Transcendantale, la laïcité est ou n’est pas !

L’adjectiver nuit à son essentialité

au sein de

nos institutions républicaines.

Parmi les termes de la langue française celui de « laïcité» est connu pour faire l’objet de qualifications extrêmement variées, celles-ci reflétant les choix philosophiques, spirituels (ou) politiques tant d’adeptes- nouveaux venus dans le champ de la laïcité- que de faux amis du principe républicain  sous-tendu.

Le terme laïcité vient du grec laïcos (λαϊκὸς), lui-même issu de laos (λαὸς), « qui est du peuple ». Il désigne le cadre juridique d’une société qui refuse la tutelle d’une religion sur les affaires publiques et qui respecte la liberté de conscience, les lois des hommes primant sur celles des religions. Ainsi la laïcité est-elle la condition première de la démocratie : affaiblir l’une revient à fragiliser l’autre. Cf.http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/laicite/

Apparu en France en 1871, le mot laïcité est défini comme une « conception politique impliquant la séparation de la société civile et de la société religieuse, l’État n’exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique ». C’est le principe politique « qui permet à toutes les convictions existentielles de vivre en bonne intelligence les unes avec les autres, à partir de la conviction partagée de l’égalité pour tous du droit d’expression, comme bien commun ».Il y a, dans le principe politique de laïcité, une double dimension : démocratique et républicaine :

-La laïcité est un principe démocratique en tant qu’elle prend en compte la multiplicité des aspirations individuelles ;

-La laïcité est un principe républicain en tant qu’elle prend en compte l’unité nécessaire du corps social autour de valeurs et principes de la République.” Cf. https://www.actu-juridique.fr/administratif/libertes-publiques-ddh/le-principe-de-laicite-une-invention-francaise-ignoree/

Ceci étant posé on découvrira ci-dessous quelques unes des épithètes usitées pour qualifier la laïcité; celle qui est censée avoir cours dans toutes nos institutions républicaines . On peut ainsi à l’envi voir affubler laïcité de qualificatifs aussi divers que :

Ouverte, inclusive, à la française, française, nouvelle, tout court, plurielle , positive, négative, restrictive , stricte , séparative, apaisée, identitaire, d’ouverture, de fermeture, de progrès, simple, dure, orthodoxe, néo-républicaine, aménagée, accommodée, républicaine, instrumentalisée, édulcorée, militante, de combat, anticléricale, dégradée, advenant, advenue, rigide, intransigeante… » (liste non exhaustive, ndlr ! )

A l’instar de J-P Brighelli ( In Liberté, Egalité, Laïcité, Hugo DOC, 2015)on considérera ici qu’adjectiver la laïcité revient à la trahir en la faisant dissoudre dans le « grand bain des communautarismes et des religions. » et qu’à force de l’aménager , de l’ouvrir et de lui donner une géométrie variable afin de l’accommoder aux lubies des diverses communautés, elle se trouve vidée de son sens » ;

Il s’agit donc de revenir à une laïcité sans adjectif car, selon  H. Pena Ruiz, le mot (intraduisible) et lui seul est en l’occurrence suffisant ! De surcroît comme l’écrit Caroline Fourest IN Génie de la Laïcité ; (Grasset, 2016) « la laïcité n’a ni à s’ouvrir, ni à se fermer, ni à s’accommoder, ni à s’arc bouter. Elle doit simplement rester fidèle à son histoire et à l‘esprit de ses fondateurs ». 

« Ni capitulation, ni persécution » disait Ferdinand Buisson !

La laïcité qui fut donc qualifiée de positive par certains vient de faire l’objet d’une nouvelle mise au point dans un article de Catherine Kintzler intitulé :

 
Vous avez dit « laïcité positive » ?

Publié dans Mezetulle le 30 octobre 2022 ledit article souligne que :

« En parlant de « laïcité positive » le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye reprend un terme fréquemment utilisé pour réclamer à la laïcité – qu’on juge rigide et trop intransigeante – des « accommodements », une « ouverture »1. Ce terme, que Nicolas Sarkozy avait cru bon de promouvoir à plusieurs reprises2, suggère par lui-même l’aspect politique qui gouverne son emploi. L’adjectif « positive » induit en effet un champ sémantique où prendrait place, à l’opposé, une « laïcité négative » qu’il s’agirait de combattre, de réduire et peut-être même d’effacer3. Mais la thèse d’une « laïcité négative » ne tient pas debout : car la laïcité a posé plus de libertés que ne l’a jamais fait aucune religion. On n’a pas à demander à la laïcité d’être « positive » : c’est aux religions qu’il appartient de le devenir en renonçant à leurs prétentions à l’exclusivité intellectuelle et politique.Examinons donc ce que certains appellent hâtivement un concept : la notion de « laïcité positive ». De quelque côté qu’on la prenne, on débouche sur un vide intellectuel »

Les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici, l’article de Catherine Kintzler.

On retiendra , à l’instar de Caroline Forest , que le génie de la laïcité réside dans le fait que c’est la seule lumière capable de nous éloigner de l’obscurantisme. Selon elle :

-la laïcité (non qualifiée) nous protège ;protégeons la !

-la laïcité nous permet de nous aimer ; aimons la passionnément et faisons la aimer !

Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous autoriser à reproduire et à représenter son article original.

Constitutionnaliser la laïcité

Déjà en 2017, Catherine Kintzler proposait d’inscrire dans la Constitution de notre République, les principes de la loi de 1905 (https://www.mezetulle.fr/constitutionnaliser-3-principes-de-loi-de-1905/) dans un article  intitulé :

                    Constitutionnaliser 3 principes de la loi de 1905

 publié dans son blog revue   Mezetulle  le  20 mars 2017. Elle y rapportait que Slate.fr (avait) demandé à 100 chercheurs de rédiger, dans un calibre restreint, des « propositions pour la France » avant l’élection présidentielle. Invitée à cet exercice, elle avait proposé la constitutionnalisation de trois principes inspirés de la loi du 9 décembre 1905.   Selon elle , la proposition à première vue n’est pas vraiment originale ni nouvelle ; mais à sa connaissance elle n’a jamais été présentée ainsi dans ses motifs, son détail et sa « faisabilité ».

On lira la suite  en se rendant à l’adresse : :https://www.slate.fr/story/138932/constitutionnaliser-loi-1905.

 Catherine Kintzler précisait d’emblée : « Vouloir constitutionnaliser un texte législatif, c’est considérer que ce texte dit quelque chose de fondamental sur la nature de l’association politique » . Puis elle poursuivait : « Supprimer de l’article premier de la Constitution une proposition difficile à comprendre et y insérer à la place trois propositions claires inspirées des deux premiers articles de la loi du 9 décembre 1905 permettrait de préciser le caractère «laïque» et «indivisible» de la République. »

 Sa contribution s’achevait ainsi : « La conséquence la plus spectaculaire de cette proposition est l’abandon des dispositions particulières en vigueur provisoirement en Alsace-Moselle et dans certains territoires ultra-marins. Un tel abandon, qui devrait se faire progressivement en respectant les droits des personnels religieux actuellement rétribués par l’État, réunifierait la République «indivisible». Mais la vertu principale du texte ainsi modifié apparaît si on suppose cette étape acquise: expliciter la laïcité de la République par un minimalisme fondateur et libérateur ».

 On comprend aisément que des juristes puissent   s’approprier et investir une telle problématique et que l’on peut donc  découvrir à ce propos un article tel celui  de Mathieu Touzeil-Divina  publié en 2018  et intitulé :

 

« Un principe latitudinaire et non constitutionnel de laïcité ? »

 

Il s’agit d’un chapitre  de  l’ouvrage : « La territorialité de la laïcité » de Mouannès Hiam que l’on pourra consulter à : La territorialité de la laïcité [en ligne]. Toulouse : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2018 (généré le 31 octobre 2022). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/putc/5675>. ISBN : 9782379280719. DOI : https://doi.org/10.4000/books.putc.5675.

 

Il y apparaît notamment que : «  l’objectif  poursuivi est simple : il s’agit d’exposer (sinon de rappeler) qu’à de nombreuses reprises (encore aujourd’hui) le principe pourtant dit constitutionnel de laïcité s’est effacé et s’efface encore derrière une Loi, un règlement voire un usage comme si la valeur normative et dite suprême de ce dernier s’effaçait ou était – selon les territoires – à géométrie variable : latitudinaire. Les exceptions, qui déconstruisent le principe, s’avèrent alors historiques et, d’un point de vue formel, généralement législatives même si quelques usages ne le sont même pas . Enfin, force est de constater que la plupart (mais non la totalité) des exceptions sont surtout – ce que l’Histoire explique – dues à des traditions ou à des pratiques issues du Concordat . »

 

Si les joutes électorales sont passées, la constitutionnalisation de la laïcité n’est point intervenue . Aussi n’est-il pas surprenant de voir  réapparaître la question dans notamment ufal-INFO, le magazine de l’Union des Familles Laïques  sous la forme d’un article de Charles Arambourou  en date du 29 octobre  2022 intitulé :

 

Constitutionnaliser la laïcité ? Oui, mais pas n’importe comment.

 

Selon l’auteur : « Le média en ligne Opinion internationale du 16 octobre 2022, date anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty, a publié un appel, accompagné d’une proposition de loi constitutionnelle

 pour l’adoption d’un titre « laïcité » dans la Constitution. Parmi les premiers signataires, tous personnalités respectables et de couleurs politiques diverses, on compte plusieurs partenaires et amis de l’UFAL.Néanmoins, notre association ne signera pas, et n’invite pas à le faire. Car les bonnes intentions ne suffisent pas à faire de bonnes lois ».

 

 On lira  cependant  avec intérêt  le texte de Charles Arambourou en cliquant ici .

Que les responsables de ufal-Info qui nous ont autorisé à le reproduire pour le représenter sur ce site  en soient chaleureusement remerciés.

Petite chronique des temps heureux où le Finistère construisait son Ecole publique, laïque et républicaine

La presse ancienne numérisée accessible à la BnF et aux archives départementales , toutes tendances politiques considérées, constitue un trésor inestimable dont la patiente et laborieuse exploitation permet la mise à jour de documents nécessaires à la reconstitution  de l’histoire de notre passé et de ses institutions, notamment lorsqu’elles concernent  notre système scolaire. Celui-ci fut conçu et lentement traduit  dans des actes législatifs  intimement associés à l’émergence  et à l’oeuvre de la IIIè République.

C’est leur périlleuse mise en application   au sein  des collectivités locales du département du Finistère telle que rapportée dans la presse de l’époque qui retient ici notre attention. Ceci, imposait un choix parmi  les journaux de l’époque, disponibles aux archives sous forme numérisée. Nous avons opté pour LE FINISTERE (bihebdomadaire paraissant le mercredi et le samedi  «  Journal politique [« puis » journal républicain « puis » organe hebdomadaire d’union républicaine] »

Dans ses colonnes on peut retrouver, parfois avec force détails, la chronique  des faits majeurs qui présidèrent à l’édification sur la place quimpéroise des deux Ecoles normales primaires où furent formés , à partir de 1884 et pendant une centaine d’années,  les institutrices et instituteurs d’un département  qui fut classé en 1881,  au vu du niveau de son illettrisme, parmi les plus  » arriérés » de France.

 Les recherches dont les résultats sont retranscrits et édités couvrent la période allant du 13 août 1881 au  31 mai 1882  ayant  fait l’hypothèse  simplificatrice qu’ elle devait receler des données importantes ayant trait aux modalités d’édification des deux écoles normales primaires de Quimper.   On savait  qu’elles accueillirent leurs premières promotions d’élèves-maîtresses et d’élèves-maîtres en 1884…

 

Ceci a  conduit à  la collecte d’un ensemble de 90 items réunis dans un seul fichier de 282 pages  auquel les visiteurs pourront accéder en cliquant ici , après avoir consulté  le  guide que constitue le sommaire  ci-dessous:

 

Sommaire des temps  heureux…

 

1. Deux discours de M.J. Ferry……………………………………………………………………………………………………………1

2. Construction de deux écoles normales à Quimper…………………………………………………………………………..8

3. Le Conseil général du Finistère  décide la construction de deux Ecoles normales à Quimper…………9

4.Les biens des congréganistes………………………………………………………………………………………………………….16

5. Création de deux écoles normales à Quimper (1881)……………………………………………………………………….18

6. Comme quoi l’Eglise est persécutée ……………………………………………………………………………………………….26

7. Le Ministre de l’instruction publique informe les Recteurs……………………………………………………………..27

8. L’ÉCOLE selon Paul Bert………………………………………………………………………………………………………………..29

9. Gazette bretonne , les exploits de Fouesnant!……………………………………………………………………………….33

10.Écoles de filles ……………………………………………………………………………………………………………………………..39

11. Traitement des instituteurs…………………………………………………………………………………………………………..42

12. Adam et Eve et la Bretagne…………………………………………………………………………………………………………..43

13. L’enseignement congréganiste……………………………………………………………………………………………………45

14. Nouvelles et Renseignements…………………………………………………………………………………………………….49

15. L’abbé Grégoire(I)……………………………………………………………………………………………………………………….54

16. Au conseil général du Finistère  : l’exposé de M. Le  Préfet………………………………………………………..56

17. Enquête publique sur la construction des Ecoles normales de Quimper…………………………………..  69

18.Au conseil général du Finistère……………………………………………………………………………………………………70

19.L’affaire  Frère NOLASQUE à Fouesnant……………………………………………………………………………………..72

20. Un avis du Journal de l’instruction publique……………………………………………………………………………….74

21. La mise en construction des deux Ecoles normales de Quimper………………………………………………..76

22. Une lettre de M. J . Ferry……………………………………………………………………………………………………………77

23. Les Collèges communaux………………………………………………………………………………………………………….78

24. Un évêque à l’index !…………………………………………………………………………………………………………………81

25. L’Enseignement dans l’Académie de Rennes……………………………………………………………………………85

26.L’Instruction publique(décembre 1881)………………………………………………………………………………………89

27. Les théories de M. Freppel……………………………………………………………………………………………………….90

28. A la Société de secours mutuel des Instituteurs et Institutrices………………………………………………..95

29. Le retour du Préfet à Quimper………………………………………………………………………………………………….101

30. Une médaille pour 20 instituteurs……………………………………………………………………………………………..102

31. La déclaration du nouveau ministère………………………………………………………………………………………..103

32. A Quimperlé les Frères abandonnent leur Ecole !…………………………………………………………………….110

33. Au sujet du budjet de l’Instruction publique……………………………………………………………………………..111

34.Dispositions à l’égard des Instituteurs………………………………………………………………………………………114

35. Création des 3 premiers Lycées de jeunes filles………………………………………………………………………116

36. Création du Lycée de QUIMPER: le décret……………………………………………………………………………….116

37. Réorganisation des écoles normales……………………………………………………………………………………….119

38.Le brevet d’instituteur et les congréganistes……………………………………………………………………………121

39.Le scandale d’Audierne…………………………………………………………………………………………………………….124

40. Les méfaits du cléricalisme……………………………………………………………………………………………………..127

41. L’enseignement secondaire des Jeunes filles………………………………………………………………………..129

42. Leçon donnée aux cléricaux par un évêque ………………………………………………………………………….131

43. Le réchauffement climatique en 1881-1882…………………………………………………………………………….133

44.L’enseignement secondaire dans les écoles libres………………………………………………………………..134

45. L’enseignement secondaire libre………………………………………………………………………………………….138

46. Le Certificat d’études uinversitaires……………………………………………………………………………………..140

47.Subventions pour installation de maisons d’école…………………………………………………………………143

48. Le projet de loi sur les instituteurs……………………………………………………………………………………….146

49. Financer les travaux dans les Ecoles……………………………………………………………………………………148

50. Acte officiel…………………………………………………………………………………………………………………………..149

51. Les progrès de l’Instruction primaire……………………………………………………………………………………150

52. L’éducation militaire……………………………………………………………………………………………………………..153

53.La Résistance à la Loi……………………………………………………………………………………………………………157

54. La loi sur l’enseignement primaire ………………………………………………………………………………………161

55. Discours de M.Paul Bert………………………………………………………………………………………………………170

56. Aux candidats aux écoles normales……………………………………………………………………………………..174

57. La loi sur l’enseignement votée par le Sénat………………………………………………………………………174

58. Le financement de l’Ecole publique……………………………………………………………………………………180

59. Le concordat………………………………………………………………………………………………………………………185

60. L’enseignement moral et civique………………………………………………………………………………………..186

61.L’enseignement congréganiste…………………………………………………………………………………………..188

62.Adjudication des travaux de l’ENG de Quimper…………………………………………………………………..190

63. La construction de  cinquante écoles de hameau……………………………………………………………….191

64. La loi sur  l’ instruction  primaire devant le Sénat. ……………………………………………………………..194

65. La gratuité de l’enseignement primaire………………………………………………………………………………199

66. L’Abbé Grégoire (suite)………………………………………………………………………………………………………201  

67.Financer la construction de deux Ecoles normales à Quimper……………………………………………..221

68. La proposition Boysset………………………………………………………………………………………………………..222

69. Enquête parcellaire préalable à la construction de l’Ecole Normale de Garçons de Quimper …..224

70. Le Congrès pédagogique…………. …………………………………………………………………………………………227

71. La retraite des instituteurs……………………………………………………………………………………………………229

72. L’instruction primaire en 1882……………………………………………………………………………………………….231

73. Un discours de M. Ferry ( 19 avril 1882)………………………………………………………………………………..237

74. Une Loi calomniée……………………………………………………………………………………………………………….241

75. Au conseil général du Finistère…… ……………………………………………………………………………………..245

77. Adjudication des travaux de l’ENG de Quimper…………………………………………………………………255

78. La Loi sur l’enseignement et les Conseils généraux……………………………………………………………256

79. L’affaire Guyader (Audierne) aux assises…………………………………………………………………………….260

80. Les instituteurs congréganistes………………………………………………………………………………………….261

81. Le brevet de capacité et les congréganistes………………………………………………………………………264

82.La mésaventure de M. Freppel…………………………………………………………………………………………….265

83. La surveillance des élèves  en dehors des classes…………………………………………………………….266

84. La construction de l’ENG de Quimper au tableau des offres légales……………………………………269

85. L’adjudication des travaux  de  l’école normale de filles de Quimper ………………………………….270

86. Le recrutement des écoles normales…………………………………………………………………………………. 271

87. La caisse  des écoles ………………………………………………………………………………………………………….274

88. L’implication citoyenne dans la construction des écoles de hameau……………………………………276

89. La philotechnique  à l’Ecole normale…………………………………………………………………………………..277

90.Une ordonnance de Charles x……………………………………………………………………………………………..278
 
Au-delà des éléments décisifs relatifs à la naissance desdites écoles normales, les visiteurs pourront prendre connaissance, non seulement  des récits et commentaires relatifs  aux  débats parlementaires qui eurent cours au moment du vote des lois scolaires, mais aussi des discussions passionnées suscitées dans les instances locales. Il y allait de leur défense sans faiblesse par les républicains et de leur condamnation véhémente par les cléricaux et autres tenant du conservatisme et de la réaction  . On y découvrira aussi les échos indignés provoqués  par les turpitudes diverses  et inattendues des  enseignants congréganistes, de leurs lettres d’obédience  et de leurs institutions ecclésiales.

 

On ne manquera pas de surcroît d’y consulter une biographie originale véritablement révolutionnaire  de l’Abbé Grégoire, les textes de  quelques  discours fondateurs de Jules Ferry  et de Paul Bert, sans compter  des éléments inédits concernant l’oeuvre scolaire magistrale de Lagrange de Langre , préfet républicain  du Finistère  pendant la période ciblée pour ces recherches.

La dictée de PLOVAN en août 2022

Créée en  1997, l’Association du Patrimoine  de Plovan (F-29720 )s’est proposée en 2010  de reconstituer et de valoriser l’histoire scolaire de cette commune  depuis les premiers temps de la 3è République.  En mars 2022, selon le quotidien Ouest-France,  ladite Association,  lors de son Assemblée générale,  rappelait que «  si elle s’était investie, depuis sa création , dans l’entretien du petit patrimoine  elle se distinguait surtout par l’animation de la classe à l’ancienne.  le cœur de son action ». « Sa popularité ne s’est pas démentie. Les visiteurs sont nombreux, 580 l’an passé, et la page d’écriture au porte-plume a toujours autant de succès », a souligné le président, Mathieu Glaz (cf. https://www.ouest-france.fr/bretagne/plovan-29720/patrimoine-la-classe-a-lancienne-le-coeur-de-laction-1dab3a3a-704f-4135-8cb5-afd145ef60a4 ) 

 En réalité : »ll suffit de passer la porte pour changer d’époque. Les pupitres en bois avec les porte-plumes, un set d’imprimerie de l’école Freinet, un panneau de lecture ancien, des livres scolaires d’un autre temps… Tout semble dans son jus. Créée en 1997 dans une partie de l’ancienne école publique (fermée en 1991), la classe patrimoine de Plovan reconstitue une salle de cours telle qu’ont pu la connaître des élèves dans les années 1950 et 1960.

Le bâtiment a été construit en 1910 (salle de classe au rez-de-chaussée et logement du directeur à l’étage, avec un jardin au sud).Le lieu est ouvert au public en juillet et août. Hors période estivale, des visites peuvent se faire sur réservation pour des scolaires ou des groupes d’au moins une dizaine de personnes » ( cf. https://www.destination-paysbigouden.com/a-voir-a-faire/visites-patrimoine/classe-ancienne-de-plovan-2375724)

 Plusieurs adhérents de l’ASVPNF, informés de la démarche exemplaire en cours à Plovan, s’y étaient rendus  pour visiter la classe-patrimoine . L’un d’entre eux, y ayant participé récemment  à  une « dictée-porteplume-encre violette en encrier »  a proposé de mettre en ligne  sur ce site   le récit illustré de  son expérience. Elle fut  d’autant plus émouvante qu’elle lui rappelait  sa scolarité primaire  dans une des Ecoles  publiques de hameau du Finistère, il y a près de 80 ans !

 Les visiteurs pourront consulter , en cliquant ici un fichier comportant  :

 1. Un texte introductif  dévolu à la classe–patrimoine de Plovan,

 2. La reproduction  du texte de la dictée qui eut cours, le jeudi 4 août 2022,  dans une classe bien garnie d’élèves  de tous âges ,particulièrement attentifs et appliqués ! 

 3. La représentation de la page de cahier d’écolier  comportant, outre les «  patés » traditionnels à l’encre violette, le rendu  émaillé de( trop) de  fautes d’orthographe, de la dictée de Bernard Pivot support de l’épreuve,

 4. Un petit ensemble de photos réalisées sur place , insérées sur ce site avec l’accord de principe du Président  de l’Association  du Patrimoine de Plovan.

 Que  les  collègues, retraités ou non, et autres amis de l’Ecole publique animateurs de la classe -patrimoine soient remerciés chaleureusement pour leur accueil et la qualité de leur engagement associatif et citoyen.

Pourquoi la Gauche française est-elle à la dérive ?

“La Gauche” i.e. les partis et associations s’en réclamant fut  considérée, depuis l’avènement de la 3è République, comme incarnant(et défendant activement)  mieux qu’aucun autre courant de pensée les principes de tolérance et de  laïcité républicaines et les institutions y afférent , notamment l’Ecole publique. Ceci  semblait constituer  une doxa irréfragable jusqu’à ce que lesdits mouvements  ne se trouvent, sans doute, par la volonté  de  contempteurs  divers (venus ou non de ses rangs),  en voie  de disparition. 

Les résultats des élections présidentielle et législatives de l’année 2022 en témoignent largement . En parallèle et c’est bien naturel, paraissent  des  ouvrages tentant de faire l’exégèse  de ces déchéances coupables. Des éléments explicatifs pourraient résider dans l’effet boomerang  provoqué  soit  par les gesticulations et actions d’ une “gauche” dressée contre les Lumières   soit par celles d’ une gauche qui, trahissant   le peuple de France , s’oppose au progrès et à la justice sociale.  C’est ce qui ressort des recensions de tels ouvrages  effectuées par Philippe Foussier  et publiées  dans  Mezetulle, le bloc revue de Catherine Kintzler .

Comment, devant  des réalités si préoccupantes, ne pas revenir à des  principes fondateurs à cet égard  tels qu’ils furent exprimés au début du 20è siècle  par  Jean Jaurès et d’en tirer le meilleur tant pour les nécessaires refondations du présent que pour celles de l’avenir ? .  Jaurès indiquait entre autres  :

  – Tout recul et toute somnolence de la République a été une diminution ou une langueur de la Laïcité.  (Jean Jaurès, discours de Castres, 30 juillet 1904)

 – C’est à nous de fatiguer le doute du peuple par la persévérance de notre dévouement. 

 – Un des principaux obstacles au progrès social, c’est l’esprit de découragement d’une trop grande partie des exploités eux-mêmes. ( Jean Jaurès, Chambre des Députés, 19 juin 1906)
 
– Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots.(Congrès socialiste international, septembre 1900)

 – La République doit être laïque et sociale mais restera laïque parce qu’elle aura su être sociale

 

 

Dès 2020, Stéphanie  Roza rapportait  dans un  des ouvrages cités dans cet article,  des éléments nouveaux “pour analyser cette offensive considérable menée par la Gauche française ou ce qui est considéré comme la représentant contre l’héritage des Lumières, la raison, le progrès, l’universalisme, et même tout simplement l’humanisme. Pour sortir de cette logique, elle proposait de se ressourcer auprès de Jaurès, qui représente selon elle « la matrice idéologique la plus féconde pour affronter les problèmes de notre temps ». Quelle que soit la recette, si la gauche continue à s’éloigner des Lumières et a fortiori à les condamner, elle n’aura bientôt plus de gauche que le nom. Le triomphe de ses adversaires sera total.” (URL. https://www.mezetulle.fr/la-gauche-contre-les-lumieres-de-stephanie-roza-lu-par-p-foussier/«  )

 

Dans ce contexte, au printemps 2022,  on pouvait lire dans le quotidien   La Croix  : « Le principal problème de la gauche, c’est que les milieux populaires ne votent plus pour elle » ce quotidien rendant compte d’un entretien accordé par Rémi Lefebvre, professeur de science politique à Lille,  bon connaisseur de la gauche française. À l’occasion de la sortie de son livre Faut-il désespérer de la gauche ?  et à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, il expliquait comment les responsables politiques de gauche n’ont pas su retrouver une place dans l’échiquier politique (URLhttps://www.la-croix.com/debats/le-principal-probleme-gauche-cest-milieux-populaires-votent-elle-2022-03-22-1201206321)

 
 
Au lendemain de l’élection présidentielle du printemps  2022, le journaliste Renaud Dély analyse la manière dont la gauche a trahi le projet des Lumières et les idéaux du progrès dans un ouvrage intitulé « Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès « .

 

Il y note : « Quand Emmanuel Macron a moqué le « modèle amish » à propos de ceux qui refusaient le déploiement de la 5G, était-il si éloigné de la réalité ? La gauche n’aurait-elle pas bel et bien trahi le progrès, si cher à ses pères fondateurs ?Au fil de l’ouvrage, Renaud Dély dissèque la métamorphose d’un camp qui se détourne de ses idéaux et se fourvoie dans des combats hermétiques. Entre dérives identitaires, repli communautaire, rejet du patriotisme et conversion au catastrophisme, cette famille politique fondatrice de la République tourne le dos à l’avenir et se referme sur des certitudes désuètes, déconnectées du réel et de l’époque. L’indignation lui tient lieu de réflexion. Privilégiant l’invective et le sectarisme au dialogue et à la nuance, cette gauche de l’entre-soi exclut aujourd’hui tout, jusqu’à elle-même. La gauche en France n’est plus. Au lendemain de l’élection, il y a urgence à en mener l’autopsie, dans l’espoir de la voir un jour opérer son indispensable résurrection ».(URL.https://www.editionsobservatoire.com/content/Anatomie_dune_trahison)

 La gauche  dite de pouvoir (ou de gouvernement?) se serait-elle réfugiée dans le confort de l’irrationnel? C’est l’une des questions existentielles posées ; elle reste comme d’autres sans réponse. Pendant ce temps toutes les organisations de gauche  s’étiolent  abandonnant le peuple de France aux dérives les plus diverses,  de mauvais augure pour  le devenir de la république et de la justice sociale.

 On peut ainsi lire dans Tribune juive,une analyse dévolue à l’ouvrage de Renaud Dély : » Pour comprendre la genèse de la crise idéologique que traverse la gauche française, à l’origine des ruptures et recompositions en cours. Comment elle s’est laissée peu à peu gouverner par l’émotion plutôt que par la raison, comment elle a cédé au règne de l’indignation et de l’excommunication, bref, comment la gauche, faute de pouvoir le changer, a tourné le dos au réel, par démission ou par illusion, pour se réfugier dans un confortable repli identitaire qui comble l’aspiration à la pureté idéologique d’un noyau militant, mais l’éloigne durablement du pouvoir. Une évolution qui vient de loin et s’achève par un tournant historique: l’effacement de la social-démocratie au profit d’une gauche radicale et souverainiste. »

(URL.tribunejuive.info/2022/05/07/renaud-dely-anatomie-dune-trahison-la-gauche-contre-le-progres/)

 Les visiteurs de ce site pourront consulter  en cliquant ici la recension  de l’ouvrage de R. Dély lu par Philipe Foussier publiée dans Mezetulle le 10 juillet 2022  . Elle s’intitule :

 

 Le livre de Renaud Dély « Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès »

lu par

 Philippe Foussier

« La gauche à la dérive »

Ils  y pourront aussi prendre connaissance de la recension de l’ouvrage de Stéphanie Roza (2020)  par  le même auteur.

Que Catherine Kintzler soit  sincèrement remerciée de nous autoriser ces  nouveaux emprunts .


Résurrection du trio infernal trône, autel et sabre ou RUSSIE-UKRAINE : la religion dans la guerre

Sur  le sujet d’actualité  « Conflit ukrainien et religion » La Croix écrivait récemment : « Le conflit ukrainien, une guerre de religions ? Non, mais les éléments religieux ne sont pas absents. La Russie et l’Ukraine sont deux pays de culture orthodoxe, qui a pu être mise au service d’une rhétorique nationaliste. Entre le patriarche de Moscou, Kirill, proche de Poutine, et la nouvelle Église orthodoxe d’Ukraine, reconnue par le Patriarcat de Constantinople, la rivalité est moins théologique que nationale. »

URL : https://www.la-croix.com/Religion/conflit-ukrainien-religions-ukraine

 

 On apprend par ailleurs dans MEDIAPART (28 mars 2022) que « Le 23 février, veille de l’invasion de l’Ukraine, Cyrille, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, primat de l’Église orthodoxe russe, rend hommage à Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie, lors de la fête du « Défenseur de la patrie ». Le 27 février, dans son homélie au Christ-Sauveur, Cyrille fustige les « forces du mal » qui veulent empêcher Vladimir Poutine de réaliser « l’unité de toutes les Russies ». C’est, pour les orthodoxes, le dimanche préludant le Carême, dit du Jugement dernier. Dès sa prise de fonction en 2009, Cyrille prône la symphōnía: accord, concorde entre l’Eglise et l’Etat. Jean-François Colosimo, auteur notamment de « L’apocalypse russe. Dieu au pays de Dostoïevski », rappelle ces faits dans le journal « La Croix ».

On découvre cependant  dans la même publication  que  « La Russie est un pays officiellement laïque. Selon l’article 14 de la Constitution de Russie promulguée en 1993  la Fédération de Russie est un Etat laïque. Aucune religion ne peut être instaurée en qualité de religion d’Etat ou obligatoire. Les associations religieuses sont séparées de l’Etat et sont égales devant la loi ».  “L’enseignement est laïque dans les écoles d’État et municipales. La loi de 2012 sur l’enseignement obligatoire de la religion à l’école est censée imposer un enseignement objectif et non prosélyte. La religion orthodoxe est néanmoins présentée comme une composante indissociable de l’identité nationale. En 2013 la loi sur l’offense aux sentiments religieux entre en vigueur. Cf.  l’URL : https://blogs.mediapart.fr/edition/laicite/article/280322/russie-ukraine-la-religion-dans-la-guerre

On peut également lire dans COURRIER INTERNATIONAL que  « L’Église orthodoxe se déchire sur la guerre en Ukraine :L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé le schisme entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople. On se propose de rompre tout lien avec Moscou ayant compris  que le patriarcat de Moscou ne s’intéressait pas à la théologie, qu’il ne se préoccupait que de soutenir l’idéologie de l’État. On y  relève aussi  une position intenable pour les fidèles puisque « La guerre en Ukraine dresse les uns contre les autres des combattants qui reconnaissent l’autorité du patriarche de Moscou et met les fidèles ukrainiens dans une position particulièrement intenable.La tradition, en effet, veut que les chrétiens orthodoxes prient pour leur patriarche lors de tous les offices. “Comment pouvez-vous accepter de dire des prières pour le patriarche qui bénit les soldats qui tentent de tuer votre fils ?” .

Cf. l’URL : https://www.courrierinternational.com/article/religion-l-eglise-orthodoxe-se-dechire-sur-la-guerre-en-ukraine

Notons enfin, la matière est inépuisable, que  selon Le Monde du  4 mars 2022 :« L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople . La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019. »Cf. l’URL :  https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2022/03/04/l-ukraine-catalyse-une-crise-au-sein-du-monde-orthodoxe-entre-moscou-etconstantinople_6116091_6038514.html

 

On devine ainsi, sans ambage,  que dans cette guerre –il faut l’appeler par son nom- on n’en est plus au stade des fantasmes de l’alliance du trône et de l’autel telle qu’elle fut stigmatisée et combattue en d’autre lieux  et en d’autres temps et qu’il en est vraisemblablement de même pour l’union  du  sabre et du goupillon . C’est en partant de ce constat d’un nouveau triomphe de l’obscurantisme à nos portes  et de toutes les souffrances qu’il entraîne qu’il paraissait  opportun  de mettre en ligne sur ce site  deux articles parus récemment dans Ufal INFO n° 88 ( 1er trimestre 2022)  dévolus  au rôle de la religion dans la  guerre et à l’alliance avérée qu’elle entretient  avec le nationalisme, à l’origine d’un conflit fratricide.

Compte tenu de nos engagements laïques et de notre combat contre tous les cléricalismes nous proposons à l’instar de Nicolas Pomiès , Editeur en chef d’Ufal INFO, de “répandre notre vision matérialiste, laïque, démocratique de  l’humanisme des lumières-celui  qui  transcende par la Raison les vieilles divisions ethniques et religieuses”.  Au même titre, nous reprenons aussi à notre compte cette citation de Léon Bourgeois:”pas d’harmonie sans l’ordre, pas d’ordre sans la paix, pas de paix sans la liberté, pas de liberté sans la justice” . 

 Les visiteurs intéressés pourront consulter les deux articles   en question associés en un seul fichier en cliquant ici.

Il est intitulé  :

 

Les dossiers d’Ufal INFO (3)

Russie–Ukraine

Quelle est la place de la religion dans la guerre?

 

Nous remercions Ufal INFO de nous avoir autorisé à reproduire les deux articles de façon à les représenter sur ce site.

Les Dossiers d’Ufal INFO (2) « Un quinquennat perdu pour la laïcité « 

Pour rester dans une note constructive  Nicolas Pomiès ,Rédacteur en chef du périodique Ufal INFO,  rappelle dans l’ éditorial  du n°88  de son journal dévolu à l’évolution de la DEMOCRATIE au sein de notre République  qu’il s’agit désormais  de lutter  contre les dénis démocratiques et d’agir pour faire émerger  une démocratie radicale ; tout un programme  !  
Compte tenu de l’état des lieux en la matière et de l’ampleur de la tâche,  il renvoie ses lecteurs à  la citation  célèbre de Ernest Renan  reproduite ci-après :

 « Ne jamais trop espérer, ne jamais désespérer, doit être notre devise. Souvenons-nous que la tristesse seule est féconde en grandes choses, et que le vrai moyen de relever notre pauvre pays, c’est de lui montrer l’abîme où il est ». 

 N. Pomiès souligne aussi  que :  » c’est en bâtissant un mouvement social d’intervention démocratique radical et multiple puissant que la représentation et la direction politique reprendront le chemin de l’intérêt général. »

Pour notre part, nous reproduisons ici  un article de Charles Arambourou  contenu  dans le n°88 de la revue. Il est intitulé : 

 

RECULADE ; un quinquennat perdu

pour la laïcité

 

et montre via l’étude de ce qu’il appelle des « focus » que « Sur la laïcité, on peut dire que le président Emmanuel Macron a tenu les promesses du candidat. C’est justement là le problème. Un examen plus rigoureux du programme aurait sans doute permis aux républicains qui ont voté Macron en croyant en la« France nouvelle » d’éviter contorsions et/ou déconvenues par la suite. Car sur le fond, le président sortant reste étranger à la laïcité « .

Le constat de C. Arambourou  est pour le moins désolant au moment où débute, pour le même homme, un  second quinquennat .
 
Les visiteurs de ce site pourront consulter cet article à charge mettant notamment  en évidence des atteintes à la Loi de Séparation de 1905
en cliquant ici
Nous remercions vivement Marion Tournier, Gestionnaire administrative  UFAL Nationale de nous avoir autorisé à reproduire  cet article et à le représenter sur ce site. Nous sommes également redevable à Solenn Gasnier  qui a assuré la transcription de l’article  disponible dans la revue. 

Après la publication de l’ouvrage de Roland Pfefferkorn :

« Laïcité ,une aspiration émancipatrice dévoyée »

 Déjà en 2019 , la CGT  titrait dans son blog :

« Cessons de dévoyer la laïcité”:  https://www.cgt.fr/actualites/france/legislation-discriminations/cessons-de-devoyer-la-laicite  et elle en  rappelait les principes fondamentaux:

 -La laïcité n’a pas pour objectif de restreindre les libertés, mais au contraire de les garantir.

-La laïcité est une qualité conférée à la République française par la Constitution 

-La laïcité est liée aux valeurs de la République :

-La laïcité permet la liberté de conscience, –    

L’entreprise doit-elle, comme l’État, se concevoir comme laïque, avec les devoirs de neutralité qui s’imposent ? L’État est laïc, pas les personnes ni les sociétés privées, et le droit du travail ne préconise pas de neutralité religieuse.

Ceci étant clairement posé , l’ouvrage mentionné ci-dessus vient d’être publié  alors qu’en effet la laïcité  de l’Etat et de ses institutions républicaines se trouve attaquée et dévoyée de toutes parts. C’est ce constat accablant  qui a conduit Roland Pfefferkorn  à  rapporter sur ce dévoiement  dans un ouvrage  publié chez Syllepse (edition@syllepse.net).

Dès le 10 mai, l’auteur lui-même  en faisant la présentation   sur le site de “Entre les lignes entre les mots”:  voir l’URL:https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/05/10/introduction-de-roland-pfefferkorn-a-son-livre-laicite-une-aspiration-emancipatrice-devoyee/ .   Il y  considérait  que : “un retour sur la construction historique de la laïcité permet de mesurer à quel point on a assisté, au cours des dernières décennies, à un grand renversement : l’aspiration émancipatrice initiale, certes inaboutie, s’est métamorphosée en son contraire : une laïcité identitaire et discriminante.”

 L’ouvrage en question fait également l’objet d’une analyse chez Decitre . On pourra en prendre connaissance ci-dessous  :

Dans une première partie, Roland Pfefferkorn revient sur le long processus de laïcisation de l’État en France depuis le 17e siècle et dont la Révolution de 1789 approfondira le développement sans pour autant encore le parachever; Napoléon Bonaparte reviendra d’ailleurs sur certains de ses acquis.

La seconde partie porte sur les avancées de la laïcité historique vers la liberté de conscience et la séparation des Églises et de l’État avec les lois laïques scolaires de 1882 et 1886 qui permettront d’écarter les tutelles religieuses. La loi de 1905, dont l’auteur nous décrit les conditions d’adoption, parachèvera cette évolution.

La troisième partie traite d’abord des points aveugles ou des impensés de cette République laïque, présumée porteuse de valeurs universelles et de progrès. L’idéal laïque est abandonné quand elle poursuit l’aventure coloniale et se montre peu soucieuse des droits de celles et ceux qui subissent les rapports de domination patriarcaux et bourgeois. Les femmes sont scolarisées à part, et écartées du « suffrage universel ».En 1914, la « religion de la patrie » triomphe et l’idéal laïc est brisé. Après 1945, des arrangements sont obtenus par l’Église catholique, en particulier avec la loi Debré de 1959 qui lui concède d’importants subsides financiers.

Un dernier chapitre est consacré au tournant, intervenu à partir des années 1990-2000, qui se traduit par un dévoiement identitaire et autoritaire de la laïcité historique. Cette reconfiguration de la laïcité discrimine les musulman·es, et en premier lieu les femmes. Elle tourne le dos aux principes de liberté et d’égalité et à la séparation des Églises et de l’État.De plus, depuis les années 2000, des lois successives consacrent une rupture radicale avec la laïcité historique, tandis que se réaffirme une nouvelle proximité de l’État avec l’Église catholique.”

“La question de la laïcité devient alors un fer rouge qui travaille la société française dans un sens régressif par rapport à ses idéaux originels.”

(https://www.decitre.fr/livres/laicite-une-aspiration-emancipatrice-devoyee-9791039900430.html)

 Ceci étant,  l’ouvrage fait l’objet d’une nouvelle recension  publiée sur le site de “Entre les lignes entre les mots”, le 25 mai 2022 sous la plume de Didier Epsztajn. Elle s’intitule :

L’« identité française »

ou une histoire

d’une métamorphose réactionnaire

Selon l’auteur : « Un retour sur la construction historique de la laïcité permet de mesurer à quel point on a assisté, au cours des dernières décennies, à un grand renversement : l’aspiration émancipatrice initiale, certes inaboutie, s’est métamorphosée en son contraire : une laïcité identitaire et discriminante.

Les visiteurs pourront en prendre connaissance en cliquant ici

Que le Rédacteur en chef  de Entre les lignes  entre les mots soit remercié de nous avoir autorisé à reproduire ce document pour le représenter sur ce site.