à
l’Ecole publique
En 2011, le Ministère de l’Education nationale (B.O. du 10 mars ) faisait savoir que « les dernières évaluations nationales et internationales faisaient apparaître une baisse des compétences des élèves en mathématiques. En outre, si la curiosité naturelle des enfants pour les sciences se développe à l’école, elle tend à s’émousser au collège. Au sortir du lycée, les flux d’élèves qui s’orientent vers les filières scientifiques et techniques sont insuffisants au regard des besoins de l’économie.
« Notre système éducatif doit ainsi relever un double défi : redonner, d’une part, toute sa place aux sciences et à la technologie dans la culture de l’élève, et susciter, d’autre part, l’appétence pour les filières et les métiers scientifiques et techniques afin de garantir les flux de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens dont le pays a et aura besoin.
« Cette nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l’École doit également permettre l’éveil des talents particuliers et conduire les élèves qui le souhaitent vers des filières scientifiques et technologiques d’excellence.
« À cet effet, plusieurs mesures seront mises en œuvre à la rentrée de septembre 2011. Elles concernent tous les niveaux de la scolarité et visent à :
-améliorer la maîtrise des fondamentaux des mathématiques et des sciences à l’école primaire ;
-entretenir la curiosité et le développement du goût pour les disciplines scientifiques et technologiques au collège ;
-encourager des vocations pour les carrières scientifiques et techniques au lycée. »
Comment les choses ont-elles évolué depuis ce constat préoccupant ? Qu’est-il ressorti des nombreuses évaluations effectuées depuis cette date ?
On pourra s’en rendre compte en consultant, pour mémoire, celles effectuées au titre du « PISA, le programme international pour le suivi des acquis des élèves » .
« PISA est la plus grande étude internationale auprès d’élèves dans le domaine de l’éducation. Pilotée par l’OCDE, PISA mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. L’objectif est de comparer les performances des élèves issus de différents environnements d’apprentissage, pour comprendre ce qui les prépare le mieux à leur vie d’adulte.
L’étude est menée tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans, qu’ils soient scolarisés dans un établissement public ou privé sous contrat, au collège ou en lycée agricole, général, technologique ou professionnel. PISA évalue leurs capacités à mobiliser leurs connaissances scolaires et à les utiliser dans des situations proches de la vie quotidienne.
Les résultats de PISA ne sont pas individuels. Les réponses des élèves sont réunies et analysées de manière à étudier leur système éducatif.
Une compétence majeure est testée à chaque fois à tour de rôle. En 2022, la majeure portait sur la culture mathématique comme en 2012, qui constitue donc le point de référence.
En mai 2022, environ 8 000 élèves de 15 ans scolarisés dans 335 collèges et lycées français ont donc participé aux épreuves de l’enquête PISA, ainsi que leurs homologues de 80 autres pays ou « économies partenaires ».
La France ne fait pas exception à la baisse généralisée des performances en culture mathématique dans l’OCDE : elle obtient un score global qui la situe dans la moyenne des 37 pays de l’OCDE. Cette performance représente une forte baisse par rapport à l’année 2012, précédente année consacrée principalement aux mathématiques.
Les autres volets de l’enquête PISA 2022 portaient sur la culture scientifique, la compréhension de l’écrit et la vie de l’élève. Le score moyen de la France en culture scientifique (487) est en baisse par rapport à 2015. Une baisse importante est également constatée en compréhension de l’écrit depuis 2018 (de 493 à 474 points). Dans ces deux domaines, le score de la France n’est pas différent du score moyen des pays de l’OCDE.
Tout ceci n’a rien de rassurant au moment où les technologies de l’intelligence artificielle (IA pour intelligence augmentée tel que recommandé sur ce site)dont l’emprise sur la vie quotidienne est de plus en plus prégnante, fait irruption à l’Ecole élémentaire, au Collège et au Lycée.
Ceci a conduit à des commentaires nombreux et divers dans les medias au moment où d’aucuns rappelaient fort justement le propos de Condorcet (1792 !) à savoir :
« La première condition de toute Instruction est de n’enseigner que des vérités.»
Est-on vraiment assuré de satisfaire à ce critère essentiel en la matière et si oui comment et pour quoi faire ? Ce n’est vraiment pas ici le lieu privilégié pour répondre à ces questions existentielles ni sur le plan fondamental et scientifique ni sur celui des applications aux sciences de l’éducation et à leurs déclinaisons dans les institutions scolaires et universitaires.
Pöur bénéficier d’amorces en la matière on se contentera de renvoyer les visiteurs à quelques adresses répertoriées parmi beaucoup d’autres :
-https://www.education.gouv.fr/cadre-d-usage-de-l-ia-en-education-450647
-https://www.ac-paris.fr/l-intelligence-artificielle-dans-l-education-130992
-https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/11/24/en-s-adaptant-a-l-ia-l-ecole-peut-conserver-son-role-irremplacable_6654578_3232.html
-https://www.sorbonne-universite.fr/dossiers/intelligence-artificielle/lia-dans-leducation-entre-opportunites-et-defis
-https://www.reseau-canope.fr/ia-et-education
-https://www.cahiers-pedagogiques.com/intelligence-artificielle-trois-defis-pour-lecole
-https://www.unesco.org/fr/articles/lia-et-le-futur-de-leducation-bouleversements-dilemmes-et-perspectives
-https://www.persee.fr/doc/aster_0297-9373_2000_num_31_1_1176
On rappellera aussi, au risque de paraître anachronique, que «L’introduction d’un enseignement obligatoire des notions de sciences physiques et naturelles dans les programmes de l’école élémentaire en 1882 fut l’une des innovations de l’enseignement primaire au moment de la réorganisation de l’Instruction primaire par la IIIe République. Dans le dernier quart du XIXe siècle, la volonté de généraliser l’enseignement scientifique se traduisit par un développement des moyens mis en œuvre visant la réussite de l’instruction scientifique dans les écoles primaires. Parmi ces moyens, les écoles normales chargées de former les maîtres et les maîtresses d’école constituaient un enjeu stratégique. » (Cf. https://theses.hal.science/tel-01503436/file/76909_MARTINEZ_2016_diffusion.pdf). On serait tenté de supposer dès lors que l’Ecole républicaine et ses maîtres formés dans les Ecoles normales ferrystes avaient un rôle « utilitariste » au sens de Benoît Peuch, 2020 (https://laviedesidees.fr/Alain-Fernex-Creer-l-ecole ).
Quoi qu’il en soit au moment du cinquantenaire de la dite Ecole on chantait la gloire des émancipateurs qui répandaient la lumière et semaient le progrès et celle de l’Ecole qui montrait la Science, le chemin du vrai et delui de la Raison.
Toute cette histoire -ce n’est pas une légende- mérite d’être rappelée au moment où l’Ecole se trouve confrontée aux technologies de l’IA et qu’il s’agit de prendre avec discernement et sans tarder les dispositions utiles et nécessaires pour que l’Institution scolaire dans son ensemble et tous ses protagonistes en ressortent gagnants.
Pour notre part, nous proposons aux visiteurs de consulter deux fichiers qui peuvent témoigner de la confusion présente et de cheminements possibles pour en tirer le meilleur au bénéfice de nos écoliers, notre jeunesse, nos futurs citoyens ;
Fichier 1 . IA : l’Ecole appelée à jouer son rôle social et politique (par Djéhanne Gani)
Fichier 2. L’intelligence artificielle à l’Ecole publique(contribution de l’ASVPNF )
Que Djéhanne Gani soit remerciée de nous permettre ce nouvel emprunt au Café pédagogiqaue.
