du plafond, la rusticité du mobilier scolaire,  les pupitres  munis des encriers de rigueur et la sobriété de la décoration que la tenue  des écoliers en  blouse noire . Tout en souriant  au photographe, leur attitude témoigne de leur bonheur d’être réunis dans une  classe où transparaît  leur déférence pour un  maître en blouse grise dont la présence et l’autorité  bienveillante    interdit toute velléité de dissipation…

On pourra aussi se rendre compte, avec la  complicité de nos deux adhérents, que Jean Yves  Corcuff, ancien élève-maître à l’Ecole normale de Quimper (Promotion ENG, 1928-1931 ) fut   nommé instituteur stagiaire en  1931  et  mobilisé en 1939 à l’âge de 28 ans. Son régiment fut engagé dans  la drôle de guerre , il fut fait prisonnier en 1940 alors que son frère jumeau -appartenant à la même unité-  fut  tué  au combat . Sa captivité  au stalag IX-B de Bad Orb  en Hesse ,dans le centre-ouest de l’Allemagne, dura cinq ans. Dans ce camp tristement célèbre pour notamment le régime particulier imposé aux prisonniers soviétiques  et la ségrégation raciale exercée à l’égard des soldats juifs américains, il fut soumis à  des travaux forcés  agricoles dans une ferme , propriété  d’un tenant du  nazisme. Il y  souffrit durement de la faim . Mais  au-delà de ces privations et de sa souffrance personnelle, il en revint vivant  et retrouva son poste d’instituteur au Guilvinec en 1945…

 On soulignera   que cette dure  expérience de la guerre dont nous avons ici un exemple saisissant  ne semble pas avoir donné lieu, au moins chez les instituteurs prisonniers à beaucoup d’études ni sur la vie quotidienne dans les stalags ou autres oflags ni sur  les effets dévastateurs  exercés par  la captivité. Celle-ci, en elle-même, constituait déjà un traumatisme majeur et la question se  pose de savoir comment l’on pouvait s’en relever .

On pourra toutefois consulter, en se rendant à l’URL  :

https://books.openedition.org/pur/5477?lang=fr

l’article de  Christian Bougeard et Nathalie Cariou   intitulé : 

“Les prisonniers  de guerre  de 1940-1945 en Bretagne : approches générales et exemple finistérien”

Il est inséré aux pages 117-130 de l’ouvrage collectif, La captivité des prisonniers de guerre (1939-1945). Histoire,art et mémoire,pour une approche européenne, dirigé par  Jean-Claude Catherine publié en 2008 aux PUR . On en retiendra, pour une première approche : “qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, dix millions de soldats alliés ont été faits prisonniers par le Reich nazi tandis qu’onze millions de soldats allemands étaient capturés par les Alliés. Malgré l’ampleur de ce phénomène et les nombreux sévices subis par ces prisonniers de guerre (faim, humiliations, déshumanisation, exil…), leur histoire a été longtemps éclipsée par celle des camps de concentration et d’extermination. Cet ouvrage s’inscrit dans une lignée d’efforts faits pour connaître et faire connaître la captivité des prisonniers de guerre, avec ce double objectif d’en perpétuer la mémoire et d’éclairer des aspects particuliers peu étudiés. À travers une démarche comparatiste en Allemagne, en Autriche, en Pologne et en France, il s’efforce de comprendre la dimension européenne des souffrances causées par la captivité de guerre du fait de la Seconde Guerre mondiale. Dans un contexte de  » devoir de mémoire « , il vise aussi à s’interroger sur la transmission de cette mémoire de la captivité par les témoignages oraux, les œuvres d’art et les initiatives muséographiques. Les études mettent en avant l’intérêt majeur des œuvres créées en captivité par des artistes amateurs ou confirmés. Ces œuvres perpétuent  la mémoire en respectant la vérité  ; elles sont une source essentielle pour la recherche historique, en tant que témoignage de la vie des prisonniers de guerre et comme vecteur de la mémoire de leur génération  » (cf ; l’URL : https://www.decitre.fr/livres/la-captivite-des-prisonniers-de-guerre-1939-1945-9782753506077.html#resume)

 Que  nos deux  adhérents anonymes soient sincèrement remerciés d’avoir suscité cette réflexion. Ell appelle d’autres contributions sur le même thème .  

Anciens normaliens passeurs de mémoire Unissez-vous !

Informée, via notre site internet du Fleurissement par l’ASVPNF   du Monument aux Instituteurs du Finistère Morts pour la France, à l’occasion du 11 novembre 2021 , l’Amicale des anciens normaliens du département de la Meuse  nous fait part  de l’hommage qu’elle a  rendu, à cette même date, aux Instituteurs de la Meuse Morts pour la France .
 
Les visiteurs ce ce site pourront consulter,  en cliquant ici, le reportage illustré  concernant cette cérémonie du souvenir, faisant montre à l’envi de  la grande variabilité interdépartementale qui existe à cet égard.
 
Ainsi que mentionné par notre ami Fernand Lambert , l’Amicale  qu’il préside « continue à honorer les anciens instituteurs morts pour la France. Les enseignants et les élèves de l’école annexe se joignent à nous pour cette cérémonie organisée pendant l’horaire scolaire le jour le plus proche du 11 novembre et les personnalités locales sont invitées ! » 
 
Il nous rappelle par ailleurs que : « notre monument fut érigé à l’Ecole Normale de Garçons de Commercy , puis transféré en 1962 à l’ EN mixte de Bar-le-Duc. L’Amicale l’a fait nettoyer et rénover en 1974-75. Depuis peu, les 3/4 des bâtiments ont été rachetés par le Conseil Départemental qui avait besoin de bureaux. Un seul bâtiment abrite encore l’INSPE. Notre monument est maintenant sur le terrain du Conseil Départemental, mais je ne pense pas que cela pose problème pour l’instant « . 
 
C’est encore le temps des jours heureux !…
 
Que Fernand  Lambert, soit  chaleureusement remercié pour sa contribution et pour nous avoir autorisé  à reproduire le fichier édité par son Association.

Pour se souvenir et échanger… des photos inédites de l’ENF de Vannes !

« C’est en avril 1881, alors que les travaux de l’école normale d’instituteurs ne sont pas encore commencés, que le Conseil général du Morbihan prend la décision de construire une école normale d’institutrices  à Vannes conformément à la loi du 9 août 1879 obligeant les départements à édifier dans un délai de quatre ans une école normale d’instituteurs et une école normale d’institutrices. L’école ouvre ses portes le 20 octobre 1884. Elle figure sur le plan d’alignement du chemin de la Santière de 1884. » (d’après http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ecole-normale-dite-ecole-normale-d-institutrices/1ec1265e-1d8a-4cad-913a-0abad2d5ca9)
On pourra consulter une photo de ladite école  en cliquant sur Document 1 .
 
Une adhérente de notre Association, ayant des attaches en Morbihan, a bien voulu mettre à notre disposition des copies  de photos  de  groupes de normaliennes de cette Ecole  prises à la fin des années 20 du siècle dernier  . Elle nous a autorisé à les reproduire de façon à les mettre en ligne sur ce site.
 
 Les visiteurs pourront les consulter en cliquant sur Document 2
Ces documents illustrent, entre autres;, les évolutions  se produisant  à cette époque tant dans la coiffure que la tenue vestimentaire des futures  institutrices. On renverra à ce propos les visiteurs au Document 3  où se trouvent réunies  les lauréates  des concours d’entrée  à l’EN  de  1907 et  de 1908. 
 
On rappellera à ce propos les recommandations explicites  du « Code Soleil » de  1923 :« L’institutrice, surtout, aura à se surveiller. Au village, une mise décente et sobre est de rigueur. Point de coquetterie excessive, point de toilettes voyantes et de mauvais goût. Bien entendu, il n’est pas question pour l’institutrice de se négliger, de ne pas se distinguer de la gardeuse d’oies !!! A elle d’apprécier les limites du bon goût et de s’y tenir. »
Que l’adhérente de notre Association , à l’origine  de cette parution, soit cordialement remerciée pour sa contribution.
 
   Document 1 . Ecole normale d’institutrices de Vannes . 
 
    Document 2.   Normaliennes vannetaise des années 20-30  (diaporama).
 
    Document 3 . A l’Ecole normale  de Vannes au début du 20è siècle.

La supplique métaphorique d’un défenseur sans concession du patrimoine normalien

Impliqué depuis bientôt 70 ans dans la défense de l’outil irremplaçable de formation des instituteurs publics constitué par les écoles normales primaires (dont on se débarrassa en 1989, ignorant ce par quoi il fallait les remplacer) et dans les infructueuses démarches en cours pour sauvegarder et  valoriser le patrimoine éducatif correspondant, un ancien normalien adhérent à l’ASVPNF propose à la réflexion des visiteurs de ce site un texte illustré dont il est l’auteur.

Il est intitulé :  

Supplique d’un enseignant pour la survie d’un monument.

Force est de constater que toutes les autres formes de recours, de médiation et de procédures  démocratiques mises en oeuvre pour convaincre de l’utilité sociétale des revendications associatives  formulées  à ce propos   n’ont  généré, à ce jour, que des réponses évasives ou dilatoires de la part des pouvoirs publics et des collectivités territoriales concernés.

Pour quelqu’un qui  connaît l’auteur, le titre par lui-même comporte déjà une dose d’humour car notre ami n’est pas un habitué des prétoires, ni des églises : sans doute est-ce la chanson de Brassens qui l’a inspiré…Le sérieux et l’émotion qui se dégagent du récit sont atténués par la légèreté de ce que Max appelle son crobar. Son travail n’apparaît donc, ni comme un pamphlet, ni comme une prière : c’est une simple demande de justice.  Doit-on rappeler  que « la mémoire est la sentinelle de l’esprit » ?

Les visiteurs de ce site pourront consulter le document correspondant en cliquant ici.

Que l’auteur, répondant au pseudonyme  Max ar Gov, soit remercié pour sa contribution porteuse d’espoir pour la défense d’un patrimoine en cours de dispersion, d’oubli voire de déni.