Le baccalauréat fut, pendant des décennies, le diplôme dont la préparation durant l’année de terminale contribuait à l’émancipation intellectuelle de tous les élèves accédant à ce niveau d’études tout en leur ouvrant des perspectives réalistes d’accéder à l’enseignement supérieur.
Dans cette acception, il était l’expression de la promesse républicaine de justice sociale et d’égalité des chances pour tous.
De réforme en réforme-toutes plus nécessaires (politiquement)les unes que les autres – on parvient à un système ubuesque où le lycéen moyen connaît le résultat probable du baccalauréat à la fin mars de l’année en cours . Comment imaginer que les contenus disciplinaires sans cesse croissants puissent être enseignés et « ingérés » en des temps décroissants ? Que répondre à ceux qui prétendent sans vergogne que tous ces contenus sont disponibles sur internet et qu’il n’est donc pas utile de s’en encombrer l’esprit d’autant que l’intelligence artificielle pourrait faire le reste ?
En réalité la dernière réforme est l’arbre sans racine républicaine qui cache la forêt d’un désastre national : la baisse du niveau des élèves…
Alors que faire… sinon d’attendre non pas une réforme de plus mais une véritable refonte du système de formation conduisant au baccalauréat. Dans cette perspective les visiteurs de ce site pourront consulter en cliquant ici , un article récent de Sébastien Duffort publié dans le blog revue de Catherine Kintzler. Il s’intitule :
Réforme du baccalauréat : il faut reconquérir le mois… d’avril !
et donne lieu à une présentation ainsi libellée :
« Sébastien Duffort, dans ce texte initialement écrit pour le Mouvement républicain et citoyen (dont il est secrétaire national à l’éducation), analyse les effets délétères de la réforme du baccalauréat sur le calendrier scolaire. Réduire ainsi la durée et l’importance de l’enseignement, c’est rendre insignifiant et inefficace le processus d’instruction – comme s’il n’était pas déjà assez endommagé depuis des décennies par une politique de prétendue « innovation » et de réelle marchandisation. Un déplorable « en même temps » fait le grand écart entre les exigences initiales affichées par J.-M. Blanquer et ce nouveau mauvais coup dirigé contre la mission centrale de l’école.. Cette situation est inacceptable pour tous ceux qui sont attachés à l’exigence républicaine. »
On observera ici, avant de compter les points en 2024 ,que les mêmes causes produisant les mêmes effets :
-Toute réforme engendre la nécessité de nouvelles réformes ,
-Les erreurs passées qu’il faut savoir reconnaître constituent l’expérience,
– Les réformes à venir, sauf de résulter d’une volonté politique nouvelle, seront donc celles des erreurs futures !
Quoi qu’il en soit et la crédibiilté de notre système éducatif étant mise à l’épreuve , il appartient aux décideurs d’en limiter les effets pervers en tirant les leçons des expériences avec toute la probité morale et intellectuelle nécessaire.
Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous avoir permis de faire un point d’étape sur une question essentielle.