Discrimination linguistique sous les auspices de la République française ou L’émancipation républicaine par l’école laïque passait-elle par l’éradication des langues régionales de France?

il s’agit ici d’une question essentielle qui restera pour l’instant sans réponse.  Elle interpelle sur la fonction que l’on peut attribuer a posteriori  à  l’école publique sur ce plan . Est-elle un instrument au service  du pouvoir politique central, conçu pour instituer et imposer les principes fondamentaux de la République tels qu’il émergèrent suite à l’avènement de la 3è République. Des principes, imposés avec une  connotation  d’exploitation et de domination, qui restèrent le credo  au fil des ans et des péripéties de l’histoire à savoir son indivisibilité exprimées  au travers de l’unicité de la souveraineté  et  de l’unicité du peuple français .  Toutefois des velléités se font jour pour reconnaître la diversité des composants de la République ce qui semble pour le moins de bon aloi et, qui sait, de bon augure( Verpeaux ,2014, à l’URL conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/l-unite-et-la-diversite-dans larepublique#:~:text=L’indivisibilité%20de%20la%20République%20signifie%20l’unité%20du%20pouvoir,sont%20interprétés%20par%20le%20juge).
Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que  se soient accumulés, au fil des décennies et au gré des activités scientifiques sanctionnées par des actes publiés tant des partisans que des détracteurs des langues régionales, les éléments d’un véritable florilège  d’études, de textes , de rapports, d’articles voire de lois, décrets et circulaires. L’ensemble se prête mal à une restitution synthétique. 
Les documents en faveur de la langue nationale  sont partie constitutive du discours et de la doxa des  pouvoirs en place défenseurs implacables de l’unicité, ceux favorables aux langues régionales résultent de l’activité des chercheurs universitaires consacrant leurs travaux à la linguistique et à la didactique des langues régionales et « minoritaires ». La préservation des patrimoines et cultures correspondants  et  la promotion de l’enseignement « immersif bilingue »-celui qui fut sciemment refusé aux locuteurs « régionaux » du passé- sont également à l’ordre du jour Comme déjà mentionné il en ressort  une multitude de  questions qui déjà en elles-mêmes témoignent d’une vitalité et d’une biodiversité rassurantes attachées à des langues qui demeurent vivantes. On se contentera ici de les énumérer sans les hiérarchiser et  telles qu’elles peuvent émerger des documents accessibles sans encombre. Les visiteurs pourront les consulter via les liens qui leur sont proposés à la suite de cet  énoncé :

 

La discrimination et l’éradication  linguistiques sont-elles des prérequis pour accéder à l’émancipation républicaine?

-Le  combat inégal entre partisans institutionnels de la langue nationale  et contempteurs des locuteurs régionaux doit-il se perpétrer de génération en génération sans espoir de solution rationnelle et bénéfique pour tous ?

– Quelle est le résultat  de ces luttes  sinon une “glottophobie” instaurée et maintenue par une école laïque “férocement et uniformément linguicide”?

– S’agit-il,, en caricaturant  d’un âpre  débat  entre un  « Sourd » défenseur de la langue française nationale  et des « Bègues » locuteurs  de leurs langues régionales respectives ?  Comment instaurer un véritable  dialogue entre les  différentes parties ?

 -Quels sont les enjeux sociétaux et humains associés à la sauvegarde et à la promotion des langues régionales?

 -Que sont devenues les victimes involontaires d’un système organisé d’acculturation dans leurs sociétés, leurs métiers, leurs parcours de vie ?

 -La République aurait elle honte de ses langues régionales ?

-Comment faire respecter la fragilité des langues régionales avant d’assurer leur   promotion ?

-Les langues régionales sont-elles un cadeau empoisonné pour la République et ses institutions ?

 -Les langues régionales  et leurs locuteurs sont-ils des bouc-émissaires tout trouvés  pour la République ? 

 -L’émancipation républicaine des locuteurs régionaux  aurait elle conduit à des  parcours de vie différents si l’appropriation de leurs langues maternelles avait été assurée?

-Quels sont les effets objectifs observés de la spoliation linguistique, patrimoniale et  culturelle ?

-Que penser des pertes d’identité liées à la négation de l’existence des langues régionales   ?

-Quelles richesses insoupçonnées a-t-on occultées en terme de développement humain via l’oubli et le déni des langues maternelles ?
 
-Un plaidoyer supplémentaire  peut-il apporter une modeste  contribution, en 2021,  à la réhabilitation  des langues régionales  et des droits humains qui leur sont attachés?
       
-Les langues régionales pourraient-elles  trouver place, toute leur place, dans les projets visant à conforter notre République laïque et sociale ?

-Le respect rigoureux de la laïcité des institutions et notamment celle ayant trait à l’Ecole  publique n’exige-t-il pas,  par référence au principe de  tolérance,  la prise en compte  des langes régionales, de leurs valeurs culturelles et patrimoniales et de leur diversité ?

-Comment enseigner les langues de France (langues vivantes en cours d’extinction)  et finalement pour quoi faire ?

-Comment peut-on être breton , le rester  et enseigner breton ?

-Comment  préserver et valoriser la richesse culturelle et patrimoniale des altérités y compris celles portées par les langues régionales et leurs locuteurs ,?

-L’apprentissage du Français implique-t-il de ne pas apprendre d’autres langues ou pire de désapprendre celles que l’on connaît, pour ainsi dire,  de naissance ? 

– Doit-on admettre  comme un facteur premier que le statut accordé aux  langues de France dites régionales est le juste reflet de  la considération accordée à leurs locuteurs et locutrices  et à leurs cultures ?

-Ne faut-il pas rappeler à celui qui veut l’entendre que la tolérance et la considération accordées aux langues régionales  devraient constituer des modèles exemplaires pour  construire et exprimer d’autres fraternités largement sollicitées dans les circonstances critiques que nous traversons ?

-Enfin que penser, à l’instar de Phillipe Martel
(2015,https://books.openedition.org/pulm/887?lang=fr ) , du « sacerdoce des hussards noirs de la République, ceux qui ont fait de nous des petits  Français , citoyens dotés de références communes sur tout le territoire, à travers une langue commune et exclusive, le français des dictées » ? S’agissait-il du français de la vie ?

Pour en savoir davantage et peut-être formuler d’autres questions plus pertinentes, les visiteurs pourront consulter les documents suivants, classés  par ordre chronologique en cliquant sur les liens notés en bleu.

 

 

   Sommaire

1.Anatole de Monzie , 1925. Circulaire  sur les idiomes locaux . On ne voit pas  comment le basque et le breton pourraient servir à l’enseignement du Français ! ( cit.  de François Albert)

https://www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_1995_ant_5_2_2076

2. Maurice Deixonne, 1951. Texte de loi   déjà inséré sur ce site.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Deixonne#:~:text=La%20loi%2051%2D46%20du,des%20langues%20r%C3%A9gionales%20de%20France

3.Article 75-1 de la Constitution française de 1958: les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. Ceci ne constitue pas un droit ou une liberté opposable.

fr.wikipedia.org/wiki/Article_75-1_de_la_Constitution_de_la_Cinquième_République_française#:~:text=L’article%2075-1%20de,constitutionnelle%20du%2023%20juillet

4.Gérard Prémel,1995. Anamnèse d’un dommage ou comment le français est venu aux bretons. Acculturation.

https://www.persee.fr/doc/lsoc_0181-4095_1995_num_72_1_2698

5.Valérie Lachuer, 1998. L’état face à la langue bretonne.   A retenir : “Pour l’unité linguistique de la France, le breton doit disparaître” ( selon A.France) .

https://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100884800

6.Pierre Bouton, 1999.Langue nationale et  langues régionales à l’Ecole : le débat politique de 1925. La circulaire MONZIE .Une école laïque férocement et uniformément linguicide

https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1999_num_61_1_2566

7.Regina Jensdottir, 2002.   Qu’est-ce que la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ? (signée par la France le 7 mai 1999 mais non ratifiée). Protéger les langues non les minorités…

https://www.cairn.info/revue-herodote-2002-2-page-169.htm

8.Jean Bouvier et al., 2003. Langues régionales , langues de France, langues d’Europe. 

 Article de Claire Torreilles. L’aliénation linguistique .

 Article de Andrew Lincoln sur la situation de la langue bretonne  aujourd’hui.

https://books.openedition.org/bibpompidou/1461?lang=fr

9.Philippe Martel,  2007.  L’école de la République et les langues régionales ; ce que nous savons, ce que nous croyons savoir, ce que nous voulons savoir.

https://books.openedition.org/pulm/887?lang=fr

10.Claude Cortier et Laurent Puren,2008. Les instituteurs et les langues régionales. La francisation des élèves alloglottes.  Mise en convergence  difficultueuse.

https://journals.openedition.org/reperes/390

11.Vincent Peillon, 2013.  Eduscol education PDF. Apprendre et enseigner les langues et les cultures régionales dans l’Ecole de la République. Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République : une assise juridique solide pour l’enseignement des langues et cultures régionales.document 1.

12.Panpi Dirassar, 2013. La langue basque n’est pas en danger…

https://www.enbata.info/articles/la-langue-basque-nest-pas-en-danger/

13. Gwenole Larvol , 2014.Mémoire de Master: Pourquoi parler breton? Enseigner le breton et être breton : pour quoi faire ? Pourquoi parles-tu breton ? Le sens de l’expression en langue bretonne chez les enseignants des filières bilingues et son approche explicite en classe

 https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-01846248

14.Pierre Escudé,2014. Les langues sont le lieu des apprentissages.De l’intercompréhension  comme moteur d’activités en classe .  Imposition du français et résistance des langues régionales.

http://www.cahiers-pedagogiques.com/Les-langues-sont-le-lieu-des-apprentissages

15.Hervé Lieutard et Jeanne-Marie Verny,2015. L’école française et les langues régionales (19è et 20è siècles).Célébration vs dénonciation !

https://halldulivre.com/ebook/9782367810751-l-ecole-francaise-et-les-langues-regionales-herve-lieutard-marie-jeanne-verny/

16.Annie Le Houérou, 2016.  Proposition de loi n°4238 relative à la promotion des langues régionales: rapport à l’Assemblée Nationale. Lever les blocages freinant l’enseignement des langues régionales Donner une indispensable visibilité dans les services publics et les médias. Les Langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ( Art. 75-1 de la constitution modifié le  23 juillet 2008)

https://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r4238.asp

 
17.Adhérent anonyme, 2021. Article du Canard enchaîné n°5242 du 28 avril 2021 intitulé :” Loi sur les langues régionales; à y perdre son latin” mis à disposition du rédacteur. document 2.