Charles Péguy

et les

                                                   Hussards noirs de la République
 
« C’était en 1880. C’est en 1913. Trente-trois ans. Et nous y sommes revenus«  écrivait  Charles Péguy parlant avec émotion de ses hussards noirs…
Nous y revenons aussi, après après avoir assisté à la suppression des Ecoles normales et de leurs élèves-maîtres (en 1989) et au moment où, bien loin du temps « de la fureur et de la gloire de l’invention de la laïcisation » on brade la formation laïque des maîtres pour la remettre entre les mains de l’enseignement catholique  (2025).

 Et pourtant selon Charles Péguy :

–  « il n’y a pas de crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement ne sont pas des crises de l’enseignement ; elles sont des crises de vie.

– « lorsqu’une société  ne peut pas enseigner, c’est que cette société ne peut pas s’enseigner.

 Il s’agissait de propos, pour sûr, hautement prémonitoires qui devraient appeler à l’humilité et à la réflexion tant la puissance publique et ses institutions que les citoyens et la société civile.

Dans l’attente d’un retour à la Raison …les visiteurs de ce site pourront consulter les sources en cliquant ici. Il auront accès au texte d’anthologie sur les Hussards noirs de la République écrit en 1913 par Charles Péguy et extrait de L’argent (6e Cahier de la Quinzaine de la 14e série, 16 février 1913.)

Addendum à l’hommage rendu à

                                                     à 
                                            Pierre Hénaff
Sur ce site nous avons récemment mis en ligne un article dévolu à l’hommage que l’ASVPNF rendait à  son doyen d’âge Pierre Hénaff (Cf. https://asvpnf.com/index.php/2025/10/02/apres-le-deces-de-pierre-henaff/ )                                                                             
En réalité Pierre Hénaff  était très laconique sur son histoire normalienne tout particulièrement singulière. Elle eut cours pendant les »années de plomb »de l’occupation allemande et du  » régime » de collaboration de Vichy. 
En attendant d’autres témoignages à ce propos, on valorise ici une photographie inédite de cette époque mise à notre disposition par Mme Françoise Hénaff, fille de notre ancien adhérent.
 
Nous la remercions vivement pour sa contribution enrichissante pour  la reconstitution de notre mémoire normalienne.
Le  document correspondant est accessible au moyen d’un clic gauche sur Fichier 1 .

Après le décès de Pierre Hénaff

     Notre doyen d’âge Pierre Hénaff est décédé au printemps 2025 alors  qu’il se préparait, avec ses proches, à célébrer son  anniversaire. Il avait fait savoir qu’il souhaitait  voir  certains de ses souvenirs de jeunesse  dont il faisait le récit  publiés sur le site internet de l’ASVPNF. Pendant les dix dernières années de sa vie  il  y avait déjà signé plusieurs articles particulièrement appréciés par les visiteurs.

C’est dans ce contexte singulier, avec l’accord explicite de ses ayant droit et faisant abstraction  d’une émotion  à la hauteur de la qualité  d’un  long compagnonnage entretenu par une mémoire commune de Hussards de la République, que nous procédons à la mise en ligne du dernier article de Pierre Hénaff.

S’y trouvent juxtaposés pour la mise en forme  trois fichiers accessibles par un simple clic gauche appliqué sur le terme « Fichier » approprié :

 

Fichier 1.    Hommage de l’ASVPNF à P. Hénaff

Fichier 2.   Croyances,foi et progrès par P.Hénaff

Fichier 3.  Pierre Hénaff n’est pas allé à la guerre mais…

 Le Fichier 3 comporte trois sections :

 – Souvenirs de collégien bigouden

 – Souvenirs des évènements du 24 juillet 1944 au manoir du Hilguy à Plogastel-Saint-Germain

 – Telgruc,3 septembre 1944

 

 Que Madame Françoise Hénaff soit chaleureusement remerciée d’avoir accepté la relecture des écrits-souvenirs de son père défunt,  avant de nous les adresser pour édition.

Charles Péguy et les Hussards noirs de la République

Né en 1873 à Orléans, Charles Péguy fut l’un des grands écrivains de la Troisième République, poète engagé, républicain fervent et témoin lucide des transformations politiques et sociales de son temps. Élève de l’école annexe de l’École normale d’instituteurs d’Orléans, il grandit dans un environnement où l’éducation était perçue comme le levier de l’émancipation.

Portrait de Charles Péguy vers 1908.
Collection personnelle ASVPNF

Dans son texte L’Argent, publié en 1913 dans les Cahiers de la Quinzaine, Péguy évoque avec émotion les jeunes élèves-maîtres — formés dans les Écoles normales — qu’il croisait dans la cour ou dans les classes de l’école annexe. Ces jeunes gens, habillés de noir, disciplinés, porteurs de l’idéal républicain, allaient devenir les instituteurs de la France rurale et urbaine. Leur mission : faire reculer l’ignorance, transmettre les savoirs fondamentaux, mais aussi former les esprits libres et les cœurs civiques. 

Extrait de L’ARGENT , 1913

 

      «   Nos maîtres étaient de pauvres gens comme nous, mais ils étaient d’un autre ordre que les riches. Ils n’étaient pas riches ; mais ils n’étaient pas pauvres comme nous.
C’étaient nos maîtres. On respectait nos maîtres. On les respectait comme on respecte un prêtre, un soldat, un juge, un chef. […] Ces hussards noirs de la République avaient une allure, une tenue, une honnêteté. On reconnaissait au premier coup d’œil, à la coupe de leur redingote, au port de leur tête, qu’ils n’enseignaient pas seulement à lire, à écrire, à compter.
Ils enseignaient le respect, le courage, la dignité. »

 

Par cette évocation lyrique et grave, Péguy rend hommage à une génération de maîtres qui incarna l’École de la République dans ce qu’elle avait de plus noble : austérité, rigueur morale, transmission du savoir comme acte de foi laïque.

Dans le contexte de l’École normale d’Orléans, où l’enfant Charles fut élève, ces « hussards noirs » passaient devant lui, silhouette droite et manteau noir, en route vers leur mission. Il ne les a jamais oubliés.

 Note :Ce texte de Charles Péguy est désormais dans le domaine public. L’extrait provient de L’Argent, publié en 1913 dans les Cahiers de la Quinzaine. Version intégrale disponible sur : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Argent_(P%C3%A9guy)

 Les visiteurs de ce site pourront consulter  4   fichiers dévolus à Charles Péguy et à  quelques aspects de son œuvre :

Fichier 1. Les hussards noirs de Charles Péguy (1913)

Fichier 2. Péguy. L’Argent ou le parti pris du témoignage

Fichier 3. Résister avec Charles Péguy (Article de Jean de Saint-Chéron dans La Croix L’Hebdo n°287)

Fichier 4. Charles ,Péguy . Note de Samir Siad dans Théâtre Montansier.

 Comment ne pas rappeler au final de ces préliminaires dévolus au « rempailleur de textes » qu’était Chales Péguy le propos singulier de Bernanos  à son intention «  C’était un homme qui, mort, reste à portée de voix qui répond à chaque fois qu’on l’appelle ».

Etudiant à vie à l’épreuve du cabinet des curiosités normaliennes

par

François Larher

A la fin du premier quart du 21è siècle  on est enclin, dans certains milieux, à qualifier d’anachronique tout ce qui touche à la 3è République et notamment  l’Ecole publique gratuite, obligatoire et laïque qui fut sans conteste son œuvre la plus emblématique et la plus prometteuse pour ses enfants et l’avenir. On admettra ici, il ne pouvait en être autrement, que les acteurs de la  Révolution qui s’en suivit furent identifiés à ceux qui furent nommés par Charles Péguy les Hussards noirs de la République,  les Instituteurs et les Institutrices formés dans les Ecoles normales départementales.

Peut-on encore en 2025 être surpris et s’enthousiasmer de ce que furent les protagonistes de cette émancipation à l’origine de la transformation  complète de notre société et de ses modalités de fonctionnement ?

Peut-on encore en jetant un coup d’œil attentif sur le passé nous donner une raison de plus pour ne pas mépriser le présent et pour ne pas désespérer de l’avenir que le passé nous a préparé ?

C’est le sens de la démarche que propose ici un ancien hussard noir  qui, devenu normalien grâce à son Ecole de hameau et son premier Instituteur  à la fin de la Seconde Guerre mondiale,  entreprit un long cursus d’étudiant à vie qui donna lieu à un parcours scientifique à peine achevé .

Ce cursus fut jalonné d’étapes nombreuses et variées parmi lesquelles  l’obtention du diplôme d’études approfondies en sciences végétales fut sans doute la plus marquante et la plus probante pour son bénéficiaire, fils de paysans passé par l’Ecole de hameau, le Cours complémentaire, L‘Ecole normale, l’Ecole de la Faculté des Sciences et enfin par l’Ecole de la vie.

Il était donc bien normal qu’il revienne, en toute humilité, apporter sa contribution sur ce site dévolu à l’histoire de l’Ecole normale et à celle des Instituteurs qui, parfoi, dérivait vers  des champs quelque peu insolites tels celui que le visiteur pourra découvrir dans les fichiers suivants .

Son étonnement sera grand de trouver des éléments constitutifs de tout ouvrage scientifique rédigés non pas en français et en anglais approximatif comme il est de coutume, mais en français et en breton. La langue bretonne était et reste la langue maternelle de l’auteur . Indélébile malgré les efforts de l’Ecole de la République, il se devait en pareille circonstance de lui redonner la place   d’honneur qu’elle n’aurait jamais dû quitter .

Fichier 1. Propos bilingues relatifs au  DEA ( avant- propos, épilogue, lettre d’envoi).

Fichier 2. Texte du mémoire de stage pratique de DEA océrisé  et aux normes éditoriales de 2025.

La Pie Margot dans la culture populaire bretonne

Pour compléter une information déjà documentée sur ce thème faisant référence à un  oiseau familier de nos jardins (Pica pica) – ses petits jacassant sont des juvéniles- dont le nom  est  souvent associé  au prénom féminin Margot ( diminutif de Marguerite) on rappellera qu’en langue bretonne Margot devient tout simplement Margod voire Margodic s’il s’agit d’une « Margod vihan »!

Pour la petite histoire attachée à ce prénom emblématique on rappellera que Margot  est, entre autres, la fée de  plusieurs légendes bretonnes, l’héroïne de l’ouvrage « De Goupil à Margot » de Louis Pergaud et celle du roman d’Alexandre Dumas La Reine Margot . Dans la série, n’oublions pas Victor Hugo qui se proposait gaillardement de courir les Margotons ,c’est-à-dire les jupons !!!

En breton du 19è siècle,  on parlait de Margod ar Bik et Proux le barde breton du Trégor en fit le titre d’une de ses gwerz mise en ligne sur asvpnf.com

Les visiteurs de ce  site pourront  consulter à ce propos quatre documents accessibles en cliquant sur document 1,2.……

Document 1: 

 . Caricature en noir et blanc de Margod ar bik (T.R., ASVPNF,  Mai 2025)

Document 2 : Proper Proux barde breton et Margod ar Bik (III) 

Document 3 : Charles Rolland,barde de Guerlesquin,

Document 4:  Petra  zo nevez e Ker Is … partition musicale associée à la gwerz Margod ar bik 

Une « gwerz » facétieuse de Prosper Proux (barde breton , 1811-1873) et sa traduction en français ( II)

Les  visiteurs pourront consulter ici deux fichiers. L’un est dévolu à la version bretonne de ce poème, retrouvée dans le journal Le Citoyen du 8 mai 1930 (dans la presse ancienne numérisée des Archives départementales du Finistère) et l’autre à sa traduction française par deux retraités-anciens bretonnants- ayant pratiqué leur langue maternelle dans le doux pays du Trégor. Ce fut le pays d’adoption  de Prosper Proux.

 L’ensemble renvoie à une monographie datant de la fin des années 50 et portant sur la biographie du barde, rédigée par un élève-maître en formation professionnelle à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper, sous le contrôle et les conseils éclairés du Professeur Pierre Jakez Hélias,

Cette monographie, malencontreusement égarée au cours de la mise en déshérence  de ladite Ecole, est activement recherchée !…

Fichier 1. Gwerz Margod ar Bik.

Fichier 2. Chanson La Pie Margot

Lorsque l’esprit rebelle normalien- longtemps contenu- se manifeste dans un oulipo insolite !

Pour sortir de la série des récits illustrés intitulée « André Le Goff raconte »  qui continue de susciter  l’intérêt de nos visiteurs , le dit auteur-  fidèle et prolifique contributeur à l’animation et à la substance même de cet outil de communication-nous propose ici un nouvel  « ouvrage ».Il y  révèle des talents méconnus  d’écriture oulipienne et c’est pour le  plus grand  bonheur des visiteurs avertis de ce site. Il s’agit notamment de ceux enclins à  décoder la caricature, la liberté et les excentricités du langage normalien .   Ils laisseront sur le bord du chemin le style « argad’z des Gadzarts » que nous avons déjà souligné à maintes reprises dans l’évocation des rites et traditions normaliens.

Ils découvriront ici le ton de  la parole libre et de l’élan indocile des normaliens quimpérois de 1929 qui furent mis à pied et renvoyés dans leurs foyers pour avoir contesté vigoureusement la direction autoritaire et tatillonne de la vie de leur Ecole. Ceci préfigurait, avec 40 ans d’avance les évènements de Mai 68 !

Quoi qu’il en soit on restera au plus près de l’actualité ; ceci est à souligner au moment où l’on célèbre la liberté de la presse(Journée du 3 mai) !

Le billet d’humeur  oulipien de André Le Goff est intitulé :

« Brindezingue »

Il est accessible en cliquant ici

Que notre ami André soit très chaleureusement remercié  de nous permettre la mise en ligne de cet article.

Dans la série André Le Goff raconte :

                                               Le curé des Brézeux
 

Dans la série  “André Le Goff raconte” régulièrement pourvue sur ce site on découvrira  le récit de la rencontre inopinée  et inédite de notre  fidèle et productif auteur avec l’Abbé Comment. Le patronyme « en religion » de son interlocuteur avait laissé croire  à un canular   renvoyant à ses lointaines études normaliennes au « Séminaire laïque » sis au sommet de la rue de Rosmadec à Quimper.

En réalité, il ne s’agit point d’une fiction  puisque ledit curé Comment était en charge, au moment des faits, de la paroisse des Brézeux  qui comme chacun le sait  se trouve dans la collectivité du même nom intégrée à la   communauté de communes de Maîche dans le Département du Doubs.  Du coup  l’abbé Comment devint forcément le curé des Brézeux .

Mais pour en savoir davantage sur les circonstances et les apports extraordinaires de cette rencontre, les visiteurs sont invités à consulter l’article illustré en question  accessible en cliquant ici (Fichier 1) .

Comme il n’y s’agit pas  de « bouffer du curé » comme souvent reproché aux anciens instituteurs de l’Ecole laïque mais d’ouvrir des perspectives remarquables sur l’art non figuratif du 20è siècle et le mouvement de rénovation de l’art sacré par l’art abstrait,il est suggéré de prendre connaissance du Fichier 2 qui lui est annexé.  On y découvrira quelques bonnes adresses pour faire plus ample connaissance avec la vie et l’œuvre artistique de Alfred Manessier ,célèbre tant à  Brézeux que bien au-delà.

Que notre ami André le Goff soit chaleureusement remercié de nous avoir soumis cette page d’anthologie où, pour le bonheur des yeux, l’on voit apparaître-pour la première fois-  un brave curé de campagne revêtu d’une soutane aux couleurs de l’art abstrait.