SAUVEGARDER & VALORISER

Les cours normaux

On évoque ici  l’hypothèse qui a prévalu longtemps dans l’histoire du « monde éducatif »  selon laquelle ce qui  était désigné par l’expression «  cours normaux» avant l’instauration de la 3è République préfigurait  les écoles normales primaires de filles instaurées  par la loi Paul Bert  du 1er août 1979.

Le  rapporteur de cette loi à la Chambre Abel Ronjat soulignait : 

« Messieurs, la loi du 28 juin 1833 imposait à chaque département l’obligation d’entretenir une école normale primaire de garçons ; cependant (…) la loi n’édictait aucune sanction, et même ne déterminait pas le délai dans lequel les écoles normales devaient être créées. Elle était muette sur les écoles normales de filles.

Sous l’empire de cette loi et des lois antérieures, 70 écoles normales de garçons et 6 écoles normales de filles ont été créées, avant le 1er janvier 1851. (…) Aujourd’hui, la France a 79 écoles normales de garçons, 19 écoles normales de filles. Dans la plupart des départements dépourvus d’écoles normales existent des cours normaux. La nécessité de répandre largement l’instruction, d’en relever le niveau, est maintenant universellement reconnue ; elle s’impose au législateur. Depuis 1871 surtout, un élan unanime pousse les jeunes enfants aux écoles qui s’ouvrent chaque jour plus nombreuses. Malgré ce qui a été fait, il reste encore beaucoup à faire, surtout pour l’instruction des jeunes filles. Le nombre des institutrices est insuffisant, leur recrutement difficile. (…) Huit départements sont dépourvus d’écoles normales de garçons, mais les écoles normales de filles manquent dans 68 départements : la loi a donc principalement pour objet la création d’écoles normales de filles. »  

Pour notre part nous avons déjà accueilli sur ce site un article dévolu au Cours  normal de la Pension ORSIVAL  dévolu à la formation des institutrices  à Quimper de 1842 à 1855 (Cf . https://asvpnf.com/index.php/2020/07/29/premices-normaliennes-quimperoises-sous-le-regime-de-la-loi-guizot-le-cours-normal-de-la-pension-orsibal/)

 

A  propos desdits Cours Normaux , Françoise Mayeur (1995), auteure de l’article :

« La formation des institutrices avant la loi Paul Bert 

Les cours normaux »

 

soulignait le fait que, selon  Jules Simon (1865) , « On ouvrirait aujourd’hui une école normale de filles excellente dans tous les chefs-lieux de département, qu’on ne trouverait pas d’élèves pour la remplir ».

Elle écrivait: « Pourtant, à cette date, la plupart des écoles normales de garçons ont été créées depuis une trentaine d’années. La différence d’éducation entre filles et garçons au XIXe siècle est bien connue. En France, y ont contribué les préceptes de l’Église, mais aussi des habitudes sociales bien ancrées en certains lieux : les filles restent à la maison ou vont chez les sœurs… ». Elle soulignait auusi «  qu’il se produit une congréganisation grandissante des écoles de filles . Ainsi en 1856, le recteur de Rennes observe que les conseils municipaux demandent des sœurs pour la direction des écoles de filles ; cette tendance se développe tous les jours » .

Selon Françoise Mayeur,  » les cours normaux apparaissent comme des constructions variables, dont l’administration a dû s’accommoder en attendant la généralisation des écoles normales de filles.Pour la majorité des cas, il fallait composer, dans le climat qui les entourait, avec les congrégations qui tenaient les meilleurs pensionnats dans chaque département. A l’image des cours du Puy, qui mettaient au premier rang des études, juste après l’instruction religieuse, la confection de la dentelle, les cours normaux étaient adaptés en quelque sorte au milieu qui les avait fait naître. Administrateurs et inspecteurs ont eu l’intelligence de le comprendre et de ne rien brusquer. Au fil des années, cependant, ils ont fait suivre à l’institution un mouvement qui la menait vers des exigences de plus en plus précises : existence d’une école annexe pour l’entraînement pratique des futures institutrices, développement de la connaissance pédagogique, savoirs plus étendus à acquérir, ce qui préparait une plus grande unité. »

 

Elle interroge :“La loi Paul Bert, qui formule l’obligation pour les départements d’entretenir chacun une école normale de filles comme de garçons, se trouve-t-elle dans le prolongement de ce mouvement ? » et répond : «  Il apparaît bien qu’elle opère une rupture, car une loi uniforme se substitue à cet édifice de traités et de règlements, de particularités qui caractérisaient la structure « légère » des cours normaux. Un type unique d’établissement s’impose désormais : coûteux pour les départements, il affirme la prépondérance de l’État. »

 

Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article complet de F. Mayeur en cliquant sur  Document1 .

La lente agonie de l’expression écrite française…

Cet outil intangible  de  communication fraternelle, de  progrès  social et de liberté serait, selon certains medias, en cours de dépérissement au même titre que l’Ecole qui a la charge de l’enseigner…

Rappelons tout d’abord aux visiteurs de ce site, amoureux de la langue française, que l’ article intitulé : « Parlons Français ! Que reste-t-il de la langue Française ? » est accessible  en se rendant à l’URL : https://asvpnf.com/index.php/2022/11/25/parlons-francais-que-reste-t-il-de-la-langue-francaise/ .

 

 Nicolas Pomiès y soulignait qu’une langue est un système de signes  permettant l’inter-compréhension au sein d’un groupe humain en l’occurrence celui des citoyens ordinaires  constituant la Nation  française. Au moyen de  signes codifiés connus et admis de tous il s’agit  de lire , d’écrire ou d’échanger oralement de manière efficiente tout en exerçant sa liberté d’être  et d’interagir utilement en se faisant comprendre.

Il n’est pas étonnannt que le maniement de la langue française puisse  imposer à ses locuteurs des règles qui ne résultent pas de façon innée  de sa pratique en tant que  langue maternelle. L’acquisition  et la maîtrise des dites règles impliquent un  long apprentissage dont les étapes sont jalonnées par la vie scolaire et ses aleas,   apprentissage  qu’il reste ensuite à valoriser et souvent à conforter face au réel de l’écrit pendant  tous les cursus individuels .

 Dans ces conditions, le dépérissement de notre Ecole (accompagné de celui d’autres institutions républicaines) s’accompagne  de dysorthographies dont l’ampleur ne manque pas d’être accentuée par les  effets collatéraux produits par l’utilisation massive des technologies du numérique et de leurs applications diverses et variées…  

On conviendra , sans rentrer dans les détails et  finesses de la linguistique, que l’orthographe ne peut-être en elle-même  le message porté par les mots de la langue et de leurs combinaisons. A l’instar du CNRTL(https://www.cnrtl.fr/definition/academie9/orthographe)  on dira que « l’orthographe est l’ensemble des règles permettant de noter les sons, de transcrire les mots d’une langue au moyen de caractères d’écriture, suivant les formes consacrées par l’usage. On parle d’ enseigner, d’apprendre, et de savoir l’orthographe. On arrive encore à parler de fautes d’orthographe!… L’orthographe d’usage ou orthographe lexicale, régit l’écriture des radicaux, des suffixes et des préfixes. L’orthographe grammaticale (appelée naguère orthographe d’accord), correspond à l’ensemble des règles liées à la morphologie ou à la syntaxe. »

L’orthographe  reste un outil (en l’occurrence un bien commun à valeur patrimoniale ) qui permet de communiquer utilement et sans violence verbale avec ses semblables   au moyen de messages intelligibles préservant l’intégrité et le sens  des connaissances transmises. Il ne faut pas pour autant  confondre orthographe et calligraphie et substituer de façon implicite Homo scribens à Homo sapiens ! On ne peut pas plus , se rappelant des souvenirs d’écolier,  considérer que l’orthographe réside seulement  dans les « maux des mots ». A cet égard le philosophe Alain  écrivait : « Les travaux d’écolier sont des épreuves pour le caractère et non point pour l’intelligence. Que ce soit orthographe, version ou calcul, il s’agit d’apprendre à vouloir ! » . Et que vouloir ?

 En matière de  qualité de communication humaine on rappellera  la règle des 7C  telle qu’ énoncée par Raphaële Granger à l’URL :

 

https://www.manager-go.com/efficacite-professionnelle/dossiers-methodes/les-7c-de-la-communication#:~:text=Pr%C3%A9sentation%20de%20la%20m%C3%A9thode%20des%207C&text=Votre%20message%20doit%20ainsi%20%C3%AAtre,%2C%20en%20un%20mot%20%3A%20efficace%20!

Selon cette auteure : « Notre façon de nous exprimer – à l’écrit comme à l’oral – détermine la qualité de notre communication : mots utilisés, ton employé, tournure de phrase, clarté des éléments transmis, cohérence dans notre discours, etc. sont autant d’éléments auxquels il est primordial de prêter attention. Les travailler est, en effet, indispensable pour communiquer efficacement Au final le message doit être formulé de manière à  être Clair, Concis, Concret, Correct, Cohérent,Complet et Courtois pour être entendu, compris et intégré. »

Le terme « Correct » de cette série, à l’ordre dujour de cette parution  intègre, outre le choix judicieux des mots,  bien sûr l’orthographe laquelle participe aux règles élémentaires de politesse et « autres codes  du savoir-être et du savoir-vivre »

Les 7C pointés par R. Granger renvoient aux 7 principes de la communication humaine tels que mis en œuvre, selon Nicolas Bonnefoix, dans les écrits administratifs :

https://fr.linkedin.com › pulse › les-7-principes-de-base-..

 

Selon cet auteur, des notions de service public, d’intérêt général et  de puissance publique découlent sept principes généraux (certains en comptent 8, avec la notion d’adaptabilité). Bien que le style administratif s’adapte en permanence, notamment aux avancées de la communication digitale, il continue d’obéir à ces principes. Quels sont-ils ?

 “1. L’obligation de réponse

Il découle de l’obligation de continuité du service public. Toute demande écrite doit obtenir une réponse dans un délai convenable.

2.La neutralité

L’égalité des citoyens devant le service public se manifeste par cette nécessaire objectivité. Les agents du service public sont tenus de respecter l’intérêt général et non l’intérêt particulier. Ils doivent se montrer désintéressés et impartiaux, de même qu’ils doivent respecter la laïcité, c’est-à-dire la non-intrusion de la religion dans ses affaires

3. La responsabilité

Par tout acte écrit, l’État engage sa responsabilité. S’il y a une faute, s’il y a un risque ou s’il y a une rupture d’égalité, l’administration en question peut se voir condamner pour « faute de service », et l’agent lui aussi pour « faute personnelle ».

4.La précision

Quelle que soit la personne à qui on s’adresse, on ne doit laisser aucun champ libre à l’interprétation. On ne doit pas non plus déformer le contenu ou l’esprit des lois que l’Administration est chargée de faire respecter.

 5. La politesse

En tant que représentants de l’État, on doit en toute occasion rester dignes et courtois. À l’écrit, on ne voit pas son interlocuteur et il peut être tentant parfois de laisser paraître, à travers l’usage de certains mots, des émotions violentes, des propos vexants

 6 . La réserve

Le principe de responsabilité réduit considérablement votre droit à l’erreur. Vous devez donc présenter comme vrais des faits, des informations, dont vous aurez vous-même pris le soin de vérifier l’authenticité et la source.

7. La reconnaissance de la hiérarchie

L’administration est une vaste structure pyramidale où les fonctionnaires, classés selon des catégories A, B et C, n’ont pas les mêmes pouvoirs et rôles. De ces différences découlent l’emploi à l’écrit de certaines formules marquant, d’un côté, la déférence et l’obligeance (d’un subalterne à un supérieur), de l’autre, une autorité bienveillante (du supérieur au subalterne). “

 

On devine ainsi, s’il le fallait, comment la maîtrise de l’expresion écrite (dont l’orthographe)  au moyen de notre langue nationale  peut jouer un rôle essentiel  dans le maintien  de la qualité des relations humaines  au sein de notre société et de ses institutions. Notre langue  constitue ainsi   un élément moteur de notre culture au sens de l’UNESCO : » La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble  des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les langues,  les lettres, les sciences et les techniques les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. « . Il importe  de le savoir, de le faire savoir, de l’enseigner , d’assurer sa transmission et de se donner les moyens d’y parvenir !

 

C’est ce qui nous conduit à proposer à nos visiteurs de consulter ,en cliquant ici,  le  témoignage accablant relatif à des exactions  commises à l’encontre du respect des règles élémentaires  de l’utilisation de notre langue  dans le domaine commercial. Il résulte d’observations  de Catherine Kintzler  publiées récemment  dans son blog revue Mezetulle.  Elles donnent lieu à un article intitulé :

 

« Comme une idée de pluriel »

Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous autoriser à  le reproduire afin de le représenter sur asvpnf.com.

Pour une refonte complète de l’année de terminale comportant trois trimestres effectifs d’enseignement.

Le baccalauréat  fut, pendant des décennies, le diplôme dont la préparation  durant l’année de terminale contribuait à   l’émancipation intellectuelle  de tous les élèves  accédant à ce niveau d’études tout en leur ouvrant des perspectives  réalistes d’accéder à l’enseignement supérieur.

Dans cette acception, il était l’expression de la promesse républicaine   de justice sociale et d’égalité des chances pour tous.

 

De réforme en réforme-toutes plus nécessaires (politiquement)les unes que les autres – on parvient à un système ubuesque  où le lycéen moyen connaît le résultat  probable du baccalauréat à la fin mars de l’année en cours . Comment imaginer que les contenus disciplinaires sans cesse croissants puissent être enseignés et « ingérés » en des temps décroissants ?  Que répondre  à ceux  qui  prétendent  sans vergogne que tous ces contenus sont disponibles  sur internet  et qu’il n’est donc pas utile de s’en encombrer l’esprit d’autant que l’intelligence artificielle pourrait faire le reste ?

 En réalité la dernière réforme est l’arbre  sans racine républicaine qui cache la forêt d’un désastre national : la baisse du niveau des élèves

 

Alors  que faire… sinon d’attendre non pas une réforme de plus mais une véritable refonte du système de formation conduisant au baccalauréat.  Dans cette perspective les visiteurs de ce site pourront consulter en cliquant ici , un article  récent  de Sébastien Duffort   publié dans le blog revue de Catherine  Kintzler. Il s’intitule :

Réforme du baccalauréat : il faut reconquérir le mois… d’avril !

 et donne lieu à une présentation ainsi libellée :

« Sébastien Duffort, dans ce texte initialement écrit pour le Mouvement républicain et citoyen (dont il est secrétaire national à l’éducation), analyse les effets délétères de la réforme du baccalauréat sur le calendrier scolaire. Réduire ainsi la durée et l’importance de l’enseignement, c’est rendre insignifiant et inefficace le processus d’instruction – comme s’il n’était pas déjà assez endommagé depuis des décennies par une politique de prétendue « innovation » et de réelle marchandisation. Un déplorable « en même temps » fait le grand écart entre les exigences initiales affichées par J.-M. Blanquer et ce nouveau mauvais coup dirigé contre la mission centrale de l’école.. Cette situation est inacceptable pour tous ceux qui sont attachés à l’exigence républicaine. »

On observera  ici,  avant de compter les points en 2024 ,que les mêmes causes produisant les mêmes effets :

-Toute réforme engendre la nécessité de nouvelles réformes ,

-Les  erreurs passées qu’il faut savoir reconnaître constituent  l’expérience,

– Les  réformes  à venir, sauf de résulter d’une volonté politique nouvelle,  seront donc celles  des erreurs futures !

 Quoi qu’il en soit et la crédibiilté de notre système éducatif étant mise à l’épreuve , il appartient aux décideurs d’en limiter les effets pervers en  tirant  les leçons des expériences  avec toute la probité  morale et intellectuelle nécessaire.

 Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous avoir permis de faire un point d’étape sur une question essentielle.

Football féminin et laïcité :

S’habiller ou se rhabiller correctement pour  pratiquer ce sport !

Le port du hijab dans le football féminin reste interdit, a décidé jeudi 29 juin 2023 le Conseil d’État, contre l’avis de son rapporteur public qui avait préconisé le retrait de cette interdiction, déclenchant une levée de boucliers dans la classe politique et les medias…
 
Les visiteurs de ce site pourront en connaître davantage en consultant  le fichier joint en cliquant ici (Clic gauche ).

A propos de la dissolution du collectif « Les Soulèvements de la Terre »

A propos de la dissolution du collectif

Les Soulèvements de la Terre »

 

SelonWikipedia(https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Soul%C3% A8vements_de_la_Terre) Les Soulèvements de la Terre est un collectif d’écologie politique et contestataire français. Fondé en janvier 2021, ce mouvement est opposé à l’accaparement des terres et lutte contre certains projets d’aménagement, notamment les « mégabassines », des autoroutes, ou encore le projet de ligne à grande vitesse LyonTurin. Il exprime ses revendications par le biais de manifestations et mène des actions de désobéissance civile et de sabotage d’infrastructures industrielles qu’il considère comme polluantes. Il rassemble une centaine d’associations ou de collectifs et plus de 110 000 personnes revendiquent leur appartenance au mouvement.

Le 21 juin 2023, le ministre de l’intérieur  a annoncé la dissolution du mouvement, provoquant de vives réactions, notamment de la part d’Amnesty International et de la Ligue des droits de l’homme… et dans divers organes de presse.

C’est ainsi que Le Monde  pouvait titrer  le 23 juin  à l’adresse : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/23/lessoulevementsdelaterreunedissolution

problematique_6178900_3232.html :

 

Les Soulèvements de la Terre une dissolution problématique

Selon ce journal « l’arme lourde employée par  le ministre de l’intérieur est d’autant plus regrettable qu’elle empêche un débat nécessaire sur les moyens employés par le collectif pour parvenir à ses objectifs de préservation de l’environnement et de défense du vivant. Le ministre  a pris une lourde responsabilité en prononçant la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. En s’appuyant sur une modification introduite par la loi « séparatisme » de 2021 qui a élargi les motifs requis aux « agissements violents à l’encontre des personnes et des biens », le ministre s’est avancé sur un terrain qui ne concernait par le passé que les groupes de combat et les milices privées, les appels à la haine et aux discriminations, ou encore la volonté de perpétrer des actes de terrorisme… »

Les visiteurs pourront consulter le texte du décret  concerné à l’adresse  :

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT0000477093

18  .

On soulignera ici que, dans un entretien accordé à  Reporterre, Annie Ernaux, prix Nobel 2022 de littérature, affirme soutenir Les Soulèvements de la Terre. Les traiter de terroristes est une « aberration » dit celle qui « espère un mouvement de masse » contre ce gouvernement… On rappellera que Annie Ernaux est écrivaine, auteure de Mémoire de fille, Les Années ou La Place, aux éditions Gallimard. Figure féministe, elle est engagée à gauche depuis des années ( https://reporterre.net/Annie-Ernaux-LesSoulevements-de-la-Terre-sont-un-mouvement-pour-la-vies ).

On devine aisément l’émergence d’une polémique ; c’est de bonne guerre dans une démocratie qui en a vu  bien d’autres ! On se contentera de rappeler les règles élémentaires de  tolérance qui devraient la présider préservant la liberté d’expression et le respect  des lois  de la République.

Souhaitant que les visiteurs de ce site ,épris  de justice et de liberté, puissent consulter les fondamentaux en  matière de « dissolution » de collectifs d’associations, nous soumettons à leur sagacité et à  leur esprit critique,  l’article publié récemment par François Braize   dans son site

Décoda(na)ges…  prénom Charlie . Il s’intitule :

 

             « Dissoudre ou se coucher ? »

On pourra y accéder soit en se rendant  à l’adresse  https://francoisbraize.wordpress.com/2023/06/22/dissoudre ousecoucher/  soit en cliquant ici (Document 1)

 

On rappellera la Loi du 10 janvier  1936… sur la dissolution de « groupes de combat et de milices privées » -tout laisse à penser  que l’état des lieux présents en la matière n’est pas celui qui prévalait à cette époque . Cette loi qui  fut abrogée fut  reprise le 1er mai  2012, sans doute dans un contexte plus apaisé. Elle stipule  : « Seront dissous, par décret rendu par le Président de la République en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait :

1° Qui provoqueraient à des manifestations armées dans la rue ;

2° Ou qui, en dehors des sociétés de préparation au service militaire agréées par le Gouvernement, des sociétés d’éducation physique et de sport, présenteraient, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées ;

3° Ou qui auraient pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’attenter par la force à la forme républicaine du Gouvernement ;

4° Ou dont l’activité tendrait à faire échec aux mesures concernant le rétablissement de la légalité républicaine ;

5° Ou qui auraient pour but soit de rassembler des individus ayant fait l’objet de condamnation du chef de collaboration avec l’ennemi, soit d’exalter cette collaboration.

Le Conseil d’Etat, saisi d’un recours en annulation du décret prévu par le premier alinéa du présent article, devra statuer d’urgence.

6° Ou qui, soit provoqueraient à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propageraient des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence.

7° Ou qui se livreraient, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger. »

 

Pendant ce temps on pouvait lire :

 

– Dans L’Humanité du 21juin 2023 :

Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Plus il y a d’outils de répression, plus on s’en sert »

L’exécutif a dissout les Soulèvements de la Terre. Une décision inquiétante, pour l’historien des luttes environnementales Alexis Vrignon. (Entretien par Emilio Meslet).  Une marche supplémentaire vers l’arbitraire vient d’être franchie. Annoncée depuis près de trois mois, la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT) est effective, comme l’a décidé le Conseil des ministres de mercredi(Cf. https://www.humanite.fr/planete/ecologie/dissolutiondessoulevementsdelaterreplusilydoutilsderepressionplussensert800045  )

-Et dans La Croix du  19 juin (modifié le  21 juin),sous la plume de  Antoine Oberdorff :

 

Soulèvements de la terre : Darmanin annonce la dissolution en conseil des ministres

Le ministre de l’intérieur a annoncé que le décret de dissolution des Soulèvements de la terre avait bel et bien été examiné et officialisé en conseil des ministres, mercredi 21 juin. Le collectif écologiste fustige une décision « très politique » et projette de « faire acte d’insoumission » pendant la Fête de la musique. (Cf. https://www.lacroix.com/France/Soulevements-terre-dissolution-compliqueeministre-linterieur-2023-06-19-1201272141)

 

 

Comme il fallait s’y attendre le collectif dissout proteste vigoureusement . Les visiteurs pourront s’en  convaincre en se rendant aux adresses suivantes :

  1. https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appelauxsoulevementsdelaterrecequirepoussepartoutnepeutetredissou

2.https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06 /25/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron-on-ne-dissout-pas-laterre-qui-se-souleve/

Au total, s’agissant d’une «  affaire » aussi grave et aussi exemplaire on peut, sans être devin,  prévoir l’amplification  de la polémique en cours.

Quoi qu’il en soit  elle pose  une question cruciale de société formulée par Olivier Galland dans Télos du 26 juin 2023  faisant référence au propos de Gaspard Koenig   qui  écrivait : « ceux que le ministre de l’Intérieur présente comme ‘écoterroristes’          peuvent   se     prévaloir          d’une        forme       de rationalité supérieure, sur la finalité recherchée comme sur l’organisation du collectif ». O. Galland souligne à juste titre  que  “l’on peine à comprendre ce qui leur donne ce privilège. Mais on saisit bien que ce privilège d’une rationalité supérieure autoproclamée confère aux individus qui s’en réclament le droit, à leurs yeux, d’imposer aux autres les principes qui les guident. Les prémisses de la dictature…”   (Cf.     https://www.teloseu.com/fr/politiquefrancaiseetinternationale/letrangesoutiendegaspardkoenigauxsoulevement.html ).

Souhaitons que la République saura s’en préserver !

Au sujet du Collège

« Finir prof… – Peut-on se réconcilier avec le collège ? « 

Tel est le titre de l’ouvrage de Mara Goyet publié le   5 janvier  2023  chez Robert Laffont.  L’un de nos visiteurs nous a fait parvenir très récemment une coupure du Canard Enchaîné du  21 juin dernier présentant cet ouvrage et son auteure souhaitant les faire connaître aux visiteurs de ce site.  Ils pourront en effet  en prendre connaissance en cliquant ici (Document 1)  et s’imprégner de  ce que cet hebdomadaire  intitule  la « Démission impossible ».

  La présentation  de l’ouvrage par Decitre ( https://www.decitre.fr/livres/finir-prof-9782221267813.html#resume) est la suivante :  «  Tu as fait quoi aujourd’hui au collège ? – Rien , répond immanquablement l’enfant. La frustration des parents est d’autant plus compréhensible que ce  » rien « , c’est tout. C’est tout ce qui rend le métier de professeur à la fois difficile et passionnant : l’imprévu, le prévisible, l’intempestif, le répétitif, le drôle, le triste, le banal. C’est tout ce qui rend le collège si douloureux ou amusant aux yeux des élèves.C’est aussi tout ce que les politiques éducatives laissent de côté. Pourtant, c’est là que se trouve le centre du réacteur scolaire. C’est tout ce dont on ne débat pas ou presque. C’est tout ce qui m’enchante ou me préoccupe depuis vingt-cinq ans :  » finir prof  » sonne comme une menace ; c’est pour moi une chance. Des bouleversements historiques (le confinement, l’assassinat de Samuel Paty) à l’infra-ordinaire, ce livre invite à explorer avec gravité et entrain le coeur révélateur mais ignoré du collège et, pourquoi pas, à se réconcilier, enfin, avec lui »

 

Selon Jean-Michel Zakhartchouk dans  Cahiers pédagogiques (https://www.cahiers-pedagogiques.com/finir-prof/

) « J’ai failli avoir un fabuleux destin de petite réac », écrit l’auteure de Collèges de France, écrit en 2003. Et c’est vrai qu’à l’époque on la voyait comme appartenant à la confrérie des enseignants qui fustigeaient l’école telle qu’elle serait devenue sous la double emprise des pédagos et des démagos des différents ministères. Et j’avais moi-même critiqué un livre que je voyais comme méprisant pour les élèves. Mais sans doute n’avais-je pas perçu les prémices d’une évolution qui a pu en étonner plus d’un.  Ici, nous n’emploierons pas l’affreux mot d’« autocritique » ; il s’agit plutôt d’un retour réflexif sur des années de mûrissement qui font que Mara Goyet éprouve aujourd’hui un plaisir profond d’enseigner au collège, porte un regard toujours bienveillant sur ses élèves, sans méconnaitre ce qu’ils peuvent avoir parfois d’agaçant, de déroutant. Elle décrit avec émotion et justesse deux moments essentiels vécus récemment avec eux : l’épreuve du confinement et les lendemains de l’assassinat de Samuel Paty.

Professeure d’histoire-géographie-EMC, elle est toujours soucieuse de « faire apprendre », de suivre globalement les programmes, mais ne s’interdit pas des pas de côté. Ainsi, lorsqu’elle range la salle labo avec ses élèves, qui découvrent l’arrière-boutique du prof qui enseigne ces matières.

Et, surtout, elle sait faire preuve d’un bel humour, aux clins d’œil culturels souvent savoureux, et confirme que cet humour, à propos duquel nous avons publié un récent dossier, est essentiel à l’école. D’autant qu’elle sait l’exercer sur elle-même, et qu’il vient dans bien des cas empêcher le ton de devenir celui d’une donneuse de leçons. Elle ne tombe pas non plus dans la dérision facile, en particulier lorsqu’il s’agit de défendre la laïcité et les valeurs républicaines.Certes, je suis loin d’être d’accord avec ce qui est dit, par exemple sur l’évaluation par compétences (une vision caricaturale) ou sur les dispositifs pédagogiques (on sent une préférence pour un cours qui reste magistral même s’il n’est pas descendant). On perçoit aussi un goût modéré pour le travail collectif, même si là aussi Mara Goyet assume de faire partie d’une communauté enseignante. Mais, au fond, tout cela est secondaire, et l’auteure le dit elle-même, ce livre est tout sauf idéologique, tout sauf un traité de bonnes pratiques ou de bonnes réformes à mettre en place. Elle se dit centrée sur la classe, ses rapports directs avec ses élèves. Et lorsqu’on a été professeur de collège comme je l’ai été, on ne peut qu’apprécier ces moments qui font aimer ce métier, difficile mais passionnant, et font oublier les moments pénibles ou encore les injonctions venues d’en haut et trop souvent à côté de la plaque. M’ont beaucoup intéressé aussi les nombreuses évocations de ce que peut signifier pour un enseignant être un « passeur culturel ».

Enfin, il y a la discussion qui reste ouverte sur l’implication personnelle du professeur, que Mara Goyet revendique (voir par exemple sa réaction quand un élève s’adresse à elle avec un « vous, les catholiques », elle qui est d’origine juive et non croyante). Le confinement, avec un dévoilement inattendu d’une part de privé (le lieu de vie du professeur), a renforcé sa conviction que la relation avec les élèves ne pouvait être désincarnée. Et que le professeur ne peut être non plus ce dérisoire « colibri » vanté par le ministre. Osez le plaisir et l’optimisme, semble-t-elle nous dire ! « 

 Au total on ne peut qu’être  agréablement surpris de découvrir que, par les temps présents si perturbés, on peut encore aimer le dur métirer d’enseignant  (de collège) et prendre en considération ce propos extrait  du Blog  de Mediapart : « Ce temps long peut mener à l’épuisement, à l’ennui, à l’aigreur ou à l’essoufflement. J’ai tenté de l’aimer. Je ne suis pas certaine de l’avoir apprivoisé mais, du moins, j’ai tenu à l’affronter et à en faire, plutôt qu’une dimension secondaire ou un inconvénient regrettable du métier, une donnée essentielle ». Finir prof, ou le sûr désir de durer, plutôt que le dur désir de durer d’Eluard , Cf. https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-veran/blog/100123/finir-prof-le-sur-desir-de-durer-selon-mara-goyet.

Laïcité : où en est-on ?

Telle est la question que posait J-L. Bianco .  Faut-il en effet  s’inquiéter,  voire s’indigner , de  l’évolution de la laïcité de nos institutions ou peut-on encore rester confiant en la matière ?  

Les mauvaises raisons  : d’abord la nature du débat politique où les mots sont des armes . S’autoproclament militants de la laïcité ceux qui crient le plus fort, ceux qui jouent sur les peurs. Il y a certes des attaques contre la République : sans les minorer ni les exagérer il faut les analyser, les dénoncer et les sanctionner. Mais la laïcité ne devrait pas se réduire à un catalogue de contrôles et d’interdictions. Elle est d’abord un principe de liberté qui repose sur la recherche d’un équilibre entre la liberté de chacun et celle des autres, entre la liberté de chacun et le bon fonctionnement collectif. On parle de la laïcité à tort et à travers, on l’instrumentalise, on la travestit, on l’invoque comme une potion magique pour résoudre tous les problèmes, de la question sociale jusqu’au terrorisme. Du coup on n’y comprend plus rien et on navigue dans l’abstraction.

Les bonnes raisons. Nous avons constaté, avec l’observatoire de la laïcité que j’ai eu l’honneur de présider depuis sa mise en place en 2013 jusqu’à sa suppression en 2021, une extraordinaire montée en puissance des initiatives de terrain , pour former et agir, qu’il s’agisse des grandes associations historiques comme la Ligue de l’enseignement, la Ligue des droits de l’homme, la Libre pensée, Solidarité laïque, d’autres plus récentes comme Coexister ou Enquête, de collectivités locales, d’établissements scolaires, d’associations laïques ou citoyennes, d’universités, d’entreprises et bien sur de l’Agence nationale pour la cohésion des territoires et du CNFPT pour les agents des collectivités locales.

URL : https://vigie-laicite.fr/laicite-ou-en-est-on/

 

Les visiteurs intéressés par cette question essentielle pourront consulter en cliquant ici l’article original paru sous forme de tribune dans le quotidien La Croix.
 
  Que les dirigeants de la Vigie de la Laïcité soient remerciés de nous avoir autorisé à reprendre cet article afin de le représenter sur ce site .

A propos de la mise en ligne des archives du Professeur de Philosophie Jacques Muglioni

Jacques Muglioni ( 1921-1996) est le fils d’une fleuriste et de Xavier Muglioni, comptable et militant socialiste originaire de  Bastia. Il fait ses études secondaires au Lycée Pasteur comme boursier jusqu’à la classe de philosophie.

En 1941, il est reçu au CAECde lettres et philosophieet est nommé à Charolles où il enseigne pendant toute la guerre, outre la philosophie, les lettres, le latin et le grec. Il y rencontre son épouse, Yvette Michel, professeur de mathématiques.   Agrégé de philosophie en 1948, il est remarqué par Georges Canguilhem et en 1963 il est nommé inspecteur général de philosophie, fonction qu’il exerce jusqu’en  1985. Alain Savary, ministre de l’Éducation, prit un décret interdisant qu’on puisse être doyen d’une inspection générale plus de 10 ans, afin de se débarrasser de Jacques Muglioni qui s’opposait à sa politique . On pourra consulter sa biographie en se rendant à  l’URL : https ://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Muglioni  et accéder à des compléments à l’adresse :https ://maitron.fr/spip.php ?article 14658

Selon Wikipedia «Jacques Muglioni  défendait une conception exigeante et républicaine de l’enseignement : « l’école, c’est le lieu où l’on apprend ce que l’on ignore pour pouvoir, le moment venu, se passer de maîtres. » Il estimait que l’éducation ne doit pas se donner pour mission d’adapter les élèves à la société mais de leur fournir les outils intellectuels pour choisir la société dans laquelle ils souhaitent vivre. »
  Selon le Maitron «Jacques Muglioni   se montra partisan d’une conception exigeante de la laïcité et de la défense de l’école républicaine au moment où les critiques contre l’institution éducative se multipliaient. Il critiqua aussi les conceptions « pédagogistes » et entraîna sur ses positions une majorité de l’Inspection générale. Il s’opposa à la politique du ministre de l’Éducation nationale Alain Savary »

On trouvera une analyse approfondie de la pensée de J. Muglioni relatif à l’Ecole,l’éducation et l’instruction  en se rendant à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2018-2-page-201.htm où se trouve une recension de son ouvrage  « L’Ecole ou le loisir de penser » publiée en 2018 par Frédéric Dupin (Le Philosophoire,2018/2 , 50 , 201-210 )

Les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici, l’article  annonçant la mise en ligne des archives de ce philosophe grand défenseur de l’Ecole républicaine.  Publié le 28 mai 2023 par Catherine Kintzler  dans son blog revue Mezetulle,  cette auteure souligne que l’on y trouve aussi bien des textes de jeunesse, publiés dans des journaux de gauche ou d’extrême gauche que les textes publiés par exemple dans la revue de l’APPEP(Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public), et les notes qu’il adressait au ministre en tant qu’inspecteur général. On y voit que les combats d’aujourd’hui sont très anciens… »

 

Que Catherine Kintzler soir remerciée de nous autoriser à reproduire son article de façon à le représenter sur asvpnf.com

Déconstruire la déconstruction ou reconstruire après la démolition

Ceci est la suite du Colloque qui se tint à la Sorbonne les 7 et 8 janvier 2022 sur le thème : 
 
«  Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture »

Déjà le 23 février 2022 Anthony Chanthanakone dans Philosophie magazine faisait état d’un évènement ayant suscité autant d’engouement que de critiques. Il rappelait  que pour l’organisateur dudit colloque , Pierre-Henri Tavoillot,  l’événement avait pour objet  «  de sortir de la pensée unique incarnée par le « wokisme », le néo-féminisme, l’écoféminisme, l’intersectionnalité, la cancel culture et autres néologismes jugés barbares et confus. Pour les participants, une nouvelle pensée, se voulant humaniste, rationnelle et universelle, devait émerger en contrepoint de la pensée déconstructionniste »

(Cf. https://www.philomag.com/articles/colloque-sur-la-deconstruction-ce-qui-sest-vraiment-dit-la-sorbonne)

 

Les actes dudit colloque ont donné lieu à un ouvrage de Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre-Henri Tavoillot  publié chez Odile Jacob le 8 mars 2023. Il s’intitule :

Après la déconstruction

L’Université au défi des idéologies

(Cf.https://www.odilejacob.fr/catalogue/scienceshumaines/sciences-politiques/apres-ladeconstruction_9782415003227.php)

Les visiteurs de ce site pourront consulter , en cliquant ici , la recension qu’en fait la philosophe  Catherine Kintzler, recension  qu’elle publie dans  son blog revue Mezetulle. Elle avait participé audit colloque.

Nous la remercions vivement de nous autoriser  ce nouvel emprunt.

On se doit de  rappeler aux visiteurs que si le Colloque de La Sorbonne avait suscité  bien des polémiques en 2022, les sujets de controverse demeurent. Leur acuité est telle  que sous l’égide du CNRS et d’ Institutions universitaires s’est tenu  un Colloque internationnal (les 19, 20 et 21 janvier 2023 à l’ENS de la rue d’Ulm)  sur le thème : 
 
«  Qui a peur de la déconstruction ? »
 
Pour plus de détails on pourra se rendre à l’URL :  https://legs.cnrs.fr/evenements/colloque-international-qui-a-peur-de-la-deconstruction/

L’Ecole et la déconstruction décomplexée de tout ce que fut l’honneur de la République

Force est de constater que l’état des lieux concernant l’Ecole publique – institution républicaine par excellence- étalé sans réserve dans tous les médias incite à des intitulés  alarmants sur un site dévolu à  l’histoire de l’école laïque et à la formation de ses maîtres.

La politique de la formation du personnel enseignant est en effet une des clés de la reconstruction  de l’Ecole . En d’autres temps des responsables politiques  avaient su prendre leurs responsabilités à cet égard et ceci pour le bien commun. Sur   ce site on en conserve la mémoire et on leur sait gré ! Mais les temps ont changé et aussi n’est-on pas surpris  de  découvrir  que :

 « Le Conseil supérieur des programmes de l’Education nationale s’appuyant sur la loi de programmation et d’orientation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, a rendu public le 3 mars 2023 un avis alarmant, avec des propositions qui concernent le recrutement et la formation des professeurs des premier et second degrés. Cet avis engage la nature et le contenu des épreuves de recrutement ainsi que les objectifs de ce que doit être la formation initiale et continue des professeurs en 2023. À travers la question du recrutement, c’est la conception de l’école qui continue à être mise à mal, soumise qu’elle est à des considérations à court terme qui laissent entrevoir une déconstruction décomplexée de tout ce qui est l’honneur de la République. » Cf .https://www.mezetulle.fr/ecole-les-projets-alarmants-du-conseil-superieur-des-programmes/

 Selon  Unité laïque : « Ce qui apparaît saillant dans ces avis et propositions est l’articulation des parcours de formation et des concours. La conclusion de ce rapport est éloquente : « Le Conseil supérieur des programmes a souhaité insister sur la priorité à donner à la logique des parcours de formation sur celle des modalités de recrutement : les concours, ou autres modalités de recrutement, ne sont sans doute plus des finalités en soi. » S’appuyant sur le manque d’attractivité du métier et sur la lecture des rapports de jurys de concours qui relèvent que le niveau des candidats n’est pas aussi élevé qu’attendu, s’appuyant également sur la nécessité de renouveler 31% de l’effectif du corps enseignant, soit 328 000 postes, entre 2019 et 2030, il s’agit de réfléchir sur la formation des professeurs et sur les concours. L’agrégation est laissée de côté pour le moment, son « évolution mérite une réflexion spécifique », ce qui assurément a de quoi inquiéter.(Cf. https://unitelaique.org/index.php/2023/03/20/le-conseil-superieur-des-programmes-abandonne-toute-ambition-pour-la-formation-initiale-et-le-recrutement-des-professeurs-des-premier-et-second-degres/#more-5249)

Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article de Valérie Soria portant sur cette thématique  paru dans Mezetulle le 25 mars 2023 en cliquant ici.

Il s’intitule :

École : les projets alarmants

du

Conseil supérieur des programmes

 

 Autre thème récurrent à l’Education nationale, ses Ecoles élémentaires ,ses Collèges et ses Lycées ; celui de la mixité sociale des élèves  et de ses effets sur leurs « compétences », l’aborder  c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore …

Dans un article paru dans Telos le 28 mars 2023, Olivier  Galland nous ramène pourtant  sur ce terrain difficile . Selon cet auteur : «  le ministre de l’Éducation nationale, a relancé le thème de la mixité sociale, en indiquant qu’il en faisait une des priorités de sa politique. Pour le moment, les mesures concrètes donnant corps à cette politique n’ont pas été annoncées, mais les intentions semblent là. Cette idée n’est pas nouvelle, elle est régulièrement mise en avant comme le moyen décisif d’améliorer l’équité scolaire et les performances de la France en la matière alors que les enquêtes PISA montrent régulièrement que les inégalités socioculturelles de réussite scolaire restent très fortes dans notre pays.Mais de quoi parle-t-on effectivement lorsqu’on parle de mixité sociale à l’école et que vise-t-on ? ».

On connaîtra le sens de ses observations en se rendant à : https://www.telos-eu.com/fr/societe/le-talisman-de-la-mixite-sociale-a-lecole.html.

Selon O.Galland, « la mixité sociale n’efface  pas magiquement les préférences sociales ».  Mais il ne s’agit pas pour autant d‘y renoncer sachant bien que pour lui : «  plus que les pairs  c’est la qualité des professeurs qui est décisive, la qualité de leur formation, leurs qualités pédagogiques, leur motivation, leur insertion dans une communauté éducative soudée autour d’un projet commun et bien encadrée par des proviseurs jouant véritablement un rôle de chef d’orchestre »

Quelle vision irénique  de la potion magique associée à la mixité sociale !

 

Cependant les  visiteurs pourront tirer quelques raisons d’espérer  en  se rendant à l’adresse suivante :

https://www.jean-jaures.org/publication/la-mixite-sociale-dans-les-colleges-pour-favoriser-la-reussite-de-tous-les-eleves-le-plan-reussi-de-la-haute-garonne/

 
On y fait état de « la mixité sociale dans les Collèges pour favoriser la réussite de tous les élèves : le plan réussi de la Haute-Garonne ! » ( 9 janvier 2023)

 

Un exemple à suivre …

 

Nous remercions Catherine Kintzler ne  nous autoriser à reproduire l’article de Valérie Soria  mis en ligne dans Mezetulle.

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