Par les temps présents, une telle pratique pédagogique est présentée, notamment dans les medias, comme relevant d’une gageure… lorsqu’elle n’est pas occultée par certains de ceux qui en ont la charge, par l’exercice d’une autocensure. Et pourtant dans notre école publique républicaine la laïcité est la règle intangible depuis 1886 tant pour le contenu de l’enseignement que pour le personnel enseignant.
Pourquoi faut-il en rappeler l’urgence ? S’agit-il de relancer l’enseignement du fait religieux –ou des faits religieux- à l’école ou l’enseignement laïque des faits religieux ou encore l’enseignement du fait religieux à l’école laïque ? On pourrait y ajouter pour tenter de nommer les « choses » … l’enseignement des faits religieux dans les écoles privées, confessionnelles ou pas sans compter l’enseignement du fait religieux -défi pour la laïcité- et leurs réciproques que l’on oublie très généralement de mentionner.
Pour éviter de retomber dans un florilège d’expressions masquant des assertions différentes faut-il rappeler que ce rappel à l’ordre des autorités académiques ne fait que reprendre « ce qui a toujours figuré dans les programmes et confié au jugement éclairé des professeurs des disciplines critiques » (C. Kintzler, 2021 )? S’agirait-il tout simplement d’une incitation forte à éduquer à la laïcité et à la liberté de conscience, à la tolérance et à la fraternité qu’ elle implique ?
Les visiteurs intéressés dont invités à consulter, en cliquant ici un article fondateur de Catherine Kintzler faisant suite à la parution de l’ouvrage d’Aline Girard paru dans la Lettre de Mezetulle du 1er mars 2021. Il est intitulé :
« Enseigner le fait religieux à l’école : une erreur politique ? »,
sur le livre d’Aline Girard ( Minerve, 2021)
On pourra ainsi se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’enseigner la laïcité parallèlement au(x) fait(s) religieux ou plus simplement de relier enseignement et fait religieux… Il s’agit bien dans le cadre institutionnel de l’école publique de rappeler sans faiblesse ni concession que l’urgence laïque est effectivement de réinstituer l’école. Il revient alors à celle-ci de s’interroger sur la place que doit occuper le fait religieux dans la pédagogie de la laïcité et de considérer en toute objectivité que les religions sont des objets d’études historique, sociologique, philosophique sans compter leur intérêt comme sources d’inspiration artistique. Il lui revient aussi, en toute impartialité de faire référence à l’irréligieux voire à l’areligieux en affirmant que ces « faits » donnent également accès à la spiritualité et aux questions métaphysiques.
Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous avoir autorisé à reproduire son article de façon à le représenter sur ce site.