Turpitudes et contre-turpitudes ecclésiales et cléricales
(Point d’étape estival 2023)
Sur ce site , en ne retenant que le vocabulaire et les propos des medias catholiques de progrès,on a depuis la publication du rapport accablant de la Ciase(le 5 octobre 2021) tenu informé les visiteurs, autant que faire se peut, sur ce qu’on pouvait désigner par un cataclysme ou par un tsunami d’une telle violence que l’on pouvait entrevoir l’effondrement du catholiscisme. Celui-ci de fait se développait depuis belle lurette sous la férule d’un totalitarisme ecclésial inacceptable pour les pratiquants de bonne foi (toutes options confondues), les citoyens moyens émancipés et la société où ils se trouvent réunis pour le meilleur et pour le pire !
Cependant tout en parlant d’une « Eglise sous emprise » on commençait à évoquer « des pistes pour une refondation » tout en pointant la « tentation de tourner la page après la publication du rapport Sauvé » après s’être interrogé sur « ce qui restait dudit rapport ». Pour certains il s’agissait de répondre à la question posée, en toute logique cartésienne (et probité intellectuelle) par René Poujol dans son site Cath’lib le 12avril 2023 :
En parallèle on relève chez Golias des assertions aussi explicites que :
– Où est le tendon d’Achille de l’Eglise ?
– Synode entre ambitions et réserves,
– Magnificat :les femmes sauveront-elles un bateau qui coule ?
– Plaidoyer pour une Eglise vulnérable,
– Dérives sectaires ;quelles dépendances pour les cellules d’écoute ?
On y devine des pistes incertaines, voire lointaines de refondation alors que le naufrage est en cours avec ses péripéties nombreuses et variées et les résistances. Pour s’en convaincre il suffit de consulter l’interminable litanire de la rubrique tenue par le quotidien La Croix intitulée : « L’Eglise face à la pédophilie et aux abus sexuels ». C’est ainsi que pour la période allant du10 mai 2023 au 17 juillet 2023 on y relève 47 d’articles. Les visiteurs de ce site pourront en consulter les titres en cliquant ici . Il s’agit à l’évidence d’une liste de pièces à conviction . Est-elle exhaustive ?
Le terme naufrage pour désigner le séisme en cours semble désormais avéré . Ainsi on relève dans :
1. Tribune chrétienne du 28 juin 2023 « Le naufrage de l’église allemande » où selon Marie Delorme :l’évêque Stefan Oster de Passau a qualifié les chiffres de « terrifiants ». « L’Église catholique en Allemagne est confrontée à une crise sans précédent, avec plus d’un demi-million de catholiques baptisés ayant quitté l’Église en 2022, selon des chiffres publiés par la Conférence des évêques allemands le 28 juin… » (URL : https://tribunechretienne.com/le-naufrage-de-leglise-allemande/)
2. Slate.fr du 20 juin 2023 titre « Naufrage de l’Eglise en France : au tour des évêques ». Dans ce media Gino Hoel observe que l’institution ne parvient pas à régler la crise des abus en tout genre qui la mine (URL : https://www.slate.fr/story/248605/naufrage-eglise-catholique-france-eveques-missions-etrangeres-paris-agressions-sexuelles)
3. Esprit du 11 novembre 2021 sous la plume de Jean-Louis Schlegel parlait du « naufrage moral de l’Église » rappelant notamment : « le nombre impressionnant de victimes mineures d’agressions sexuelles commises par des prêtres, diacres, religieux ou religieuses : 216 000 personnes sur la période de référence, 330 000 si on élargit ce chiffre aux victimes de laïcs en lien avec l’Église (dans les écoles catholiques, les paroisses, les mouvements, les activités de loisir… » (URL : Le naufrage moral de l’Église )
Après les violences urbaines de 2023, répliques de celles de 2005 : Pourrait-on enfin rechercher et trouver la volonté et le courage d’éduquer notre jeunesse ?
Si l’heure du bilan de ce qui a pu relever de véritables émeutes ou d’expéditions punitives contre les biens publics, les institutions de la République et notamment l’Ecole a sonné, il ne s’agit pas pour autant de s’exonérer de la nécessité d’identifier les facteurs explicatifs de tels évènements de façon à y remédier sans tarder.
Selon diverses sources d’informations 553 communes de France, 400 bureaux de tabac, 400 agences bancaires, 105 mairies, 168 écoles, 269 commissariats et poste de police, des centaines de petits commerces ont été touchés. Pour mettre un terme à ces violences, il aura fallu mobiliser 40% des effectifs actifs des forces de l’ordre, soit 45 000 hommes . Selon France Assureurs le montant des sinistres déclarés au 11 juillet 2023 atteignait 650 millions d’euros…La facture totale pourrait dépasser le milliards d’euros !
Dans le Monde du 7 juillet 2023 , on se préoccupe de la répartition des violences dans le territoire (voir l’URL .https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/07/la-cartographie-d-une-semaine-d-emeutes-en-france_6180894_3224.html ) faisant apparaître que : « Contrairement aux violences urbaines de 2005, les émeutes que vient de vivre le pays à la suite de la mort de Nahel M. ont essaimé sur tout le territoire, des centres-villes de grandes agglomérations aux communes plus petites. C’est « une géographie nouvelle, dont on n’a pas l’habitude », notait, mardi 4 juillet, le ministre de la cohésion des territoires. Selon lui, 553 communes ont été touchées en huit jours d’émeutes sur tout le territoire français et parmi celles-ci 170 n’avaient pas de quartiers « politique de la ville », appellation administrative des quartiers autrefois dits « sensibles », « populaires » ou « prioritaires ».Si la France n’en est pas à sa première vague de violences urbaines, celles-ci n’avaient jamais été aussi étendues ni généralisées sur le territoire, des plus grands centres urbains aux plus petites agglomérations »
Selon la Dépêche.fr du 3 juillet 2023 : « Il y a eu au total 3164 interpellations de personnes majeures et 700 membres des forces de l’ordre blessés.Par ailleurs 6025 véhicules ont été incendiés, 1000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 gendarmeries ou commissariats attaqués, et l’on recense une dizaine de milliers de feux de poubelles ». Par ailleurs, selon le ministère de l’Économie, au moins 250 agences bancaires, 250 bureaux de tabac et 200 centres commerciaux ont été détruits.En six nuits et autant de journées de violences, ce bilan a dépassé en gravité, de l’avis de plusieurs sources du Monde, celui des émeutes de l’automne 2005 qui avaient duré trois semaines. »
S’agissant des Ecoles, Collèges et Lycées le Ministre de l’Education nationale a fait savoir le 4 juillet 2023 qu’ en ce qui concerne les écoles et les établissements, nous en comptons 243 qui ont subi des dégradations, parmi lesquelles une soixantaine ont subi des dégâts importants, relativement importants, avec par exemple des débuts d’incendies ». Et d’ajouter : « sur ces 60 établissements, une dizaine ont été détruits ou partiellement détruits. (cf.https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/emeutes-combien-d-ecoles-attaquees-et-brulees-pap-ndiaye-donne-un-premier-bilan-lourd_220128.html)
Il n’y a pas lieu et nous n’en avons pas les moyens de rechercher l’exhaustivité en matière de bilan des dégâts commis par les « émeutiers » . Nous retiendrons qu’il s’agit sur le plan matériel d’un véritable désastre et nous n’oublierons pas les particuliers qui ont déclaré 7500 dégradations
Rappelant à différents égards les émeutes urbaines de 2005 (faisant suite- elles-aussi- à la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, le 27 octobre 2005, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police) celles de 2023 ont donné lieu à un article de la philosophe Catherine Kintzler qui renvoie ses lecteurs au texte de l’article qu’elle écrivit suite aux violences de 2005, texte enrichi des commentaires suscités par les violences de 2023. La gravité de la situation et son devenir non maîtrisé la conduisent à pointer le fait qu’ en novembre 2005 : « j’ouvrais le blog « Mezetulle » en pleine période de violences urbaines. Je republie ci-dessous l’article qui leur était consacré. Dix-huit ans plus tard, et alors que les violences n’ont fait que croître en intensité et en extension territoriale, qu’elles s’inscrivent dans une série d’exactions criminelles et d’attentats séparatistes revendiquant la haine de la France et des institutions républicaines, je le juge encore trop « bisounours », émaillé de bienpensances et de génuflexions. J’y ai inséré plusieurs notes, datées, qui signalent quelques décalages avec le moment présent.
Aujourd’hui il apparaît clairement que les causes générales1 et profondes des graves désordres – dont certains s’apparentent à des actes de guerre2 – ont un faible rapport avec un dénuement social3. Aujourd’hui plus que jamais il est clair que nous avons affaire à des casseurs de haute intensité qui n’ont rien de « populaire ». L’abandon dont sont « victimes » les jeunes voyous assoiffés de satisfactions immédiates est celui de l’interdit civilisateur que ni leurs aînés ni l’école n’ont été capables de leur imposer quand ils y étaient encore accessibles ».
Les visiteurs de ce site ne manqueront pas de consulter son article en cliquant ici . Il a paru dans son Blog revue Mezetulle le 5 juillet 2023.
Football féminin et laïcité :
S’habiller ou se rhabiller correctement pour pratiquer ce sport !
Chronique estivale des turpitudes ciblées contre la laïcité,de la gestion calamiteuse du Fonds Marianne et des démêlés de l’Eglise face à la pédophilie et aux abus sexuels.
L’actualité ne cesse d’être alimentée en la matière et les évènements y afférents se succèdent à un rythme tellement soutenu qu’il empêche les visiteurs de ce site de rester informés et de témoigner de leur indignation lorsque les faits le justifient. C’est la raison pour laquelle sont juxtaposés dans cette parution des articles qui, même s’ils proviennent d’horizons très éloignés convergent pour souligner la gravité de la crise dont souffre notre société et la République qui la porte.
Les visiteurs de ce site pourront consulter ci-dessous :
Deux articles relatifs au port de l’abaya par certaines élèves de nos établissements publics d’enseignement :
1. Abayas à l’école : Qu’en dit la Vigie de la Laïcité ?
Le communiqué de cette association en date du 13 juin 2023 est accessible à l’URL :
https://vigie-laicite.fr/abayas-a-lecole-qu-en-dit-la-vigie-de-la-laicite/
On pourra aussi se reporter au texte lui-même en cliquant ici (Document 1)
2. Sous l’abaya, le chancre islamiste…
Sous l’abaya, longue robe de tradition musulmane qui couvre le corps et la tête, rien d’affriolant mais seulement une idéologie religieuse lamentable saisissant toute occasion de faire de la femme une recluse.
Article de François Braize paru dans Decodanages ……Je Suis Charlie du 15 juin 2023 à consulter à l’URL : https://francoisbraize.wordpress.com/2023/06/15/sous-labaya-le-chancre-islamiste/ ou en cliquant ici (Document 2)
Deux articles ayant trait à la gestion du Fonds Marianne
Ce fonds fut créé, au niveau gouvernemental, pour soutenir des acteurs de la lutte contre la radicalisation notamment en ligne , lutter contre les séparatismes et conforter la laïcité de nos institutions ?
1. Le premier est intitulé :
Communiqué sur la subvention ministérielle à l’association Ilaïc
Il fut publié le 02/04/2023 par Vigie de la Laïcité.
A consulter à l’URL : https://vigie-laicite.fr/communique-sur-la-subvention-ministerielle-a-lassociation-ilaic/ ou en cliquant ici (Document 3 )
On relèvera ici que ladite association dirigée par M. Sifaoui et qui se trouve derrière le compte Twitter « ilaïc » aurait donc reçu 355 KE du « fonds Marianne » géré par le Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation (CIDPR) pour « défendre les valeurs de la République » … et on ne manquera pas de souligner que le fait d’accorder à un compte twitter ou à une Association l’intitulé « Ilaïc » constitue pour les citoyens laïques de France –il en reste encore quelques uns – une provocation inacceptable . On sait selon Samuel Laurent dans Le Monde du 13 juin 2023 que : « Fonds Marianne : les domiciles de Christian Gravel et Mohamed Sifaoui perquisitionnés ». Le premier, préfet, pilotait le fonds créé en 2021. Le second, essayiste, avait été bénéficiaire, avec son association, de la plus importante subvention. Ce dernier n’a pu se rendre devant la commission d’enquête sénatoriale qui devait l’entendre mardi matin, du fait de la perquisition en cours. Les policiers se sont, par ailleurs, rendus aux domiciles de deux autres acteurs de l’affaire.
2.Le second est intitulé :
Fonds Marianne : les enjeux et les rebondissements de l’affaire qui met en cause Marlène Schiappa.
La commission d’enquête au Sénat, qui a auditionné, mercredi, la secrétaire d’Etat et jeudi, Mohamed Sifaoui, responsable d’une des associations bénéficiaires (Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM) (Association inconnue au bataillon ! Ndlr) doit rendre son rapport début juillet.
Selon Assma Maad (Le Monde, 16 juin 202), la commission d’enquête au Sénat chargée de faire « toute la lumière sur les modalités de fonctionnement » du fonds Marianne a achevé ses auditions, jeudi 15 juin, après avoir interrogé les principaux acteurs du dossier, dont la secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire et à la vie associative, Marlène Schiappa. A ce stade, aucune autre audition n’est prévue, a confirmé le Sénat au Monde. Les conclusions des sénateurs sont attendues avant la mi-juillet.
En parallèle de l’enquête sénatoriale, la justice a mené des perquisitions au domicile de plusieurs protagonistes de l’affaire, dont celui du préfet démissionnaire Christian Gravel, responsable de la gestion du fonds, et celui de l’essayiste Mohamed Sifaoui, coresponsable de la principale association bénéficiaire, également auditionné au Sénat
Et enfin deux articles dévolus aux dysfonctionnements majeurs ayant cours au sein de l’Eglise catholique :
1. Le premier est intitulé :
L’ennéagramme, une affaire pas très catholique …
par Golias, 16 juin 2023
L’ennéagramme fait son chemin aujourd’hui dans le monde catholique… On a un certain mal à comprendre les raisons d’un pareil engouement pour cet outil de « connaissance de soi », à l’épistémologie plus que fumeuse et qui tient davantage de la Gnose que d’une démarche spirituelle un peu sérieuse. Ce qui donne tout son intérêt au dernier livre d’Anne Lécu : « L’ennéagramme n’est ni catho, ni casher (éd. Cerf Paris, avril 2023) qui tente d’analyser ce phénomène et d’en comprendre autant les ressorts que l’attirance qu’il peut exercer sur un certain milieu qui bricole goulument un christianisme mâtiné de New Age. Ce livre, exhaustif, précis, sans complaisance mais sans volonté de polémique, fait notamment le portrait de celui qui est à l’origine de l’ennéagramme, Georges Gurdjieff qui, en son temps, utilise l’hypnose, en l’associant à des narcotiques ou autres substances. Il dira d’ailleurs de ses patients : « J’avais besoin de rats pour mes expériences »
On pourra lire la suite de l’article de Philippe Ardent à l’URL : https://www.golias-editions.fr/2023/06/16/lenneagramme-une-affaire-pas-tres-catholique/*t
Cet auteur conclut sur une note sarcastique : «Longtemps on a nourri les croyants avec de la soupe à la guimauve, maintenant on leur fait digérer de l’arsenic. Il faut avoir l’estomac solide pour être chrétien aujourd’hui !!! ».
2 . Le second s’intitule :
La mise en cause de Mgr Georges Colomb : un dossier délicat pour le Vatican.
Son auteur est RenéPujol. Il est publié dans son blog Cathlib le 15 juin 2023. Il y est posé une question forte qui reste encore sans réponse : « Jusqu’à quand l’institution pourra-t-elle nier les impasses qui menacent l‘Eglise d’implosion ? « R. Pujol indique d’emblée : » Mardi 13 juin, trois journaux catholiques français : La Croix, la Vie et Famille Chrétienne publient simultanément des articles documentés à propos des Missions Etrangères de Paris (MEP). Ils font état de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris à l’encontre de Mgr Georges Colomb, actuel évêque de La Rochelle et Saintes pour « tentative de viol ». Les faits remonteraient à l’année 2013, époque où il était supérieur général des MEP. Il est également fait état de deux cas d’agression sexuelle impliquant deux prêtres leur appartenant. Des dossiers où le rôle de Mgr Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg, lui-même ancien responsable des MEP est fortement questionné. De ces affaires surgissent d’autres révélations portant sur des faits non délictueux de pratiques homosexuelles qui ajoutent à la confusion, à moins qu’à l’inverse elles ne servent de révélateur. Le dossier est d’autant plus délicat qu’il est loin d’être clos et que la prestigieuses société missionnaire est placée sous l’autorité hiérarchique directe… du Vatican «
On accèdera à l’article en allant à l’URL : https://www.renepoujol.fr/la-mise-en-cause-de-mgr-georges-colomb-un-dossier-delicat-pour-le-vatican/#more-7716
Que les dirigeants de Vigie de la Laïcité, Christian Terras Rédacteur en Chef de Golias et René Pujol, soient remerciés de nous autoriser à reproduire leurs articles respectifs et à les reproduire sur ce site.
Pourquoi les islamistes s’en prennent à l’Ecole publique de la République ?
Selon Florence Bergeaud-Blackler, auteure d’un article paru dans La Revue des deux Mondes du 2 novembre 2020 suite à l’assassinat de Samuel Paty ( le 16 octobre 2020) et dévolu à la réponse à la question posée ci-dessus il apparaît que : « Si la France est particulièrement touchée par les attaques des slamistes c’est que, au nom de son histoire, elle revendique plus haut et plus fort que les autres pays l’humanisme et l’universalité des valeurs démocratiques. Les islamistes détestent l’école de la République car elle tient à l’universel et, contrairement aux idéologies relativistes venues en particulier des pays anglo-saxons, elle contrevient à leur stratégie. »
Cet article entendait : « faire état non des mobiles précis de cet assassinat politique, ni de ceux qui l’ont précédé, mais des circonstances historiques et idéologiques qui l’ont rendu possible. » Les visiteurs pourront y accéder à l’adresse : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/pourquoi-les-islamistes-sen-prennent-a-lecole-de-la-republique-la-strategie-de-lisesco/
« Les attaques contre l’école et contre les valeurs qu’elle porte ne prennent pas toujours, bien heureusement, cette forme extrême. Mais elles sont quotidiennes. Chaque jour remontent au ministère de l’Éducation nationale des signalements d’élèves ne souhaitant pas suivre certains cours, refusant certains enseignements au nom de leur religion, et en particulier de l’islam. Ces refus de plus en plus nombreux ne sont pas fortuits. Il sont à mettre en lien avec une stratégie assumée, destinée à soustraire les enfants musulmans de l’enseignement public pour « édifier la personnalité de l’être musulman », pour inciter chaque musulman à s’engager « à respecter les commandements d’Allah, ses prohibitions, se parer de l’éthique islamique généreuse et tolérante, fondée sur le bien, le droit, l’équité, le devoir, à agir dans le cadre de la charia qui repose sur deux principes: ordonner le bien, prohiber le blâmable ». Une stratégie qui doit prodiguer une protection contre « l’invasion et l’aliénation culturelles », « garantir la sécurité culturelle et l’immunité nécessaire au développement de la personnalité du musulman ». Ces extraits que F. Bergeaud-Blackler vient de citer proviennent d’un très officiel document de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco), l’équivalent de l’Unesco pour l’Organisation de la coopération islamique (la version panislamique de l’ONU). »
Prolongeant sa réflexion et son propos sur cette question F. Bergeaud-Blackler vient de publier (2023) chez « Odile Jacob » un ouvrage intitulé : « Le Frérisme et ses réseaux , l’enquête » dont la recension indique : « Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance.
Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l’économie à l’écologie, de l’école à l’université. »Cf.l’URL https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/questions-de-societe/frerisme-et-ses-reseaux_9782415003555.php
Le visiteur constatera ainsi que ce n’est pas seulement l’Ecole qui est concernée même si l’emprise qui y est exercée est sans doute plus documentée et plus forte que dans d’autres institutions de la République. On pourra à ce propos consulter l’article de Samia Langar(2019) :
L’islam dans l’Ecole : une frontière invisible ?
où il apparaît que : « La loi française prohibant le port de signes ostentatoires dans l’enceinte scolaire semble avoir mis fin aux « affaires du voile ». Toutefois, une scène quotidienne s’observe désormais devant les portes des établissements scolaires accueillant des élèves français de culture et de confession musulmanes : des jeunes filles venues voilées ôtent leur voile avant de pénétrer dans l’espace scolaire et s’en revêtent dès qu’elles le quittent. Ces gestes effectués sur le seuil de l’école tracent symboliquement des lignes de passage qui sont aussi des lignes de partage : entre espace scolaire et espace public, entre régimes de visibilité, entre particularisme et universalisme, entre inclusion et exclusion. Plus généralement, ces lignes de partage ébranlent et réinterrogent la laïcité elle-même et l’universel dont elle se réclame. » .
Voir le détail à : http://journals.openedition.org/ree/983 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ree.983
Dans un tel contexte, on ne peut donc s’étonner de voir titrer l’hebdomadaire Marianne du 3 février 2023, sous la plume de Etienne Campion :
« Les Frères musulmans veulent transformer la société européenne pour la rendre charia-compatible »
On y indique que « cette espèce particulière d’islamisme qui s’est déployée à partir des pays non musulmans dès les années 1960 et qui cherche, non pas uniquement à conquérir le pouvoir par le politique, mais aussi et surtout par l’économie et la culture. » Cf. https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/les-freres-musulmans-veulent-transformer-la-societe-europeenne-pour-la-rendre-charia-compatible.
Les visiteurs de ce site ne manqueront pas de s’indigner en découvrant les risques que font encourir pareilles démarches non seulement à la vocation de notre école publique laïque mais aussi à la stabilité des autres institutions de la République.
Turpitudes et contre-turpitudes ecclésiales et cléricales (suite)
L’Église en France ne compte plus les turbulences
L’Église en France ne compte plus les turbulences
Les lendemains de la pandémie de Covid-19 Une nouvelle “affaire Raoult”
Selon France Info, « la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau réagit sur franceinfo jeudi à la perquisition menée à l’IHU Méditerranée Infection, fondé par le Pr Raoult, dans le cadre d’une enquête du parquet de Marseille sur des soupçons d’essais cliniques non autorisés :
« Il est difficile de continuer à l’appeler grand scientifique quand on a ces pratiques », a estimé ce jeudi sur franceinfo la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau à propos de Didier Raoult, alors qu’une perquisition a été menée mercredi à l’IHU Méditerranée Infection, fondé par le professeur, dans le cadre d’une enquête du parquet de Marseille sur des soupçons d’essais cliniques non autorisés. « C’est grave », a fustigé la ministre… » « Ces perquisitions interviennent également trois jours après que seize sociétés savantes de médecine ont interpellé dimanche, dans une tribune publiée dans Le Monde , les autorités sur « la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ». Quand on a des pratiques déviantes, quand on ne suit pas les protocoles qui sont des protocoles de sécurité pour les patients, sur des essais cliniques, sur des essais thérapeutiques et l’utilisation de médicaments oui, on prend des risques. » Cf. France Info ; 1er juin 2023 , URL : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/video-affaires-didier-raoult-pour-la-ministre-de-la-recherche-ce-n-est-plus-un-grand-scientifique-au-vu-de-ses-pratiques-deviantes_5860637.html
Cependant et comme le pointe l’hebdomadaire Politis n°1760 du 31 mai 2023, les choses ne sont pas aussi simples que celles qui pourraient relever de déviances-certes inacceptables- dans l’expression de la probité scientifique de l’ex-directeur de l’ IHU de Marseille . En effet sous la plume de Didier Sieffert ce journal titrait :
La question subsidiaire, loin d’être secondaire, qui se pose est celle de savoir « comment comprendre que toute une partie de « la gauche de gauche » ait pris parti pour un homme de droite, par atavisme familial, et dont tous les réseaux politiques sont de droite … ».
Bref nous voici de nouveau devant une véritable boîte de Pandore bien garnie ! Il n’est pas question, sur ce site, de faire diversion par rapport aux choix affichés par ailleurs mais de stigmatiser ce qui a trait à des manquements à la Science et à la Raison. Celles-ci demeurent les références d’une Association de défense de l’Ecole laïque et de ses maîtres qui eux-aussi se réclamaient de la science et de la raison pour enseigner la probité et la fraternité.
C’est pourquoi nous accueillons sur ce site l’article de François Braize paru le 1er juin 2023 dans « Déconadages ….Je suis Charlie » qui projette un autre éclairage sur les faits et les questions qu’ils posent . Il s’intitule :
“Attention Charlots !”
« RAOULT for never »
On pourra le consulter en cliquant ici .
On se doit de rappeler ici – ce que l’on semble avoir déjà oublié- savoir les 7 millions de décès provoqués par le virus SARS-COV-2 au niveau de notre planète quels que furent les traitements pratiqués pour s’en défendre. Ceci peut inciter à l’humilité et à la modération du propos lorsqu’il s’agit de condamner tant une démarche peu conforme aux lois de l’honneur et de la probité inscrites au serment d’Hippocrate que l’existence de « déviances » d’ordre politique y afférant et qui viennent de faire irruption dans le domaine public.
Petite chronique républicaine d’une délaïcisation programmée à marche forcée (I)
La laïcisation de nos institutions c’est-à-dire leur libération de l’emprise exercée par le cléricalisme de l’Eglise catholique telle qu’amorcée lors de la Grande Révolution fut une entreprise laborieuse. Ses acquis n’ont jamais cessé d’être contestés , voire remis en question, par tous les cléricaux alors qu’ils ont un rôle essentiel dans la stabilité de notre société, le progrès social et le bien public. L’exercice de la fraternité et de la tolérance tout comme l’exclusion des violences verbales et physiques en sont les leviers au sein de la vie citoyenne. La laïcisation et la laïcité institutionnelle qui en résulte sont aussi à l’origine de relations apaisées entre des citoyens émancipés et leurs mandants issus du suffrage universel.
Cependant l’observation des évènements récents à cet égard fait ressortir nombre d’ agressions plus ou moins directes à l’encontre non seulement des principes mêmes de la laïcité mais aussi des démarches volontaristes et émancipatrices ayant conduit à les mettre en application. Ceci est patent dans l’organisation, le fonctionnement et le devenir des institutions républicaines telles l’Ecole publique. C’est ce constat affligeant qui conduit à ouvrir sur ce site une nouvelle rubrique traitant de la délaïcisation . Programmée et mise en œuvre par des acteurs élus de la vie publique et des grands commis de l’Etat dûment instruits par des cabinets conseils en stratégie tel MBB pour « McKinsey – Bain- BCG » , nous en mesurons tous les dangers pour notre société. Nous clamons haut et fort-alors qu’il en est encore temps- qu’il s’agit de préserver les acquis et de les promouvoir et non de déconstruire. Cette action laïque devrait en effet se manifester d’autant que les contempteurs patentés de la laïcité républicaine sont confrontés à l’effondrement spectaculaire de leur édifice catholique faisant suite notamment aux révélations de la Ciase…On sait qu’au même moment s’expriment d’autres violences cléricales et obscurantismes lesquelles prennent aussi à revers les principes mêmes de la laïcié .
Il s’agit donc ici de contribuer à ranimer les activités militantes des associations et organisations de défense et d’action laïques pour se prémunir des agressions à la laïcité au sein ces collectivités publiques. A cet effet on se contentera d’énumérer des faits qui paraissent révélaleurs en termes de délaïcisation. Ainsi :
1.Alors que le 5 avril 2023 dernier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, interpellé lors d’une audition sénatoriale, sur les critiques formulées par la Ligue des Droits de l’Homme quant à l’action des forces de l’ordre à Sainte Soline, a indiqué que, dans ce contexte, les subventions accordées par l’Etat à la LDH devraient en effet être examinées, avant d’enjoindre les collectivités territoriales à faire de même. Loin de remettre en cause ces propos, la Première Ministre a renchéri en questionnant certaines prises de position de cette Association. Remettre en cause les subventions publiques à la LDH : un mauvais signal pour la démocratie
2. L’arrêté du ministre de l’Éducation nationale du 12 avril 2023 modifie en profondeur le rôle, la composition, et les compétences du Conseil des Sages de la Laïcité. Cette instance, mise en place en 2018, avait à l’origine pour mission de « préciser la position de l’institution scolaire en matière de laïcité (…) » et de conseiller administration, responsables d’établissements et enseignants face aux difficultés rencontrées pour la mise en œuvre de ce principe.
On a pu apprécier, notamment, le Vade-mecum de la laïcité, refonte rigoureuse, par ledit Conseil des Sages, d’un « Livret laïcité » du ministère qui laissait beaucoup à désirer. Il refusait notamment toute comparaison entre « savoir » et « croyance ».
Laïcité et discriminations sont dans un même bateau, laïcité tombe à l’eau… Que reste-t-il ?
Désormais, la laïcité a été diluée dans un brouillard d’objectifs divers. Selon le décret, le Conseil « étudie les conditions de respect et de promotion des principes et valeurs de la République à l’école et dans les accueils collectifs de mineurs, notamment [c’est nous qui soulignons] la laïcité, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre les discriminations ». Il ne manque qu’un raton laveur à cette énumération qui noie la laïcité dans les discriminations — autrement dit qui « invoque le principe de non-discrimination contre celui d’égalité », comme l’écrit la professeure de droit Roselyne Letteron dans un article sévère ; (https://libertescheries.blogspot.com/2023/04/le-conseil-des-sages-de-la-laicite-ou.html ) …
On notera que ce site avait déjà accueilli un article dévolu à cette question : (https://asvpnf.com/index.php/2023/04/30/les-petits-accommodements-de-circonstance-au-conseil-des-sages-de-la-laicite/
)
3. Chronique d’une mort annoncée pour les lycées pros :
nous ne laisserons pas faire !
Ce jeudi 4 mai 2023, M. le Président de la République a officiellement lancé sa réforme des lycées professionnels qui vise une transformation profonde de nos métiers, nos établissements et nos formations sur le modèle de l’apprentissage.
Dans son projet global, les jeunes des lycées professionnels ne sont plus considérés comme des élèves en formation mais comme une main d’œuvre immédiatement exploitable. Quant aux personnels, pour les remercier de leur engagement : de vastes plans de reconversion et un pacte pour travailler plus sont prévus.
Déni de dialogue social…Ce projet signe un transfert progressif mais avancé de la voie professionnelle scolaire vers le ministère du travail et à la solde des branches professionnelles. C’est un coup porté au service public d’Éducation. ( cf. Entre les lignes entre les mots du 13 05 2023)
4. Marianne titre le 4 mai 2023 : L’Ecole du renoncement… Peur, indifférence ou militantisme ; ces profs qui lâchent la laïcité , le double jeu de Pap Ndiaye et ainsi Natacha Polony éditrice en chef de cet hebdomadaire pose la question de savoir si « lâché par certains professeurs pris en étau entre l’activisme des islamistes et le multiculturalisme anglo-saxon, abandonné par d’autres,livrés à leur sort par la hérarchie, le principe de laïcité dans les salles de classe a-t-il un avenir ? Ces professeurs qui lâchent la laïcité : les jeunes générations tendent à être influencées par un vision multiculturelle de la société . Si certains enseignants s’autocensurent d’autres n’adhèrent désormais plus à la laïcité à la française. Une poignée de professeurs vont plus loin et militent activement contre la laïcité et la loi du 15 mars 2004 . Cette loi complète sur « la question du port des signes d’appartenance religieuse le corpus des règles qui garantissent le respect du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics. Les convictions religieuses des élèves ne leur donnent pas le droit de s’opposer à un enseignement ».
5 . Les Poids et Mesures : le 11 mai 2023 Marianne titre :
SNU (Service National Universel) : L’étrange défaite
Selon Natacha Polony, nul ne mesure le coût du délitement progressif de la communauté nationale qui transforme la société en champ d’affontement généralisé.Savoir : « La réforme des retraites, refusée par 70% des Français, s’impose finalememnt par l’usage d’à peu près tous les outils qu’offre la Constitution, mais, pour éviter qu’une contestation de la jeunesse ne redonne de la vigueur au mouvement social on sacrifie le dispositif du SNU plébiscité par 75% des mêmes Français …
6. Comment réparer notre démocratie singulièrement abîmée se demandait le même Marianne du 6 avril 2023… en sollicitant les réponses de 12 intellectuels. Tous étaient à peu près d’accord sur le diagnostic et la nécessité d’un changement profond à savoir :
Premièrement, le fossé entre les élites et le peuple grandit au rythme quotidien des coups de pioche administrés depuis 3 ou 4 décennies par un pouvoir assujetti aux marchés à Bruxelles, aux Gafam, aux experts …
Deuxèmement, la profondeur de la tranchée risque de tourner au divorce définitif, voire à une guerre ouverte entre un haut clergé politico-économique et un tiers état périphérique. Les vraies différences entre toutes les « plumes de talent » interrogées tiennent plutôt au solutions destinées à ressouder les deux « forces » en présence. Pour reprendre la terminologie du Général de Gaulle quelques unes comptent plutôt parmi les adeptes de la table rase. En clair, du changement profod, du renversement systémique comme disent les savants. D’autres tels notre référente laïcité , Dominique Schnapper, préfèrent la table basse où les conflits se règlent par la discussion. A condition de réserver une chaise à tout le monde » si le débat est placé sous le auspices de la laïcité. n
7.Mais les dangers et souffrances encourus ne sont pas seulement ceux de notre territoire national … écoutons plutôt Carole Coupez dans Solidarité Laïque n°81 (2è trim. 2023) ils sont planétaires . : « L’éducation, c’est surtout construire du collectif, c’est un champ d’apprentissage, de connaissances, de compétences et de construction de liens sociaux ; si l‘education est une question de transmissions, celles-ci sont pluri-formes et multidirectionnelles. On apprend les uns avec les autre et les uns des autres et on apprend à faire société ensemble . Rappelons des titres de cette revue qui forcent au retour sur soi-même et le local : « pour élever un Enfant, il faut tout un village » et « l’Ecole est source d’apprentissages, de cohésion sociale et de résilience ».
8. Pendant ce temps l’institution républicaine en péril laisse le champ libre à l’enseignement privé confessionnel qui repose en 2023 une question réglée il y a plus d’un siècle celle de la mixité dont on faisait par le passé l’apprentissage fraternel sur les bancs de l’Ecole publique laïque. C’est ainsi que La Croix du 11mai 2023 titre en première page : « Ecole privée, comment favoriser la mixité ? » … un accord pour encourager la mixité sociale dans l’enseignement catholique doit être signé prochainement. Des annonces sont également attendues pour l’enseignement public… Quoi qu’il en soit ceci en dit long sur ce qui a pu se passer depuis le vote de la Loi de séparation des églises et de l’Etat…
9. Comment aussi passer sous silence les événements politiques qui se déroulent à nos portes et exerçant des effets collatéraux sur notre société en cours de délaïcisation. Le plus marquant résulte du vent de changement qui souffle en Turquie où le Président Erdogan , au pouvoir depuis 20 ans, pourrait souffrir de la désaffection des jeunes au premier tour de l’élection présidentielle qui a cours le 14 mai 2023. On sait qu’en octobre prochain ce pays célèbrera le 100è anniversaire de la République laïque. Selon La Croix du 13 mai 2023 Ataturk, et Erdogan sont deux personnalités qui ont marqué la Turquie. Qu’ont-ils de commun ? On sait que leurs visions politiques sont totalemet oppposées. Le premier est révolutionnaire, le second est contre-révolutionnaire .Le premier voulait que la Turquie aille de l’avant et appartienne à la famille européene. Le second aspire à (nous) ramener 100 ans en arrière, à la période ottomane et souhaite pousser la Turquie hors de l’Europe. Son objectif est que le grand sultanat devienne l’empire du monde islamique.
Araturk cherchait à éloigner la religion de la politique. La laïcité était une sorte de pierre angulaire de la Turquie mais c’est terminé. Désormais le pays est sous forte pression des mouvements islamistes… de là à penser qu’Erdogan veut rétablir une république islamiste. »
Quel que soit le résultat de cette élection on redécouvre ici les éternels recommencements de l’histoire , ce qui laisse à penser que la délaïcisation en cours en France relève finalement de processus politiques et sociétaux dont les dynamiques sont comparables sinon identiques . La constante de temps de référence est de l’ordre du siècle ce qui permet aux citoyens d’apprendre à attendre les lendemains qui chantent
10. Enfin on ne manquera pas de mentionner l’article de Olivier Galland,sociologue , directeur de recherche au CNRS , paru dans Télos le 12 Mai 2023. Il s’intitule : « Plaidoyer pour une école ouverte », école qui selon les vœux de l’auteur serait donc appelée à remplacer l’ école communale laïque d’antan c’est-à-dire une école fermée devenue obsolète à ses yeux .
On soulignera cependant que c’est cette école, prétendûment fermée et où enseignaient les INSTITUTEURS publics, qui permit l’instauration de la République dans nos villes et campagnes ; rien de moins !
Quoi qu’il en soit, selon cet auteur : « Dans plusieurs papiers précédents de Télos, j’ai montré, en me fondant sur les enquêtes de l’OCDE, que l’école française n’était pas parvenue à être une « école de la confiance ». Les élèves français, par rapport à leurs homologues européens, ont plus souvent peur d’échouer. Leur rapport à l’école est trop souvent un rapport de crainte ou d’angoisse. Un autre constat préoccupant est que le fossé s’accroît considérablement entre la culture jeune et la culture scolaire. Pour beaucoup de jeunes, l’école devient ainsi un univers étranger à leur idiosyncrasie. La culture classique que l’école est censée transmettre, notamment à travers les livres, n’intéresse plus. Ainsi, de nombreux jeunes soit craignent l’école, soit s’y ennuient. Ils font leur « métier d’élève » sans enthousiasme ou même, pour certains, avec répugnance. Cet état de fait a des conséquences qui vont bien au-delà de l’acquisition des compétences, car l’école est censée être également un creuset républicain. Il est clair que si les jeunes ont un rapport aussi distancié à l’école, elle échouera également sur ce plan. » (Cf.https://www.telos-eu.com/fr/societe/plaidoyer-pour-une-ecole-ouverte.html.)
11. On pointera , dans ce contexte chargé, le billet plus optimiste du philosophe Henri Pena-Ruiz paru dans Marianne du 18 mai 2023 (n°1366) intitulé « Qui donc lâche la laïcité par lâcheté ? ». Cet auteur en profite pour rappeler à ceux qui ne veulent pas l’entendre « la chance qui est la nôtre en France avec une laïcité universaliste,soucieuse d’émancipation, rêvée par Condorcet et par Victor Hugo.Un vœu comblé par la loi de séparation laïque du 9 décembre 1905 et par celle du 15 mars 2004, qui met les élèves à l’abri du prosélytisme religieux … Alors qui donc lâche la laïcité sinon les hiérarchies des institutions publiques « enlisées dans leur crainte d’affronter le réel et dans les renoncements qui en résultent ».
12. Au final les visiteurs de ce site,amoureux de la laïcité –il en reste- pourront tenter se rassurer en prenant connaissance de la citation de Danièle Sallenave ( In Rue de la Justice, 2022, Gallimard)glânée par un de nos visiteurs qui a souhaité garder l’anonymat : « Rien ne peut me toucher davantage que ce beau mot d’école, qui n’est ni une chose ni un lieu mais les deux à la fois : un endroit où se réunissent deux générations autour de l’idée fondatrice que l’une doit enseigner et l’autre apprendre ». Une citation à inscrire en lettres d’or au fronton des Ecoles publiques laïques de France !
On comprend bien que cette chronique donnera lieu à d’autres épisodes sur ce site.
Le fleurissement du Monument aux Instituteurs du Finistère Morts pour la France 78è anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945
Notre Monument orphelin est d’autant plus silencieux que son Drapeau qui par le passé claquait au vent, est désormais à terre et dans l’attente d’une remise en ordre par le nouveau propriétaire des lieux. Cependant il a fait l’objet d’un fleurissement conformément à la résolution prise lors de la dernière Assemblée générale de l’ASVPNF.
Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos les deux documents suivants :
Document 1 : Le message de l’ASVPNF aux Institutrices et Instituteurs Morts pour la France au cours de la seconde guerre mondiale.
Document 2 : Un bref diaporama illustrant l’état actuel des lieux et rappelant la longue liste de nos chers disparus.
Que Yveline Douguet qui a mis grâcieusement à notre disposition des photos de sa collection personnelle et Laurence Cohuet qui a effectué la mise en forme graphique du diaporama soient chaleureusement remerciées pour leurs contributions.
Les petits accommodements de circonstance au Conseil des sages de la laïcité
Ledit conseil fut installé en 2018 par le Ministre de l’Education nationale de l’époque. Dans un éditorial récent sa présidente en titre, Dominique Schappner, rappelait : «En installant, le 8 janvier 2018, un « Conseil des sages de la laïcité », le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a exprimé une exigence claire : pilier de notre République, indissociable de la formation des futurs citoyens, la laïcité doit être préservée, transmise et explicitée par nos institutions, au premier rang desquelles, l’École. Face aux atteintes au principe de laïcité qui ébranlent l’institution scolaire, il ne faut pas « mettre la poussière sous le tapis ». Il s’agit au contraire de renforcer le modèle républicain, en apportant une réponse systématique et un soutien clair à tous les personnels d’enseignement et d’éducation parfois mal armés face aux nouvelles contestations du principe de laïcité.
Fort de son bilan de cinq années d’activité au service de la communauté éducative, il était souhaitable qu’un texte vînt préciser et consacrer les pratiques que le Conseil des sages a déployées dans divers domaines (conseil, publications, formation), souvent en réponse à des faits préoccupants émanant du terrain scolaire.
C’est pourquoi, dans un arrêté publié le 13 avril 2023, le ministre Pap Ndiaye a confirmé les fonctions du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République, en complétant sa composition fixée à vingt membres et en élargissant son périmètre d’action. »Cf. https://www.education.gouv.fr/le-conseil-des-sages-de-la-laicite-et-des-valeurs-de-la-republique-41537
Dès le 14 avril 2023, Le Point titrait à ce propos , sous la plume d’ Alice Pairo-Vasseur :
Conseil des Sages de la laïcité : l’inflexion de Pap Ndiaye
On soulignait au passage que le ministre de l’Éducation nationale remodèle l’organisme consultatif créé par son prédécesseur. Des changements qui pourraient en dire long…. (Cf. https://www.lepoint.fr/societe/conseil-des-sages-de-la-laicite-l-inflexion-de-pap-ndiaye-14-04-2023-2516379_23.php)
Selon Le Monde du même jour :
Pap Ndiaye élargit les missions du conseil des sages de la laïcité à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme
Pendant ce temps La Croix notait à ce propos :
Éducation nationale : Pap Ndiaye étend les missions du Conseil des sages de la laïcité
Le ministre de l’éducation nationale a installé un Conseil des sages de la laïcité renouvelé, vendredi 14 avril. Il réoriente ses missions qui ne se limiteront plus à la défense de la laïcité mais s’étendront à la lutte contre les discriminations.
En parallèle on note des réactions plus réservées côté Café pédagogique lequel pointe :
Pap Ndiaye contrôle le Conseil des sages de la laïcité
Après la publication d’une circulaire sur la laïcité fin 2022, Pap Ndiaye recadre le conseil des sages de la laïcité, un organisme créé par JM. Blanquer en 2018. Un arrêté, publié au BO, limite la capacité d’expression et d’action du conseil et prépare le renouvellement de ses membres. Pap Ndiaye tourne enfin la page Blanquer sur ce sujet.
Cf . https://www.cafepedagogique.net/2023/04/14/pap-ndiaye-controle-le-conseil-des-sages-de-la-laicite/
Mais déjà sur Public Sénat du 19 avril 2023 on attire l’attention sur le fait que : En élargissant la composition et les missions du Conseil des sages de la laïcité, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a scandalisé la droite sénatoriale qui l’accuse de dénaturer cette instance mise en place par Jean-Michel Blanquer.
Cf. https://www.publicsenat.fr/actualites/education/la-reprise-en-main-du-conseil-des-sages-de-la-laicite-par-pap-ndiaye-scandalise
Dans le droit fil de ce propos on ne peut être surpris de découvrir dans Front populaire du 25 avril :
Pap Ndiaye accusé de défaire le Conseil des sages de la laïcité
Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a remodelé le Conseil des sages de la laïcité en modifiant sa composition, ses missions et ses moyens d’action. La nomination récente d’Alain Policar, favorable au modèle multiculturaliste à l’anglo-saxonne, a mis le feu aux poudres. Un des membres dudit conseil donne sa démission…
Dans ce contexte, les visiteurs de ce site pourront rester informés des évolutions en cours et de leur signification en consultant l’article de la philosophe Catherine Kintzler , membre du Conseil des Sages, qu’elle a publié le 24 avril 2023 dans son blog revue Mezetulle. Ledit article est intitulé :
Conseil des sages de la laïcité …deux textes officiels à comparer
Il est accessible soit en cliquant ici soit en se rendant à l’adresse : https://www.mezetulle.fr/conseil-des-sages-de-la-laicite-deux-textes-officiels-a-comparer/
La comparaison faite, les visiteurs tireront les conclusions qui s’imposent.
Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous autoriser à reproduire et à représenter ce nouvel article publié sur son blog revue.