Auteur/autrice : laurence
Petite chronique d’après Ciase et Betharram (IV)
Comme convenu nous continuons à suivre avec attention les démêlés de l’Eglise catholique face aux abus et violences commis en son sein notamment dans le contexte de l’ école privée confessionnelle qu’elle soit ou non sous contrat.
Au total voici un état des lieux chargé suite aux deux dernières semaines de novembre 2025 :
I. Articles pour la semaine du 17 au 23 novembre 2025, avec les sujets suivants :
Cardinal Jean-Marc Aveline (7) Corref (10) Diocèse de Fréjus-Toulon (16) Diocèse de Marseille (4) Diocèse de Nantes (13) Diocèse de Périgueux (3) Diocèse de Perpignan-Elne (1) Diocèse de Verdun (2) Enseignement privé catholique (170) Etablissement d’Angreviers (Gorges) (2) Établissement Saint-Stanislas de Nantes (8) Foyers de Charité (13) Mgr Dominique Rey (13) Mgr Philippe Ballot (4) Mgr Philippe Mousset (2) Notre Dame de Bon Secours de Perpignan (1) Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur (3) Père Charles Sighieri (3) Père François Martial (1) Père Jean-Marie Petitclerc (2) Père Jean-Michel Le Gac (1) Père Jean-Pascal Lombart (1) Père Xavier Manzano (2) Salésiens de Don Bosco (2) Séminaire Saint-Luc (2) Sœur Ann Almodovar (1) Sœur Marie-Laure Dénès (1) Sœur…
1.Appel à témoignages à Nantes : le point détaillé au sujet des signalements reçus
2. Décès du père Jean-Marie Petitclerc par noyade
L’hypothèse d’un suicide provoque de très nombreuses réactions sur Internet.
3.Diocèse de Périgueux : l’abbé Martial relevé de tout ministère public
Il est accusé d’avoir agressé sexuellement une personne mineure.
4.Le cardinal Aveline considère les accusations de Paris Match « injustes et calomnieuses »
Arthur Herlin, le journaliste à l’origine de l’enquête, lui répond.
5.Le directeur mis à pied, les enseignants se mettent en grève
Aucun motif n’a été communiqué par l’OGEC.
6.Le père Jean-Pascal Lombart élu président de la Corref
Il succède à sœur Véronique Margron.
7.Les critiques de l’épiscopat de Mgr Dominique Rey
Une enquête du journal La Vie.
8.Les filles oubliées du Bon Pasteur
Un reportage diffusé sur FranceTV.
9.Messe « pour le repos de l’âme de Philippe Pétain et des victimes de toutes les guerres »
Retour sur les événements de ces dernières semaines.
10.Père Jean-Michel Le Gac : l’enquête de Nice-Matin
La responsabilité de Mgr Dominique Rey est également interrogée.
11.Témoignage : amnésie traumatique et déni familial
Un témoignage qui illustre parfaitement ces deux aspects.
II. Articles pour la semaine du 24 au 30 novembre 2025, avec les sujets suivants :
André Dupon (1) Collège Ozanam de Limoges (8) Congrégation de Bétharram (71) Diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes (1) Diocèse de Créteil (1) Diocèse de Gap-Embrun (6) Diocèse de La Rochelle (14) Diocèse de Lille (3) Diocèse de Limoges (6) Diocèse de Nevers (1) Diocèse de Périgueux (4) Enseignement privé catholique (173) Institut du Verbe incarné (8) Mgr Grégoire Drouot (1) Mgr Jean Vilnet (1) Mgr Laurent Le Boulc’h (1) Mgr Michel Dubost (1) Mgr Michel Pansard (2) Mgr Michel Santier (4) Mgr Philippe Mousset (3) Père Anthony del Castillo (5) Père François Martial (2) Père Gaston Rouzeau (1) Père Jacques Delfosse (1) Père Jean-François Six (1) Prélature de la Mission de France (3) Riaumont (22) Saint Joseph à Gap (4)
1.Bétharram : les deux actualités de cette semaine
Une plainte aurait disparu / La congrégation se défait de ses biens pour indemniser les victimes.
Il avait été renvoyé de l’état clérical pour « de graves faits d’abus sexuels ».
3.Établissement Ozanam de Limoges : l’État mis en cause
Un ancien élève reproche notamment à l’État « une absence de contrôle ».
4.Père Anthony del Castillo : un décret de suspense pris à son encontre
Il lui est désormais interdit de célébrer les sacrements en public et en privé.
5.Père François Martial : l’étrange justification de Mgr Mousset
Alors que le prêtre a reconnu les faits en 2018, l’évêque ne le relève de toutes ses fonctions que maintenant.
6.Père Gaston Rouzeau : Mgr Drouot lance un appel à témoignages
Le prêtre est décédé il y a 20 ans.
7.Père Jacques Delfosse : deux nouvelles plaintes font ressortir de l’oubli les crimes de ce prêtre
Un enquête extrêmement fouillée de Bruno Renoul, de La Voix du Nord.
8.Saint Joseph à Gap : le professeur condamné à trois ans de prison avec sursis
Il a été reconnu coupable de deux faits d’atteintes sexuelles.
9.Un ancien éducateur de Riaumont accusé de violences
Il devrait pourtant être décoré de la légion d’honneur prochainement.
La longueur de cette liste conduit à s’interroger,une nouvelle fois, sur l’étendue du mal systémique révélé et si en la matière on pourra aller plus loin que l’impossible !
Rappelons simplement que l’atteinte de l’impossible pose déjà problème :« Peut-on faire l’impossible ? Cette formule attribuée à Mark Twain (mais aussi à Marcel Pagnol et bien d’autres) répond par l’affirmative. Tout est alors possible tant que l’on ne sait pas que c’est impossible. Si cette formule peut apparaître comme une valorisation de l’ignorance et de la naïveté, elle est surtout une critique de la notion d’impossibilité. »
Alors restons naïfs et attendons les prochaines révélations . Elles ne cessent d’accabler un système clérical à bout de souffle que nous ne cessons de démasquer et de condamner.
L’Éducation nationale au front de la censure
Rappelons que certains des éléments condamnés dans cet article avaient déjà fait l’objet d’un communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme en date du 28 mars 2025 sous l’intitulé révélateur : »
On pourra prendre connaissance de ce document ci-dessous :
Cependant, le 19 mars 2025, le ministère a décidé d’annuler cette commande, invoquant des raisons pédagogiques. Le ministère a jugé que le livre n’était pas adapté à l’approche éducative attendue pour des élèves de 10-11 ans, notamment en raison des thématiques abordées, telles que l’alcool, les réseaux sociaux, et des réalités sociales complexes. Le choix de Jul fut de réaliser une version modernisée du conte. Par exemple, le père de la Belle, qui dans le conte buvait « quelques coups de vin », était représenté ivre, bouteille à la main, en train de chanter « Les Lacs du Connemara ». Jul a également choisi de représenter les filles du marchand par des personnages qui ne sont pas des « princesses blondes ».
Les motifs avancés par le ministère ne laissent pas d’interroger. Les contes pour enfants ont toujours abordé des thématiques dérangeantes. En outre, le ministère se fait manifestement des enfants une image bien naïve, puisque ceux-ci sont bien immergés dans la problématique des réseaux sociaux, et ce, très tôt. Le ministère aurait dû fournir des motifs beaucoup plus explicites. Faut-il en conclure, comme le pense Jul, que « La seule explication est (…) à chercher dans le dégoût de voir représenté des princes et des princesses qui ressemblent un peu plus à des écoliers d’aujourd’hui et peuvent s’habiller en survêtement, entre deux scènes avec des robes de princesses et du clavecin. À moins que la présence de personnages aux cheveux frisés et à la peau mate plutôt que de princesses blondes de contes de fées ne soit devenue insupportable à l’éducation nationale ? »
La ministre de l’Education a en effet déclaré à la presse : « Je ne suis pas sûre que ce soit forcément compréhensible que le père de la Belle soit un monsieur algérien (sic), qu’on voit dans des scènes où il est totalement ivre, il fait de la contrefaçon, est arrêté par des policiers ».
Les enfants, dont une partie est d’origine algérienne, n’ont donc manifestement pas le droit de pouvoir imaginer un personnage de conte en dehors d’un cadre complètement stéréotypé.
Enfin, on ne peut que s’étonner de cette décision d’annulation, alors même que la ministre avait signé une préface pleine de louanges, vantant « la touche malicieuse et le regard affûté » de Jul.
L’ASVPNF condamne avec force ces atteintes à la liberté d’expression et à la liberté pédagogique des enseignants du service public et renvoie avec humour au propos de Beaumarchais (1732-1799) dans Le Mariage de Figaro : « Pourvu que je ne parle ni de l’autorité, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, je puis tout imprimer librement, sous la direction, néanmoins, de deux ou trois censeurs. »
Après le 13 novembre
« JUGER, VENGER, PANSER »
La France commémorait le 13 novembre 2025 dernier le 10é anniversaire du vendredi 13 novembre 2015 où des attentats islamistes organisés à la chaîne massacrèrent des innocents au point de dénombrer 130 morts , 413 blessés et un nombre considérable de rescapés traumatisés à vie.
Selon la Présidence de la République française :
(https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2025/11/13/commemoration-des-10-ans-des-attentats-du-13-novembre-2015#:~:text=Dix%20ans%20apr%C3%A8s%20les%20attaques,secours%20et%20des%20intervenants%20mobilis%C3%A9s)
« 10 ans après les attaques qui ont frappé la capitale, profondément marqué la conscience nationale et fait basculer le pays en état d’urgence, cette journée rend hommage aux 132 victimes et à l’ensemble des blessés et rescapés, des familles, des forces de secours et des intervenants mobilisés.
« La Nation s’est recueillie pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie, affirmer son soutien indéfectible à leurs proches, exprimer sa reconnaissance envers tous les intervenants et rappeler son engagement constant dans la lutte contre le terrorisme.
« Le Président de la République s’est rendu successivement sur les lieux des attentats — au Stade de France, rue Faubourg-du-Temple, rue Alibert, rue de Charonne et au Bataclan — pour un moment de recueillement aux côtés des familles et des associations de victimes. ».
Il ne s’agit pas,en pareille circonstance de céder aux effets pervers de la culture de l’oubli mais au contraire, de mobiliser toutes les énergies et les vigilances pour qu’un tel drame ne puisse se reproduire.
L’Association En attendant Nadeau proclamait à ce propos le caractère impérieux de juger , de faire payer les criminels auteurs de ces évènements et de panser les conséquences de leurs actes. Nous avons pris le parti d’adopter ce vocable en lui adjoignant la nécessité de dénoncer sans relâche tous les obscurantismes, les fanatismes et les cléricalismes et de lutter sans faiblesse contre toutes les violences qu’ils engendrent. De surcroît il est bon de rappeler l’importance que revêt l’éducation aux valeurs fondatrices de la République et à. l’émancipation citoyenne pour prévenir de tels actes .
Nous proposons en ce sens à nos visiteurs, amoureux de la liberté et de la démocratie, de consulter en cliquant ici la recension de deux ouvrages récents ayant trait aux attentats du vendredi 13 novembre 2015. L’Association désignée ci-dessus en fait une présentation saisissante que nous avons reproduite in-extenso :
« Les massacres du 13 novembre 2015, les plus meurtriers commis en France depuis la Seconde Guerre mondiale, ont été un événement historique. Le procès de ces attentats, même s’il a surtout jugé des seconds et des troisièmes couteaux, devait également marquer l’histoire. Mais a-t-il tenu ses promesses ? Deux excellents livres de sciences sociales offrent un contrepoint utile aux éloges qui ont salué ce procès hors norme :
1.Pauline Jarroux, Sandrine Lefranc, Antoine Mégie et Anne Wyvekens :Un verdict sans appel. Enquête sur le procès des attentats de novembre 2015. Actes Sud, coll. « Questions de société », 316 p.
2. Sylvie Lindeperg : Archéologie d’un procès. Juger les attentats du 13 novembre 2015. Verdier, 192 p. »
Lorsque les adeptes du sécularisme
redécouvrent
les bienfaits de la Loi cent-vingtenaire de 1905
En République d’Irlande, la nation occupant le sud de l’île d’Irlande(capitale Dublin) comporte d’après le recensement de 2016, 78,3 % des habitants[1] se déclarant catholiques et 9,8 %, sans religion. Les 11,9 % restants sont protestants, musulmans, etc[.
Le christianisme irlandais s’inscrit dans un contexte culturel celtique, et dans l’histoire troublée des îles Britanniques, puis au moins dès 1200 dans les relations difficiles entre Angleterre et Irlande. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Irlande)
S’agissant des religions en Irlande du nord (Ulster, capitale Belfast) les repères (au recensement de 2011) sont fournis uniquement pour une comparaison superficielle avec la situation en république d’Irlande . On dénombrait : protestants (chrétiens non catholiques) : 41,5 % (presbytériens (19,1 %), anglicans (13,7 %), méthodistes (3 %), autres (5,8 %)) (selon https://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Irlande)
En 2025, le sécularisme n’est pas encore institué en République d’Irlande. Mais de quoi s’agit-il ? on peut-retenir à titre provisoire et selon La Toupie
( https://www.toupie.org/Dictionnaire/Secularisme.htm ) que :
« Le sécularisme est la tendance séculière que peut prendre un mouvement religieux.
En matière de politique, le sécularisme est le principe selon lequel les religions ne doivent pas avoir de pouvoirs politiques ni influencer le gouvernement d’un pays et que réciproquement le pouvoir politique ne doit pas intervenir dans les affaires propres aux différentes religions.
Il « défend » la séparation des Eglises et de l’Etat.
« Le sécularisme apparaît comme une tendance à transférer la plupart des valeurs sociales du domaine du sacré à celui du profane. Il conduit à la désacralisation d’un large domaine d’activités dont celle de l’organisation sociale, qui devient un produit de l’histoire et des politiques humaines et qui peut donc être soumise à la critique rationnelle et à la transformation volontaire.
« La sécularisation est un phénomène de civilisation qui implique une nouvelle organisation de l’espace public en accord avec les valeurs de l’émancipation politique et de la liberté de conscience. »
Sur ce site on rappelait aussi l’origine de sécularisme :
Etymologie : de séculaire, venant du latin saecularis, séculier, profane, dérivé de saeculum, siècle, moeurs du siècle, vie mondaine, monde.
L’adjectif « séculier » qualifie :
– ce qui appartient au siècle, c’est-à-dire au monde laïc et non à l’Église.
– des ecclésiastiques qui ne sont pas soumis à la règle au sein d’un ordre religieux (par opposition aux réguliers).
On pourra aussi se familiariser avec ces mots dont l’usage peut conduire à des incompréhensions dans no représentations et pratiques républicaines et laïques en se rendant aux adresses suivantes :
– https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/secularisation
– https://raison-publique.fr/2238/
https://books.openedition.org/editionscnrs/50737?lang=fr-
Des incohérences pouvant en résulter, aussi est-il bon de revenir au CNRTL (https://www.cnrtl.fr/definition/s%C3%A9cularisation pour se rassurer et retrouver ses repères par rapport à notre Loi républicaine prochainement cent-vingtenaire , la Loi de Séparation de 1905. On y découvre :
1. Action de séculariser une personne, une institution, un établissement religieux; résultat de cette action. [MmeLouise] va lire à l’église son office de la Vierge, selon une des règles de son ordre dont la sécularisation ne la dispense pas (Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p. 1004).Indult de sécularisation. Acte juridique en vertu duquel un clerc passe de la condition régulière à la condition séculière, ou un non-clerc (frère, religieux) de la condition régulière à la condition laïque (d’apr. Foi t. 1 1968).
2. Action de transférer un bien d’Église dans le domaine public, laïc; résultat de cette action. La Prusse s’est formée en grande partie par la sécularisation de principautés ecclésiastiques (Ac.1878, 1935). Ses membres [du clergé] se trouvaient réduits, par la sécularisation de ses biens, à la condition de fonctionnaires salariés (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 187).
3. Action de soustraire une fonction, une institution sociale à la domination, à l’influence religieuse, ecclésiastique, de (la) mettre entre les mains des laïcs, des pouvoirs publics; résultat de cette action. Synon. laïcisation.1881, sécularisation des grands services de l’État (hôpitaux, tribunaux…) (Le Nouvel Observateur,12 août 1968,p. 16, col. 1).
4. − Action de donner à quelque chose un caractère laïc, non religieux, non sacré; résultat de cette action. Le pas décisif qu’il [Nietzsche] fait accomplir à l’esprit de révolte consiste à le faire sauter de la négation de l’idéal à la sécularisation de l’idéal (Camus, Homme rév., 1951, p. 103). Une étude historique intégrale du mot [âme] montrerait une sécularisation croissante depuis les premiers emplois dans les textes chrétiens les plus anciens jusqu’à nos jours (P. Imbsds Communio, 1987, t. 12, n o3, p. 59).
On pourra aussi se référer au « modèle » indien de sécularisme en se rendant à https://mouvements.info/le-secularisme-ou-la-version-indienne-de-la-laicite-2/ pour y observer que « La Constitution indienne de 1950 ne mentionne pas le terme de « sécularisme » mais la structure formelle de l’État définie par ce document comprend toutes les caractéristiques d’un État séculariste. L’Inde ne reconnaît aucune religion d’État. Aucune institution éducative financée intégralement par l’État ne doit dispenser d’éducation religieuse. Formellement, la Constitution ne confère à la religion aucun droit de regard sur les lois du pays. Toutes les lois pénales sont sécularistes. Une seule anomalie majeure persiste : une partie des lois civiles qui traitent de la famille, du mariage et de l’héritage relèvent de la religion. La liberté religieuse est garantie, ainsi que la liberté d’abjurer toute religion. Personne n’est obligé de payer des impôts dont les recettes sont spécifiquement affectées à la promotion ou au maintien d’une quelconque religion ou confession. Les personnes qui fréquentent un établissement d’enseignement ne sont en rien obligées de suivre l’éducation religieuse dispensée dans cet établissement, ni de participer aux cérémonies religieuses qui peuvent y être organisées. L’État a le devoir de s’abstenir de toute discrimination envers ses citoyens sur la base de leur religion, leur race, leur caste, leur genre ou leur lieu de naissance. En 1976, le terme de « sécularisme » a été formellement introduit dans la Constitution et l’Inde a été déclarée une république séculariste »
« Bien que son assise théorique soit moins développée, le modèle de sécularisme de la Constitution indienne, établi conjointement par les hindous et les musulmans avant l’indépendance de l’Inde, tente de répondre aux besoins de sociétés aux croyances religieuses profondément diverses tout en respectant les principes de liberté et d’égalité. »
Au final on notera que « ce modèle essaie de trouver un moyen terme entre une hostilité active et une passivité indifférente, ou entre une hostilité irrespectueuse et une indifférence respectueuse envers la religion »…
Comprenne qui pourra !
Il ressort de ce tour d’horizon partiel que si de la complexité et de la diversité jaillit parfois la lumière , les deux concepts de laïcité (celle de la République Française et de la loi de 1905) et de sécularisme sont loin d’être superposables et interchangeables. Il convient de les manier avec discernement et réalisme et de regarder avec beaucoup d’humilité les pratiques institutionnelles qu’elles engendrent.
On peut cependant espérer en mesurer les efficiences respectives en termes non seulement de stabilité institutionnelle et sociétale et de coexistence pacifiques entre groupes humains aux choix spirituels et philosophiques tous aussi respectables mais aussi de respect de la liberté de conscience.
Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos le manifeste révélateur de Stephen Evans, directeur general de la NSS (pour National Secular Society) qui sur le site de Entre les lignes entre les mots (25 novembre 2025) lance un appel pour stigmatiser la situation en Irlande du Nord sous un intitulé qui, traduit en français, se formule ainsi :
« Séparer la religion et l’État pour une société plus juste »
Il est accessible directement en cliquant ici.
A l’ASVPNF on le suivrait sur ce terrain qui nous renvoie à la Loi de la République française datant de 1905 moyennant quelques aménagements parmi lesquels on militerait pour obtenir la séparation de toutes les Eglises et de l’Etat tout en ménageant la liberté de conscience et de religion. Mais en toute humilité-on peut le prévoir-notre voix lointaine n’a que peu de chances d’atteindre la perfide Albion . C’est bien dommage car il est pénible de supporter plus avant qu’à nos portes , en 2025, on puisse encore trouver à écrire « il est temps d’adopter une approche laïque et inclusive de l’éducation qui mette enfin un terme à l’utilisation des écoles publiques comme moyen d’imposer une doctrine ou des enseignements religieux ».
Manifestement notre modèle républicain conserve toute sa singularité et son utilité sociale. Nous n’avons pas su l’exporter ; ce n’était pas l’objet de la démarche de ses fondateurs !
Nous remercions vivement la rédaction d’Entre les lignes entre les mots de nous autoriser à reproduire l’article de Stephen Evans dont nous soutenons la démarche !
L’irruption de l’intelligence artificielle
à
l’Ecole publique
En 2011, le Ministère de l’Education nationale (B.O. du 10 mars ) faisait savoir que « les dernières évaluations nationales et internationales faisaient apparaître une baisse des compétences des élèves en mathématiques. En outre, si la curiosité naturelle des enfants pour les sciences se développe à l’école, elle tend à s’émousser au collège. Au sortir du lycée, les flux d’élèves qui s’orientent vers les filières scientifiques et techniques sont insuffisants au regard des besoins de l’économie.
« Notre système éducatif doit ainsi relever un double défi : redonner, d’une part, toute sa place aux sciences et à la technologie dans la culture de l’élève, et susciter, d’autre part, l’appétence pour les filières et les métiers scientifiques et techniques afin de garantir les flux de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens dont le pays a et aura besoin.
« Cette nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l’École doit également permettre l’éveil des talents particuliers et conduire les élèves qui le souhaitent vers des filières scientifiques et technologiques d’excellence.
« À cet effet, plusieurs mesures seront mises en œuvre à la rentrée de septembre 2011. Elles concernent tous les niveaux de la scolarité et visent à :
-améliorer la maîtrise des fondamentaux des mathématiques et des sciences à l’école primaire ;
-entretenir la curiosité et le développement du goût pour les disciplines scientifiques et technologiques au collège ;
-encourager des vocations pour les carrières scientifiques et techniques au lycée. »
Comment les choses ont-elles évolué depuis ce constat préoccupant ? Qu’est-il ressorti des nombreuses évaluations effectuées depuis cette date ?
On pourra s’en rendre compte en consultant, pour mémoire, celles effectuées au titre du « PISA, le programme international pour le suivi des acquis des élèves » .
« PISA est la plus grande étude internationale auprès d’élèves dans le domaine de l’éducation. Pilotée par l’OCDE, PISA mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. L’objectif est de comparer les performances des élèves issus de différents environnements d’apprentissage, pour comprendre ce qui les prépare le mieux à leur vie d’adulte.
L’étude est menée tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans, qu’ils soient scolarisés dans un établissement public ou privé sous contrat, au collège ou en lycée agricole, général, technologique ou professionnel. PISA évalue leurs capacités à mobiliser leurs connaissances scolaires et à les utiliser dans des situations proches de la vie quotidienne.
Les résultats de PISA ne sont pas individuels. Les réponses des élèves sont réunies et analysées de manière à étudier leur système éducatif.
Une compétence majeure est testée à chaque fois à tour de rôle. En 2022, la majeure portait sur la culture mathématique comme en 2012, qui constitue donc le point de référence.
En mai 2022, environ 8 000 élèves de 15 ans scolarisés dans 335 collèges et lycées français ont donc participé aux épreuves de l’enquête PISA, ainsi que leurs homologues de 80 autres pays ou « économies partenaires ».
La France ne fait pas exception à la baisse généralisée des performances en culture mathématique dans l’OCDE : elle obtient un score global qui la situe dans la moyenne des 37 pays de l’OCDE. Cette performance représente une forte baisse par rapport à l’année 2012, précédente année consacrée principalement aux mathématiques.
Les autres volets de l’enquête PISA 2022 portaient sur la culture scientifique, la compréhension de l’écrit et la vie de l’élève. Le score moyen de la France en culture scientifique (487) est en baisse par rapport à 2015. Une baisse importante est également constatée en compréhension de l’écrit depuis 2018 (de 493 à 474 points). Dans ces deux domaines, le score de la France n’est pas différent du score moyen des pays de l’OCDE.
Tout ceci n’a rien de rassurant au moment où les technologies de l’intelligence artificielle (IA pour intelligence augmentée tel que recommandé sur ce site)dont l’emprise sur la vie quotidienne est de plus en plus prégnante, fait irruption à l’Ecole élémentaire, au Collège et au Lycée.
Ceci a conduit à des commentaires nombreux et divers dans les medias au moment où d’aucuns rappelaient fort justement le propos de Condorcet (1792 !) à savoir :
« La première condition de toute Instruction est de n’enseigner que des vérités.»
Est-on vraiment assuré de satisfaire à ce critère essentiel en la matière et si oui comment et pour quoi faire ? Ce n’est vraiment pas ici le lieu privilégié pour répondre à ces questions existentielles ni sur le plan fondamental et scientifique ni sur celui des applications aux sciences de l’éducation et à leurs déclinaisons dans les institutions scolaires et universitaires.
Pöur bénéficier d’amorces en la matière on se contentera de renvoyer les visiteurs à quelques adresses répertoriées parmi beaucoup d’autres :
-https://www.education.gouv.fr/cadre-d-usage-de-l-ia-en-education-450647
-https://www.ac-paris.fr/l-intelligence-artificielle-dans-l-education-130992
-https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/11/24/en-s-adaptant-a-l-ia-l-ecole-peut-conserver-son-role-irremplacable_6654578_3232.html
-https://www.sorbonne-universite.fr/dossiers/intelligence-artificielle/lia-dans-leducation-entre-opportunites-et-defis
-https://www.reseau-canope.fr/ia-et-education
-https://www.cahiers-pedagogiques.com/intelligence-artificielle-trois-defis-pour-lecole
-https://www.unesco.org/fr/articles/lia-et-le-futur-de-leducation-bouleversements-dilemmes-et-perspectives
-https://www.persee.fr/doc/aster_0297-9373_2000_num_31_1_1176
On rappellera aussi, au risque de paraître anachronique, que «L’introduction d’un enseignement obligatoire des notions de sciences physiques et naturelles dans les programmes de l’école élémentaire en 1882 fut l’une des innovations de l’enseignement primaire au moment de la réorganisation de l’Instruction primaire par la IIIe République. Dans le dernier quart du XIXe siècle, la volonté de généraliser l’enseignement scientifique se traduisit par un développement des moyens mis en œuvre visant la réussite de l’instruction scientifique dans les écoles primaires. Parmi ces moyens, les écoles normales chargées de former les maîtres et les maîtresses d’école constituaient un enjeu stratégique. » (Cf. https://theses.hal.science/tel-01503436/file/76909_MARTINEZ_2016_diffusion.pdf). On serait tenté de supposer dès lors que l’Ecole républicaine et ses maîtres formés dans les Ecoles normales ferrystes avaient un rôle « utilitariste » au sens de Benoît Peuch, 2020 (https://laviedesidees.fr/Alain-Fernex-Creer-l-ecole ).
Quoi qu’il en soit au moment du cinquantenaire de la dite Ecole on chantait la gloire des émancipateurs qui répandaient la lumière et semaient le progrès et celle de l’Ecole qui montrait la Science, le chemin du vrai et delui de la Raison.
Toute cette histoire -ce n’est pas une légende- mérite d’être rappelée au moment où l’Ecole se trouve confrontée aux technologies de l’IA et qu’il s’agit de prendre avec discernement et sans tarder les dispositions utiles et nécessaires pour que l’Institution scolaire dans son ensemble et tous ses protagonistes en ressortent gagnants.
Pour notre part, nous proposons aux visiteurs de consulter deux fichiers qui peuvent témoigner de la confusion présente et de cheminements possibles pour en tirer le meilleur au bénéfice de nos écoliers, notre jeunesse, nos futurs citoyens ;
Fichier 1 . IA : l’Ecole appelée à jouer son rôle social et politique (par Djéhanne Gani)
Fichier 2. L’intelligence artificielle à l’Ecole publique(contribution de l’ASVPNF )
Que Djéhanne Gani soit remerciée de nous permettre ce nouvel emprunt au Café pédagogiqaue.
Les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905
Liberté et oppression
A partir d’une lecture de Simone Weil
Selon Simone Weil (l’Enracinement, 1943), « la liberté d’expression totale, illimitée pour toute opinion quelle qu’elle soit, sans aucune restriction ni réserve, est un besoin absolu pour l’intelligence ». Elle écrivait aussi suscitant réflexion et angoisse, dans son amour « impérieux de la vérité » : « l’enracinement reste peut-être le besoin le plus important de l’âme humaine. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir . »
C’est sur la base d’une (re)lecture d’un ouvrage de Simone Weil que Thierry Foucart propose-dans un article récemment mis en ligne dans Mezetulle-blog revue de Catherine Kintzler- le produit de sa réflexion sur la liberté et l’oppression considérant que la société du temps libre,telle que nous la connaissons, n’a pas nécessairement conduit à promouvoir la liberté.
Le propos prémonitoire d’un autre temps de Simone Weil incite à le transrire dans toute sa lucidité dans les sombres perspectives des temps présents tant pour notre démocratie que pour l’ensemble de la planète…Elle écrivait en 1934 : «La période présente est de celles où tout ce qui semble constituer une raison de vivre s’évanouit, où l’on doit, sous peine de sombrer dans le désarroi ou l’inconscience, tout remettre en question. »
Les visiteurs de ce site pourront consulter l’analyse qu’en fait Thierry Foucart en cliquant ici. Ils ne manqueront pas d’en tirer des enseignements et de se rappeler l’adage de Victor Hugo venu du siècle précédent « la liberté commence où l’ignorance finit » !
Petite chronique
d’après CIASE et Betharram (III)
La source des faits et méfaits associés aux démêlés de l’Eglise catholique ,sa hiérarchie cléricale et ses institutions confrontées aux violences, et agressions diverses révélées plus particulièrement dans le rapport de la CIASE et par l’affaire Betharram, largement documentés sur ce site, est véritablement et tristement intarissable.
