Peut-on décrire et soigner des maux de notre société au moyen de mots ou expressions d’apparence inepte ?

Déjà George Sand  relevait qu’à son époque « en France particulièrement, les mots ont plus d’empire que les idées »!  Son propos prémonitoire ne pouvait s’adresser aux « mots-dièses » apparus récemment sur notre territoire et ayant trouvé place dans notre langue nationale  pour décrire des pratiques sexistes intolérables  ayant trait aux violences faites aux femmes. Il s’agit notamment   des mots-dièse #MeToo et #BalanceTonPorc.

 « Le mot-dièse est un marqueur de métadonnées couramment utilisé sur internet où il permet de marquer un contenu avec un mot-clé. Le Journal Officiel définit le mot-dièse (équivalent anglais : hashtag, canadien : mot-clic) comme une « suite signifiante de caractères sans espace commençant par le signe # (dièse), qui signale un sujet d’intérêt et est insérée dans un message par son rédacteur afin d’en faciliter le repérage ». Cette définition est complétée par deux notes : « En cliquant sur un mot-dièse, le lecteur a accès à l’ensemble des messages qui le contiennent. L’usage du mot-dièse est particulièrement répandu dans les réseaux sociaux fonctionnant par minimessages ». (JORF n°0019 du 23 janvier 2013) (cf.Etudes sur les mots-dièse de Agata Jackiewicz et Marko Vidak  à l’URL :

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01839605/document#:~:text=Les%20mots%2Ddi%C3%A8se%20apparaissent%20comme,contigus%20pr%C3%A9c%C3%A9d%C3%A9s%20d’un%20di%C3%A8se.

Selon Wikipedia « Le mouvement #MeToo est un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes, afin de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé, et afin de permettre aux victimes de s’exprimer sur le sujet. Il a débuté en 2007 et est particulièrement connu depuis octobre 2017 à la suite de l’affaire Weinstein. Bien que le mouvement #MeToo soit mondial, il existe des variantes locales du hashtag, selon les langues et la culture . Ce mouvement est parfois désigné par d’autres noms suivant les pays, généralement en traduisant l’expression dans la langue nationale, comme #MoiAussi au Québec, et parfois en créant une nouvelle expression comme #BalanceTonPorc en France, créée 2 jours avant le mouvement #MeToo, le 13 octobre 2017 « (cf.https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_MeToo)

 

Dans un ouvrage récent intitulé : Le Mirage #MeToo. Réflexions à partir du cas français (Paris, Cherche-midi, 2021 )  Sabine Prokhoris  passe au crible tout le néoféminisme. Selon Thomas Mahler de  L’Express ( 11octobre 2021), cette auteure « n’a pourtant rien d’une conservatrice. Pro-PMA et pro-GPA, elle s’inscrit dans la ligne universaliste d’une  Elisabeth Badinter et considère qu’ en adoptant une approche victimaire et accusatrice, le féminisme actuel ferait fausse route, ouvrant la voie à un « retour de bâton réactionnaire »  (D’après  L’Express :https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/sabine-prokhoris-metoo-une-illusion-de-liberation-et-un-vrai-terrorisme-intellectuel_2160221.html). On y dénonce une « illusion de libération et un vrai terrorisme intellectuel ».Rien de moins !

 

Sabine Prokhoris fut également interviewée par Elisabeth Lévy journaliste à Causeur et ceci donna lieu  à un article   intitulé : #Metoo est une section d’assaut paru dans la Lettre de Causeur du 15 octobre 2021. Il est   accessible à l’URL :

https://www.causeur.fr/sabine-prokhoris-metoo-est-une-section-dassaut-212388?utm_source=Envoi+Newsletter&utm_campaign=859f655e7a-Newsletter_4_fevrier_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_6ea50029f3-859f655e7a-58095502. Selon E. Lévy,  « la philosophe et psychanalyste dissèque la nature du mouvement #MeToo : une “révolution culturelle” qui en a toutes les caractéristiques : violence, irrationnalité, totalitarisme… et qui met dans le même sac vrais et faux coupables, vraies et fausses victimes « .

De son côté Catherine Kintzler publie la recension de cet ouvrage dans la Lettre de Mezetulle du 13 octobre 2021, y faisant apparaître  « les paralogismes inquisitoriaux qui se répandent sous le mot-dièse #MeToo dans sa version française » et soulignant le fait que , « le mouvement #MeToo ne prolonge ni n’accentue le féminisme, il le renverse et remet la bi-partition en scène – mais pas celle que l’on croit ». Son entrée s’intitule :  

 » Le Mirage #MeToo » de Sabine Prokhoris,

lu par C. Kintzler »


Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article complet  à l’adresse :

https://www.mezetulle.fr/le-mirage-metoo-de-sabine-prokhoris-lu-par-c-kintzler/.

 
Ils le trouveront également en cliquant ici.

 

Que Catherine Kintzler soit remerciée pour nous permettre de disposer de sa nouvelle contribution .