Chronique des tribulations et turpitudes cléricales de 2023 (suite)

La litanie des abus sexuels et spirituels commis au sein de l’Eglise catholique  ne cesse de s’allonger et les non-croyants ou « mécréants du monde », citoyens ordinaires de la République étonnés de tant d’atteintes à la dignité humaine, n’ont finalement qu’à compter les marches d’une descente aux enfers et tous les maux et souffrances qui lui sont associés. Doivent-ils dans cette triste contemplation faire abstraction des dommages collatéraux que ces dysfonctionnements provoquent aux différents niveaux de notre société et de ses institutions ?   Ce site  a fait le choix de proposer  à la consultation de  ses visiteurs, des articles qui a priori ne peuvent relever de choix partiaux guidés par ce qui pourrait se désigner  par de l’anticléricalisme primaire. Ils sont le plus souvent  écrits par des journalistes proches de l’Eglise, acteurs de progrès du catholicisme français .

 

C’est ainsi que l’on peut découvrir dans le site Cath’lib de René Poujol , dans un article dévolu au devenir tumultueux  des « communautés nouvelles », qu’il est « difficile d’accuser l’Eglise de total immobilisme concernant la pédocriminalité dans ses rangs. Sans doute doit-on lui concéder que la réponse ne pourra être que progressive, au rythme de la prise de conscience des divers acteurs pastoraux et des fidèles eux-mêmes. Il n’empêche : les dispositifs mis en place en termes de reconnaissance et de réparation font déjà apparaître de nombreux « trous dans la raquette ». Et le refus persistant de prendre en compte des abus non directement sexuels, mais spirituels ou de pouvoir, aux conséquences analogues, devient aujourd’hui un vrai scandale. L’actualité est là pour en témoigner, concernant certaines communautés rétives au changement, sur lesquelles aucune autorité ecclésiale ne semble avoir prise. Au point de se demander si les réformer n’est pas une illusion et s’il ne faudrait pas envisager plutôt leur dissolution. »

Les visiteurs pourront  consulter à ce propos l’article complet de René Poujol. Il s’intitule :

 

« Abus spirituels : faut-il dissoudre les communautés nouvelles ? »

 

Il est accessible en cliquant ici (Document 1) ou à l’URL :

 

https://www.renepoujol.fr/abus-spirituels-faut-il-dissoudre-les-communautes-nouvelles/#more-7517

 

Mais on découvre aussi dans la  Lettre de Golias hebdo du 19 janvier 2023, un article de Christian Terras intitulé :

 

« Comment le Vatican a enterré l’affaire Ouellet ? »

https://www.golias-editions.fr/2023/01/19/comment-le-vatican-a-enterre-laffaire-ouellet/

Marc  Ouellet est  l’ancien archevêque du Québec (2003-2010). Il est cité dans une liste rendue publique le 16 août 2022, établie dans le cadre d’une action collective contre le diocèse. Il  est accusé de propos déplacés et « d’attouchements de nature sexuelle non consentis », commis entre 2008 et 2010 sur une jeune agente de pastorale.  Préfet de la congrégation des Evêques à Rome depuis 2010,  il a bénéficié de la clémence du Vatican, qui, après une enquête controversée, estime qu’il n’y a pas matière à poursuivre. Mais ces accusations devraient déboucher à terme sur un procès au civil au Canada….

Les visiteurs pourront consulter un résumé de l’article en cliquant ici (Document 2).

 
Devant le  panorama de telles affaires  on ne peut  s’étonner-en toute bonne foi- de  voir la fonction épiscopale et ses ministres  débordés par les questions institutionnelles au point de conduire à des pertes de vocation, à des  « burn- out » et à des refus d’ordination sacerdotale.  Par ailleurs certains des protagonistes en question se plaignent ouvertement d’être l’objet d’un véritable « bashing »  en matière d’abus sexuels. Ils conviennent cependant, en chargeant les plus anciens parfois évêques encore en activité, de « silences coupables, d’affaires étouffées, de prêtres abuseurs protégés et déplacés » . On trouvera , à ce propos un article de Alexandre Ballario publié dans Golias le 19 janvier 2023. Il est intitulé :

 

« Evêques : les limites d’un constat »

 

 
 On pourra y accéder en cliquant ici (Document 3) ou en se rendant à :

l’URL : https://www.golias-editions.fr/2023/01/19/eveques-les-limites-dun-constat/

 

On voit bien  que si une réforme de fond est nécessaire,  il sera difficile de s’y résigner. On voit bien aussi au final que   « pour restaurer une cloche il faut la refondre entièrement » ; cela ne sera pas facile.  Faut-il  rappeler qu’à cet égard,  Martin   Luther (1483-1546)   écrivait déjà : 

Et en 2022  qu’en reste-t-il ?  Il reste un naufrage avec ses effets collatéraux que les principaux intéressés  et leurs institutions vont avoir à affronter avec probité intellectuelle, un minimum de rationalisme républicain sans vouloir se raccrocher à d’autres formes de cléricalisme notamment en matière de relations à l’enfance et à la jeunesse.

Cependant on découvre déjà dans la presse bien informée des formes inquiétantes de résistance à l’émergence de la vérité dans certains milieux  de l’enseignement confessionnel dit libre . C’est ainsi que Marianne   (n° 1350)du 26 janvier 2023 via la plume de Hadrien Brachet  interpelle ses lecteurs  sur  la (re)naissance de  l’Ecole de La Discorde à  Chanceaux-sur-Choisille en Indre-et-Loire .Cf.  :https://www.marianne.net/societe/education/fraternite-saint-pie-x-quand-larrivee-dune-ecole-integriste-chamboule-une-petite-ville-de-touraine   .                                      

En cette charmante commune de France des chrétiens traditionalistes,  se référant à des principes d’extrême droite, se proposent d’implanter, avec la complaisance coupable d’un édile – sans doute acquis  à leurs idées- un pôle scolaire privé de la Fraternité Saint-Pie-X. Fort heureusement,  il leur reste à vaincre  le collectif « Chanceaux  Laïcité » créé par deux instituteurs à la retraite fermement opposés à l’installation en ces lieux  d’un établissement scolaire « pas comme les autres ».  Pourront-ils compter sur l’Etat (Le Préfet d’Indre-et-Loire en l’occurrence)  qui  fait déclarer « il y a un équilibre à trouver entre la liberté de l’enseignement et la protection de l’enfance ».   Certes un équilibre, mais encore ?…

Faut-il rappeler plus simplement, qu’en France sous les auspices de la République et   depuis l’adoption et la mise en application  des lois scolaires de la 3è République l’instruction est gratuite, obligatoire et laïque !… Ceci au moment où dans lesdites « écoles de la discorde » on ne « distingue pas toujours explicitement les faits historiques des conceptions religieuses » et où  l’on a « recours à la notion de race sans précaution » et où  « l’acquisition et le partage des valeurs de la République, la construction d’une culture civique sont évincés au profit de la construction d’une culture religieuse » !

Peut-on  accepter sans s’indigner  de voir ainsi évincés sans scrupule les principes de notre République indivisible, laïque, démocratique et  sociale ?

Nous assurons le comité « Chanceaux Laïcité » de notre soutien  et appelons tous ceux qui ont des oreilles pour entendre que, s’il n’est pas toujours convenable de tirer sur une ambulance, il est grand temps que les citoyens émancipés de France, défenseurs  de l’Ecole laïque,  se sentent autorisés à stigmatiser et à condamner avec la plus grande rigueur les dérives et abus qui ont cours au sein de l’Eglise catholique  et notamment celle de France…
 
  Que René Poujol et Christian Terras soient cordialement remerciés de nous avoir autorisé à reproduire des articles publiés dans leurs sites respectifs.