La laïcité, un principe abîmé par celles et ceux qui en font commerce

Communiqué du 24 avril 2023

 

de la

 Vigie de la Laïcité

: https://www.vigie-laicite.fr/

 

  C’est en  ces termes que fut lancé en avril 2021,  sous l’égide de la Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, et au titre du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR)  un appel à projets doté d’une enveloppe de 2,5 millions d’euros pour promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes : le « Fonds MARIANNE ».

Les autorités de tutelle rappelaient le  contexte où prospèrent, notamment sur les réseaux sociaux, des discours de haine, divisant les Français, les valeurs républicaines étant durement mises à l’épreuve.

Liberté de conscience et d’expression, égalité de tous les citoyens et de toutes les citoyennes sans distinction d’origine, de race ou de religion, fraternité, laïcité doivent plus que jamais être défendues.

C’est pourquoi le Ministère de l’Intérieur lance cet appel à projets national « Fonds MARIANNE » qui accompagnera ceux lancés par les préfets dans les territoires pour soutenir les initiatives locales. Cf. https://www.cipdr.gouv.fr/appel-a-projets-national-2021-fonds-marianne/

 Etaient éligibles des projets visant à soutenir les jeunes de 12 à 25 ans exposés aux idéologies séparatistes et   contribuant   à la réalisation de l’un ou plusieurs des objectifs suivants :

Riposter à la propagande séparatiste ainsi qu’aux discours complotistes en ligne, en particulier sur les réseaux sociaux ; Défendre les valeurs républicaines de liberté, de conscience et d’expression, d’égalité, entre tous les hommes et entre toutes les femmes, de fraternité et de laïcité qui sont le ciment de la concorde et de la cohésion nationales. 

 Cependant le 29 mars 2023 l’hebdomadaire Marianne titrait sous les plumes de   Gabriel Libert et Gérard Andrieu :

 

Révélations sur l’argent évaporé du fonds contre le séparatisme

L’enquête  de ces deux journalistes dévoile les dessous d’un mystérieux fonds gouvernemental lancé par Marlène Schiappa. En effet  la plus grosse dotation, a parfois révélé un intrigant usage des deniers publics. Cf. https://www.marianne.net/politique/schiappa-gravel-sifaoui-revelations-sur-largent-evapore-du-fonds-contre-le-separatisme

 Dans cette même perspective le président de la commission des Finances du Sénat, le socialiste Claude Raynal, a demandé au gouvernement de lui transmettre d’ici à mercredi 19 avril tous les documents concernant le fonds Marianne contre le séparatisme, après nos révélations fin mars (voir l’article mentionné ci-dessus) sur l’utilisation suspecte des subventions allouées. Cf. https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/fonds-marianne-le-senateur-ps-claude-raynal-reclame-tous-les-documents-au-gouvernement-dici-mercredi

 On parle désormais d’une gestion opaque dudit fonds  l’association qui aurait été le principal bénéficiaire, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), aurait utilisé l’argent pour un site Internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux ex-dirigeants….

 Ceci permettait au Monde du 24 avril 2023 de titrer :

 Fonds Marianne : une commission d’enquête proposée au Sénat

 

Deux associations bénéficiaires du fonds, créé après l’assassinat de Samuel Paty pour « défendre les valeurs de la République », sont soupçonnées d’avoir indûment perçu ou utilisé leurs subventions. Ils’agit de  l’USEPPM déjà nommée et de l’ association « Reconstruire le commun ».

En clair , le citoyen ordinaire découvre  « une nouvelle affaire »… en cours d’instruction parlementaire . C’est dans ce contexte  qu’est publié le 24 avril le communiqué de la « Vigie de la laïcité » que nous  avons reproduit avec l’accord des dirigeants de cette association. Ceux-ci  soulignent que :

 « La concomitance de la création du « fonds Marianne » en 2021 et de la suppression de l’Observatoire de la laïcité la même année interroge et laisse dubitatif sur la place que tient aujourd’hui la question de la laïcité dans les politiques publiques gouvernementales. Outil pour diffuser des idées réactionnaires ? Commerce de la laïcité ? Cette dernière apparaît de plus en plus comme un camouflage idéologique pouvant rapporter, comme on le voit, de la plus sordide des manières, de l’argent. Cf. Appel à projets national 2021 – « Fonds MARIANNE » – Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation,

 
Les visiteurs de ce site pourront consulter ledit communiqué en cliquant ici.

 Que les dirigeants de La Vigie de la Laïcité soient remerciés de nous autoriser cet emprunt.

En hommage à Jo Le Du

Le témoignage de Robert Riou

 L’insertion  sur ce site de l’article d’André Le Goff intitulé «  L’ami Jo »  (cf .http://asvpnf.com/wp-content/uploads/2023/03/lami-JO-2-1.pdf)  avait  fait ressortir la complicité normalienne   existant entre l’auteur et  Jo  Le Du.   Tous deux furent  élèves-maîtres de la Promotion  54-58 de l’ENG de Quimper et, très tôt dans leur vie professionnelle , cette complicité trouva son prolongement dans des actions communes  de formation des jeunes  au tennis de table dans le cadre de l’UFOLEP.

Leur collègue Robert Riou,  qui fut lui aussi élève-maître à l’Ecole normale de Quimper pour devenir- chemin d’éducateur faisant- un  connaisseur des vertus pédagogiques de ce sport  a fait  part à A. Le Goff   de  son intérêt et de son  émotion à la lecture de son récit .

Faisant suite  à la proposition d’ A. Le Goff, il  a accepté que sa contribution personnelle   viennne enrichir  l’hommage que nous  voulions rendre  à   Jo le Du .

C’est donc en toute fraternité normalienne  que nous lui donnons accès à la rubrique du cabinet des curiosités normaliennes . Les visiteurs pourront ainsi consulter , en cliquant ici, une nouvelle page contribuant à reconstituer ce qui fut appelé  l’esprit normalien … aux sources de l’esprit de corps des Instituteurs.

  Que Robert Riou soit chaleureusement remercié pour sa contribution illlustrée.

Déconstruire la déconstruction ou reconstruire après la démolition

Ceci est la suite du Colloque qui se tint à la Sorbonne les 7 et 8 janvier 2022 sur le thème : 
 
«  Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture »

Déjà le 23 février 2022 Anthony Chanthanakone dans Philosophie magazine faisait état d’un évènement ayant suscité autant d’engouement que de critiques. Il rappelait  que pour l’organisateur dudit colloque , Pierre-Henri Tavoillot,  l’événement avait pour objet  «  de sortir de la pensée unique incarnée par le « wokisme », le néo-féminisme, l’écoféminisme, l’intersectionnalité, la cancel culture et autres néologismes jugés barbares et confus. Pour les participants, une nouvelle pensée, se voulant humaniste, rationnelle et universelle, devait émerger en contrepoint de la pensée déconstructionniste »

(Cf. https://www.philomag.com/articles/colloque-sur-la-deconstruction-ce-qui-sest-vraiment-dit-la-sorbonne)

 

Les actes dudit colloque ont donné lieu à un ouvrage de Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre-Henri Tavoillot  publié chez Odile Jacob le 8 mars 2023. Il s’intitule :

Après la déconstruction

L’Université au défi des idéologies

(Cf.https://www.odilejacob.fr/catalogue/scienceshumaines/sciences-politiques/apres-ladeconstruction_9782415003227.php)

Les visiteurs de ce site pourront consulter , en cliquant ici , la recension qu’en fait la philosophe  Catherine Kintzler, recension  qu’elle publie dans  son blog revue Mezetulle. Elle avait participé audit colloque.

Nous la remercions vivement de nous autoriser  ce nouvel emprunt.

On se doit de  rappeler aux visiteurs que si le Colloque de La Sorbonne avait suscité  bien des polémiques en 2022, les sujets de controverse demeurent. Leur acuité est telle  que sous l’égide du CNRS et d’ Institutions universitaires s’est tenu  un Colloque internationnal (les 19, 20 et 21 janvier 2023 à l’ENS de la rue d’Ulm)  sur le thème : 
 
«  Qui a peur de la déconstruction ? »
 
Pour plus de détails on pourra se rendre à l’URL :  https://legs.cnrs.fr/evenements/colloque-international-qui-a-peur-de-la-deconstruction/

L’Ecole et la déconstruction décomplexée de tout ce que fut l’honneur de la République

Force est de constater que l’état des lieux concernant l’Ecole publique – institution républicaine par excellence- étalé sans réserve dans tous les médias incite à des intitulés  alarmants sur un site dévolu à  l’histoire de l’école laïque et à la formation de ses maîtres.

La politique de la formation du personnel enseignant est en effet une des clés de la reconstruction  de l’Ecole . En d’autres temps des responsables politiques  avaient su prendre leurs responsabilités à cet égard et ceci pour le bien commun. Sur   ce site on en conserve la mémoire et on leur sait gré ! Mais les temps ont changé et aussi n’est-on pas surpris  de  découvrir  que :

 « Le Conseil supérieur des programmes de l’Education nationale s’appuyant sur la loi de programmation et d’orientation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, a rendu public le 3 mars 2023 un avis alarmant, avec des propositions qui concernent le recrutement et la formation des professeurs des premier et second degrés. Cet avis engage la nature et le contenu des épreuves de recrutement ainsi que les objectifs de ce que doit être la formation initiale et continue des professeurs en 2023. À travers la question du recrutement, c’est la conception de l’école qui continue à être mise à mal, soumise qu’elle est à des considérations à court terme qui laissent entrevoir une déconstruction décomplexée de tout ce qui est l’honneur de la République. » Cf .https://www.mezetulle.fr/ecole-les-projets-alarmants-du-conseil-superieur-des-programmes/

 Selon  Unité laïque : « Ce qui apparaît saillant dans ces avis et propositions est l’articulation des parcours de formation et des concours. La conclusion de ce rapport est éloquente : « Le Conseil supérieur des programmes a souhaité insister sur la priorité à donner à la logique des parcours de formation sur celle des modalités de recrutement : les concours, ou autres modalités de recrutement, ne sont sans doute plus des finalités en soi. » S’appuyant sur le manque d’attractivité du métier et sur la lecture des rapports de jurys de concours qui relèvent que le niveau des candidats n’est pas aussi élevé qu’attendu, s’appuyant également sur la nécessité de renouveler 31% de l’effectif du corps enseignant, soit 328 000 postes, entre 2019 et 2030, il s’agit de réfléchir sur la formation des professeurs et sur les concours. L’agrégation est laissée de côté pour le moment, son « évolution mérite une réflexion spécifique », ce qui assurément a de quoi inquiéter.(Cf. https://unitelaique.org/index.php/2023/03/20/le-conseil-superieur-des-programmes-abandonne-toute-ambition-pour-la-formation-initiale-et-le-recrutement-des-professeurs-des-premier-et-second-degres/#more-5249)

Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article de Valérie Soria portant sur cette thématique  paru dans Mezetulle le 25 mars 2023 en cliquant ici.

Il s’intitule :

École : les projets alarmants

du

Conseil supérieur des programmes

 

 Autre thème récurrent à l’Education nationale, ses Ecoles élémentaires ,ses Collèges et ses Lycées ; celui de la mixité sociale des élèves  et de ses effets sur leurs « compétences », l’aborder  c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore …

Dans un article paru dans Telos le 28 mars 2023, Olivier  Galland nous ramène pourtant  sur ce terrain difficile . Selon cet auteur : «  le ministre de l’Éducation nationale, a relancé le thème de la mixité sociale, en indiquant qu’il en faisait une des priorités de sa politique. Pour le moment, les mesures concrètes donnant corps à cette politique n’ont pas été annoncées, mais les intentions semblent là. Cette idée n’est pas nouvelle, elle est régulièrement mise en avant comme le moyen décisif d’améliorer l’équité scolaire et les performances de la France en la matière alors que les enquêtes PISA montrent régulièrement que les inégalités socioculturelles de réussite scolaire restent très fortes dans notre pays.Mais de quoi parle-t-on effectivement lorsqu’on parle de mixité sociale à l’école et que vise-t-on ? ».

On connaîtra le sens de ses observations en se rendant à : https://www.telos-eu.com/fr/societe/le-talisman-de-la-mixite-sociale-a-lecole.html.

Selon O.Galland, « la mixité sociale n’efface  pas magiquement les préférences sociales ».  Mais il ne s’agit pas pour autant d‘y renoncer sachant bien que pour lui : «  plus que les pairs  c’est la qualité des professeurs qui est décisive, la qualité de leur formation, leurs qualités pédagogiques, leur motivation, leur insertion dans une communauté éducative soudée autour d’un projet commun et bien encadrée par des proviseurs jouant véritablement un rôle de chef d’orchestre »

Quelle vision irénique  de la potion magique associée à la mixité sociale !

 

Cependant les  visiteurs pourront tirer quelques raisons d’espérer  en  se rendant à l’adresse suivante :

https://www.jean-jaures.org/publication/la-mixite-sociale-dans-les-colleges-pour-favoriser-la-reussite-de-tous-les-eleves-le-plan-reussi-de-la-haute-garonne/

 
On y fait état de « la mixité sociale dans les Collèges pour favoriser la réussite de tous les élèves : le plan réussi de la Haute-Garonne ! » ( 9 janvier 2023)

 

Un exemple à suivre …

 

Nous remercions Catherine Kintzler ne  nous autoriser à reproduire l’article de Valérie Soria  mis en ligne dans Mezetulle.

Jean Savina

Hussard de la République

et

Historien autodidacte de la Révolution

 

Jean Savin, fils de cultivateur,  naquit à la ferme de ses parents sise au village de Le Losquet en Plogastel-Saint-Germain le 14 février 1876. Après une scolarité à l’Ecole publique communale de Plogastel , il bénéficia d’une formation primaire supérieure à l’EPS de Douarnenez. Ceci lui permit de passer avec succès les épreuves du concours d’entrée à l’Ecole normale de garçons  de Quimper où il fut, selon toute vraisemblance, élève-maître de 1892 à 1895…Son Ecole  venait d’être inaugurée en 1884,  les Lois scolaires fondatrices  de la IIIè République étaient mises en application (parfois laborieusement) alors que  la Loi qui, 10 ans plus tard,     instituera  la séparation des églises et de l’Etat n’était encore qu’un avant-projet dans le milieux politiques républicains .

Mais qu’importe, à l’instar de Chales Péguy, on peut sans ambage classer J. Savina  parmi les pionniers des « Hussards noirs de la République ». C’est  Péguy le premier qui utilisa cette expression  pour surnommer les  élèves-maîtres de l’Ecole normale d’Orléans venant tour à tour faire l’apprentissage de leur futur métier à l’Ecole annexe(qu’il fréquenta de 1879 à 1885). Elle qualifiait « l’esprit missionnaire qui  animait ces instituteurs, promoteurs de l’instruction obligatoire, gratuite et laïque »

L’ École normale de Jean  Savina comme celle décrite par C. Péguy « semblait un régiment inépuisable. Elle était comme un immense dépôt, gouvernemental, de jeunesse et de civisme. Le gouvernement de la République était chargé de nous fournir tant de sérieux […]. Ces instituteurs étaient sortis du peuple, fils d’ouvriers, mais surtout de paysans et de petits propriétaires […]. Ils restaient le même peuple … » Cf. C. Péguy , Les Cahiers de la quinzaine, 16 février 1913). 

Jean Savina faisait partie  de ces  instituteurs des débuts de IIIè République qui, selon Jules Ferry, faisait partie  d’une nouvelle génération de «  serviteurs de la République sociale ; des instituteurs de la liberté qui doivent l’enseigner à l’école et la répandre en dehors, notamment quand elle est menacée »(Séance parlementaire du 20 juin1894).

Le parcours  hors norme  de l’ instituteur J. Savina devenu  historien de la Grande  Révolution (essentiellement pour son expression libératrice dans les campagnes de Cornouaille) à force de travail  et d’engagement philosophique personnel   a été remis en lumière récemment  par nos adhérents et amis  Anne et  André Le Goff .

Jean Savina était le grand oncle de Anne Le Goff

André  a bénéficié des  suggestions de  Maurice Morlec pour accéder à certains des travaux peu connus  de J. Savina.

Nous avons  pu découvrir des éléments ayant trait à l’implication  de J. Savina dans la vie politique  de la Cité grâce à la compréhension de Bruno Le Gall , conservateur des Archives Municipales de la ville de Quimper .

Que tous ces contributeurs  soient chaleureusement remerciés.

Pour en savoir un peu plus  sur J. Savina et son œuvre  emblématique, les visiteurs de ce site   pourront consulter   les quatre  documents suivants  (Clic gauche  sur Document) :

Document 1 . Jean Savina ; éléments de biographie et liste des  travaux publiés (Mise en page de Laurence Cohuet).

Document 2 . Cahiers de doléances de Moëlan-sur-Mer par Jean Savina  ( document des Archives départementales du Finistère, mis en page par Maurice Morlec).

Document 3 . Instituteurs et écoliers à Quimperlé à la fin de l’ancien régime. Article de Jean Savina publié dans  l’ Echo de Bretagne du 3 avril 1931, transcrit par A .Le Goff et  F.R.Larher.

Document 4 .  Au pays de Quimperlé par Jean Savina . Extrait fondateur choisi par  A. Le Goff.

Le projet de réforme des retraites

 Savoir nommer les choses pour les faire comprendre  en mobilisant la sagesse  du peuple de France et en respectant les règles  de la démocratie.

 

On sait que le projet de réforme des retraites préparé par le gouvernement de la République a été  adopté par le Parlement lundi 20 mars 2023… après le rejet d’une motion de censure faisant suite  à l’usage par le gouvernement de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution . Ceci permettait de forcer le passage du texte contesté par nombre de corps intermédiaires et n’a pas manqué de susciter une fronde populaire et de nombreuses manifestations émaillées de heurts dommageables à différents égards… 

Une association laïque telle que l’ASVPNF revendiquant tolérance et justice sociale ne pouvait rester insensible  à  la situation conflictuelle créée . C’est ainsi qu’elle a jugé opportun   de faire connaître les propos tenus par des philosophes au sujet d’une crise  susceptible d’affecter nos institutions, si ce n’est déjà le cas.

Qu’est-ce que gouverner  sous les auspices de la  République française  telle que voulue par la Constitution de 1958 qui, dans  son  article 1er,  énonce les principe suivants   : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » ?

 On peut trouver des éléments de réponse   en  se rendant  à l’adresse : https://www.education.gouv.fr › media › download PDF

En cette période pleine d’instabilités et de violences diverses on rappellera  quelques éléments fondateurs auxquels le citoyen ordinaire,informé et émancipé, devrait pouvoir se raccrocher pour appréhender la situation et ses développements  et fixer sa ligne de conduite :

« Le pouvoir du peuple s’exerce dans le cadre et au bénéfice de la chose publique. République et démocratie sont deux notions complémentaires.

« La République repose sur la participation et la représentation des citoyens. Le suffrage est universel, libre et égal. La loi est l’expression de la volonté générale, à laquelle tous les citoyens ont le droit de concourir, par eux-mêmes ou par l’intermédiaire de leurs représentants. Les citoyens sont égaux sans distinction d’origine, de race ni de religion et dans le respect de toutes les croyances. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté.

« La République sociale renvoie à deux notions importantes :

Tout d’abord, la « fraternité », qui vise le lien unissant les membres du corps de la Nation formé d’une communauté de citoyens libres et égaux sans distinction d’origine, de race ou de religion, unis dans un idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité. Idéal politique, principe républicain, la fraternité est, pour chaque membre de la Nation, la reconnaissance de l’autre comme différent mais participant à la même communauté politique.

« Ensuite, la solidarité, consacrée comme une obligation de la Nation : le Préambule de 1946 pose : « la nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement ». Ainsi, la solidarité nationale vient suppléer, si besoin, la carence ou l’insuffisance de la solidarité familiale. Elle devient active pour une plus grande égalité de tous les membres de la collectivité.

« Toutes les dispositions de la République sociale sont liées au principe d’égalité : les droits sont reconnus « à chacun » ou garantis « à tous ». Et l’égalité est liée à l’universalité des droits et des devoirs.

« Le principe du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple :

Le 13 novembre 1863, à l’occasion de l’inauguration d’un monument aux morts sur l’emplacement de la bataille de Gettysburg, Abraham Lincoln prononce la phrase, en forme de vœu, qui contient une définition de la démocratie : « Que le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ne disparaisse jamais de cette terre ». Depuis 1946, lorsque le constituant reprend à son compte la formule de Lincoln pour en faire le principe de la République, cette définition a valeur constitutionnelle en France.

« La formule « réunit dans une même proposition trois figures du peuple à la fois objet, sujet et fin du gouvernement :

-Objet dans la mesure où il « est soumis au gouvernement de la volonté générale »,

– Sujet  car « sa volonté est néanmoins soumise au principe de la légitimité de tout pouvoir public, formellement (démocratie représentative) ou substantiellement (démocratie participative) ,

– Enfin car « le bien commun – le  bonheur de tous » (Préambule de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789) constitue l’essence de la République .

« Héritage précieux de la philosophie des Lumières, l’universalisme républicain s’oppose aux privilèges et aux discriminations. Il fait participer les membres du corps social aux affaires communes en tant que personnes et non en tant que membres de groupes définis par des particularités natives telles que le sexe ou l’origine. Il permet de bâtir un « Nous national » en brassant et non en segmentant, en valorisant tout un chacun comme citoyen et non comme membre d’une communauté, en refusant les ségrégations que connaissent les sociétés organisées sur une base ethnico-religieuse. »

 

Et cet alinéa 3 de l’article 49 de la Constitution datant de 1958, si décrié et semble-t-il si utile pour divers gouvernements, que dit-il ?

-« Le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres, engage devant l’Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.

-L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des membres composant l’Assemblée. Sauf dans le cas prévu à l’alinéa ci-dessous, un député ne peut être signataire de plus de trois motions de censure au cours d’une même session ordinaire et de plus d’une au cours d’une même session extraordinaire.

Alinéa 3 :Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent.

-Le Premier ministre a la faculté de demander au Sénat l’approbation d’une déclaration de politique générale. »

 

 Ceci étant posé, les visiteurs pourront prendre connaissance de 3 articles dévolus à cette problématique   touchant à des pratiques politiques  cadrées par des textes constitutionnels. Ces derniers sont  soumis à l’épreuve du temps, aux options politiques des gouvernants,  aux péripéties des débats parlementaires ,  à la dynamique des revendications syndicales et aux aléas   de la vie citoyenne .

Les trois articles signalés ont été écrits par des auteurs  que nous remercions  vivement pour mettre à notre portée des articles engagés faisant écho aux problèmes  sociaux actuels. Il s’agit de :

 1. Retraites. « Quand la réforme sera adoptée, il ne se passera rien » : vraiment ? par Catherine Kintzler (Mezetulle, le 22 mars 2023
 
https://www.mezetulle.fr/quand-la-reforme-sera-adoptee-il-ne-se-passera-rien-vraiment/

« Le matin du 20 mars, quelques heures avant le rejet de la motion de censure par l’Assemblée nationale, le politologue Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, était invité à Europe 1 par Dimitri Pavlenko au sujet du projet de loi sur la réforme des retraites présenté par le gouvernement, et du mouvement social qui s’y oppose depuis fin janvier avec une grande ampleur. Un peu étonnée par certains de ses propos, je réécoute l’enregistrement, disponible sur le site d’Europe 1… » /

 2. Réforme des retraites : « Le jeu des 7 erreurs » par Denis Maillard (Philosophie magazine ,  24 mars  2023)

https://www.philomag.com/articles/reforme-des-retraites-le-jeu-des-7-erreurs-par-denis-maillard

La réforme des retraites a engendré l’une des plus plus graves crises politiques et sociales de ces dernières années. En témoigne la mobilisation une nouvelle fois massive des Français le jeudi 23 mars. Comment en est-on arrivé là ? Le spécialiste des questions du travail Denis Maillard dresse le tableau, inquiet mais stimulant, des sept grandes erreurs commises par Emmanuel Macron et le gouvernement.

 3.La foule contre le peuple ? la rhétorique d’Emmanuel Macron décryptée par Octave Larmagnac-Matheron (Philosophie magazine , 22 mars 2023)

https://www.philomag.com/articles/la-foule-contre-le-peuple-la-rhetorique-demmanuel-macron-decryptee

« L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple, et la foule n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus » : c’est par ces quelques mots qu’Emmanuel Macron a balayé, hier devant les parlementaires, et aujourd’hui à la télévision, l’opposition dans la rue à la réforme des retraites. Qu’est-ce qui distingue la foule et le peuple ? Réponses avec Gustave Le Bon  et Jacques Rancière.

 

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Au total et ce n’est  pas un final, faut-il au prix de  quelques concessions à la mémoire politique de Michel Debré*, le rédacteur de la Constitution de 1958,  rappeler le propos qu’il tint à  un journaliste enclin à penser que ladite Constitution   serait  à l’origine de conflits entre un Parlement muselé et un exécutif aux prérogatives excessives  ? :…

« L’essence de la démocratie est le conflit.Il n’y a pas de conflit en régime de dictature. » 
 
Il y a en effet  conflit et conflit ! Pour M. Debré, c’était au Président de trouver solution à ces conflits en usant  du Conseil constitutionnel , du référendum ou de la dissolution de l’Assemblée …Ne pouvait-on, en amont de ces péripéties dangereuses, imaginer et élaborer en concertation avec les corps intermédiaires , des projets de  réformes constructifs  évitant les conflits ?

*On rappellera que cet homme politique fut aussi à l’origine d’une Loi considérée ici comme scélérate  et dont nous  continuons à demander l’abrogation  (le texte de ladite loi étant désormais incorporé au Code de l’Education !) ; il s’agit de la Loi n°59-1557 du 31 décembre 1959 sur les rapports entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés.

Selon  Wikipedia : la loi Debré instaure un système de contrats entre l’État et les écoles privées qui le souhaitent. L’État accorde une aide mais en contrepartie, les programmes doivent être les mêmes que dans l’enseignement public (le catéchisme devient une option). L’inspection devient obligatoire et les enfants ne partageant pas la même religion que l’établissement ne peuvent être refusés.

Les enseignants sont rémunérés par l’État selon les mêmes grilles indiciaires. En revanche, leurs retraites dépendent du régime général et de caisses de retraites complémentaires, ce qui induit une différence tant dans la rémunération nette (taux de cotisations plus fort) que dans les droits à retraite (retraites ordinairement nettement plus faibles). Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_sur_les_rapports_entre_l%27%C3%89tat_et_les_%C3%A9tablissements_d%27enseignement_priv%C3%A9s

 

André Le Goff raconte !

Quand deux anciens normaliens des années 50 se lancent dans l’éducation populaire.

Notre ami André le Goff propose pour mise en ligne sur ce site un nouvel article illustré fournissant l’opportunité de faire connaître l’implication des anciens normaliens devenus instituteurs dans l’éducation populaire notamment dans le cadre de l’UFOLEP pour Union Française des Œuvres Laïques d’Education Physique.«L’UFOLEP est une association loi de 1901première fédération affinitaire multisports de France. Elle est l’un des secteurs sportifs associatifs de la Ligue de l’enseignement, mouvement d’éducation populaire. En prônant le sport«autrement», elle a pour vocation d’en faire un outil citoyen d’éducation, un vecteur d’émancipation et d’épanouissement personnel et collectif.Créée en 1928, au sein de la Ligue de l’enseignement pour répondre aux attentes d’une partie des adhérents de l’époque, l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique contribua, sous le Front populaire, à la mise en œuvre de la politique sportive menée par Léo Lagrange. Sa commission scolaire, l’Union sportive de l’enseignement du premier degré(USEP), fut reconnue en 1939 par un décret signé de Jean Zay.Dissoute le17 avril 1942par le régime collaborationniste de Vichy, avec confiscation de ses locaux et de ses biens,

l’UFOLEP poursuivit ses activités dans la clandestinité pour les reprendre au grand jour dès la Libération»
(Cf.https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_fran%C3%A7aise_des_%C5%93uvres_la%C3%AFques_d%27%C3%A9ducation_physique).
L’expérience rapportée ici par André Le Goff est dévolue au tennis de table qui ne devint sport olympique qu’aux Jeux de Séoul en 1988.On rappellera,pour la petite histoire normalienne quimpéroise, qu’à l’Ecole normale de garçons le ping-pong était un véritable «sport national». L’école disposait en effet dans sa salle de jeux d’une table ad-hocet d’un ping foot pour une population d’environ 150 élèves-maîtres…Les places y étaient chères,d’autant qu’elles revenaient en priorité absolue aux vénérés ancêtres et anciens de la maison?Des tournois inter-promotions étaient organisés et donnaient lieu à des joutes mémorables…Quoi qu’il en soit du bon grain y fut semé au point où les deux héros de ce récit, devenus instituteurs dans leurs écoles communales ,surent trouver le temps , l’énergie et la force de conviction nécessaires pour organiser et animer des stages de tennis de table dans le cadre de l’UFOLEP.
Les visiteurs de ce site pourront prendre connaissance du récit illustré qu’en fait André Le Goff en cliquant sur document1. Il y rend hommage à son camarade Jo Le Du, décédé prématurément.

Les visiteurs sont également invités à consulter le dessin du pongiste Jo Le Du,signé par le même A. Le Goff en cliquant sur document 2 .

Document 1.  L’ami Jo par A. Le Goff.

Document 2.  Jo Le Du, pongiste à Moëlan-sur-Mer par A. Le Goff.

 Que notre ami André Le Goff soit chaleureusement remercié pour cette nouvelle contribution.

La question de l’uniforme à l’Ecole

« Une vraie-fausse bonne idée ! »

 

Ladite idée a défrayé la chronique récemment. Les visiteurs intéressés pourront prendre connaissance d’arguments tant en sa faveur qu’en sa défaveur en se rendant à l’URL. : https://www.mon-uniforme-scolaire.fr/pour-ou-contre-l-uniforme-scolaire

La Vigie de la Laïcité  consacre sa Newsletter n°15 du 6 mars 2023 à cette question . Selon cette Association : « A la suite de la constatation de relative augmentation des tenues à caractère religieux dans les écoles de la République à la rentrée scolaire 2022 la machine médiatique s’est de nouveau emballée… Pour remédier à ces atteintes à la laïcité persistantes,  la non moins rituelle proposition du port de l’uniforme à l’école a resurgi. Celle-ci s’est concrétisée par une proposition de loi déposée par un député RN au début de l’année 2023  ».

La Vigie de la Laïcité (nous) propose d’approfondir la question de l’uniforme  scolaire   via  quatre articles  traitant de certains des enjeux concernés . C’est ainsi que :

« Claire de Galembert explique combien cette question, sans jamais encore aboutir, s’inscrit durablement dans l’agenda politique français (Article 1)

Philippe Portier revient avec précision sur les atermoiements du débat parlementaire tel qu’emmené par le Rassemblement national (Article 2)

Charles Mercier montre que l’uniforme scolaire, dans d’autres pays, n’a pas forcément pour fonction de neutraliser les signes religieux arborés par les élèves (Article 3)

Dounia Bouzar s’interroge sur l’opportunité qu’il y a à remplacer les habits « à référence musulmane » arborés par certains jeunes par des uniformes « républicains », tout aussi négateurs de l’identité individuelle les uns que les autres.  (Article 4)».

Les visiteurs de ce site pourront consulter ces différentes contributions aux adreses indiquées ci-dessous, la Vigie de la Laïcité nous ayant expressément autorisé à les reproduire :

Article 1. L’uniforme scolaire : un avatar de plus de la nouvelle laïcité ?

URL: https://vigie-laicite.fr/luniforme-scolaire-un-avatar-de-plus-de-la-nouvelle-laicite/

 

Article 2. L’uniforme à l’école. Le débat parlementaire sur la proposition de loi du Rassemblement national (septembre 2022-janvier 2023)

URL: https://vigie-laicite.fr/luniforme-a-lecole-le-debat-parlementaire-sur-la-proposition-de-loi-du-rassemblement-national-septembre-2022-janvier-2023/

 

Article 3. Vu de l’étranger : uniforme et neutralité religieuse des élèves vont-ils de pair ?

 URL : https://vigie-laicite.fr/vu-de-letranger-uniforme-et-neutralite-religieuse-des-eleves-vont-ils-de-pair/

Article 4. L’uniforme républicain versus l’uniforme salafiste ?

 URL: https://vigie-laicite.fr/luniforme-republicain-versus-luniforme-salafiste/

 On voit bien  que la question est complexe et   que la barbe ne fait pas le philosophe. Mais on  voit aussi  que  si l’habit ne fait pas le moine, il peut donner-dans certaines limites-  bonne conscience !