Aux origines de la laïcité et de ses principes fondateurs

Roger Williams (environ 1603-1683),  puritain anglais venu en Amérique en 1630 pour fuir la persécution royale a été considéré comme le père de la liberté religieuse aux Etats-Unis et l’un des premiers à avoir pensé la neutralité de l’Etat en matière religieuse.  Serait-ce donc le pionnier sans le domaine de ce qui était appelé à devenir la laïcité à la française? Le terme lui-même pose problème aux linguistes et forcément  aux  détracteurs  nombreux et divers des concepts  qu’il porte . Qu’est-ce donc  que la laïcité ? Un mot abstrait et tardif encore considéré en France comme un néologisme en 1911, il ne figure dans aucune des « lois laïques » votées entre 1880 et 1905), un processus historique inscrit dans la longue durée et englobant le processus de laïcisation enclenché aux débuts de la IIIè République, un cadre juridique et administratif, une réalité complexe et parfois même déconcertante. 

Jadis, faut-il le rappeler,  nous étions  majoritairement laïques (ou laïcs)  car considérés comme membres catholiques du peuple de Dieu. Etait laïc celui qui ne relevait pas du clergé religieux ni d’un des ordres monastiques dans la société chrétienne. Il faisait partie du laïcat. Dans l’Eglise catholique, on désigne comme « laïcs » les personnes qui, tout en appartenant à la communauté des fidèles, n’ont pas la responsabilité du sacerdoce  ministériel comme le « clergé ».

Cette complémentarité des catégories laïcs/clergé s’est transformée, avec la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat survenue en France le 9 décembre 1905, en opposition  : l’État « laïc » n’autorise plus aucune influence du « clergé » sur ses institutions, et tout particulièrement sur l’Ecole publique  laïque.

Les recherches des linguistes sur les mots clés laïcs (formant le  laïcat) et clercs (constituant le clergé ) conduisent aussi à des observations éclairantes que l’on pourra consulter dans le détail à l’URL:

http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3005

Il en ressort, au-delà des implications étymologiques et lexicologiques, que :

Le clergé, les clercs, c’est une fraction de la société qui se tient pour spécialement élue et mise à part, et qui pense avoir reçu la mission divine de gouverner le reste des humains ; l’esprit clérical, c’est la prétention de cette minorité à dominer la majorité au nom d’une religion.

Les laïques, c’est le peuple, c’est la masse non mise à part, c’est tout le monde, les clercs exceptés, et l’esprit laïque, c’est l’ensemble des aspirations du peuple, du laos, c’est l’esprit démocratique et populaire.

On pourra consulter à ce propos l’article récent de Samuel Charlot (2018)-administrateur au Conseil économique, social et environnemental – en allant à :

 

https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/38312-letat-et-la-laicite

S’agissant du concept lui-même de laïcité on pourra prendre connaissance de l’article intitulé : « La laïcité,un concept facile à définir » à l’adresse :

https://www.laicite.be/la-laicite/la-laicite-un-concept-simple-a-definir/Le CAL .

Au total, les visiteurs seront ainsi préparés à la réfutation, par Jean-Pierre Castel, de la théorie selon laquelle les concepts sous-jacents à la laïcité républicaine à la française trouveraient leurs origines aux fondements mêmes de la religion chrétienne. Ils pourront à ce propos consulter son singulier article paru le 12 juin 2021 dans Mezetulle le Blog-revue de Catherine Kintzler à l’adresse suivante :

https://www.mezetulle.fr/non-la-laicite-nest-pas-dorigine-chretienne-par-jpc/

Il s’intitule et c’est rassurant :

“ NON, LA LAÏCITE N’EST PAS D’ORIGINE CHRETIENNE”

 

Il est également accessible en cliquant ici.

Que Jean-Pierre Castel et Catherine Kintzler soient chaleureusement remerciés de nous avoir autorisé à reproduire cet article .