Anciens élèves-maîtres, nostalgiques de la « petite reine »…

Les deux protagonistes en question, amoureux inconditionnels de « la petite reine », invitent les visiteurs de ce site à consulter le récit de leurs exploits  cyclistes respectifs accomplis-sans concertation préalable- à différents moments de leurs  parcours d’enseignants. Leur cursus normalien, effectué au début de la seconde moitié du 20è siècle ne les préparait pas particulièrement  à une utilisation ludique ou sportive de la bicyclette. En  effet leurs enfances   s’étaient déroulées dans les campagnes finistériennes au moment de l’occupation allemande  où pour des raisons stratégiques ( ?) les vélos en bon état de marche avaient « disparu » de nos contrées. Ce n’est qu’à partir  de la Libération qu’il leur fut donné d’ expérimenter  les joies de la bicyclette  au moyen de nouvelles machines (aux marques restées dans les mémoires telles Stella, Mercier, Glorius, Gitane ou de celles  retrouvées, parfois comme par enchantement, après la fuite  de l’occupant…Mais il faut bien le reconnaître, à l’époque  la bicyclette demeurait un  objet précieux que l’on ne confiait  pas facilement aux enfants. On était encore loin  des plans vélos et autres activités cyclistes développées dans les écoles et les collectivités à la faveur de divers plans citoyens et écologiques de développement durable. On parle désormais du vélo de fonction  mis à disposition des travailleurs en entreprise , vélo devenu un vecteur de décarbonation (quel vocabulaire !) des déplacements des salariés.

Mais la popularité de leur « petite reine »  tient aussi au développement du sport cycliste initié qu’il fut par le Tour de France  (inventé en 1903)  et popularisé par un magazine tel « Miroir Sprint »créé en 1946 par d’anciens Résistants et  dont les images furent fondatrices pour  nos deux protagonistes  et nombre de leurs comparses. Certes  ledit journal glorifait la vision mythique des champions exemplaires des routes du Tour de France suscitant engouement, vocations cyclistes et cyclopédestres. Ce n’était point le temps de l’assistance électrique c’était celui des « jarrets bien garnis » « construits à dure enseigne ».

On renverra les visiteurs à l’évocation poétique de la « petite reine » en les orientant vers l’adresse du   Petit Braquet   (Cf.  https://www.lepetitbraquet.fr/chron24_Michaux.html)

et : https://www.lepetitbraquet.fr/bicyclette-et-poesie.html.)

Ils y apprendront avec Aristide Bruant que :

« Le bicycliste a le cerveau tranquille,
Bon estomac, excellent appétit,
Loin des tracas et du monde imbécile,
Il est toujours frais de corps et d’esprit.
Pédalons donc tous autant que nous sommes,
Tournons, virons, courons dur et longtemps,
La bicyclette améliore les hommes,
Et l’on vivra bientôt jusqu’à cent ans. »

Et avec Jean Mélis que :

« Je sais que toi, ma petite reine,
Ma compagne fidèle et docile,
Comprenais que hors du domicile
On pouvait oublier soucis et peine.

Toujours tu seras au fond de mon cœur
Et ensemble dans notre garage
Nous évoquerons notre jeune âge
Et retrouverons un peu de bonheur.

Tu n’es qu’une simple bicyclette
Mais nous pourrons toujours nous comprendre,
Nous aimer et converser ensemble
D’une façon simple et muette. »

Mais … « petite reine » de quoi, au juste ?

Cette expression remonte au XIXe siècle et tire son origine dans l’histoire des Pays-Bas, au temps du règne de Wilhemine d’Orange Nassau . En effet en 1890, en succession à Guillaume III, la reine, âgée de 10 ans à peine, est à la tête de l’Etat néerlandais.

« Quelques années plus tard, la Presse française en visite, souligna la drôle habitude qu’avait la reine de se déplacer à vélo dans le royaume. C’est ainsi que l’expression «la petite reine à bicyclette » fut reprise par de nombreux journaux français et l’expression « la petite reine » fut adoptée par l’ensemble de la population pour désigner la bicyclette.  Wilhemine deviendra une icône non seulement dans l’histoire de son pays mais aussi dans l’histoire de la bicyclette française ! Mais les visiteurs intéressés trouveront une définition plus complète en se rendant à l’adresse :https://www.sudouest.fr/archives/tour-de-france-2023-pourquoi-le-velo-est-il-surnomme-la-petite-reine-15882253.php. où on remonte à l’histoire de Wildemine en passant par celles du poète  Edmond Haraucourt et du journaliste sportif Pierre Giffard,inventeur du Paris-Brest-Paris de 1200km en 1905 !

Ce sont donc  les contributions originales de nos deux compères de l’ENG de Quimper  qui nous ont orienté vers ces aspects historiques et parfois romantiques de l’histoire de  la « petite reine ». Nous leur savons gré  de nous avoir permis d’évoquer ces effets collatéraux  ayant imprégné durablement tant nos scolarités normaliennes que nos cursus professionnels.

Les visiteurs pourront consulter les deux fichiers suivants d’un simple clic gauche .Ils nous sont parvenus  dans l’ordre de leur présentation :

Fichier 1. Les cyclo randonneurs par André Le Goff.

Fichier 2. Souvenirs vélocipédiques  par Pierre Guinamant, agrémentés d’ un crobar de Max.

Que nos amis André Le Goff et Pierre Guinamant soient chaleureusement remerciés pour leurs nouvelles contributions.

Pierre-Jakez Hélias notre Professeur, ethnologue de cœur.

Il était naturel que  la mémoire de celui qui fut notre vénéré  professeur de  français à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper et l’importance de son œuvre pour  représenter l’âme et la langue bretonnes  puissent donner lieu à de nombreuses parutions sur ce site .

Il  était, sans aucun doute, moins bien préparé à accueillir la signification remarquable que pouvait revêtir son  œuvre sur le plan de l’ethnologie, celle-ci étant prise  au sens de « l’étude explicative et comparative de l’ensemble des caractères de groupes humains, particulièrement des populations  primitives , qui tente d’aboutir à la formulation de la structure et de l’évolution des sociétés » (https://www.cnrtl.fr/definition/ethnologie).

C’est une publication récente de Fañch Broudic, parue le 6 février 2024 dans son blog revue www.langue-bretonne.org qui  a largement ouvert nos perspectives en la matière et nous l’en remercions chaleureusement. Ladite publication  faisait suite à la disparition à 101 ans de Jean Malaurie, ancien Directeur de recherches au CNRS, devenu titulaire de la chaire d’ « Anthropologie et écologie arctiques » à l’EHESS et fondateur de la mythique collection «Terre humaine». Jean Malaurie en effet, géographe-physicien devenu  ethno-historien mondialement connu, avait découvert non seulement l’œuvre de P-J. Hélias mais aussi l’homme  sage, quêteur et éveilleur de mémoire qu’il fut.

Nous rappellerons tout d’abord la teneur des  hommages qui furent rendus à Jean Malaurie et à son oeuvre emblématique. Ainsi s’exprimaient à ce propos :

 Romain Huret,président de l’EHESS :

https://www.ehess.fr/fr/hommage/hommage-jean-malaurie

 « L’EHESS a appris avec une profonde tristesse la disparition du géographe et anthropologue Jean Malaurie, explorateur du Grand Nord, le 5 février 2024.En 1990, les éditions Plon publient un livre sobrement intitulé Pour Jean Malaurie. De Jacques Le Goff à Claude Lévi-Strauss, le sommaire se lit comme une cartographie française des sciences sociales des années d’après-guerre. C’est dire l’exceptionnel apport du fondateur du Centre d’études arctiques à la recherche, et ces quelques lignes ne feront que l’esquisser. Formé à la géographie et à la géomorphologie, il découvre ces terres lointaines en 1948 lors d’une expédition conduite par Paul-Emile Victor. À vingt-quatre ans, il se passionne pour un terrain qu’il cartographiera avec patience tout au long de sa vie. Sur place, au contact des populations, il forge une méthode, empruntant à toutes les sciences sociales dans une féconde pratique interdisciplinaire. Son premier livre, Les Derniers Rois de Thulé (1955), en fait la brillante démonstration. Cette publication marque également la naissance de la collection « Terre Humaine » aux éditions Plon. Le directeur de recherche au CNRS rejoint notre établissement dès 1975 avec une chaire intitulée « Anthropologie et écologie arctiques ». Dans nos murs, il peaufine sa méthode anthropo-géographique et son œuvre, inventive, attentive aux autres, ouverte à la diversité des mondes. En notre nom à toutes et tous, j’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille. »

France Info avait déjà souligné que le géographe-physicien “Jean Malaurie fut le premier homme au monde à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord avec deux traîneaux ( le 29 mai 1951). Au cours de cette aventure, il découvre à Thulé une base militaire américaine pour bombardiers nucléaires ! Celui qui est devenu un ethno-historien mondialement connu s’élèvera contre cette implantation, réalisée sans avoir consulté la population locale. cf.(https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-samedi-11-juillet-2015_983339.htm)

Samuel Etienne ( In le Dictionnaire prosopographique  de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes) cf. https://prosopo.ephe.psl.eu/jean-malaurie) :

 « la carrière de Jean Malaurie a été consacrée à des études de géomorphologie polaire (météorisation, structures dynamiques d’éboulis), d’anthropogéographie arctique dans un esprit animiste et à l’étude du développement des populations Inuit et nord-sibériennes. Le travail de recherche de Jean Malaurie commence en 1948 et 1949, à la suite de sa nomination, par son maître Emmanuel de Martonne (Académie des Sciences), en tant que géographe-physicien aux deux expéditions de Paul-Émile Victor sur la côte centre-ouest du Groenland (inlandsis et secteur déglacé). Fin 1949, Jean Malaurie démissionne, l’Académie des Sciences ayant décidé, par cohérence avec le programme antarctique, de supprimer toute étude des sociétés humaines au Groenland. L’hiver 1948-1949 et l’hiver 1949-1950, il effectue une mission solitaire CNRS dans le Hoggar à 2800 mètres d’altitude pour étudier la desquamation des roches et la géomorphogénie des éboulis dans un climat désertique aux données thermiques inverses du nord du Groenland. En 1950-1951, le directeur du CNRS charge Jean Malaurie d’une mission solitaire de géomorphologie et de géographie humaine à Thulé, dans le nord du Groenland. Le 29 mai 1951, au cours d’une mission de reconnaissance géomorphologique sur l’inlandsis, il est le premier homme à atteindre, en deux traîneaux à chiens, le pôle géomagnétique en compagnie de Kutsikitoq, son fidèle compagnon Inuit. « L’homme qui parle aux pierres », comme le désignent les Inuits, apprend petit à petit à écouter les réponses des roches, de la végétation, appuyant ses réflexions de géomorphologue naturaliste sur les relations qu’entretiennent les Inuits avec leur territoire, relations de parenté et de courtoisie vis-à-vis du monde animal, minéral, végétal, au cœur même de la pensée chamanique. Le 9 avril 1962, il défend à la Sorbonne une thèse principale de géomorphologie climatique et quantitative, et une seconde thèse dite complémentaire d’anthropogéographie démographique et d’étude animiste. Jusqu’en 1990, Jean Malaurie a assuré trente et une missions arctiques : Groenland, Arctique canadien, Alaska et Tchoukotka. En 1990, il est directeur scientifique de la première expédition franco-soviétique en Tchoukotka qui permettra d’étudier l’Allée des baleines, préalablement découverte par des archéologues soviétiques en 1976 et qui sera reconnue, après les travaux de Jean Malaurie sur l’esprit Yi-King de la répartition numérique des crânes de la baleine sur le littoral, comme un haut-lieu chamanique, une « Delphes de l’Arctique ».

-Monde des grandes écoles et universités : « Jean Malaurie est assurément un des très grands hommes de sa génération. Refusant le STO en 1942, il entre en Résistance à 21 ans. Revenu du maquis, magnétiquement, d’abord avec l’expédition Paul-Emile Victor, puis seul, dans des conditions de vie extrême. La rencontre des peuples de l’Arctique, ignorés jusque-là, modifiera considérablement cet esprit scientifique, Grand Officier de la Légion d’honneur depuis cette année. Alors que sa Lettre à un Inuit de 2022 est sur le point de paraître, il a accepté de donner au Journal des Grandes écoles une de ses très rares interviews. »Cf. https://www.mondedesgrandesecoles.fr/rencontre-avec-un-homme-ocean/

– Pour revenir  à notre ancien Professeur et à sa rencontre avec Jean Malaurie on peut se rendre à l’adresse  https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-J   akez_H%C3%A9lias   pour y découvrir       que  « Le Cheval d’orgueil fut écrit à la demande de Jean Malaurie et publié en 1975 dans la collection Terre humaine . Ce récit de son enfance lui donna une célébrité nationale,alors qu’il suscitait  des critiques virulentes de la part de Xavier Grall dans Le Cheval couché et, bien plus tard, de Jean Rohou dans Fils de ploucs, écrit aussi en réaction au Cheval d’orgueil. »

Quoi qu’il en soit il bénéficiait de la reconnaissance scientifique de l’ethnologue Jean Malaurie et c’est cet aspect de la notoriété de Pierre-Jakez Helias qui est mis en évidence par Fañch Broudic dans l’article  intitulé :

« Quand l’ethnologue Jean Malaurie

a rencontré

la Bretagne de Pierre-Jakez Hélias »

que nous  avons reproduit, avec son acco, de façon à le représenter sur le site asvpnf.com . Il est accessible directement  en cliquant sur Document 1 ou en se rendant à l’URL : http://www.langue-bretonne.org/archives/2024/02/06/40198558.html

On notera   que la rencontre intellectuelle entre  Malaurie et Hélias a été mentionnée récemment dans un article rendant hommage à Malaurie paru dans Le  Canard enchaîné du 14 février 2024 et dont la copie (Document 2 ) nous a été  adressée par un fidèle lecteur de cet hebdomadaire, ancien  élève de l’Ecole normale de Quimper !  On ne manquera pas plus de rappeler que  Michel Troadec dans Ouest–France du 6 février 2024 soulignait : « De Jean Malaurie, Pierre-Jakez Hélias avait dit, dans les colonnes de ce journal  en décembre 1978 : « Il a réalisé le tour de force de me faire écrire un livre… moi qui n’en avais jamais écrit.» avant d’ajouter : « Jean Malaurie a une façon d’autant plus convaincante de présenter les choses que sa façon de les voir est contraire à l’universitaire. » (Cf. https://www.ouest-france.fr/culture/livres/jean-malaurie-avait-decouvert-pierre-jakez-helias-51e82ece-c4ff-11ee-8011-b976796527e7)

 

 Que Fañch Broudic soit chaleureusement remercié de  nous avoir permis cet emprunt et d’avoir ainsi contribué à la reconstitution de la mémoire normalienne quimpéroise .

Les bons mots de Jakez

Un fidèle visiteur de ce site –  souhaitant conserver l’anonymat- nous a fait remarquer que la rubrique ayant trait au cabinet des curiosités normaliennes lui semblait vivre de ses acquis et qu’il était opportun de susciter de nouvelles contributions pour l’enrichir . Pour sa part, il a glané au fil de ses lectures un certain nombre de pensées  et  citations de son ancien Professeur de « français »  à l’Ecole normale de Quimper (F-29000).Il considère qu’elles sont de nature à  caractériser la « relation affective  privilégiée» instaurée entre le Professeur et les élèves-maîtres dont il fit partie au début de la seconde partie du 20è siècle. Les temps ont changé.

Les cours de Français dispensés par P.-J. Hélias (dit Jakez) aux normaliens des deux premières années du cursus normal étaient souvent ponctués  du récit d’anecdotes  vécues pendant son enfance en pays bigouden.  Ceci  contribuait sans doute à réconcilier les élèves-maîtres bretonnants avec les secrets et les beautés de la langue française.

Les visiteurs pourront consulteren cliquant ici ,  quelques un des bons mots de Jakez.

MOËLAN en MAI

Dans la série inépuisable … 

« André Le Goff raconte »

réactivée  en cette  saison estivale  2023, les visiteurs de ce site pourront consulter le récit illustré  des « évènements » de mai 68  tels qu’il furent vécus par notre collègue , jeune instituteur public  de 30 ans, dans la charmante commune de Moëlan-sur-Mer (F-29150) où il exerçait son métier d’enseignant. Ils se  rendront  compte  que pour  la génération de l’auteur ayant connu l’occupation allemande, la seconde guerre mondiale, la Libération et les guerres de décolonisation , mai 68 fut une  insurévolution. Ils en découvriront des éléments fondateurs au niveau local  et ne manqueront pas de s’interroger sur la signification qu’ils revêtent dans les mémoires individuelle et collective .

Comment ne pas rappeler qu’au sortir de Mai 68, les vacances d’été étaient proches …et  que le slogan « Sous les pavés,la plage ! » était, avec d‘autres, à l’ordre du jour sur les barricades du quartier latin. Cependant la saison balnéaire et touristique paraissait compromise  notamment en Bretagne. En réalité elle fut  relativement animée ainsi qu’en témoigne la  photo d’une des plages de Moëlan-sur-Mer prise en juillet 68 et dont on  trouvera la reproduction  à l’URL : https://bcd.bzh/becedia/fr/loin-des-paves-la-plage-les-vacances-en-bretagne-pendant-l-ete-1968

 La copie du récit   d’André Le Goff (document 1) est  accessible en cliquant ICI : 

Document 1 .    « MOËLAN en MAI » par  André Le Goff , août 2023 (fichier pdf.)

Que notre fidèle contributeur soit chaleureusement remercié pour son témoignage sur Mai 68 . Il devrait en susciter d’autres…

Contribution à la connaissance de l’esprit normalien au milieu du 20è siècle

« Petit témoignage sur mon séjour à l’ENG de Quimper »

 par

Jean Le Duff

 « Voici un témoignage personnel. J’ai perdu tout contact avec la demi-douzaine d’instits suppléants qui étaient avec moi. Je ne suis pas sûr qu’en fouillant dans les papiers accumulés j’en retrouve trace, même de leurs noms. Pour ce qui concerne les normaliens de 4 ème année j’ai, par la suite, un peu connu à Avranches  Goaper qui est devenu Prof. de SVT. Je vais essayer de creuser un peu du côté de ce qu’il reste de témoins de cette époque en Finistère. Ce sera plutôt du côté de la mouvance communiste … ».

 Jean Le Duff, Conseiller d’Orientation Psychologue à la retraite , fut en effet sollicité par les responsables de ce site- informés de son séjour en formation professionnelle  à l’ENG de Quimper en 1957- afin qu’il fasse part aux visiteurs des souvenirs de son expérience quimpéroise.  Ses observations, pour ne pas dire son « ressenti » , semblaient en effet de nature à faire émerger des éléments méconnus constitutifs de l’esprit normalien d’autant qu’ils ressortaient du « regard » d’un non-normalien accuelli dans notre Ecole  au sein de la Promotion EMERAUDE (1953-1957), à l’époque des faits en  Formation professionnelle.

Les visiteurs pourront consulter en cliquant ici l’article de Jean Le Duff  qui touche non seulement aux rites étonnants et aux   traditions ayant eu cours  dans notre Ecole mais aussi  aux pratiques pour le moins inquiétantes d’un chef d’établissement qui, sans doute sanctionné par sa hiérarchie, quitta les lieux pour aller exercer ses compétences éducatives ailleurs…

 Les visiteurs pourront également accéder à une biographie  de Jean Le Duff en se rendant à l’URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article136976, notice LE DUFF Jean, Roger par Jacques Girault, version mise en ligne le 11 mai 2011, dernière modification le 11 mai 2011 .

 Que notre collègue et ami Jean Le Duff soit très chaleureusement remercié  d’avoir , par sa contribution,  élargi singulièrement le champ des items  de la rubrique « cabinet des curiosités normaliennes » de ce site.

L’ECOLE MATERNELLE EST-ELLE NECESSAIRE ?

Les visiteurs intéressés par cette problématique  d’actualité pourront consulter l’article original que lui consacre Pierre Guinamant  (Document 1)  ainsi que le  fichier pdf qui lui a été associé (Document 2) en cliquant successivement sur :
          Document 1 : Fichier Word (article original).
 
          Document 2 :  Fichier pdf relatif à l’école maternelle française.

Mémoire normale et esprit normalien

André Le Goff raconte ses espoirs de  Tambour devenu Clairon puis  major et adepte de la plume sergent-major

 

Entretenant fidèlement ses anciennes amitiés normaliennes  notre ami André Le Goff  faisait parvenir à ses correspondants encore vaillants–malgré la rigueur des temps présents-un message hautement prémonitoire daté du 16 janvier 2023 , alors qu’il pérégrinait en terres occitanes.

Intitulé « Pierre Bayle , enfant tambour » il l’avait libellé  en ces termes :  « J’ai dégoté l’article dans le Midi Libre! Je connaissais l’importance du tambour (il donnait les ordres à la troupe ),j’ignorais qu’on le devenait à 11 ans ! La Révolution française avait fabriqué Bara ( un français doit vivre pour elle, pour elle un français doit mourir…). Elle avait oublié Bayle. Il est vrai si qu’il ne se trouvait pas devant des Chouans ! L’Histoire de  la France n’admet pas la pitié ! ». Il était accompagné   de ladite coupure  (document 1) que le visiteur pourra  consulter en cliquant ici.

 L’information fut  valorisée par quelques uns, sensibles aux propos de  notre conteur lanceur d’alerte.  Ils furent enclins  à se documenter sur l’enfant–tambour  dont le sacrifice , alors qu’il avait 11 ans, fut célébré lors de l’inauguration de  l’EPS de garçons de Limoux  en 1911 , 117 ans après sa mort au combat contre les espagnols . En réalité il fut déclaré mort pour la France et cité à l’ordre de l’armée, à titre posthume, par le général Dugommier le 10 novembre 1794…

Pierre Bayle devint   le symbole des anciens Enfants de Troupe et aujourd’hui sa mémoire continue d’être honorée via des sculptures (voir le document 2  en cliquant ici) et les activités de l’Association  « Le Chemin du Petit Tambour »   

 Ceci leur permit de trouver ou de retrouver des informations :

1. Sur l’histoire  de Bara (Jeune tambour des hussards républicains,  exécuté le 7 décembre 1793 pour avoir refusé de crier « Vive le roi! » après son arrestation par les Royalistes. Il préféra mourir en criant « Vive la République! » ) et celles  autres tambours célèbres ( URLhttp://www.appat.org/celeustique/index.php/instruments/instrumentistes/tambours-celebres

).

2. Sur  la richesse singulière  du mot « Tambour »(URL ; https://www.cnrtl.fr/definition/academie8/tambour) et de celle de l’expression « Tambour battant » (URL ; https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/tambour-battant)…au point de réléguer au second plan l’instrument de percussion de nos cliques , fanfares,  orchestres  et autres bagads au sujet duquel André le Goff  nous livre ses souvenirs  d’enfance  rospordinoise.

L’expérience  qu’il rapporte était sans doute formatrice pour le musicien de talent qu’il devint par la suite  dans le cadre de l’Ecole normale de garçons de Quimper.  Major de promotion, il y fut un lanceur d’alerte sans jamais devenir un sergent-major. Sur la fin de sa scolarité avec quelques autres protagonistes, il expérimenta avec beaucoup de bonheur la plume sergent-major  tout en affirmant  sa vocation d’instituteur et de formateur. Certes tout ceci fut mené tambour battant…

Mais ses correspondants ignoraient jusqu’à présent ses activités passées comme Tambour contrarié puis Clairon à la Clique de l’Amicale laïque de Rosporden, le  charmant pays de son enfance…

Aussi chers visiteurs , à vos baguettes et après quelques ras de 3 et flas de gauche (tant qu’à faire) bien maîtrisés , un passage par le rigodon  et la Diane (  batterie de tambour, sonnerie de clairon ou de trompette exécutée à la pointe du jour pour réveiller les soldats ou les marins ) place à la consultation du document 3   en cliquant ici. Il s’y trouve  rapportée la dernière histoire pacifique  et  illustrée de André Le Goff. Elle est intitulée :

Des bouffées d’espoir déçu

Qu’il soit chaleureusement remercié de nous avoir autorisé à la reproduire pour l’insérer sur ce site.

Document1. Pierre Bayle  l’enfant tambour (Extrait du Midi libre)

Document 2.  L’enfant tambour (Statues)

Document3. Des bouffées d’espoir déçues (récit illustré d’André Le Goff) 

La petite histoire des Ecoles communales de filles L’Ecole de Stang ar Bacol

C’est le 18 avril  1863 que Napoléon, « par la grâce de Dieu et la volonté nationale »,Empereur des français, à tous présents et à venir, décrèta : « Avons sanctionné et sanctionnons, promulgué et promulguons ce qui suit :LOI(Extrait du procès-verbal du Corps législatif)Le Corps législatif a adopté le projet de loi dont la teneur suit :

Art. 1. – Toute commune de cinq cents habitants et au -dessus est tenue d’avoir au moins une école publique de filles, si elle n’en est pas dispensée par le conseil départemental en vertu de l’article 15 de la loi du 15 mars 1850.Dans toute école mixte tenue par un instituteur, une femme nommée par le préfet, sur la proposition du maire, est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles. Son traitement est fixé par le préfet, après avis du conseil municipal.

Art. 2. – Le nombre des écoles publiques de garçons ou de filles à établir dans chaque commune est fixé par le conseil départemental, sur l’avis du conseil municipal.Le conseil départemental détermine les écoles publiques de filles auxquelles, d’après le nombre des élèves, il doit être attaché une institutrice adjointe… »

Les visiteurs trouveront la suite du texte de cette loi en se rendant à l’adresse :

https://www.education.gouv.fr/loi-sur-l-enseignement-primaire-du-10-avril-1867-11000

On rappellera cependant  le libellé des articles 20 et 21 de ladite loi :

Art. 20. – Tout instituteur ou toute institutrice libre qui, sans en avoir obtenu l’autorisation du conseil départemental, reçoit dans son école des enfants d’un sexe différent du sien, est passible des peines portées à l’article 29 de la loi de 1850.

Art. 21. – Aucune école primaire, publique ou libre, ne peut, sans l’autorisation du conseil départemental, recevoir d’enfants au-dessous de six ans, s’il existe dans la commune une salle d’asile publique ou libre.

 

Victor Duruy était ministre de l’Instruction publique à l’époque… Ceci ne réglait pas, loin s’en faut, la question de l’enseignement des filles.  Ainsi    quelques mois avant la déclaration de la Guerre de 1870  Jules Ferry , alors député républicain, déclarait lors d’une conférence :

« Réclamer l’égalité d’éducation pour toutes les classes, ce n’est faire que la moitié de l’œuvre, que la moitié du nécessaire, que la moitié de ce qui est dû ; cette égalité, je la réclame, je la revendique pour les deux sexes… La difficulté, l’obstacle ici n’est pas dans la dépense, il est dans les mœurs. »

Ce n’est qu’à compter des évènements fondateurs de 1870 -1871, que se produisirent des progrès dans l’organisation de l’enseignement des filles alors que s’ouvrait la voie de la 3è République et de ses lois scolaires.

 

En 1870 pendant le siège de Paris ; les maires de Paris, Étienne Arago puis Jules Ferry réunissent une commission mixte de l’enseignement. Cette commission examine entre autres les questions de gratuité, et les réformes à apporter à l’enseignement primaire et secondaire des filles et des garçons. À cette commission siègent les deux premières femmes bachelières de FranceJulie-Victoire Daubié et Emma Chenu

Au moment de la Commune de Paris, côté Communards, le souci  majeur est celui de la nécessité de laïciser l’éducation : deux tiers des filles scolarisées le sont dans des écoles publiques appartenant aux congréganistes, le reste étant dans des écoles dites « libres », le plus souvent laïques, où les professeurs ne prêtent pas un serment d’obéissance à l’Empire. Édouard Vaillant, le délégué à l’Instruction publique, s’attache alors à laïciser les institutrices républicaines .

 

Sous l’impulsion du ministre de l’éducation de la 3è République Jules Ferry, les lois scolaires de 1881-1882 instituent également pour les filles le même enseignement primaire que les garçons, avec une mise à égalité concernant l’instruction. Elles transforment l’école publique, en instituant au niveau élémentaire la gratuité, l’obligation d’instruction de 6 à 13 ans et la laïcité, sans établir de différence entre les filles et les garçons. Ces mesures législatives ont pour effet d’inculquer les bases du calcul, de l’écriture, de la lecture à l’ensemble des filles.  

Cependant on estime qu’à Paris le tiers des ouvrières des années 1920 n’est pas scolarisé jusqu’à la limite imposée de 13 ans. La mixité est prohibée même si la loi Goblet  du 30 octobre 1886, , ouvre la possibilité d’écoles mixtes à classe unique pour les hameaux ou communes de moins de 500 habitants, sous condition d’autorisation du Conseil départemental.

En ce qui concerne la formation des enseignants, le 9 août 1879, la loi Paul Bert fait obligation à chaque département de créer une école normale de filles — comme une école normale de garçons, d’ailleurs —, c’est-à-dire une école pour former des institutrices ! »  (d’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27%C3%A9ducation_des_filles_en_France)

 Deux adhérents de notre Association  qui ont souhaité conserver l’anonymat ont mis à notre disposition des photos de leurs archives personnelles datant de 1934  prises dans une école publique de filles de Plonéour-Lanvern (F-29720 ) à un moment où les lois scolaires de la 3è République et la loi de Séparation de 1905 portaient leurs fruits. Elles témoignent de l’état des lieux il y a bientôt 90 ans et du chemin parcouru depuis en la matière. On rappellera ici que les Institutrices présentes sur ces photos  avaient été formées pendant l’entre-deux guerres  à l’Ecole Normale d’Intitutrices de Quimper. On peut aisément imaginer  le  véritable « sacerdoce »  que représentait pour elles  le fait d’exercer leur métier dans une Ecole de Filles telle celle de Stang ar Bacol sise en la Commune de Plonéour-Lanvern.

Que  nos deux adhérents soient remerciés pour leur contribution   reconstituant quelques éléments matériels attachés au prolongement de la vie normalienne  dans  cette école de village .

Le diaporama relatif à l’histoire de  l’Ecole de Stang ar Bacol que l’on pourra consulter en cliquant ici a été mis en forme par Laurence Cohuet. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.