Tel est l’intitulé du dernier article de la série « André Le Goff raconte » où notre ami, contributeur régulier à la vie de ce site internet, renvoie les visiteurs à la découverte illustrée de souvenirs normaliens résultant de la contestation de la légitimité de la guerre d’Algérie (1954-1962) par des élèves-maîtres de l’Ecole normale de Quimper.
Reconstitués 66 ans après les faits , ils ne manquent pas de susciter nostalgie et interrogations. Ils mettent en lumière l’implication de normaliens quimpérois aux choix politiques bien affirmés, dans la lutte contre les « évènements pacificateurs » qui se déroulaient à l’époque en Algérie. Tous étaient bien conscients par ailleurs que leur tour viendrait pour être « appelés sous les drapeaux » et venir grossir les rangs de l’armée du contingent!
D’aucuns en effet y furent impliqués parfois durement et en revinrent souvent marqués à vie. Toutefois la culture de l’oubli aidant, l’un des protagonistes concernés, retraité de longue date, a dû intervenir récemment sur ce site pour rappeler que la guerre d’Algérie a bien eut lieu !(Cf. https://asvpnf.com/index.php/2022/03/10/la-guerre-dalgerie-a-t-elle-eu-lieu/)
L’insurrection armée du peuple algérien commença le 1er novembre 1954 en Grande Kabylie et dans les Aurès. Il est rappelé que le 12 mars 1956, l’Assemblée nationale de la République française vota les pouvoirs spéciaux au gouvernement présidé par le socialiste Guy Mollet. La décision de recourir à l’armée marqua un tournant dans le dispositif répressif du « maintien de l’ordre » . On fit appel au contingent : 450 000 soldats français (contre 25 000 combattants algériens). L’auteur de l’article mentionné ci-dessus comme le rédacteur de la brève note qui lui est associée étaient à ladite époque élèves -maîtres à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper .
Les visiteurs de ce site pourront consulter en cliquant sur document 1 l’article illusté de André Le Goff , puis sur document 2 la note de Yves Cam relatifs à cette période troublée de l’histoire normalienne
Ils pourront également constater que l’arrestation de deux élèves–maîtres et l’incarcération qui s’en suivit signifiaient sans ambages les effets immédiats des pouvoirs spéciaux sur la discipline à l’école normale et la remise en cause du principe fondateur de l’Ecole-sanctuaire par les forces de l’ordre.
Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos l’article de André Pachod : « De l’école-sanctuaire à l’école sans murs », Recherches en éducation [En ligne], 36 | 2019, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 14 décembre 2022. ( URL : http://journals.openedition.org/ree/946 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ree.946 )
L’auteur y discute dans le détail la question de la sanctuarisation de l’Ecole , toujours à l’ordre du jour en 2022. Ils y relèveront entre autres que : « L’école-sanctuaire, sanctuariser l’école, la sanctuarisation de l’école : ces trois expressions, qui n’ont pas de fondement juridique ni de réalité historique, précisent une école marquée par des frontières opérant quatre fonctions entremêlées : séparer des territoires, protéger un espace, réguler les accès, accéder à l’essentiel… ».
Document 1. Daniel Courtin, la fin d’un mythe (par André Le Goff)
Document 2. Souvenirs de la guerre d’Algérie à l’ENG de Quimper ( par Yves Cam)