Décapitation sauvage de Samuel Paty pour Cultiver notre indignation et faire reculer l’indifférence

Les visiteurs de ce site qui ont déjà pris connaissance de notre insertion récente à ce sujet    (https://asvpnf.com/index.php/2022/10/19/deux-ans-apres-la-decapitation-sauvage-de-samuel-paty-lindifference-a-gagne/ )

 pourront consulter,en cliquant ici un article à ce propos de Catherine Kintzler paru sur son Blog revue Mezetulle , le 13 octobre 2022.

 
Que Catherine  Kintzler soit chaleureusement remerciée pour son combat sans faiblesse pour la laïcité et pour nous autoriser ce nouvel emprunt .

Deux ans après la décapitation sauvage de SAMUEL PATY, L’indifférence a gagné.

Ainsi que le rappelle Natacha Polony dans le dernier numéro de Marianne (n° 1335) : « ll y a deux ans, un professeur a été décapité. Si le nom de Samuel Paty a marqué les mémoires, son combat pour la liberté d’expression a été enterré. Et l’emprise des bigots n’a jamais été aussi prégnante. »

 Un visiteur de ce site, souhaitant garder l’anonymat, nous a adressé  pour une mise en ligne, deux coupures  dudit hebdomadaire portant sur la question essentielle de la liberté d’expression et plus particulièrement celle des enseignants. 

Les visiteurs pourront les consulter en cliquant sur Document 1 .

 On notera par ailleurs  que, dans ce n° de Marianne , on   attire l’attention des lecteurs  sur les 5 points suivants  :

 1. Les juges d’instruction ont reconstitué la chaîne criminelle qui a conduit à l’assassinat de Samuel Paty par un russe d’origine tchétchène. Le procès de l’attentat de Conflans devrait se tenir d’ici à la fin 2023… 

 2.L’assassinat de Samuel Paty a laissé des traces au sein des services du renseignement territorial…

 3.Autour du Collège du Bois-d’Aulne, où enseignait Samuel Paty, le choc est toujours présent: accompagné d’une immense rancoeur contre toutes les lâchetés…

 4.Sur la laïcité, le nouveau ministre de l’Education Nationale est moins loquace que son prédécesseur…

 5 .Quand le  « soft power » islamiste gagne les cours d’école…

Enfin les visiteurs pourront prendre connaissance, en cliquant sur Document 2 ,  du discours prononcé à la Sorbonne par Mickaëlle Paty le  15 octobre 2022, lors de la remise du Prix Samuel Paty organisé par l’APHG . Elle proclamait haut et fort que :

 

 » Enseigner, c’est expliquer et non se taire ! »

Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen,

Quatrième édition de l’ouvrage de Catherine Kintzler (Minerve, 2022) 

En 2016, Marie Perret concluait un article paru dans Humanisme 2016/1 (N° 310), 112-113 dévolu à la 3è édition de l’ouvrage de Catherine Kintzler par ce propos :« Parce que Condorcet fut un grand intellectuel et un intellectuel qui n’eut pas peur de descendre dans l’arène politique  pour  dissiper  les  préjugés  et lutter contre toutes les formes d’obscurantismes, y compris les plus insidieuses, la lecture ou la relecture de l’ouvrage de Catherine Kintzler est plus que jamais revigorante. » Cf. https://www.cairn.info/revue-humanisme-2016-1-page-112.htm

 

Minerve, éditeur de la 3è édition, la  présentait ainsi : « Troisième édition, revue et corrigée ; parce qu’il s’interroge sur les effets de la liberté politique, Condorcet construit le concept de l’école républicaine. Faute de lumières et de pensée réflexive, un peuple souverain est exposé à devenir son propre tyran, et le progrès n’est pour lui qu’un processus d’étouffement ; il ne peut être vraiment libre que par la rencontre avec les objets du savoir désintéressé formant l’humaine encyclopédie.Il appartient à la puissance publique d’organiser une telle rencontre afin que chacun soit capable de se soustraire à l’autorité d’autrui et de s’engager sur le chemin de sa propre perfectibilité. L’égalité prend alors sa forme la plus accomplie : l’excellence et la distinction des talents”. « Lire Condorcet, c’est reprendre possession d’une théorie de l’école profondément ancrée dans une philosophie de la liberté. La puissance de la pensée classique est d’une grande actualité : elle permet de mesurer combien les « réformateurs », depuis des décennies, se sont acharnés à éloigner l’école d’une telle hauteur de vue.”

On ne manquera pas de rappeler  ici d’autres  analyses publiées à cette époque  car elles soulignent le caractère fondateur  du LIVRE   de Catherine Kintzler . Ainsi :

1. Celle de Nadia Fartas ( Hypothèses,2016) sous  l’intitulé révélateur : « Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen, de Catherine Kintzler : le droit à l’égalité, le droit à la connaissance » (URL :  https://commencer.hypotheses.org/397). On y relève notamment : « l’ouvrage que Catherine Kintzler consacre au philosophe et mathématicien est capital par les éclairages conceptuels qu’il vise. Il s’avère particulièrement précieux pour qui veut appréhender d’un point de vue philosophique les débats et les problèmes actuels… ».

2.Celle de l’Union Rationaliste (Cahier Rationaliste n°639, 2015 ) qui tout en  remerciant Catherine Kintzler de lui avoir permis de reproduire cette réflexion extraite de son blog Mezetulle.net reprenant un article paru dans Marianne du 6 au 12 novembre 2016, dossier consacré à “Condorcet, le professeur de liberté” mettait en exergue que: « l’ouvrage  consacré au philosophe et mathématicien est capital par les éclairages conceptuels qu’il vise. Il s’avère particulièrement précieux pour qui veut appréhender d’un point de vue philosophique les débats et les problèmes actuels qui portent sur la citoyenneté, l’identité, ou la transmission. La raison, le progrès, l’égalité et le citoyen prennent consistance sous l’angle de la théorie de l’Instruction publique conduite par Condorcet »

Dans un texte d’une densité rarement égalée en la matière on relève, pour la part qui nous concerne plus directement :

« Le concept d’instruction publique a pour fonction philosophique d’assurer l’articulation entre la souveraineté populaire et la légitimité des décisions issues de cette souveraineté. Il s’agit bien de l’instruction en ce sens que la question de l’erreur y est décisive”.

« Trois idées accompagnent continuellement cette théorie de l’instruction publique :

   -Aucune réalité sociale n’a par elle-même de légitimité et ne peut se présenter comme fin politique. Il faut à une collectivité humaine quelque raison plus forte que sa propre existence de fait pour s’arroger le droit de faire des lois et d’être obéie.

    -Le seul motif légitime pour lequel on puisse exiger l’obéissance et la soumission d’un être humain devant une décision est la probabilité qu’a cette décision d’être nécessaire et d’être vraie. Cette probabilité doit et peut s’établir. Aucun homme ne peut être tenu par une erreur.

    -L’évitement de l’erreur étant la condition essentielle de la liberté, il est nécessaire d’instruire chacun. Ce qui soulève la question : de quoi faut-il instruire, dont dépend la question : comment instruire ? »cf. l’URL : https://union-rationaliste.org/condorcet-linstruction-publique-et-la-pensee-politique/

3. Celle de  Jean-Pierre Véran  dans la Revue Internationale d’Education  de Sèvres de décembre 2015 dans un article intitulé : ‘Catherine  Kintzler ; Penser la laïcité » où il rappelle  que : « Catherine Kintzler, professeur honoraire à l’Université de Lille, vice-présidente de la société française de philosophie, est notamment connue pour ses travaux sur Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen (Gallimard, 1987) et sur la laïcité (Qu’est-ce que la laïcité ?, Vrin, 2008). Le lecteur n’est donc pas surpris que la référence à Condorcet soit l’un des fils conducteurs de son approche rationnelle de la laïcité. Ses références philosophiques permettent de situer la réflexion de l’auteure : Descartes, Kant, Hegel et Bachelard sont parmi les plus cités. Il s’agit pour Catherine Kintzler de « rapatrier la laïcité dans la pensée des Lumières », en commençant par expliciter le concept de laïcité » .  «On retiendra  sa contribution à  l’élucidation du principe et du régime de laïcité, contribution philosophique à un débat largement ouvert à d’autres approches complémentaires, voire contradictoires, sociohistoriques et anthropologiques. Les lecteurs pour qui les débats français semblent abscons y trouveront quelques utiles clés de compréhension, notamment de la distinction entre toleration et laïcité. » Cf.l’URL: https://doi.org/10.4000/ries.4479

 4. Pour finir, l’analyse de l’ouvrage présentée par la FNAC en 2015 retient aussi l’atten tion :  « La laïcité est une idée à la fois simple et difficile – ce n’est pas incompatible. C’est paradoxalement sa pauvreté (son minimalisme) qui en fait la puissance. Il ne sert à rien de dire qu’elle est abstraite : son efficacité concrète s’apprécie à la quantité de liberté qu’elle rend possible. C’est ce qu’on essaie de montrer en examinant les questions « de terrain » qui ont jalonné les deux dernières décennies, entre autres : qu’est-ce que l’extrémisme laïque ? Comment la laïcité a-t-elle été offerte en cadeau à l’extrême droite ? L’interdiction du masque intégral est-elle d’inspiration laïque ? La liberté des cultes requiert-elle un soutien public ? Une entreprise peut-elle revendiquer la laïcité ?Y a-t-il une « spiritualité laïque » ? Autant d’occasions pour l’auteur de tester une théorisation générale et d’élargir la réflexion par des échappées philosophiques sur la nature du lien politique, les formes de la liberté, la notion de communauté, l’identité, la notion de position critique, le statut de la culture, celui de la morale et de la perfectibilité » (Cf.   L’URL : https://livre.fnac.com/a6573962/Catherine-Kintzler-Penser-la-laicite

 

 Sur ces bases consolidées, les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici   , l’annonce de la 4è édition de cet ouvrage essentiel, annonce faite par l’auteure elle-même le 30 septembre 2022 , dans son Blog revue  Mezetulle. L’article en question s’intitule :

« Condorcet, l’instruction publique… » de CK, 4e édition

 

Que Catherine Kintzler soit assurée de notre profonde reconnaissance pour son soutien porté par la qualité de sa pensée et de ses écrits et pour nous autoriser à les reproduire sur ce site.

Turpitudes et tribulations épiscopales Les suites de l’affaire Di Falco

Golias vigilant dans une affaire qu’il avait contribué à révéler en 2001 prend la liberté salutaire de nous  faire sortir d’une remarquable discrétion médiatique   dans  la Lettre d’information de Golias Hebdo du 30 septembre 2022 . Sous la plume de  Eva Lacoste on découvre en effet :

« Vingt ans après une plainte au pénal déposée en 2001 pour viol et abus sexuels, à l’encontre de celui qui est alors évêque auxiliaire de Paris( Jean-Michel Di Falco) un espoir de reconnaissance se fait jour pour Marc (nom d’emprunt). La Cour de cassation annulait, le 7 juillet 2022, le jugement de la cour d’appel de Paris qui avait retenu en 2018 la prescription des faits commis dans les années 1970. Face à un prélat mondain, fort d’un soutien total au sein de l’institution ecclésiale et de sa proximité médiatique, notamment avec un entourage influent, ce sera un véritable parcours d’obstacles, source de souffrances supplémentaires, qui pourrait enfin connaître un dénouement conforme au droit et à de justes réparations. Golias fait le point aujourd’hui sur cette affaire qu’il a contribué à révéler ».

Jusqu’à ce jour, 30 septembre 2022 on pouvait accéder via Wikipedia  (URL :https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Jean-Michel_Di_Falco: ) à une présentation succincte des tenants de cette affaire gravissime à charge pour les institutions ecclésiales et  leurs tristes traditions:

 « L’affaire Jean-Michel di Falco est une affaire judiciaire mettant en cause l’évêque Jean-Michel Di Falco, accusé d’avoir agressé sexuellement deux enfants dans les années 1970. Il a toujours clamé son innocence et la justice, compte tenu de la prescription des faits allégués, a décidé d’un non-lieu à poursuivre.

 Historique 

“Un homme qui se fait appeler « Marc » affirme, que dans les années 1970 alors qu’il est âgé de 12 à 15 ans, il s’est fait agresser sexuellement et violer à de nombreuses reprises par Jean-Michel Di Falco. Ce dernier est à l’époque directeur du Petit Collège de l’établissement catholique Saint Thomas d’Aquin dans le 7e arrondissement de Paris et reçoit Marc dans son logement rue PerronetMarc mentionne des « frottements, puis des masturbations et des fellations ». Jean-Michel Di Falco visitait régulièrement sa famille et lui offrait des cadeaux, « comme une mobylette ou un dictaphone ». Lors d’un séjour à la montagne auquel la sœur de Marc participe, celle-ci allègue qu’elle ne peut pas empêcher son frère de dormir dans la chambre du prêtre devant l’insistance de ce dernier. À l’époque Marc ne dit rien si ce n’est que le père « l’embêtait ».Marc, alors âgé de 41 ans, indique que plusieurs années de thérapie ont été nécessaires afin de lui permettre de rendre public ces agressions..

En 2002, un deuxième homme, ancien élève du collège Bossuet à Paris, se fait connaître pour des agressions similaires remontant à 1975. La plainte est classée sans suite pour cause de prescription. »

Premières interventions auprès de l’Église

“Marc indique avoir écrit dans un premier temps à Jean-Marie Lustiger, alors archevêque de Paris. Celui-ci lui propose de rencontrer un de ses proches, le théologien jésuite Henri Madelin. Trois rencontres sont organisées entre mai et août 2012. Lors de son audition ultérieure auprès des policiers, chargé de l’enquête, Henri Madelin déclare : « Je suis tombé des nues lorsque j’ai entendu le témoignage de Marc. J’ai été scandalisé comme prêtre qu’il y ait eu des gestes équivoques, et je me suis posé la question de ce qu’il fallait croire de ce qu’il disait. J’ai rapporté au cardinal les contenus de nos entretiens. Il était bouleversé par ce qui était dit sur Di Falco. J’ai compris qu’il était à la recherche d’une solution et qu’il se sentait obligé d’envisager d’autres dispositions concernant sa place dans l’Eglise. ». En effet lors du troisième rendez-vous Henri Madelin informe Marc que Jean-Marie Lustiger a décidé de mettre un terme à la carrière de Jean-Michel Di Falco. Toutefois Marc apprend que Jean-Michel Di Falco est susceptible d’être nommé au Vatican, il décide alors de porter plainte au pénal bien que les faits soient prescrits. »

Procédures judiciaires à partir de 2001

« Une plainte au pénal, pour viol et abus sexuels, est déposée le 14 novembre 2001 à l’encontre de Jean-Michel di Falco auprès du parquet des mineurs du tribunal de grande instance de Paris. Il est alors évêque auxiliaire de Paris auprès de l’archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger.

L’enquête préliminaire est ouverte en novembre 2011 et dure quatre mois. Interrogé à la brigade des mineurs, Jean-Michel Di Falco nie les agressions et les viols et déclare ne pas se souvenir d’une relation intime avec Marc. La plainte est alors classée sans suite, suivie d’un refus d’informer en raison de la prescription. La décision est confirmée en appel. Le pourvoi en cassation n’est pas recevable et l’ultime recours de Marc devant la Cour européenne des droits de l’homme n’est pas traité.

L’affaire dévoilée par L’Express et Golias fait scandale. En 2003, Jean-Michel Di Falco, bien que « promis à un brillant avenir dans l’Eglise », est finalement nommé dans le diocèse de Gap dans les Hautes-Alpes.”

Plainte pour dénonciation calomnieuse

« Jean-Michel Di Falco clame son innocence et dépose une plainte contre X du chef de dénonciation calomnieuse. En juin 2004 le tribunal de grande instance de Paris déboute le requérant et rend une ordonnance de non-lieu. Le juge d’instruction estime qu’il est « impossible d’établir avec certitude que les faits dénoncés par Marc, avec lequel Jean-Michel di Falco n’a pas demandé à être confronté, sont totalement ou partiellement inexacts, notamment au vu des témoignages de sa mère et de sa sœur recueillis par les enquêteurs à la suite de la plainte du 14 novembre 2001 ».

Assignation au civil en 2016

“Un des deux plaignants, Marc, décide, en 2016, d’assigner au civil Jean-Michel Di Falco et réclame une indemnisation. Il reçoit le soutien de l’association La Parole libérée qui de son côté attaque en justice le prêtre pédophile Bernard Preynat et Philippe Barbarin pour non dénonciation d’actes pédophiles. François Devaux, président de l’association, déclare : « Nous saluons son engagement et son courage. Il ne le fait pas pour de l’argent mais pour faire avancer la cause . La demande de Marc est déclarée « irrecevable », car « prescrite » quarante ans après les faits allégués”.

 

 Les visiteurs de ce site pourrtont consulter ,en cliquant ici, l’article paru ce jour- 30 septembre 2022- dans la Lettre d’information de Golias Hebdo. Il est intitulé :

 

Affaire Di Falco :

vingt ans après la justice fait son chemin

 

Que Christian Terras ,rédacteur en chef de Golias, soit chaleureusement remercié de nous permettre ce nouvel emprunt.