Le 400 è anniversaire de la naissance de Molière

Comment célébrer justement et avec humilité  le comédien qui, selon Thierry Maulnier (1956), est  et restera le théâtre même, quels que puissent être « les changements du goût, de l’esthétique, de la civilisation et des moeurs » y compris ceux que nous vivons en 2022 ?

Nous ne manquerons pas de  continuer à louer sa drôlerie , sa pitié, sa cruauté, sa générosité et son génie pour représenter-avec  une modernité  jamais démentie-la souffrance humaine souvent  associée au ridicule ! « Champion du sens commun et des idées reçues, Molière  raillait  la Cour, ridiculisait  la Faculté, inquiétait l’Eglise… ». Il  continue de  solliciter  notre complicité pour nous faire rire ! (d’après Thierry Maulnier , 1956, In :Les Ecrivains célèbres, Tome II, 158-161, septième titre de la collection « La Galerie des Hommes célèbres’” publié sous la direction de Raymond Queneau , Editions d’art Lucien Mazenod, Paris)  

Des écrivains célèbres de l’art dramatique classique français, Molière est le plus universel! Les visiteurs pourront  consulter  (document 1) la liste impressionnante  des titres de l’ensemble de ses oeuvres écrites et représentées de  1655 à 1673.

Faut-il rappeler qu’il demeure  le « Patron » emblématique de la Comédie-Française ? Ainsi que l’écrit Eric Ruf, Administrateur général de la Comédie-Française,  dans son texte de présentation de l’ année 2022 dévolue à Molière et à son théâtre  :

« S’il est une maison de théâtre où l’on ne sait pas comment on doit jouer Molière, c’est bien la sienne. Ce n’est pas une boutade, aucune ou aucun des sociétaires ou pensionnaires de la Comédie-Française n’affirmera jamais rien le concernant, la fréquentation quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, annuelle, décennale, séculaire de son théâtre imposant avant tout la modestie. Désigner l’art du Patron, comme on le nomme en ces murs, serait aussi vain que de choisir un juste portrait entre les centaines de dessins, peintures, gravures et bustes qui tapissent les murs des théâtres et les salles de musées. Molière aux mille visages et au mille théâtres, bien malin celle ou celui qui désignerait l’authentique. La seule autorité que nous puissions avoir, nous, en sa Maison (ou déclarée telle), c’est bien d’en dresser un portrait aussi douteux que riche, seule manière d’atteindre peut-être à un bout de vérité. Alors ne craignons pas de continuer à le pister dans toutes les directions, qu’elles soient fastueuses ou maigres, révolutionnaires ou potaches, fondées ou masquées, ciblées ou détourées. »  (Cf.l’URL :https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/moliere-2022)

 Pour notre part et avec le soutien de  Catherine Kintzler nous apportons ici quelques éléments relatifs aux Femmes savantes ,oeuvre publiée en 1672 .Il s’agit  en réalité d’une Comédie en 5 actes , créée à Paris au théâtre du Palais Royal le 11 mars 1672 : “Philaminte est une mère autoritaire qui mène son monde, y compris son mari, Chrysale, à la baguette. Elle s’est piquée aussi d’être « savante » et parvient à entraîner sa fille ainée Armande et sa belle-soeur Bélise dans son sillage. Elle veut imposer un exaspérant poète à la mode, Trissotin, comme époux à sa fille cadette, Henriette. Henriette qui est une jeune fille éclairée, mais pas du tout « savante », aime Clitandre, un jeune homme de bonne famille, aimable et intelligent qui a été rejeté par Armande. De son côté, Armande a toujours des vues sur Clitandre qu’elle essaie de convaincre de maintenir une relation « de tête » où les “affaires du corps’” n’entrent pas… »

 (Cf.l’URL:http://www.alalettre.com/moliere-oeuvres-les-femmes-savantes.php)

En fin de compte, les questions ou affirmations  de Chrysale : « Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, qu’une femme étudie et sache tant de choses. Les femmes peuvent-elles se mêler de sciences et prétendre à l’érudition? La pédanterie est-elle ennemie du bonheur?  »  restent d’une actualité prégnante !

Il convient de noter que “Très loin des rigueurs de la dévotion ou de l’ascétisme, le but de Molière a d’abord été de « faire rire les honnêtes gens ». Il affirma par la suite, dans la préface de « Tartuffe », que « le but de la comédie est de corriger les hommes, tout en les divertissant” . Soutenu par le roi Louis XIV (qui est le parrain de son premier enfant), marié avec la jeune comédienne Armande Béjart, Molière affronte les cabales et continue à jouer et à diriger sa troupe – devenue « Troupe du Roi » – tout en écrivant des comédies de différents genres : certaines proches de la farce comme « Le médecin malgré lui » (1666) ou « Les Fourberies de Scapin » (1671), d’autres plus psychologiques comme « L’École des femmes » (1662) ou « L’Avare » (1668), ainsi que des comédies-ballets comme « Le Bourgeois gentilhomme » en 1670 (avec Lully) ou « Le malade imaginaire » (avec Marc-Antoine Charpentier) en 1673, et des pièces plus élaborées approfondissant caractère et étude sociale, en vers comme « Le Misanthrope » (1665), « Tartuffe », qui fait scandale, (1664-1669), « Les Femmes savantes » (1672), ou en prose comme « Dom Juan » (1665).” (Cf.l’URL : https://www.babelio.com/auteur/-Moliere/2162)

 
 
En ce qui concerne plus particulièrement  “Les Femmes savantes”, les visiteurs pourront consulter ,en cliquant ici deux publications de C. Kintzler à ce propos où la philosophe fait apparaître toute la modernité et la réalité biologique de la question fondamentale posée  considérant que’”  l’on ne peut pas balayer d’un revers de main Les Femmes savantes au prétexte qu’il s’agirait d’un ouvrage daté développant des thèses archaïques sur la condition féminine. Le malaise qui nous saisit encore aujourd’hui lorsque nous voyons cette pièce touche un point plus profond. En articulant la question du savoir à celles du mariage et de la maternité, Molière rencontre le problème non résolu d’une assignation réduisant des femmes à la fonction de reproduction”.

 

 Que Catherine Kintzler  soit très chaleureusement remerciée  de nous autoriser ce nouvel emprunt