Étiquette : La question ; qu’est ce qu’une bonne école
Chronique d’évènements initiés par le « séisme » politique du 9 juin 2024 (XIII)
« L’enjeu des élections législatives de 2024 sur le futur de l’École et de l’éducation «
Le Café pédagogique, 26juin 2024
Dans cette tribune qu’il signe dans le Café pédagogique, le Collectif d’Interpellation du Curriculum (CICUR) appelle à se saisir de ces élections en s’engageant « pour une école de la culture commune pour toute notre jeunesse ». Il rappelle que les « gouvernements des présidences Macron ont poursuivi avec constance une politique scolaire régressive à deux niveaux. Dans les discours, par démagogie, ce fut la mise en scène d’un retour à un passé abusivement décrit comme édénique ». Quant au programme de l’extrême droite, il « est symptomatiquement similaire, en allant encore un peu plus loin dans l’autoritarisme et la rétrogradation » estiment les signataires. « Dans un tel contexte de crise, l’issue positive consiste à inventer en France une École juste, fournissant aux élèves les outils de compréhension des complexités du monde, leur permettant de s’y repérer et s’y engager ».
À l’évidence, dans le cadre de l’actuelle campagne législative éclair, le temps manque pour que l’Ecole soit traitée avec le soin dont elle a pourtant le plus grand besoin !
Deux constats s’imposent :
1. Les gouvernements des présidences Macron ont poursuivi avec constance une politique scolaire régressive à deux niveaux. Dans les discours, par démagogie, ce fut la mise en scène d’un retour à un passé abusivement décrit comme édénique. Dans la réalité, ce fut le renforcement sans complexe des fonctions de tri et d’injustice sociale de l’Ecole. Accroître les fractures scolaires, notamment dès le collège, produit de dangereuses frustrations dans la jeunesse qui, à juste titre, n’accepte plus l’hypocrisie d’un jeu « méritocratique ». Le programme de l’extrême droite est symptomatiquement similaire, en allant encore un peu plus loin dans l’autoritarisme et la rétrogradation !
2. L’injustice et l’archaïsme du système scolaire français sont une réalité ancienne et de plus en plus saillante. Le mythe du retour à une période idyllique antérieure vient en fait cacher les effets délétères des politiques menées : contestation des acquis de la démocratisation d’une institution cruciale pour la démocratie, mise à l’écart des enseignants traités en simples exécutants, désorientations des familles…
Dans un tel contexte de crise, l’issue positive consiste à inventer en France une École juste, fournissant aux élèves les outils de compréhension des complexités du monde, leur permettant de s’y repérer et s’y engager.
Aujourd’hui, l’agenda politique de l’Ecole devrait faire ce qu’il n’a jamais fait : la priorité devrait être centrée sur l’invention collective d’un nouveau curriculum ayant pour objectif central de conduire tous les élèves à l’appropriation d’une culture commune émancipatrice, définie en référence à ce qu’on sait de l’humain.
Certes l’architecture d’ensemble du système sera à remettre sur le métier, mais aussi la nature des savoirs et compétences à acquérir, en ces temps d’ébranlement des anciennes certitudes qui rendent plus que jamais indispensable la réflexion sur l’éducation publique et sur sa dimension planétaire, que les dérèglements contemporains font si fortement ressortir.
Pour suivre les travaux du CICUR : Interpellation curriculum | Collectif d’interpellation du curriculum CICUR (hypotheses.org)
Chronique d’évènements initiés par le « séisme » politique du 9 juin 2024 (XII)
https://www.cafepedagogique.net/2024/06/25/collectif-riposte-education-non-au-projet-educatif-de-lextreme-droite/?utm_campaign=Lexpresso_25-06-2024_1&utm_medium=email&utm_source=Expresso
Créé il y a quelques mois, le collectif Riposte Éducation est constitué d’enseignant·es, de personnels éducatifs, de chercheurs, de chercheuses et de parents. Un collectif né au lendemain des annonces du Choc des Savoirs, un collectif né pour le combattre. Aujourd’hui, le combat franchit un nouveau cap. Il ne s’agit plus seulement de s’attaquer aux mesures délétères annoncées par Gabriel Attal en décembre dernier, mais de s’opposer dès maintenant au projet éducatif de l’extrême droite. « Non au projet éducatif de l’extrême droite. Oui pour préparer ensemble l’avenir de l’école», tel est leur mantra.
Nous sommes un collectif d’enseignants, de personnels éducatifs, de chercheurs et de parents mobilisés pour faire évoluer l’École. Nous luttons contre les réformes successives qui ont mis à mal l’Éducation nationale et l’Université et nous travaillons à un projet alternatif.
Avec la perspective de voir arriver au pouvoir le rassemblement national et ses affidés de droite, le danger est encore plus grand. Leur projet pour l’École aggravera encore des transformations néfastes déjà engagées. Nous courons le risque d’une politique encore plus élitiste, plus ségrégationniste, une caporalisation encore plus forte des enseignants, une école habillée de tous ses oripeaux déjà connus : programmes réducteurs et peu ambitieux, imposés sans discussion, uniforme, autoritarisme, sanctions…
Le travail enseignant serait réduit à un métier d’exécution et encore moins attractif avec une formation au rabais. Mais surtout le tri social serait encore plus renforcé alors que notre école est parmi les plus inégalitaires et où la réussite scolaire dépend le plus du niveau social. Nous devons collectivement être à la hauteur de cet enjeu. Il en va de la cohésion sociale et de la confiance dans la démocratie.
Ensemble et unis, nous appelons les enseignants, parents, tous les personnels, cadres de l’éducation, tous les démocrates à refuser ce projet, dès le premier tour. Il nous faut sauvegarder et renforcer les ambitions de l’école de la République : démocratie, égalité (réelle) des droits, éducation de haut niveau, liberté de penser.
Ensemble et unis pour exiger la mise en œuvre de mesures claires pour 2024-2027 : réparer en urgence les fonctionnements démocratiques de l’institution, la formation des enseignants, la mise en œuvre d’un plan de résorption de la précarité dans l’Éducation nationale (qui passe par une loi de programmation), rendre meilleur l’accueil des élèves et améliorer les conditions de travail et les salaires des enseignants et personnels. On ne transforme pas une école avec des personnels qui vont mal.
Ensemble et unis pour demander, dès le début de septembre, l’ouverture d’une vaste concertation démocratique : un Grenelle alternatif réunissant les personnels et les usagers pour une rénovation profonde et audacieuse du système éducatif .
Face à l’individualisme, la sélection, la compétition, le séparatisme social et l’intolérance qui se développent aujourd’hui, cette École doit reconstruire les conditions de l’égalité et de la mixité sociale. La pédagogie doit favoriser la coopération, l’inclusion et l’altérité. Elle doit aussi donner des outils pour agir face à l’urgence écologique et permettre de penser la complexité de notre société et de notre planète. La nécessaire transformation de l’École ne peut attendre !
Ensemble et unis pour un front de refus contre un nouveau désastre pour l’école.
Ensemble et unis, partenaires et acteurs de l’éducation nationale, parents, syndicats, associations diverses, étudiants, votons pour un projet clairement engagé sur ces valeurs et enjeux démocratiques et au service d’une École pour tous
Le comité de pilotage du Collectif Riposte Éducation, 19 juin 2024
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https://collectif-riposte-education.fr La raison d’être de l’ASVPNF s’inscrit parfaitement dans le sens de la démarche du collectif RIPOSTE ,front de refus contre un nouveau désastre pour l’Ecole. Il est entendu que l’Institution concernée est, sans équivoque, l’Ecole publique laïque (maternelle, élémentaire, collèges et lycées);
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Chronique d’évènements initiés par le « séisme » politique du 9 juin 2024 (XI)
Philippe Meirieu :
« Il fait noir au pays des Lumières »
Le Café pédagogique, 24 juin 2024
Les visiteurs pourront consulter l’article complet écrit par Philippe Meirieu en cliquant ici Il y est souligné que « en cherchant à attirer les électeurs séduits par l’extrême droite, la Macronie a installé le Rassemblement National au cœur de notre vie politique et lui a ouvert la porte du pouvoir » écrit Philippe Meirieu dans cette tribune qu’il signe pour le Café pédagogique. « Choisir l’éducation contre la complicité des fatalismes est plus que jamais nécessaire » prévient le célèbre chercheur. « Car, nos enfants auront un futur – le futur arrive toujours, c’est la mécanique de l’horloge -, mais il n’est pas certain, qu’ils aient un avenir : une société où, selon le vœu des Lumières, on puisse « penser par soi-même » et « construire du commun ». Et cet avenir est bien entre nos mains ».
Que Lillia Ben Hamouda,rédactrice en chef de Café pédagogique, soit remerciée de nous permettre ce nouvel emprunt.
Petite chronique nostalgique d’un retour vers le futur antérieur des écoles normales (II)
Quand la (re)découverte des hussardes noires contribue à rompre les silences de l’histoire…
cafepedagogique.net/2023/03/08/melanie-fabre-les-hussardes-noires-de-la-republique/
– Fichier 2 .Hussardes noires : des enseignantes à l’avant-garde des luttes par Lilia Ben Hamouda
https://www.cafepedagogique.net/2024/03/08/hussardes-noires-des-enseignantes-a-lavant-garde-des-luttes/
Petite chronique nostalgique d’un retour vers le futur antérieur des écoles normales (I)
A propos de la Loi du 15 mars 2004 et de son 20è anniversaire
On sait qu’elle fut tantôt appelée la loi « sur le voile » tantôt la loi « antivoile » ; ceci étant rappelé, elle demeure jusqu’à plus ample informé une loi de la République. Elle est chargée d’encadrer, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les Ecoles,Collèges et Lycées publics. Elle stipule :
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Il est inséré, dans le code de l’éducation, après l’article L. 141-5, un article L. 141-5-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 141-5-1. – Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.
Le règlement intérieur rappelle que la mise en oeuvre d’une procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève. »
I. – La présente loi est applicable :
1° Dans les îles Wallis et Futuna ;
2° Dans la collectivité départementale de Mayotte ;
3° En Nouvelle-Calédonie, dans les établissements publics d’enseignement du second degré relevant de la compétence de l’Etat en vertu du III de l’article 21 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie.
II. – Le code de l’éducation est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa de l’article L. 161-1, les références : « L. 141-4, L. 141-6 » sont remplacées par les références : « L. 141-4, L. 141-5-1, L. 141-6 » ;
2° A l’article L. 162-1, les références : « L. 141-4 à L. 141-6 » sont remplacées par les références : « L. 141-4, L. 141-5, L. 141-5-1, L. 141-6 » ;
3° A l’article L. 163-1, les références : « L. 141-4 à L. 141-6 » sont remplacées par les références : « L. 141-4, L. 141-5, L. 141-6 » ;
4° L’article L. 164-1 est ainsi modifié :
a) Les références : « L. 141-4 à L. 141-6 » sont remplacées par les références : « L. 141-4, L. 141-5, L. 141-6 » ;
b) Il est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« L’article L. 141-5-1 est applicable aux établissements publics d’enseignement du second degré mentionnés au III de l’article 21 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie qui relèvent de la compétence de l’Etat. »
III. – Dans l’article L. 451-1 du même code, il est inséré, après la référence : « L. 132-1, », la référence : « L. 141-5-1, ».
Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur à compter de la rentrée de l’année scolaire qui suit sa publication.
Les dispositions de la présente loi font l’objet d’une évaluation un an après son entrée en vigueur.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Paris, le 15 mars 2004.
Jacques Chirac
Par le Président de la République :
(1) Travaux préparatoires : loi n° 2004-228.
Assemblée nationale :
Projet de loi n° 1378 ;
Rapport de M. Pascal Clément, au nom de la commission des lois, n° 1381 ;
Avis de M. Jean-Michel Dubernard, au nom de la commission des affaires culturelles, n° 1382 ;
Discussion les 3, 4 et 5 février 2004 et adoption le 10 février 2004.
Sénat :
Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, n° 209 (2003-2004) ;
Rapport de M. Jacques Valade, au nom de la commission des affaires culturelles, n° 219 (2003-2004) ;
Discussion et adoption le 3 mars 2004.
La mise en application de la dite loi sur le terrain a conduit à soulever des problèmes d’une extrême gravité au point où Le Monde du 26 mars 2024 pouvait titrer :
« Lycée Maurice-Ravel de Paris : menacé de mort, le proviseur a quitté ses fonctions »
En réalité ce journal rapportait que “le proviseur, qui avait demandé à des élèves de retirer leur voile au sein de son établissement, avait été la cible de menaces de mort proférées en ligne… ». Quel triste anniversaire pour l’Ecole publique de la République devenue l’Ecole de la peur (cf.Iannis Roder in Franc Tireur n°124 du 27 mars 2024), l’Ecole de l’autocensure prise au piège des « entrepreneurs de l’interdiction du voile islamique » ayant inscrit leur volonté dans la loi de 2004. S’agit-il du boomerang que l’on croyait éviter ? Il n’est plus temps de s’en lamenter…Il s’agit de savoir comment réinstituer l’Ecole et ses maître et, pour y parvenir, comment sauvegarder la laïcité menacée.
Les visiteurs pourront déjà rester informés et prendre connaissance du bilan qui fut établi en juillet 2005, 16 mois après la promulgation de la loi de 2004 bilan présenté par Hanifa Chérifi, Inspectrice générale de l’Education nationale, publié dans Hommes et migrations,2005,1258, 33-47 (https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_2005_num_1258_1_4391 ).Il leur apparaitra que des éléments nouveaux , intervenus dans l’intervalle, ont grossi le « dossier » ; l’institution scolaire porteuse de la laïcité en est la victime.
Ils pourront aussi consulter, pour remettre les faits en perspective, cinq fichiers fondateurs dévolus à la question et qui sont accessibles en cliquant sur Fichier(s) 1, 2, 3 et 5 ou en se rendant aux URL indiquées :
Fichier 1..Vingtième anniversaire de la loi dite sur le « voile » par Gérard Delfau, Mezetulle , 24 mars 2024.
URL. : https://www.mezetulle.fr/vingtieme-anniversaire-de-la-loi-dite-sur-le-voile-par-gerard-delfau/
Fichier 2. Loi de 2004,retour aux sources de la laïcité par Benoît Drouot,LEDDV, 15 mars 2024.
URL. : https://www.leddv.fr/analyse/loi-de-2004-retour-aux-sources-de-la-laicite-20240315
Fichier 3. Laïcité scolaire : une règle claire à valeur éducative par Catherine Kintzler, Mezetulle , 12 décembre 2023.
URL. : https://www.mezetulle.fr/laicite-scolaire-une-regle-claire-a-valeur-educative/
URL. https://www.leddv.fr/analyse/laicite-scolaire-une-regle-claire-a-valeur-educative-20231210
Fichier 4. Dossier 20è anniversaire de la loi du 15 mars 2004 par Catherine Kintzler, Mezetulle, 27 mars 2024
URL. https://www.mezetulle.fr/dossier-20e-anniversaire-de-la-loi-du-15-mars-2004/
Fichier 5. La loi du 15 mars 2004 a 20 ans : quelques réflexions par Catherine Kintzler, Mezetulle, 27 mars 2024
URL . https://www.mezetulle.fr/la-loi-du-15-mars-2004-a-20-ans-quelques-reflexions/
Pour reprendre le propos de Catherine Kintzler : « la loi du 15 mars 2004 (interdiction des manifestations ostensibles d’appartenance religieuse par les élèves à l’école publique) a vingt ans. Je n’aurai pas la prétention de retracer l’histoire de cette adoption, me contentant de renvoyer au livre Préserver la laïcité que Iannis Roder, Alain Seksig et Milan Sen viennent de publier sur ce sujet1 et à l’article que Gérard Delfau a bien voulu confier à Mezetulle2. Je propose quelques réflexions, d’abord sur certaines critiques dont cette loi est régulièrement l’objet, ensuite sur sa valeur éducative3 » .
Au final de la célébration-pour le moins discrète- du 20è anniversaire de la loi de 2004 et au moment où s’instaure dans nos Ecoles, Collèges et Lycées publics un climat d’insécurité sans doute souhaité par certains contempteurs de la laïcité républicaine, il ne s’agit point de sombrer corps et âme dans « le pas de vagues et l’autocensure » sachant cependant qu’en 2024 « on peut mourir d’enseigner en France ».
Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée pour ses contributions personnelles en ligne dans son blog revue Mezetulle et pour nous autoriser à reproduire et représenter certains articles de ses auteurs invités.
L’école et la sociologie sociologisante
en cliquant ici
Sur les atteintes à la laïcité à l’Ecole
Ainsi s’intitule l’article de Dominique Schnapper publié dans Telos, le 10 février 2023. Il faut se féliciter de voir cette thématique relancée au moment où l’information se concentre, pour le principal, autour du projet de loi dévolu à la réforme des retraites, de son examen au niveau parlementaire et des mouvements sociaux de grande ampleur qu’il n’a pas manqué de susciter.
Il y va en effet du devenir de l’Ecole publique et de sa laïcité sachant bien, qu’à l’instar de D. Schnapper, on dira aussi que « le sens même de l’Ecole est contesté par la remise en cause de la laïcité qui en est le principe constituant ».
Mais de quoi s’agit-il lorsque l’on parle d ‘atteintes ? Pour s’en rendre compte on pourra consulter par exemple un article paru dans Regards protestants du 14 novembre 2022 :
Atteinte à la laïcité à l’école : de quoi parle-t-on ?
Il est accessible à : https://regardsprotestants.com/actualites/atteinte-a-la-laicite-a-lecole-de-quoi-parle-t-on-vraiment/
Depuis le mois de juin 2022, le ministère de l’éducation nationale fait le choix de publier de manière mensuelle le nombre de signalements auparavant rendus publiques uniquement de manière trimestrielle. Cette volonté de transparence s’explique, selon le ministère de l’éducation nationale, par l’augmentation du nombre de cas au cours de l’année 2022. Du mois d’avril à juin, en effet, 904 signalements sont remontés au ministère de l’éducation nationale contre 636 au premier trimestre.
Globalement, le port de tenues ou de signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse représente la majorité des signalements. Certains élèves portent notamment des abayas (robes longues de tradition moyen-orientale, portées au-dessus d’autres vêtements) et des qamis (tuniques longues pour les hommes). D’après le journal Le Monde, « le ministère de l’éducation nationale y voit très clairement les effets des incitations émanant des réseaux sociaux à enfreindre la loi de 2004 sur le sujet ». Or ces vêtements portés lors des fêtes musulmanes ne sont pas toujours des marqueurs religieux. Ce sont les chefs d’établissement qui doivent juger le sens du port de ces habits…
« La laïcité a une fragilité originelle, celle d’être incomprise par une partie de la jeunesse française »
Selon cet auteur, président de l’islam de France, « Si la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l’école doit être appliquée, elle n’a pas besoin d’être invoquée systématiquement pour les abayas ou les qamis » (Cf. https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/27/la-laicite-a-une-fragilite-originelle-celle-d-etre-incomprise-par-une-partie-de-la-jeunesse-francaise_6155772_3232.html).
On laissera le soin aux visiteurs de ce site, défenseurs de la laïcite républicaine et de ses déclinaisons au niveau de son Ecole publique émancipatrice de se documenter plus avant à ce propos tout en condamnant la contre-vérité qui consiste à proclamer la fragilité « originelle » de la Laïcité. Ladite « fragilité » est une pure invention révélant une croyance de prédicateur…
On rappellera que c’est justement la solidité (voire son irréfragabilité) originelle de la laïcité qui est au fondement de notre République et de ses institutions. Elle est à l’image de la pérennité de la Loi se Séparation des Eglises et de l’Etat depuis 1905. Il importe que l’ensemble de la jeunesse française l’entende ainsi et qu’on le lui enseigne, en toute liberté et pour le bien public, de façon à lui éviter de sombrer dans l’obscurantisme.Dans un tel contexte il était bon qu’une mise au point soit faite pour véritablement connaître la situation de l’Ecole publique en matière d’atteintes avérées à sa laïcité , son principe constituant.
C’est ce qui est proposé dans l’article de Dominique Schnapper intitulé :
« Sur les atteintes à la laïcité à l’École »
Les visiteurs de ce site pourront le consulter en se rendant à l’adresse : https://www.telos-eu.com/fr/societe/sur-les-atteintes-a-la-laicite-a-lecole.html
Quelle bonne Ecole reconstruire pour le 21è siècle?
Telle est la question récurrente sans réponse suscitée par la dérive semble-t-il inéluctable de notre système scolaire !
Il y a bientôt 7 ans, sur ce site était posée la question préalable : « Qu’est-ce qu’une bonne école ? » admettant a priori qu’en l’absence de sa prise en considération on obérerait grandement l’efficience des réponses aux questionnements subséquents. Comment espérer atteindre un objectif s’il n’est pas clairement désigné ?
Si en effet nous appelons de nos vœux la refondation d’une Institution scolaire pertinente pour le 21è siècle, occupant une place centrale au sein d’ une République laïque émancipatrice, il s’agit de bien formuler sa ou ses raisons d’être, d’en définir les modalités de fonctionnement et de trouver les moyens pour y parvenir. Il y a urgence d’agir si les amoureux de l’Ecole publique laïque souhaitent encore sauver l’essentiel avant que les cabinets conseil déjà dans la place – sans doute avec l’aide de décideurs bien intentionnés- ne proposent des décisions destructrices pour un édifice fragilisé ; celles qui conduiront à sa marchandisation et à sa privatisation.
On pourra déjà consulter les éléments de réponses que nous avions collectés à l’époque en allant à : https://asvpnf.com/index.php/2018/02/13/quest-ce-quune-bonne-ecole/.
Mais pour avancer, les visiteurs pourront aussi consulter , en cliquant ici, l’article à ce propos de Michel Muglioni paru dans Mezetulle , le Blog revue de Catherine Kintzler, le 10 février 2023. Il est intitulé :
Quelle école voulons-nous ?
Selon C. Kintzler : « Jean-Michel Muglioni revient une nouvelle fois sur cette affirmation : enseigner est devenu impossible – il faudrait dire est interdit – parce que des considérations psychologiques, sociologiques et économiques priment sur le contenu du savoir. Pour décider de ce que c’est qu’enseigner, on consulte donc des cabinets de conseil et jamais les maîtres ou les professeurs dont on sait qu’ils savent enseigner et connaissent réellement ce qu’ils ont à enseigner. »
On retiendra ici quelques propos marquants tenus par M. Muglioni. Ils ne manqueront pas d’inciter à la réflexion :
1. « L’école est le lieu de la reproduction sociale quand elle n’est pas l’école, c’est-à-dire quand elle n’instruit pa »
2. « Ne sachant plus ce que c’est que savoir, comment saurait-on ce qui doit être appris et su pour être un homme libre, et comment saurait-on l’enseigner ? »
3. « Une école fondée sur cette conviction qu’apprendre a un sens par soi-même et non pas seulement en vue d’autre chose. Le politique qui proposerait cette révolution serait immédiatement renvoyé par ses électeurs »