Les lendemains de l’année terrible et de l’insurrection de la Commune de Paris 1871
Le substantif laïcité et le triptyque emblématique de la devise républicaine.
“La devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » est née de la Révolution de 1789. Mais c’est seulement à partir de 1848 qu’elle devient la devise officielle de la République.
L’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 déclare que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Principes à valeur constitutionnelle, ils sont protégés et limités dans des cas strictement encadrés par la loi
La fraternité est absente de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle apparaît pour la première fois dans les textes en novembre 1848, puis dans les Constitutions de 1946 et 1958.Cette notion renvoie à la solidarité (aides sociales, par exemple) et au « vivre ensemble » (tolérance, respect de l’autre).
La fraternité a longtemps été considérée comme une simple valeur morale contrairement aux principes de liberté et d’égalité.
Le Conseil constitutionnel a consacré la « valeur constitutionnelle du principe de fraternité » dans une décision sur le délit de solidarité envers les migrants.” (Cf. l’URL :https://www.vie-publique.fr/dossier/276089-liberte-egalite-fraternite)
“Les principes fondamentaux de la République se traduisent par des droits intangibles, à la fois politiques et sociaux, qui ont été reconnus aux citoyens par les différents régimes républicains.
L’article 1er de la Constitution s’inscrit dans ce cadre puisqu’il proclame que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale« .
« Une République indivisible » : aucune partie du peuple, ni aucun individu, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale. Seul le peuple exerce cette souveraineté par la voie de ses représentants (ex : les députés) ou du référendum. L’unité et l’indivisibilité garantissent une application uniforme du droit sur l’ensemble du territoire national.
Le caractère laïque de la République découle à la fois du principe de la liberté de croyance et du principe d’égalité des citoyens devant la loi et implique la séparation des Églises et de l’État. Aucune religion n’a ainsi de statut privilégié au sein de la République et chaque individu se voit garantir la liberté de ses opinions et de sa foi.
Le caractère démocratique de la République implique le respect des libertés fondamentales et la désignation des différents pouvoirs au suffrage universel (ouvert à tous les citoyens majeurs), égal (chaque électeur dispose d’une voix) et secret (chacun vote librement à l’abri de toute pression).
Enfin, le caractère social de la République résulte de l’affirmation du principe d’égalité. Il s’agit de contribuer à la cohésion sociale et de favoriser l’amélioration de la condition des plus démunis.”(Cf. l’URL:https://www.vie-publique.fr/fiches/19562-quels-sont-les-principes-fondamentaux-de-la-republique-francaise)
Ainsi le terme de laïcité est apparu, comme l’indiquent P. Baudouin et S. Bessis (2010) « plus tard renforcer la trinité première, il pose la question différemment, certains s’interrogeant sur sa capacité à s’adapter au phénomène nouveau de la diversité culturelle qui imprègne la société française, au même titre que l’ensemble des sociétés européennes. Tout le monde, en principe, aspire à plus de liberté, d’égalité, de fraternité. Il est en revanche des franges non négligeables de la population qui ne s’accommodent pas de la laïcité et qui s’essayent à sortir la religion du domaine privé pour restaurer sa place dans l’espace public. Leur contestation est d’autant plus vive que la laïcité telle qu’elle est entendue en France est une spécificité qu’elle ne partage pas » nécessairement -et c’est bien dommage- avec tous les pays européens et bien d’autres pays dans le monde ( cf. l’URL: https://www.cairn.info/revue-apres-demain-2010-1-page-24.htm ).
Cependant le renforcement noté par ces auteurs, considéré ici comme nécessaire et salutaire à différents égards, ne semble pas de nature -au moins sur le plan formel- à remplacer le triptyque L,E,F par un algorithme à quatre éléments (L,E,F,L) introduisant une rupture dans le classement des valeurs signifiées, les 3 premières s’adressant aux citoyens de la République la dernière relevant des principes essentiels de la Constitution.
Cette situation a interpellé la philosophe de la Laïcité, Catherine Kintzler, qui vient de publier le 16 décembre 2021 dans son Blog-revue Mezetulle une mise au point à ce sujet . Elle éclaire tant sur la valeur symbolique des composants du triptyque que sur celle du principe fondateur de laïcité et conduit cette auteure à conclure que l’adjonction du terme de laïcité à notre devise ne peut être d’actualité.
Les visiteurs intéressés par ce débat et surtout par sa signification fondamentale et politique pourront consulter l’article de C. Kintzler . Il s’intitule :
Faut-il ajouter « Laïcité » à la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » ?
Ils pourront y accéder en cliquant ici ou en se rendant à l’URL :https://www.mezetulle.fr/liberte-egalite-fraternite-laicite/
La journée de la Laïcité à l’Ecole le 9 décembre 2021 ne doit pas occulter la célébration du 116è anniversaire de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905.
La loi de 1905, malgré ses détracteurs nombreux et variés, reste en vigueur et elle fête dignement son 116è anniversaire.Faut-il rappeler ici ses deux premiers articles inoxydables qui nous sont parvenus inchangés ? Il y est inscrit des principes essentiels au fondement de notre République laïque :
Ainsi à l’article 1 on (re)découvre :
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Et à l’article 2 :
La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.
On pourra relire la suite en se rendant à l’ URL :https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000508749/
On devine l’importance potentielle des travaux qui pourraient résulter de l’activité d’un tel comité . Le premier ministre se proposait un premier point d’étape le 9 décembre 2021 , à l’occasion de la Journée de la laïcité créée par la loi confortant les principes de la République. Qu‘en sera-t-il ?
Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos en se rendant aux URL suivantes :
Rentrée scolaire 2021 : la campagne du M.E.N. sur la Laïcité.
Les remarques critiques d’une des membres du « Conseil des Sages de la Laïcité «
Catherine Kintzler écrit dans Mezetulle, son Blog revue ( le 1er septembre 2021) « que le Ministère de l’Éducation nationale lance une campagne en faveur de la laïcité lors de cette rentrée scolaire 2021-2022. Les lecteurs de Mezetulle savent que je fais partie du « Conseil des sages de la laïcité » installé en janvier 2018 par le ministre Jean-Michel Blanquer, présidé par Dominique Schnapper. Ils peuvent à juste titre s’interroger sur le rôle éventuel du Conseil dans cette campagne consacrée à la laïcité, particulièrement en prenant connaissance des huit affiches de lancement. C’est en toute indépendance que je propose les remarques critiques qui suivent. »
Selon SUD éducation: « En mélangeant religion, couleur de peau, origine géographique supposée, et en faisant des différences, les freins au vivre-ensemble, cette campagne est sur la pente dangereuse d’un dévoiement raciste et xénophobe de la laïcité ».
La question se pose en effet de savoir si l’approche illustrée proposée aux élèves (de l’Ecole élémentaire au Lycée en passant pas le Collège) pourrait être de nature à faire revivre la laïcité au sein de la communauté éducative où si elle se limite- tristement- à une pantomime infantilisante .
Faut-il rappeler, une fois de plus , à tous ceux qui ne veulent pas l’entendre, que la vocation émancipatrice de l’école publique laïque consiste à offrir » à chaque élève en le mettant en contact avec ce que l’humanité a fait de mieux, en le conviant à s’approprier la plus haute forme de liberté qu’est le savoir« ?
Pour en savoir davantage, les visiteurs pourront consulter en cliquant ici, l’article fondateur écrit à ce propos par Catherine Kintzler.
Que cette auteure soit chaleureusement remerciée de nous autoriser à reprendre sur ce site le texte de sa contribution intitulée:
« Campagne de rentrée du Ministère de l’Éducation nationale sur la laïcité :quelques remarques critiques«
Chronique d’une destruction programmée de l’Ecole et de l’Instruction publique au nom de la démocratie
Le niveau d’indignation ressortant de cet intitulé ne peut s’apprécier qu’à l’aune de la gravité des observations et analyses faites au fil des ans à ce propos et plus particulièrement celles ayant trait au baccalauréat 2021. Serait-il de nature à alerter de l’urgence qu’il y a de s’en rendre compte et de prendre les mesures nécessaires pour préserver une institution essentielle de (et pour) notre République ?
C’est ce qui est ardemment souhaité sur ce site dévolu à l’histoire de notre système éducatif et à la défense de l’école publique laïque et de ses maîtres.
Les visiteurs pourront s’en convaincre en prenant connaissance, à l’adresse suivante :
https://www.mezetulle.fr/le-bac-2021-et-la-fin-programmee-de-linstruction-publique-par-martine-verlhac/),de l’article de Martine Verlhac paru dans Mezetulle, le Blog revue de Catherine Kintzler, le 31 juillet 2021 et intitulé :
Le bac 2021 et la fin programmée
de l’instruction publique
par
Martine Verlhac
Il y apparaît que « prenant appui sur « l’épisode catastrophique du bac 2021 » avec la généralisation du contrôle continu, Martine Verlhac montre qu’il s’agit là d’une infime partie émergée d’un iceberg qui, depuis près d’un demi-siècle et quelle que soit l’orientation des dirigeants politiques, ne cesse d’enfler et de se durcir pour venir fracasser l’école républicaine : « Avant d’être celle de l’examen, la question essentielle est celle du contenu des savoirs et de l’instruction dispensés dans les lycées«
Ledit article leur sera également accessible en cliquant ici .
S’il y va du triste parcours de la prétendue démocratisation de notre système d’enseignement, il convient de pointer ici des observations souvent accablantes où l’on apprend que :
1. Les analyses de la « démocratisation » scolaire présupposent, et tiennent pour acquis, que le système d’enseignement peut réaliser ce que toute la logique de son fonctionnement tend à contredire » !!! (d’après Sandrine Garcia et Franck Poupeau; 2003 à l’URL : https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2003-4-page-74.htm
2. La plupart des pays européens ont entrepris des réformes en profondeur de leurs systèmes éducatifs en vue de les démocratiser, l’école française reste une des plus élitistes(Pierre Merle, 2015 à l’URL :https://laviedesidees.fr/L-ecole-francaise-democratique-ou-elitiste.html
3. “La rentrée scolaire 2015 a fait l’objet de polémiques centrées sur l’inégalité de l’école française. Le débat est aussi présent parmi les chercheurs : l’école française se démocratise-t-elle ou les logiques de reproduction sont-elles dominantes ? L’une et l’autre se combinent-elles ? Un bilan est-il possible ? Pour répondre à ces interrogations, les sociologues ont décliné le concept de démocratisation de l’enseignement de différentes façons : démocratisation quantitative, qualitative, uniforme, ségrégative… Autant de notions essentielles à la compréhension des transformations actuelles de l’école française. Les données empiriques les plus récentes relatives à l’évolution de la scolarisation en France remettent cependant en cause le mouvement de démocratisation. Ne faut-il pas désormais donner un nom à ces nouvelles dynamiques ? N’assiste-t-on pas à une élitisation de l’enseignement “( Pierre Merle, 2015 , https://laviedesidees.fr/L-ecole-francaise-democratique-ou-elitiste.html )
4. L’on s’interroge sur comment mesurer et évaluer la démocratie scolaire (D’après Sandrine Garcia et Franck Poupeau, 2003; URL : https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2003-4-page-74.htm
6. L’évolution de L’Ecole et de ses jalons historiques depuis la Révolution qui, pour le moins, interroge (Thomas Ernoult, 2012 à l’URL : https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2012-2-page-50.htm )
7. 1984 fut l’année où tout a changé pour l’Ecole française (Louise Touret, 2017 à l’URL :http://www.slate.fr/story/139337/ecole-publique-privee
8. ” Ranger l’instruction publique parmi les « combats et acquis » de la gauche au xixe siècle ne relève pas du postulat. Comme tout effort d’explication historique, ce choix appelle des définitions, des questions et des nuances. L’idée, certes, est solidement assise au centre de la tradition républicaine : de l’instruction publique, telle qu’une démocratie moderne doit la concevoir, les principes remontent à 1789 et la réalisation est l’œuvre des fondateurs de la IIIe République. Le siècle n’aurait été qu’un combat toujours recommencé pour la faire triompher…” selon Jean-François Chanet (2014) à l’URL : https://www.cairn.info/histoire-des-gauches-en-france–9782707147363-page-267.htm.
Ce combat a-t-il été abandonné en 1984, laissant le terrain libre aux détracteurs acharnés de l’école publique républicaine ?
Quelles perspectives reste-t-il pour les générations à venir ?
Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous avoir donné accès à l’article fondateur de Martine Verlhac .
MILA : Armer les esprits et les coeurs pour retrouver la boussole de la liberté de conscience
Les visiteurs du site trouveront ici le texte d’une tribune suscitée par l’affaire MILA.
« L’affaire Mila commence le 18 janvier 2020 lorsque Mila, une adolescente de 16 ans, critique l’islam de manière virulente sur Instagram. Elle venait de refuser les avances d’un internaute, qui dès lors l’accusait de racisme et se montrait insultant contre les lesbiennes.
Alors que la vidéo dans laquelle elle critique et insulte l’islam devient virale sur les réseaux sociaux, ses propos sont considérés par certains internautes comme dénigrants et elle est l’objet de dizaines de milliers de messages homophobes, misogynes et d’appels à la violence, au viol et au meurtre. Cette situation l’oblige à se déscolariser et à s’isoler à son domicile, où elle est placée sous protection judiciaire.
Au fil des jours, l’affaire prend une tournure nationale et provoque de nombreuses réactions au sein des sphères politiques, médiatiques et religieuses, notamment sur les questions d’islamophobie, de droit au blasphème et de liberté d’expression, au sein de la société française. En parallèle, deux enquêtes judiciaires sont ouvertes : l’une contre Mila pour incitation à la haine raciale — rapidement classée sans suite — et l’autre concernant le harcèlement et les menaces de mort dont elle a fait l’objet. Treize de ses cyber-agresseurs sont jugés en juin 2021.
L’affaire est relancée en novembre 2020 avec de nouvelles menaces de mort proférées à l’encontre de l’adolescente, à la suite d’une nouvelle vidéo de Mila. (https://fr.wikipedia.org › wiki › Affaire_Mila) »
Savoir nommer les choses essentielles : Définition de la laïcité par Ferdinand Buisson (1911)
Le décret et l’arrêté Berthelot du 18 janvier 1887 .
Loi Goblet : loi de laïcisation du personnel enseignant, loi de séparation de l’église et de l’école publique. (30 octobre 1886)
L’Ecole Jules-Ferry (EJF): Ecole normale de l’Enseignement colonial (1902-1912)
http://journals.openedition.org/dhfles/4273
L’extension considérable de l’espace colonial français à la fin du XIXe siècle, conduit les autorités françaises à créer en 1894 un ministère des Colonies, chargé de donner cohérence à l’action politique et administrative de la France dans ses colonies. La même année est fondée l’École coloniale dont la mission sera de former les administrateurs et les magistrats ayant …
journals.openedition.org
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