« La Grande Marie » ,figure emblématique de l’émancipation féminine.

Sur ce site dévolu à l’histoire de la laïcité et  à celle de ses maîtres formés  à l’Ecole normale on a déjà fait paraître un article célébrant la Journée Internationale des Droits des Femmes (Cf. https://asvpnf.com/wpcontent/uploads/2024/03/La-Journee-internationale-des-droits-des-femmes.pdf) .

Compte tenu de l’importance humaine et sociétale des problèmes posés et à résoudre et de  leur prégnance  dans certains medias nous avons eu  l’opportunité d’y revenir à la suite d’une publication dans le quotidien l’Humanité .

 Ceci nous conduit à une nouvelle  mise en ligne permettant de faire  le point sur l’histoire des grandes figures du féminisme international et sur  celle  de   Marie Guillot  ,   largement impliquée dans l’émancipation des femmes françaises au début du 20è siècle alors qu’elle exerçait son métier d’institutrice publique dans le département de Saône- et-Loire.

S’agissant de l’émergence du féminisme international on pourra consulter un article documenté publié par la télévision suisse romande ( URL. https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/economie-et-politique/feminisme/9312476-les-grandes-figures-du-feminisme-international.html). On y  met en évidence les contributions éminentes de 10 personnalités :

Christine de Pizan

Christine de Pizan est née à Venise en 1364 et morte au monastère de Poissy vers 1430. Elle est considérée comme la première femme écrivaine de langue française ayant vécu de ses écrits.En 1405, Christine de Pizan écrit La Cité des dames qui est un des premiers ouvrages féminists connu à ce jour. Elle y imagine une ville fortifiée utopique dont chaque pierre serait une femme douée de talents et de vertus. Elle s’oppose ainsi à l’idée, alors largement répandue, selon laquelle les connaissances et le savoir pervertiraient les femmes.

Olympe de Gouges

Olympe de Gouges, née à Montauban le 7 mai 1748, est une femme de lettres française, devenue femme politique. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme français notamment après la publication en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.Elle s’est également faite connaître en publiant les textes anti-esclavagistes L’Esclavage des Noirs, Le Marché des Noirs ainsi que Réflexions sur les hommes nègres qui lui ouvrirent les portes de la Société des amis des Noirs. Elle est morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793.

Robert Diedrichs (1923–1995)

Clara Zetkin

C.Zetkin (18571933) estune enseignante, journaliste et fem-me politique allemande, figure historique du féminisme et initiatrice de la Journée de la Femme.À Copenhague, en 1910, Clara Zetkin propose, pour la première fois, d’organiser une Journée internationale des femmes afin de militer pour le droit de vote et l’égalité entre les sexes. La conférence réunit une centaine de femmes venues de 17 pays et adopte aussitôt cette proposition, inspirée des manifestations d’ouvrières qui se sont déroulées aux États-Unis en 1908 et en 1909.En 1921, c’est Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine qui décrète la Journée internationale des femmes à la date du 8 mars. Il faudra attendre 1977 pour que l’ONU officialise cette journée.

 

Emmeline Pankhurst

Emmeline Pankhurst est une femme politique britannique féministe. En 1903, elle fonde, avec ses deux filles, l’Union Féminine Sociale et Politique, un groupe de femmes britanniques rapidement nommé suffragettes. Leur slogan: « deeds, not words » traduit « des actions, pas des mots ».Parmi elles, la suffragette Emily Wilding Davison milite en pratiquant la désobéissance civile. Elle est emprisonnée à plusieurs reprises et meurt renversée par un cheval lors d’une action dans un hippodrome.La famille Pankhurst et la Women’s Social and Political Union sont connues pour leurs actions coup de poings, contrairement à l’activisme du groupe les suffragists qui sont plus pacifistes. Bien que très critiqué, le militantisme d’Emmeline Pankhrust est largement reconnu comme un élément décisif pour l’obtention du droit de vote pour les femmes en Grande-Bretagne.En 1918, les femmes britanniques obtinrent le droit de vote à partir de 30 ans. Les hommes pouvaient, eux, voter dès l’âge de 21 ans. L’égalité fut établie dix ans plus tard, lorsque les femmes furent autorisées à voter dès 21 ans en 1928.

commons.wikimedia.org

Emilie Gourd

Émilie Gourd, née le 19 décembre 1879 et morte le 4 décembre 1946, est une journaliste et militante genevoise du droit des femmes, figure importante du féminisme suisse et international.Après avoir suivi des cours universitaires d’histoire et de philosophie, elle rejoint une association féministe nommée l’Union des femmes. Puis, en 1909, elle s’engage au sein de l’Association genevoise pour le suffrage féminin, dont elle deviendra présidente.En 1912, Émilie Gourd fonde le journal Le Mouvement féministe dont elle s’assurera le poste de rédactrice en chef jusqu’à sa mort. Durant cette période, elle multiplie ses activités féministes, jusqu’à être nommée secrétaire de l’Alliance internationale pour le suffrage des femmes en 1923.

 

Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir, née le 9 janvier 1908 à Paris, ville où elle est morte le 14 avril 1986, est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.Simone de Beauvoir est souvent considérée comme une théoricienne importante du féminisme, et a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970. Son livre « Le deuxième sexe » est un des plus grands livres de la philosophie contemporaine sur le féminisme.

Harling/AFP – Roger Viollet

Marguerite Yourcenar,

 Elle est née le 8 juin 1903 à Bruxelles. D’origine française, l’écrivaine part pour les USA en 1939. Dix ans plus tard, elle obtiendra la nationalité américaine. Poète, essayiste, traductrice et critique littéraire, elle enseigne également la littérature française et l’histoire de l’art.En 1980, elle est la première femme élue à l’Académie française.Marguerite Yourcenar est partisante de la « fraternité humaine » et s’oppose au féminisme qui pense la femme en opposition à l’homme. Elle pense que les femmes sont prisonnières des circonstances sociales. En 1981, l’auteure donne une série d’entrevues sur la condition féminine.

 

Rosa Parks

Rosa Parks, née le 4 février 1913 en Alabama et morte le 24 octobre 2005 à Détroit, dans le Michigan, est une femme afro-américaine qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui valut le surnom de « mère du mouvement des droits civiques » de la part du Congrès américain. Rosa Parks a lutté par la suite contre la ségrégation raciale avec Martin Luther King.Elle est devenue célèbre le 1 décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans l’autobus conduit par James F. Blake. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 dollars le 5 décembre 1955 ; elle fait appel de ce jugement.Un jeune pasteur noir de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui durera 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.

 

Simone Veil

Simone Veil, née le 13 juillet 1927 à Nice et morte le 30 juin 2017 à Paris, est une femme d’État française.Née dans une famille juive, elle est déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, durant la Shoah, où elle perd son père, son frère et sa mère. Rescapée du camps de concentration, elle suit des études de droit et de science politique avant d’entrer dans la magistrature comme haute fonctionnaire.En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours par une femme à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), loi qui sera ensuite couramment désignée comme la « loi Veil ». Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France.En 2006 Simone Veil est élue à l’Académie française. Elle entre au Panthéon le 1er juillet 2018.

Malala Yousafzai

Malala Yousafzai est une militante pakistanaise des droits des femmes née le 12 juillet 1997.Elle se fait connaître en 2009, alors qu’elle n’a que 11 ans, en écrivant un blog appelé Journal d’une écolière pakistanaise pour la BBC. Elle y raconte son point de vue sur l’éducation et sa vie sous la domination des Talibans.En 2012, elle est victime d’une tentative d’assassinat par des talibans où elle est grièvement blessée. Cette attaque est condamnée par toute la classe politique du pays. Elle est transférée vers l’hôpital de Birmingham au Royaume-Uni pour suivre un traitement plus poussé. Cette attaque conduit à une médiatisation internationale de Malala Yousafzai.En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le Prix Nobel de la paix avec l’Indien Kailash Satyarthi, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.

 

Marie Guillot (1880-1934) ne fait pas partie de cette liste emblématique et c’est bien dommage car elle-aussi  a joué un rôle éminent dans l’émancipation de la femme française notamment dans la profession enseignante. C’est ce qui ressort de l’article de l’historien Morgan Poggioli paru dans le numéro spécial de l’Humanité du 8 mars 2024 .

Intitulé «  Marie Guillot ,figure de l’émancipation féminine », il fait apparaître son engagement comme première dirigeante de la CGTU  en 1922   et souligne que cette institutrice militante féministe et pacifiste fut pour suivie pour « propagande anticonceptionnelle » en 1927.  En réalité « elle récusait la misogynie et l’idée selon laquelle  le travail des femmes concurrence celui des hommes ».

L’article en question est accessible soit en se rendant à l’adresse Marie Guillot, syndicaliste et figure de l’émancipation féminine – L’Humanité

 

 

Les visiteurs de ce site pourront également consulter  une biographie complète  de la « Grande Marie » en se rendant à l’adresse : https://maitron.fr/spip.php? article87178, notice GUILLOT Marie, Louise. Dite la Grande Marie par Slava Liszek, version mise en ligne le 1er avril 2010, dernière modification le 28 août 2022. On y  souligne entre autres que « née le 9 septembre 1880 à Damerey (Saône-et-Loire), morte le 4 mars 1934 dans une clinique de Lyon (Rhône) ; institutrice, pionnière du syndicalisme enseignant ; féministe, elle fonda la Commission féminine de la CGT ; pacifiste puis, en 1919, chef de file de la minorité révolutionnaire de la CGT où elle mit en place les comités syndicalistes révolutionnaires ; révoquée de l’enseignement en avril 1921, elle fut élue secrétaire de l’UD de Saône-et-Loire, secrétaire générale de la Fédération de l’enseignement (1921-1922) ; secrétaire confédérale de la CGTU (1922-1923) ; elle s’opposa à la subordination de la CGTU au Parti communiste à partir de 1923 ». 

On notera ici que la « Grande  Marie »,  après avoir été lauréate du concours d’entrée à l’Ecole Normale de Châlon,  dut renoncer à la scolarité normalienne pour des raisons personnelles…

Que les responsables de la rédaction de l’Humanité soient chaleureusement remerciés de nous avoir accordé l’autorisation de reproduire et de représenter l’article original de Morgan Poggioli.

L’école et la sociologie sociologisante

Sous  cet intitulé –   aux apparences quelque peu provocatrices- d’un article  paru récemment dans Mezetulle le blog revue de Catherine Kintzler , J-M. MUGLIONI réagissant à l’écoute d’une émission de radio,  revient sur l’idée que la catastrophe de l’école ne s’explique pas par des raisons sociales mais par l’oubli de la vraie nature de l’école.  Selon cet auteur   « l’essence de l’école étant d’instruire, c’est le contenu des savoirs enseignés qui doit servir de principe à tout ce qui se fait dans un établissement scolaire »
Les visiteurs intéressés par cette approche et concernés par la refondation de l’école publique pourront consulter l’article en question
en cliquant ici
Que Catherine Kintzler soit chaleureusement  remerciée pour ce nouvel emprunt !

Anciens élèves-maîtres, nostalgiques de la « petite reine »…

Les deux protagonistes en question, amoureux inconditionnels de « la petite reine », invitent les visiteurs de ce site à consulter le récit de leurs exploits  cyclistes respectifs accomplis-sans concertation préalable- à différents moments de leurs  parcours d’enseignants. Leur cursus normalien, effectué au début de la seconde moitié du 20è siècle ne les préparait pas particulièrement  à une utilisation ludique ou sportive de la bicyclette. En  effet leurs enfances   s’étaient déroulées dans les campagnes finistériennes au moment de l’occupation allemande  où pour des raisons stratégiques ( ?) les vélos en bon état de marche avaient « disparu » de nos contrées. Ce n’est qu’à partir  de la Libération qu’il leur fut donné d’ expérimenter  les joies de la bicyclette  au moyen de nouvelles machines (aux marques restées dans les mémoires telles Stella, Mercier, Glorius, Gitane ou de celles  retrouvées, parfois comme par enchantement, après la fuite  de l’occupant…Mais il faut bien le reconnaître, à l’époque  la bicyclette demeurait un  objet précieux que l’on ne confiait  pas facilement aux enfants. On était encore loin  des plans vélos et autres activités cyclistes développées dans les écoles et les collectivités à la faveur de divers plans citoyens et écologiques de développement durable. On parle désormais du vélo de fonction  mis à disposition des travailleurs en entreprise , vélo devenu un vecteur de décarbonation (quel vocabulaire !) des déplacements des salariés.

Mais la popularité de leur « petite reine »  tient aussi au développement du sport cycliste initié qu’il fut par le Tour de France  (inventé en 1903)  et popularisé par un magazine tel « Miroir Sprint »créé en 1946 par d’anciens Résistants et  dont les images furent fondatrices pour  nos deux protagonistes  et nombre de leurs comparses. Certes  ledit journal glorifait la vision mythique des champions exemplaires des routes du Tour de France suscitant engouement, vocations cyclistes et cyclopédestres. Ce n’était point le temps de l’assistance électrique c’était celui des « jarrets bien garnis » « construits à dure enseigne ».

On renverra les visiteurs à l’évocation poétique de la « petite reine » en les orientant vers l’adresse du   Petit Braquet   (Cf.  https://www.lepetitbraquet.fr/chron24_Michaux.html)

et : https://www.lepetitbraquet.fr/bicyclette-et-poesie.html.)

Ils y apprendront avec Aristide Bruant que :

« Le bicycliste a le cerveau tranquille,
Bon estomac, excellent appétit,
Loin des tracas et du monde imbécile,
Il est toujours frais de corps et d’esprit.
Pédalons donc tous autant que nous sommes,
Tournons, virons, courons dur et longtemps,
La bicyclette améliore les hommes,
Et l’on vivra bientôt jusqu’à cent ans. »

Et avec Jean Mélis que :

« Je sais que toi, ma petite reine,
Ma compagne fidèle et docile,
Comprenais que hors du domicile
On pouvait oublier soucis et peine.

Toujours tu seras au fond de mon cœur
Et ensemble dans notre garage
Nous évoquerons notre jeune âge
Et retrouverons un peu de bonheur.

Tu n’es qu’une simple bicyclette
Mais nous pourrons toujours nous comprendre,
Nous aimer et converser ensemble
D’une façon simple et muette. »

Mais … « petite reine » de quoi, au juste ?

Cette expression remonte au XIXe siècle et tire son origine dans l’histoire des Pays-Bas, au temps du règne de Wilhemine d’Orange Nassau . En effet en 1890, en succession à Guillaume III, la reine, âgée de 10 ans à peine, est à la tête de l’Etat néerlandais.

« Quelques années plus tard, la Presse française en visite, souligna la drôle habitude qu’avait la reine de se déplacer à vélo dans le royaume. C’est ainsi que l’expression «la petite reine à bicyclette » fut reprise par de nombreux journaux français et l’expression « la petite reine » fut adoptée par l’ensemble de la population pour désigner la bicyclette.  Wilhemine deviendra une icône non seulement dans l’histoire de son pays mais aussi dans l’histoire de la bicyclette française ! Mais les visiteurs intéressés trouveront une définition plus complète en se rendant à l’adresse :https://www.sudouest.fr/archives/tour-de-france-2023-pourquoi-le-velo-est-il-surnomme-la-petite-reine-15882253.php. où on remonte à l’histoire de Wildemine en passant par celles du poète  Edmond Haraucourt et du journaliste sportif Pierre Giffard,inventeur du Paris-Brest-Paris de 1200km en 1905 !

Ce sont donc  les contributions originales de nos deux compères de l’ENG de Quimper  qui nous ont orienté vers ces aspects historiques et parfois romantiques de l’histoire de  la « petite reine ». Nous leur savons gré  de nous avoir permis d’évoquer ces effets collatéraux  ayant imprégné durablement tant nos scolarités normaliennes que nos cursus professionnels.

Les visiteurs pourront consulter les deux fichiers suivants d’un simple clic gauche .Ils nous sont parvenus  dans l’ordre de leur présentation :

Fichier 1. Les cyclo randonneurs par André Le Goff.

Fichier 2. Souvenirs vélocipédiques  par Pierre Guinamant, agrémentés d’ un crobar de Max.

Que nos amis André Le Goff et Pierre Guinamant soient chaleureusement remerciés pour leurs nouvelles contributions.

MAYOTTE et le droit du sol

Le droit de la nationalité est un « reflet de l’histoire et de l’idéologie migratoire »… nous en avons le témoignage dans les péripéties et évènements qui  ont cours actuellement à Mayotte( F-101) en relation avec  l’immigration « illégale » qui prend ce territoire ultra-marin pour destination. Ceux-ci donnent lieu  à une profusion  d’articles de presse dans lesquels les citoyens ordinaires (et émancipés) peinent à rester éclairés malgré  bonne volonté et bon sens.  Il  n’est pas question de procéder ici à une revue de presse sur la question mais simplement de pointer quelques articles à ce propos  parus récemment  dans le journal Le Monde  (cf. https://www.lemonde.fr/mayotte/) .Les visiteurs   qui auront  constaté la diversité des points de vue sur la question pourront y avoir accès pour une première analyse :

1.Avec la remise en cause du droit du sol, la crise à Mayotte menace de gangrener un fondement de la Républiqu

Dénoncer la proposition de l’exécutif ne signifie pas nier la nécessité de tenir un discours de vérité et d’apporter des réponses à la crise qui sévit sur l’île.

 

2. Les Comores ont les clés pour résoudre nombre de problèmes affectant Mayotte 

Supprimer le droit du sol sur l’archipel mahorais sera sans efficacité, juge Fahad Idaroussi Tsimanda, spécialiste des questions migratoires, dans une tribune au « Monde ». Selon lui, seule une action concertée avec les îles voisines pourrait endiguer l’immigration massive et la violence à Mayotte.

3.Mayotte au bord de l’effondrement économique

Les entrepreneurs du département alertent sur la situation économique catastrophique et en appellent au soutien de l’Etat, alors que douze barrages étaient encore en place mardi.

 4.Manuel Valls : « Croire que le droit du sol est responsable de la situation insupportable que connaît Mayotte est une erreur d’analyse »

Réformer l’obtention de la nationalité française dans l’archipel constitue une mesure inutile et dangereuse, estime l’ancien premier ministre, qui préconise, dans une tribune au « Monde », d’actionner d’autres leviers pour diminuer l’immigration.

5. Patrick Weil, historien : « A Mayotte, le président choisit de modifier la Constitution, au risque d’un chaos politique, civique et constitutionnel »

Dans une tribune au « Monde », le directeur de recherche au CNRS conteste la pertinence de la réforme de la nationalité souhaitée par le gouvernement et rappelle que ce qui guide la migration dans l’archipel, c’est d’abord la survie, pas le droit du sol.

6. Emmanuel Macron défend la suppression du droit du sol sur l’île de Mayotte, devenue « la première maternité de France »

« Des femmes viennent accoucher [à Mayotte] pour faire des petits Français », avance le chef de l’Etat dans un entretien à « l’Humanité ». Selon lui, il faut « casser le phénomène migratoire » sur l’île « au risque d’un effondrement des services publics ».

7.Droit du sol : Gérard Larcher suggère de ne « pas limiter le débat à Mayotte »

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé dimanche un projet de révision de la Constitution pour supprimer ce droit dans le 101ᵉ département français.

 

8. Fin du droit du sol à Mayotte : « L’attractivité de notre droit de la nationalité relève assez largement du mythe »

Les professeurs de droit public Marie-Laure Basilien-Gainche, Jules Lepoutre et Serge Slama expliquent, dans une tribune au « Monde », pourquoi le projet du ministre de l’intérieur constitue une rupture fondamentale avec les principes de la République.

Ce qui précède ne peut constituer l’état des lieux de problèmes complexes mais on devine  que  l’une des questions posée aux politiques (elle n’est pas la seule) ayant  à assurer l’ordre  au sein de ce département de la République réside dans l’attribution (ou non) de la citoyenneté  francaise   à toute personne parvenue à s’implanter sur ce territoire ultra-marin au demeurant fort  singulier dans l’archipel des Comores (Les Comores, amputées de Mayotte forment une République fédérale islamique, RFIC)

On peut être tenté de résoudre la question par l’argument juridique républicain tel qu’on peut le trouver formulé  par l’INSEE(Cf.(https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1796) dans un article dévolu à l’attribution de la citoyenneté française en date du 10 février 2022 :

 

« La nationalité désigne un lien de rattachement d’un individu à un Etat donné, instituant tant des devoirs que des droits en contrepartie, de cet individu par rapport à cet Etat. En France, elle est accordée de droit à la naissance dans certains cas (droit du sol, droit du sang) mais peut également faire l’objet d’une demande de la personne.

La nationalité française peut résulter :

·         d'une attribution par filiation (droit du sang) ou par la naissance en France (droit du sol) ;
·         d'une acquisition à la suite d'évènements personnels (mariage avec un Français, par exemple) ou d'une décision des autorités françaises (naturalisation).

La nationalité française est attribuée de plein droit à la naissance :

·         à l'enfant, légitime ou naturel, dont l'un des parents au moins est français (droit du sang) ;
·          à l'enfant, légitime ou naturel, né en France lorsque l'un de ses parents au moins y est lui-même né (double droit du sol).

 

Mais comme  on l’a vu récemment ceci ne semble pas assez explicite , la situation créée continuant à susciter  palabres et joutes  politico-journalistiques tant sur les définitions  de droit du sol et de droit du sang que sur leur applicabilité quand il s’agit de résoudre,entre autres, le problème du respect de l’ordre public  .

On se limlitera ici  au point de vue d’un sage  à savoir :  «  le régime de droit du sol applicable en France aux enfants d’étrangers présents sur notre sol (c’est le cas pour certains enfants présents à Mayotte département français depuis mars 2011) est le suivant  : un enfant né en France de parents tous deux nés à l’étranger et y ayant vécu au moins 5 ans depuis l’âge de 11 ans peut devenir français à sa majorité s’il a sa résidence habituelle en France » ( F.B. ;communication personnelle).

Dans un tel contexte on pourra consulter l’article récent de Dominique Schnapper  intitulé :

Mayotte ; et le droit du sol

paru dans Telos , le 27 février2024 il est accessible soit directement en cliquant ici soit à l’adresse ;

https://www.telos-eu.com/fr/mayotte-et-le-droit-du-sol.html

L’auteure,membre honoraire du Conseil constitutionnel, souligne d’emblée :  « Il y a  deux semaines, une polémique a éclaté quand le ministre de l’Intérieur a évoqué l’éventualité d’une réforme de l’application du droit du sol au cas de Mayotte. Une telle évolution, dont on ne connaît pas encore le détail, mérite d’être mise en perspective: avec les autres pays démocratiques, mais aussi avec les discussions qui ont animé les débuts de la IIIe république et, plus récemment, la période 1980-2000. »

 

 Que Dominique Schnapper soit chaleureusement remerciée  de nous avoir autorisé à reproduire et à représenter l’article qu’elle a fait paraître récemment dans Telos

Pierre-Jakez Hélias notre Professeur, ethnologue de cœur.

Il était naturel que  la mémoire de celui qui fut notre vénéré  professeur de  français à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper et l’importance de son œuvre pour  représenter l’âme et la langue bretonnes  puissent donner lieu à de nombreuses parutions sur ce site .

Il  était, sans aucun doute, moins bien préparé à accueillir la signification remarquable que pouvait revêtir son  œuvre sur le plan de l’ethnologie, celle-ci étant prise  au sens de « l’étude explicative et comparative de l’ensemble des caractères de groupes humains, particulièrement des populations  primitives , qui tente d’aboutir à la formulation de la structure et de l’évolution des sociétés » (https://www.cnrtl.fr/definition/ethnologie).

C’est une publication récente de Fañch Broudic, parue le 6 février 2024 dans son blog revue www.langue-bretonne.org qui  a largement ouvert nos perspectives en la matière et nous l’en remercions chaleureusement. Ladite publication  faisait suite à la disparition à 101 ans de Jean Malaurie, ancien Directeur de recherches au CNRS, devenu titulaire de la chaire d’ « Anthropologie et écologie arctiques » à l’EHESS et fondateur de la mythique collection «Terre humaine». Jean Malaurie en effet, géographe-physicien devenu  ethno-historien mondialement connu, avait découvert non seulement l’œuvre de P-J. Hélias mais aussi l’homme  sage, quêteur et éveilleur de mémoire qu’il fut.

Nous rappellerons tout d’abord la teneur des  hommages qui furent rendus à Jean Malaurie et à son oeuvre emblématique. Ainsi s’exprimaient à ce propos :

 Romain Huret,président de l’EHESS :

https://www.ehess.fr/fr/hommage/hommage-jean-malaurie

 « L’EHESS a appris avec une profonde tristesse la disparition du géographe et anthropologue Jean Malaurie, explorateur du Grand Nord, le 5 février 2024.En 1990, les éditions Plon publient un livre sobrement intitulé Pour Jean Malaurie. De Jacques Le Goff à Claude Lévi-Strauss, le sommaire se lit comme une cartographie française des sciences sociales des années d’après-guerre. C’est dire l’exceptionnel apport du fondateur du Centre d’études arctiques à la recherche, et ces quelques lignes ne feront que l’esquisser. Formé à la géographie et à la géomorphologie, il découvre ces terres lointaines en 1948 lors d’une expédition conduite par Paul-Emile Victor. À vingt-quatre ans, il se passionne pour un terrain qu’il cartographiera avec patience tout au long de sa vie. Sur place, au contact des populations, il forge une méthode, empruntant à toutes les sciences sociales dans une féconde pratique interdisciplinaire. Son premier livre, Les Derniers Rois de Thulé (1955), en fait la brillante démonstration. Cette publication marque également la naissance de la collection « Terre Humaine » aux éditions Plon. Le directeur de recherche au CNRS rejoint notre établissement dès 1975 avec une chaire intitulée « Anthropologie et écologie arctiques ». Dans nos murs, il peaufine sa méthode anthropo-géographique et son œuvre, inventive, attentive aux autres, ouverte à la diversité des mondes. En notre nom à toutes et tous, j’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille. »

France Info avait déjà souligné que le géographe-physicien “Jean Malaurie fut le premier homme au monde à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord avec deux traîneaux ( le 29 mai 1951). Au cours de cette aventure, il découvre à Thulé une base militaire américaine pour bombardiers nucléaires ! Celui qui est devenu un ethno-historien mondialement connu s’élèvera contre cette implantation, réalisée sans avoir consulté la population locale. cf.(https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-samedi-11-juillet-2015_983339.htm)

Samuel Etienne ( In le Dictionnaire prosopographique  de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes) cf. https://prosopo.ephe.psl.eu/jean-malaurie) :

 « la carrière de Jean Malaurie a été consacrée à des études de géomorphologie polaire (météorisation, structures dynamiques d’éboulis), d’anthropogéographie arctique dans un esprit animiste et à l’étude du développement des populations Inuit et nord-sibériennes. Le travail de recherche de Jean Malaurie commence en 1948 et 1949, à la suite de sa nomination, par son maître Emmanuel de Martonne (Académie des Sciences), en tant que géographe-physicien aux deux expéditions de Paul-Émile Victor sur la côte centre-ouest du Groenland (inlandsis et secteur déglacé). Fin 1949, Jean Malaurie démissionne, l’Académie des Sciences ayant décidé, par cohérence avec le programme antarctique, de supprimer toute étude des sociétés humaines au Groenland. L’hiver 1948-1949 et l’hiver 1949-1950, il effectue une mission solitaire CNRS dans le Hoggar à 2800 mètres d’altitude pour étudier la desquamation des roches et la géomorphogénie des éboulis dans un climat désertique aux données thermiques inverses du nord du Groenland. En 1950-1951, le directeur du CNRS charge Jean Malaurie d’une mission solitaire de géomorphologie et de géographie humaine à Thulé, dans le nord du Groenland. Le 29 mai 1951, au cours d’une mission de reconnaissance géomorphologique sur l’inlandsis, il est le premier homme à atteindre, en deux traîneaux à chiens, le pôle géomagnétique en compagnie de Kutsikitoq, son fidèle compagnon Inuit. « L’homme qui parle aux pierres », comme le désignent les Inuits, apprend petit à petit à écouter les réponses des roches, de la végétation, appuyant ses réflexions de géomorphologue naturaliste sur les relations qu’entretiennent les Inuits avec leur territoire, relations de parenté et de courtoisie vis-à-vis du monde animal, minéral, végétal, au cœur même de la pensée chamanique. Le 9 avril 1962, il défend à la Sorbonne une thèse principale de géomorphologie climatique et quantitative, et une seconde thèse dite complémentaire d’anthropogéographie démographique et d’étude animiste. Jusqu’en 1990, Jean Malaurie a assuré trente et une missions arctiques : Groenland, Arctique canadien, Alaska et Tchoukotka. En 1990, il est directeur scientifique de la première expédition franco-soviétique en Tchoukotka qui permettra d’étudier l’Allée des baleines, préalablement découverte par des archéologues soviétiques en 1976 et qui sera reconnue, après les travaux de Jean Malaurie sur l’esprit Yi-King de la répartition numérique des crânes de la baleine sur le littoral, comme un haut-lieu chamanique, une « Delphes de l’Arctique ».

-Monde des grandes écoles et universités : « Jean Malaurie est assurément un des très grands hommes de sa génération. Refusant le STO en 1942, il entre en Résistance à 21 ans. Revenu du maquis, magnétiquement, d’abord avec l’expédition Paul-Emile Victor, puis seul, dans des conditions de vie extrême. La rencontre des peuples de l’Arctique, ignorés jusque-là, modifiera considérablement cet esprit scientifique, Grand Officier de la Légion d’honneur depuis cette année. Alors que sa Lettre à un Inuit de 2022 est sur le point de paraître, il a accepté de donner au Journal des Grandes écoles une de ses très rares interviews. »Cf. https://www.mondedesgrandesecoles.fr/rencontre-avec-un-homme-ocean/

– Pour revenir  à notre ancien Professeur et à sa rencontre avec Jean Malaurie on peut se rendre à l’adresse  https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-J   akez_H%C3%A9lias   pour y découvrir       que  « Le Cheval d’orgueil fut écrit à la demande de Jean Malaurie et publié en 1975 dans la collection Terre humaine . Ce récit de son enfance lui donna une célébrité nationale,alors qu’il suscitait  des critiques virulentes de la part de Xavier Grall dans Le Cheval couché et, bien plus tard, de Jean Rohou dans Fils de ploucs, écrit aussi en réaction au Cheval d’orgueil. »

Quoi qu’il en soit il bénéficiait de la reconnaissance scientifique de l’ethnologue Jean Malaurie et c’est cet aspect de la notoriété de Pierre-Jakez Helias qui est mis en évidence par Fañch Broudic dans l’article  intitulé :

« Quand l’ethnologue Jean Malaurie

a rencontré

la Bretagne de Pierre-Jakez Hélias »

que nous  avons reproduit, avec son acco, de façon à le représenter sur le site asvpnf.com . Il est accessible directement  en cliquant sur Document 1 ou en se rendant à l’URL : http://www.langue-bretonne.org/archives/2024/02/06/40198558.html

On notera   que la rencontre intellectuelle entre  Malaurie et Hélias a été mentionnée récemment dans un article rendant hommage à Malaurie paru dans Le  Canard enchaîné du 14 février 2024 et dont la copie (Document 2 ) nous a été  adressée par un fidèle lecteur de cet hebdomadaire, ancien  élève de l’Ecole normale de Quimper !  On ne manquera pas plus de rappeler que  Michel Troadec dans Ouest–France du 6 février 2024 soulignait : « De Jean Malaurie, Pierre-Jakez Hélias avait dit, dans les colonnes de ce journal  en décembre 1978 : « Il a réalisé le tour de force de me faire écrire un livre… moi qui n’en avais jamais écrit.» avant d’ajouter : « Jean Malaurie a une façon d’autant plus convaincante de présenter les choses que sa façon de les voir est contraire à l’universitaire. » (Cf. https://www.ouest-france.fr/culture/livres/jean-malaurie-avait-decouvert-pierre-jakez-helias-51e82ece-c4ff-11ee-8011-b976796527e7)

 

 Que Fañch Broudic soit chaleureusement remercié de  nous avoir permis cet emprunt et d’avoir ainsi contribué à la reconstitution de la mémoire normalienne quimpéroise .

A la mémoire de Robert Badinter : Condorcet contre la peine de mort.

Nous reprenons ici l’intitulé de l’article de Catherine Kintzler récemment mis en ligne  dans son blog revue Mezetulle suite à la disparition de Robert Badinter, cet homme politique hors norme.

On rappellera ici que le premier grand débat parlementaire sur la peine de mort  (en France) eut lieu lors de la discussion du projet de code pénal en mai-juin 1791. Parmi les contributions importantes figurent le rapport de Le Peletier de Saint Fargeau et les discours de Duport et de Robespierre favorables à l’abolition de la peine de mort. Ils mettent en avant le caractère injuste de cette peine, le risque d’erreur judiciaire, l’absence d’effet dissuasif, de valeur d’exemple. La seule exception qu’ils pourraient accepter est celle de la protection de la sécurité de l’Etat.

Néanmoins, le 1er juin 1791, l’Assemblée constituante refusa l’abolition de la peine de mort ; elle supprima simplement les supplices. Dans l’article premier de la loi du 30 décembre 1791, il est ainsi écrit que  » Dès à présent la peine de mort ne sera plus que la simple privation de la vie « .

Un an plus tard, le 17 janvier 1793, la Convention vote la mort du RoiRobespierre et Le Peletier de Saint Fargeau votent pour l’exécution. En revanche, Condorcet comme lAbbé Grégoire s’y opposent. Condorcet déclara :  » La peine contre les conspirateurs est la mort. Mais cette peine est contre nos principes. Je ne la voterai jamais. « .

Après les exécutions de la Terreur, la Convention débat à nouveau de la peine de mort. Lors de sa dernière séance, on aborde la question : la loi du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) supprime la peine de mort  » à compter de la publication de la paix générale « . Cet ajournement est prorogé par la loi du 4 nivôse an X (25 décembre 1801) mais le code pénal de 1810 rétablit en droit la peine capitale…

(Cf. https://www.senat.fr/connaitre-le-senat/lhistoire-du-senat/dossiers-dhistoire/20e-anniversaire-de-labolition-de-la-peine-de-mort/les-grandes-pages-la-revolution.html )

 Récemment encore Robert Badinter déclarait  :  « La vie, nul ne peut la retirer à autrui dans une démocratie », devant une mission sur la fin de vie  à l’Assemblée nationale. Il ajoutait parailleurs : «  Ma position fondamentale, bien connue, est simple et catégorique : le droit à la vie est le premier des droits de tout être humain – c’est le fondement contemporain de l’abolition de la peine de mort – et je ne saurais en aucune manière me départir de ce principe. Tout être humain a droit au respect de sa vie, y compris de la part de l’État, surtout en démocratie »

Selon Olivia Dufour (journaliste) lors de l’hommageÉCLAIRAGbouleversant du barreau de Paris à Robert Badinter  (le 13 février 2024),    Maître Henri Leclerc, avocat pénaliste, ancien Président de la Ligue des Droits de l’Homme  (1995-2000) a déclaré : « Je crois qu’il est essentiel que le premier hommage pour Robert Badinter soit rendu par son barreau, par les avocats avec lesquels sont réunis les magistrats. Robert Badinter était d’abord un avocat. Un avocat seulement attaché aux droits de la défense, aux libertés, bien entendu à la Constitution, à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, mais d’abord un avocat. Je l’ai connu il y a plus de 50 ans ; nous étions adversaires, depuis nous n’avons cessé d’être amis. J’ai plaidé pour lui, mais surtout j’ai plaidé avec lui. Je sais l’avocat qu’il était, seulement attaché à la défense, à la nécessité de la défense. Il a été l’honneur de notre robe. Dans l’histoire, il a succédé à un certain nombre d’autres grands, mais il a pris un combat qui était le combat contre la peine de mort, il l’a mené à son terme personnellement par un discours magnifique qui honore l’homme qu’il était.

L’homme qu’il était sera célébré par la Nation demain, c‘est important.

C’est important qu’en ces jours la Nation se réunisse pour célébrer cet homme.

Mais je crois qu’il était important de savoir d’abord l’avocat qu’il était, car il était d’abord et essentiellement un avocat. Et la dernière fois que nous nous sommes parlé, nous n’avons parlé que d’une chose : de la surpopulation pénitentiaire, de l’horreur des prisons. Je ne pouvais, prenant la parole ici, ne pas dire que c’était la dernière chose dont nous avions parlé. Rendons-lui hommage par le silence ». (cf. https://www.actu-juridique.fr/justice/lhommage-bouleversant-du-barreau-de-paris-a-robert-badinter/)

 

S’agissant du renvoi,dans l’article de C. Kintzler, à l’oeuvre du philosophe des Lumières que fut Condorcet rappelons que  ce dernier est reconnu autant pour ses travaux pionniers sur la statistique et les probabilités que pour son action politique avant et pendant la Révolution. Il siégeait parmi les Girondins et  s’occupait de réformer le système éducatif ainsi que le droit pénal.  Il rentra en 1782 à l’Académie Française.

En 1793, au moment de la Terreur, la Convention – le gouvernement en vigueur à l’époque – plaça Nicolas de Condorcet,de son nom entier, sur la liste des personnes recherchées pour « trahison ».

Débute alors pour le marquis une période de cavale qui va durer huit mois. Sous un nom d’emprunt, Pierre Simon, il trouve refuge chez son ami écrivain et journaliste Jean-Baptiste Suard, à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Très rapidement, il « est forcé de rejoindre Clamart le 26 mars 1794 au matin », explique la municipalité(de Clamart). Il y fut arrêté  par des Sans-culottes et incarcéré à la maison d’arrêt de Bourg La Reine . Deux jours plus tard, le 29 mars 1794, il fut retrouvé mort sur le sol de la prison après s’être empoisonné grâce à l’aide d’un ami médecin, probablement pour échapper à la guillotine. Condorcet laisse un testament politique gigantesque. Il était né en 1743.  Il souhaitait,entre autres, que  « la morale fasse partie d’une éducation publique commune à toutes les classes de citoyens et que l’on écarte avec soin de cette éducation toute influence sacerdotale » ;(discours d’avril 1790).

Victime de la Terreur, Condorcet apporta des contributions majeures  à la lutte contre la peine de mort.  C’est ce qui appaîtra aux visiteurs intéressés par l’article de Catherine Kintzler qui, rappelons-le, est l’auteure de l’ouvrage dévolu à Condorcet : «  Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen, » Paris, Minerve, 2022 3e éd.(1re éd. 1984), chap. II, 4 « La justice prouvée par le calcul » .

Il est accessible au moyen d’un clic gauche  à appliquer ici .

Que Catherine Kintzler soit chaleureusement remerciée de nous autoriser à  reproduire  son article fondateur mis en ligne dans Mezetulle et à le représenter sur ce site.

Assez de faux-semblants Réinstituons l’Ecole publique laïque en lui accordant les moyens nécessaires

Les visiteurs de ce site pourront accéder ci-dessous à un certain nombre d’articles pertinents à ce propos,  dont les liens sont regroupés dans le fichier pdf joint . Ils  pourront l’ouvrir au moyen d’un clique gauche.
 
Nous remercions vivement la Rédaction de Marianne de nous avoir autorisé à reproduire et représenter l’article de H.Peña-Ruiz.

Les bons mots de Jakez

Un fidèle visiteur de ce site –  souhaitant conserver l’anonymat- nous a fait remarquer que la rubrique ayant trait au cabinet des curiosités normaliennes lui semblait vivre de ses acquis et qu’il était opportun de susciter de nouvelles contributions pour l’enrichir . Pour sa part, il a glané au fil de ses lectures un certain nombre de pensées  et  citations de son ancien Professeur de « français »  à l’Ecole normale de Quimper (F-29000).Il considère qu’elles sont de nature à  caractériser la « relation affective  privilégiée» instaurée entre le Professeur et les élèves-maîtres dont il fit partie au début de la seconde partie du 20è siècle. Les temps ont changé.

Les cours de Français dispensés par P.-J. Hélias (dit Jakez) aux normaliens des deux premières années du cursus normal étaient souvent ponctués  du récit d’anecdotes  vécues pendant son enfance en pays bigouden.  Ceci  contribuait sans doute à réconcilier les élèves-maîtres bretonnants avec les secrets et les beautés de la langue française.

Les visiteurs pourront consulteren cliquant ici ,  quelques un des bons mots de Jakez.

L’uniforme à l’Ecole publique

Face à des postures  polarisées, adopter la juste mesure pour sauver l’essentiel

 

Cette question, en retrait en ce début d’année 2024, actualité  oblige, a déjà fait l’objet d’un billet et d’un  article documentés sur ce site. Les visiteurs pourront y revenir en se rendant à l’adresse :

https://asvpnf.com/index.php/2024/01/03/le-port-de-luniforme-a-lecole-publique/

Face aux problèmes prégnants à résoudre s’agissant du devenir de notre Ecole gratuite, obligatoire et laïque , pointer ce problème d’accoutrement pouvait s’apparenter, en première approximation, à une manoeuvre dilatoire  ou à une entreprise de diversion .

C’est en pareil contexte que nous accueillons ici avec intérêt l’article  de Baptiste Detombe paru dans le site de la Fondation Res Publica et reproduit le 30 janvier 2024 dans  Mezetulle , le blog revue  de Catherine Kintzler .

Intitulé :

« L’uniforme et l’École 

 Sortir des faux-semblants  »

 

Cet auteur  rappelle utilement que «  l’école n’est pas une région de l’espace ordinaire, mais qu’elle doit s’en démarquer et offrir une double vie aux élèves, les soustrayant durant le temps scolaire au tourbillon social et à son cortège d’assignations, les mettant en état et en demeure de se singulariser par leur mérite et le développement de leur intériorité, et non par leur accoutrement. Pour réinstituer l’école républicaine dans sa fonction première, qui est l’instruction, une certaine tenue, à tous points de vue, est nécessaire. »

Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article de B. Deltombe en cliquant ici.

Que Catherine Kintzler soir remerciée de nous autoriser ce nouvel emprunt à son blog revue.