Dans la Satire XII de Nicolas Boileau (1636-1711) , rendre l’Equivoque inacceptable, chacun peut découvrir souvent à ses dépens, que « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». Mais revenons aux sources au moment où tout se précipite pour parfois trouver tout et son contraire dans une prose résultant de l’utilisation sans vergogne de certaines langues de bois voire de l’intelligence artificielle. C’est ainsi que d’aucuns de toutes obédiences y compris ceux qui n’en ont aucune ont tenté de définir la laïcité, un mot magique que certains voudraient voir accolé au tryptique de notre devise républicaine… Force est de constater que ces essais ont rarement donné lieu à des formules qui emportent l’adhésion. D’où la volonté sur ce site de revenir à des documents récents, fondateurs à cet égard, et qui avec rigueur ne peuvent laisser place à l’équivoque ou à l’ambivalence. Ils sont, autant que faire se peut, en bon accord avec les préceptes de la poétique de Nicolas Boileau qui certes n’eût pas à se piquer de disserter laïcité et pour cause :
“ Il est certains esprits dont les sombres penséesAvant donc que d’écrire apprenez à penser.conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Surtout, qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. En vain vous me frappez d’un son mélodieux, Si le terme est impropre, ou le tour vicieux ; Mon esprit n’admet pour un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme. Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain.Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l’on Et ne vous piquez point d’une folle vitesse ; Un style si rapide, et qui court en rimant, Marque moins trop d’esprit, que peu de jugement.” Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; Le jour de la raison ne le saurait percer.
C’est donc en pareil contexte que nous essayons de trouver les bons mots et les pensées affirmées qui les sous-tendent pour donner une définition convaincante de la laïcité qui ne se réduit pas à une brève car on la vit et on la pratique tant dans l’espace public et l’espace civil qu’à l’Ecole publique.Quelles sont donc les bonnes références et les bonnes pratiques en la matière,celles qui fondent la valeur cardinale de la République selon le mot de son Président lui-même ?
« La loi du 15 mars 2004 interdisant aux élèves des établissements scolaires publics l’affichage ostensible d’une appartenance religieuse fait l’objet de mauvais procès et d’offensives régulières. Tour à tour décrite par ses détracteurs comme liberticide, uniformisante ou « islamophobe », elle constitue au contraire un lieu à part où l’enfant, devenu élève, construit sa propre liberté. L’école lui offre une double vie, un lieu à l’abri des « proximités », des assignations et des intégrismes. »
Fichier 2 . Expliquer la laïcité à l’école le 9 décembre : le risque d’un malentendu par Benoît Drouot
Un professeur d’anglais, lui-même croyant, en lycée assume, dans un témoignage, d’« autoriser le port du voile aux élèves de confession musulmane lors des sorties scolaires », au mépris de la loi du 15 mars 2004 qui proscrit dans les écoles, les collèges et les lycées publics « le port de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse »….
Fichier 3 . Les musulmans et la laïcité en France. À propos d’une enquête de l’IFOP par Olivier Galland et Gérard Grunberg
« Au regard de ce que vous savez, diriez-vous qu’en France la laïcité, telle qu’elle est appliquée aujourd’hui par les pouvoirs publics, est discriminatoire envers les musulmans ? »
À cette question posée récemment par l’IFOP à un échantillon de musulmans habitant en France, les réponses ont été les suivantes : très discriminatoires : 44%, assez : 34%, pas vraiment : 11% pas du tout : 11%[1]. Ainsi, 78% d’entre eux estiment que la laïcité est discriminatoire à leur égard.