L’Église en France ne compte plus les turbulences
L’Église en France ne compte plus les turbulences
L’Église en France ne compte plus les turbulences
L’Église en France ne compte plus les turbulences
Selon France Info, « la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau réagit sur franceinfo jeudi à la perquisition menée à l’IHU Méditerranée Infection, fondé par le Pr Raoult, dans le cadre d’une enquête du parquet de Marseille sur des soupçons d’essais cliniques non autorisés :
« Il est difficile de continuer à l’appeler grand scientifique quand on a ces pratiques », a estimé ce jeudi sur franceinfo la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau à propos de Didier Raoult, alors qu’une perquisition a été menée mercredi à l’IHU Méditerranée Infection, fondé par le professeur, dans le cadre d’une enquête du parquet de Marseille sur des soupçons d’essais cliniques non autorisés. « C’est grave », a fustigé la ministre… » « Ces perquisitions interviennent également trois jours après que seize sociétés savantes de médecine ont interpellé dimanche, dans une tribune publiée dans Le Monde , les autorités sur « la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ». Quand on a des pratiques déviantes, quand on ne suit pas les protocoles qui sont des protocoles de sécurité pour les patients, sur des essais cliniques, sur des essais thérapeutiques et l’utilisation de médicaments oui, on prend des risques. » Cf. France Info ; 1er juin 2023 , URL : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/video-affaires-didier-raoult-pour-la-ministre-de-la-recherche-ce-n-est-plus-un-grand-scientifique-au-vu-de-ses-pratiques-deviantes_5860637.html
Cependant et comme le pointe l’hebdomadaire Politis n°1760 du 31 mai 2023, les choses ne sont pas aussi simples que celles qui pourraient relever de déviances-certes inacceptables- dans l’expression de la probité scientifique de l’ex-directeur de l’ IHU de Marseille . En effet sous la plume de Didier Sieffert ce journal titrait :
La question subsidiaire, loin d’être secondaire, qui se pose est celle de savoir « comment comprendre que toute une partie de « la gauche de gauche » ait pris parti pour un homme de droite, par atavisme familial, et dont tous les réseaux politiques sont de droite … ».
Bref nous voici de nouveau devant une véritable boîte de Pandore bien garnie ! Il n’est pas question, sur ce site, de faire diversion par rapport aux choix affichés par ailleurs mais de stigmatiser ce qui a trait à des manquements à la Science et à la Raison. Celles-ci demeurent les références d’une Association de défense de l’Ecole laïque et de ses maîtres qui eux-aussi se réclamaient de la science et de la raison pour enseigner la probité et la fraternité.
C’est pourquoi nous accueillons sur ce site l’article de François Braize paru le 1er juin 2023 dans « Déconadages ….Je suis Charlie » qui projette un autre éclairage sur les faits et les questions qu’ils posent . Il s’intitule :
“Attention Charlots !”
« RAOULT for never »
On pourra le consulter en cliquant ici .
On se doit de rappeler ici – ce que l’on semble avoir déjà oublié- savoir les 7 millions de décès provoqués par le virus SARS-COV-2 au niveau de notre planète quels que furent les traitements pratiqués pour s’en défendre. Ceci peut inciter à l’humilité et à la modération du propos lorsqu’il s’agit de condamner tant une démarche peu conforme aux lois de l’honneur et de la probité inscrites au serment d’Hippocrate que l’existence de « déviances » d’ordre politique y afférant et qui viennent de faire irruption dans le domaine public.
Jacques Muglioni ( 1921-1996) est le fils d’une fleuriste et de Xavier Muglioni, comptable et militant socialiste originaire de Bastia. Il fait ses études secondaires au Lycée Pasteur comme boursier jusqu’à la classe de philosophie.
En 1941, il est reçu au CAECde lettres et philosophieet est nommé à Charolles où il enseigne pendant toute la guerre, outre la philosophie, les lettres, le latin et le grec. Il y rencontre son épouse, Yvette Michel, professeur de mathématiques. Agrégé de philosophie en 1948, il est remarqué par Georges Canguilhem et en 1963 il est nommé inspecteur général de philosophie, fonction qu’il exerce jusqu’en 1985. Alain Savary, ministre de l’Éducation, prit un décret interdisant qu’on puisse être doyen d’une inspection générale plus de 10 ans, afin de se débarrasser de Jacques Muglioni qui s’opposait à sa politique . On pourra consulter sa biographie en se rendant à l’URL : https ://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Muglioni et accéder à des compléments à l’adresse :https ://maitron.fr/spip.php ?article 14658
On trouvera une analyse approfondie de la pensée de J. Muglioni relatif à l’Ecole,l’éducation et l’instruction en se rendant à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2018-2-page-201.htm où se trouve une recension de son ouvrage « L’Ecole ou le loisir de penser » publiée en 2018 par Frédéric Dupin (Le Philosophoire,2018/2 , 50 , 201-210 )
Les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici, l’article annonçant la mise en ligne des archives de ce philosophe grand défenseur de l’Ecole républicaine. Publié le 28 mai 2023 par Catherine Kintzler dans son blog revue Mezetulle, cette auteure souligne que l’on y trouve aussi bien des textes de jeunesse, publiés dans des journaux de gauche ou d’extrême gauche que les textes publiés par exemple dans la revue de l’APPEP(Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public), et les notes qu’il adressait au ministre en tant qu’inspecteur général. On y voit que les combats d’aujourd’hui sont très anciens… »
Que Catherine Kintzler soir remerciée de nous autoriser à reproduire son article de façon à le représenter sur asvpnf.com
La laïcisation de nos institutions c’est-à-dire leur libération de l’emprise exercée par le cléricalisme de l’Eglise catholique telle qu’amorcée lors de la Grande Révolution fut une entreprise laborieuse. Ses acquis n’ont jamais cessé d’être contestés , voire remis en question, par tous les cléricaux alors qu’ils ont un rôle essentiel dans la stabilité de notre société, le progrès social et le bien public. L’exercice de la fraternité et de la tolérance tout comme l’exclusion des violences verbales et physiques en sont les leviers au sein de la vie citoyenne. La laïcisation et la laïcité institutionnelle qui en résulte sont aussi à l’origine de relations apaisées entre des citoyens émancipés et leurs mandants issus du suffrage universel.
Cependant l’observation des évènements récents à cet égard fait ressortir nombre d’ agressions plus ou moins directes à l’encontre non seulement des principes mêmes de la laïcité mais aussi des démarches volontaristes et émancipatrices ayant conduit à les mettre en application. Ceci est patent dans l’organisation, le fonctionnement et le devenir des institutions républicaines telles l’Ecole publique. C’est ce constat affligeant qui conduit à ouvrir sur ce site une nouvelle rubrique traitant de la délaïcisation . Programmée et mise en œuvre par des acteurs élus de la vie publique et des grands commis de l’Etat dûment instruits par des cabinets conseils en stratégie tel MBB pour « McKinsey – Bain- BCG » , nous en mesurons tous les dangers pour notre société. Nous clamons haut et fort-alors qu’il en est encore temps- qu’il s’agit de préserver les acquis et de les promouvoir et non de déconstruire. Cette action laïque devrait en effet se manifester d’autant que les contempteurs patentés de la laïcité républicaine sont confrontés à l’effondrement spectaculaire de leur édifice catholique faisant suite notamment aux révélations de la Ciase…On sait qu’au même moment s’expriment d’autres violences cléricales et obscurantismes lesquelles prennent aussi à revers les principes mêmes de la laïcié .
Il s’agit donc ici de contribuer à ranimer les activités militantes des associations et organisations de défense et d’action laïques pour se prémunir des agressions à la laïcité au sein ces collectivités publiques. A cet effet on se contentera d’énumérer des faits qui paraissent révélaleurs en termes de délaïcisation. Ainsi :
2. L’arrêté du ministre de l’Éducation nationale du 12 avril 2023 modifie en profondeur le rôle, la composition, et les compétences du Conseil des Sages de la Laïcité. Cette instance, mise en place en 2018, avait à l’origine pour mission de « préciser la position de l’institution scolaire en matière de laïcité (…) » et de conseiller administration, responsables d’établissements et enseignants face aux difficultés rencontrées pour la mise en œuvre de ce principe.
On a pu apprécier, notamment, le Vade-mecum de la laïcité, refonte rigoureuse, par ledit Conseil des Sages, d’un « Livret laïcité » du ministère qui laissait beaucoup à désirer. Il refusait notamment toute comparaison entre « savoir » et « croyance ».
Désormais, la laïcité a été diluée dans un brouillard d’objectifs divers. Selon le décret, le Conseil « étudie les conditions de respect et de promotion des principes et valeurs de la République à l’école et dans les accueils collectifs de mineurs, notamment [c’est nous qui soulignons] la laïcité, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre les discriminations ». Il ne manque qu’un raton laveur à cette énumération qui noie la laïcité dans les discriminations — autrement dit qui « invoque le principe de non-discrimination contre celui d’égalité », comme l’écrit la professeure de droit Roselyne Letteron dans un article sévère ; (https://libertescheries.blogspot.com/2023/04/le-conseil-des-sages-de-la-laicite-ou.html ) …
On notera que ce site avait déjà accueilli un article dévolu à cette question : (https://asvpnf.com/index.php/2023/04/30/les-petits-accommodements-de-circonstance-au-conseil-des-sages-de-la-laicite/
)
3. Chronique d’une mort annoncée pour les lycées pros : nous ne laisserons pas faire !
Ce jeudi 4 mai 2023, M. le Président de la République a officiellement lancé sa réforme des lycées professionnels qui vise une transformation profonde de nos métiers, nos établissements et nos formations sur le modèle de l’apprentissage.
Dans son projet global, les jeunes des lycées professionnels ne sont plus considérés comme des élèves en formation mais comme une main d’œuvre immédiatement exploitable. Quant aux personnels, pour les remercier de leur engagement : de vastes plans de reconversion et un pacte pour travailler plus sont prévus.
Déni de dialogue social…Ce projet signe un transfert progressif mais avancé de la voie professionnelle scolaire vers le ministère du travail et à la solde des branches professionnelles. C’est un coup porté au service public d’Éducation. ( cf. Entre les lignes entre les mots du 13 05 2023)
4. Marianne titre le 4 mai 2023 : L’Ecole du renoncement… Peur, indifférence ou militantisme ; ces profs qui lâchent la laïcité , le double jeu de Pap Ndiaye et ainsi Natacha Polony éditrice en chef de cet hebdomadaire pose la question de savoir si « lâché par certains professeurs pris en étau entre l’activisme des islamistes et le multiculturalisme anglo-saxon, abandonné par d’autres,livrés à leur sort par la hérarchie, le principe de laïcité dans les salles de classe a-t-il un avenir ? Ces professeurs qui lâchent la laïcité : les jeunes générations tendent à être influencées par un vision multiculturelle de la société . Si certains enseignants s’autocensurent d’autres n’adhèrent désormais plus à la laïcité à la française. Une poignée de professeurs vont plus loin et militent activement contre la laïcité et la loi du 15 mars 2004 . Cette loi complète sur « la question du port des signes d’appartenance religieuse le corpus des règles qui garantissent le respect du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics. Les convictions religieuses des élèves ne leur donnent pas le droit de s’opposer à un enseignement ».
5 . Les Poids et Mesures : le 11 mai 2023 Marianne titre :
SNU (Service National Universel) : L’étrange défaite
Selon Natacha Polony, nul ne mesure le coût du délitement progressif de la communauté nationale qui transforme la société en champ d’affontement généralisé.Savoir : « La réforme des retraites, refusée par 70% des Français, s’impose finalememnt par l’usage d’à peu près tous les outils qu’offre la Constitution, mais, pour éviter qu’une contestation de la jeunesse ne redonne de la vigueur au mouvement social on sacrifie le dispositif du SNU plébiscité par 75% des mêmes Français …
6. Comment réparer notre démocratie singulièrement abîmée se demandait le même Marianne du 6 avril 2023… en sollicitant les réponses de 12 intellectuels. Tous étaient à peu près d’accord sur le diagnostic et la nécessité d’un changement profond à savoir :
Premièrement, le fossé entre les élites et le peuple grandit au rythme quotidien des coups de pioche administrés depuis 3 ou 4 décennies par un pouvoir assujetti aux marchés à Bruxelles, aux Gafam, aux experts …
Deuxèmement, la profondeur de la tranchée risque de tourner au divorce définitif, voire à une guerre ouverte entre un haut clergé politico-économique et un tiers état périphérique. Les vraies différences entre toutes les « plumes de talent » interrogées tiennent plutôt au solutions destinées à ressouder les deux « forces » en présence. Pour reprendre la terminologie du Général de Gaulle quelques unes comptent plutôt parmi les adeptes de la table rase. En clair, du changement profod, du renversement systémique comme disent les savants. D’autres tels notre référente laïcité , Dominique Schnapper, préfèrent la table basse où les conflits se règlent par la discussion. A condition de réserver une chaise à tout le monde » si le débat est placé sous le auspices de la laïcité. n
7.Mais les dangers et souffrances encourus ne sont pas seulement ceux de notre territoire national … écoutons plutôt Carole Coupez dans Solidarité Laïque n°81 (2è trim. 2023) ils sont planétaires . : « L’éducation, c’est surtout construire du collectif, c’est un champ d’apprentissage, de connaissances, de compétences et de construction de liens sociaux ; si l‘education est une question de transmissions, celles-ci sont pluri-formes et multidirectionnelles. On apprend les uns avec les autre et les uns des autres et on apprend à faire société ensemble . Rappelons des titres de cette revue qui forcent au retour sur soi-même et le local : « pour élever un Enfant, il faut tout un village » et « l’Ecole est source d’apprentissages, de cohésion sociale et de résilience ».
8. Pendant ce temps l’institution républicaine en péril laisse le champ libre à l’enseignement privé confessionnel qui repose en 2023 une question réglée il y a plus d’un siècle celle de la mixité dont on faisait par le passé l’apprentissage fraternel sur les bancs de l’Ecole publique laïque. C’est ainsi que La Croix du 11mai 2023 titre en première page : « Ecole privée, comment favoriser la mixité ? » … un accord pour encourager la mixité sociale dans l’enseignement catholique doit être signé prochainement. Des annonces sont également attendues pour l’enseignement public… Quoi qu’il en soit ceci en dit long sur ce qui a pu se passer depuis le vote de la Loi de séparation des églises et de l’Etat…
9. Comment aussi passer sous silence les événements politiques qui se déroulent à nos portes et exerçant des effets collatéraux sur notre société en cours de délaïcisation. Le plus marquant résulte du vent de changement qui souffle en Turquie où le Président Erdogan , au pouvoir depuis 20 ans, pourrait souffrir de la désaffection des jeunes au premier tour de l’élection présidentielle qui a cours le 14 mai 2023. On sait qu’en octobre prochain ce pays célèbrera le 100è anniversaire de la République laïque. Selon La Croix du 13 mai 2023 Ataturk, et Erdogan sont deux personnalités qui ont marqué la Turquie. Qu’ont-ils de commun ? On sait que leurs visions politiques sont totalemet oppposées. Le premier est révolutionnaire, le second est contre-révolutionnaire .Le premier voulait que la Turquie aille de l’avant et appartienne à la famille européene. Le second aspire à (nous) ramener 100 ans en arrière, à la période ottomane et souhaite pousser la Turquie hors de l’Europe. Son objectif est que le grand sultanat devienne l’empire du monde islamique.
Araturk cherchait à éloigner la religion de la politique. La laïcité était une sorte de pierre angulaire de la Turquie mais c’est terminé. Désormais le pays est sous forte pression des mouvements islamistes… de là à penser qu’Erdogan veut rétablir une république islamiste. »
Quel que soit le résultat de cette élection on redécouvre ici les éternels recommencements de l’histoire , ce qui laisse à penser que la délaïcisation en cours en France relève finalement de processus politiques et sociétaux dont les dynamiques sont comparables sinon identiques . La constante de temps de référence est de l’ordre du siècle ce qui permet aux citoyens d’apprendre à attendre les lendemains qui chantent
10. Enfin on ne manquera pas de mentionner l’article de Olivier Galland,sociologue , directeur de recherche au CNRS , paru dans Télos le 12 Mai 2023. Il s’intitule : « Plaidoyer pour une école ouverte », école qui selon les vœux de l’auteur serait donc appelée à remplacer l’ école communale laïque d’antan c’est-à-dire une école fermée devenue obsolète à ses yeux .
On soulignera cependant que c’est cette école, prétendûment fermée et où enseignaient les INSTITUTEURS publics, qui permit l’instauration de la République dans nos villes et campagnes ; rien de moins !
Quoi qu’il en soit, selon cet auteur : « Dans plusieurs papiers précédents de Télos, j’ai montré, en me fondant sur les enquêtes de l’OCDE, que l’école française n’était pas parvenue à être une « école de la confiance ». Les élèves français, par rapport à leurs homologues européens, ont plus souvent peur d’échouer. Leur rapport à l’école est trop souvent un rapport de crainte ou d’angoisse. Un autre constat préoccupant est que le fossé s’accroît considérablement entre la culture jeune et la culture scolaire. Pour beaucoup de jeunes, l’école devient ainsi un univers étranger à leur idiosyncrasie. La culture classique que l’école est censée transmettre, notamment à travers les livres, n’intéresse plus. Ainsi, de nombreux jeunes soit craignent l’école, soit s’y ennuient. Ils font leur « métier d’élève » sans enthousiasme ou même, pour certains, avec répugnance. Cet état de fait a des conséquences qui vont bien au-delà de l’acquisition des compétences, car l’école est censée être également un creuset républicain. Il est clair que si les jeunes ont un rapport aussi distancié à l’école, elle échouera également sur ce plan. » (Cf.https://www.telos-eu.com/fr/societe/plaidoyer-pour-une-ecole-ouverte.html.)
11. On pointera , dans ce contexte chargé, le billet plus optimiste du philosophe Henri Pena-Ruiz paru dans Marianne du 18 mai 2023 (n°1366) intitulé « Qui donc lâche la laïcité par lâcheté ? ». Cet auteur en profite pour rappeler à ceux qui ne veulent pas l’entendre « la chance qui est la nôtre en France avec une laïcité universaliste,soucieuse d’émancipation, rêvée par Condorcet et par Victor Hugo.Un vœu comblé par la loi de séparation laïque du 9 décembre 1905 et par celle du 15 mars 2004, qui met les élèves à l’abri du prosélytisme religieux … Alors qui donc lâche la laïcité sinon les hiérarchies des institutions publiques « enlisées dans leur crainte d’affronter le réel et dans les renoncements qui en résultent ».
12. Au final les visiteurs de ce site,amoureux de la laïcité –il en reste- pourront tenter se rassurer en prenant connaissance de la citation de Danièle Sallenave ( In Rue de la Justice, 2022, Gallimard)glânée par un de nos visiteurs qui a souhaité garder l’anonymat : « Rien ne peut me toucher davantage que ce beau mot d’école, qui n’est ni une chose ni un lieu mais les deux à la fois : un endroit où se réunissent deux générations autour de l’idée fondatrice que l’une doit enseigner et l’autre apprendre ». Une citation à inscrire en lettres d’or au fronton des Ecoles publiques laïques de France !
On comprend bien que cette chronique donnera lieu à d’autres épisodes sur ce site.
André Le Goff raconte ses espoirs de Tambour devenu Clairon puis major et adepte de la plume sergent-major
Entretenant fidèlement ses anciennes amitiés normaliennes notre ami André Le Goff faisait parvenir à ses correspondants encore vaillants–malgré la rigueur des temps présents-un message hautement prémonitoire daté du 16 janvier 2023 , alors qu’il pérégrinait en terres occitanes.
Intitulé « Pierre Bayle , enfant tambour » il l’avait libellé en ces termes : « J’ai dégoté l’article dans le Midi Libre! Je connaissais l’importance du tambour (il donnait les ordres à la troupe ),j’ignorais qu’on le devenait à 11 ans ! La Révolution française avait fabriqué Bara ( un français doit vivre pour elle, pour elle un français doit mourir…). Elle avait oublié Bayle. Il est vrai si qu’il ne se trouvait pas devant des Chouans ! L’Histoire de la France n’admet pas la pitié ! ». Il était accompagné de ladite coupure (document 1) que le visiteur pourra consulter en cliquant ici.
L’information fut valorisée par quelques uns, sensibles aux propos de notre conteur lanceur d’alerte. Ils furent enclins à se documenter sur l’enfant–tambour dont le sacrifice , alors qu’il avait 11 ans, fut célébré lors de l’inauguration de l’EPS de garçons de Limoux en 1911 , 117 ans après sa mort au combat contre les espagnols . En réalité il fut déclaré mort pour la France et cité à l’ordre de l’armée, à titre posthume, par le général Dugommier le 10 novembre 1794…
Pierre Bayle devint le symbole des anciens Enfants de Troupe et aujourd’hui sa mémoire continue d’être honorée via des sculptures (voir le document 2 en cliquant ici) et les activités de l’Association « Le Chemin du Petit Tambour »
Ceci leur permit de trouver ou de retrouver des informations :
1. Sur l’histoire de Bara (Jeune tambour des hussards républicains, exécuté le 7 décembre 1793 pour avoir refusé de crier « Vive le roi! » après son arrestation par les Royalistes. Il préféra mourir en criant « Vive la République! » ) et celles autres tambours célèbres ( URLhttp://www.appat.org/celeustique/index.php/instruments/instrumentistes/tambours-celebres
Le site de référence sur l’étude de la transmission des ordres par signaux sonores, la Céleustique
www.appat.org
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).
2. Sur la richesse singulière du mot « Tambour »(URL ; https://www.cnrtl.fr/definition/academie8/tambour) et de celle de l’expression « Tambour battant » (URL ; https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/tambour-battant)…au point de réléguer au second plan l’instrument de percussion de nos cliques , fanfares, orchestres et autres bagads au sujet duquel André le Goff nous livre ses souvenirs d’enfance rospordinoise.
L’expérience qu’il rapporte était sans doute formatrice pour le musicien de talent qu’il devint par la suite dans le cadre de l’Ecole normale de garçons de Quimper. Major de promotion, il y fut un lanceur d’alerte sans jamais devenir un sergent-major. Sur la fin de sa scolarité avec quelques autres protagonistes, il expérimenta avec beaucoup de bonheur la plume sergent-major tout en affirmant sa vocation d’instituteur et de formateur. Certes tout ceci fut mené tambour battant…
Mais ses correspondants ignoraient jusqu’à présent ses activités passées comme Tambour contrarié puis Clairon à la Clique de l’Amicale laïque de Rosporden, le charmant pays de son enfance…
Aussi chers visiteurs , à vos baguettes et après quelques ras de 3 et flas de gauche (tant qu’à faire) bien maîtrisés , un passage par le rigodon et la Diane ( batterie de tambour, sonnerie de clairon ou de trompette exécutée à la pointe du jour pour réveiller les soldats ou les marins ) place à la consultation du document 3 en cliquant ici. Il s’y trouve rapportée la dernière histoire pacifique et illustrée de André Le Goff. Elle est intitulée :
Des bouffées d’espoir déçu
Qu’il soit chaleureusement remercié de nous avoir autorisé à la reproduire pour l’insérer sur ce site.
Document1. Pierre Bayle l’enfant tambour (Extrait du Midi libre)
Document 2. L’enfant tambour (Statues)
Document3. Des bouffées d’espoir déçues (récit illustré d’André Le Goff)
C’est le 18 avril 1863 que Napoléon, « par la grâce de Dieu et la volonté nationale »,Empereur des français, à tous présents et à venir, décrèta : « Avons sanctionné et sanctionnons, promulgué et promulguons ce qui suit : LOI (Extrait du procès-verbal du Corps législatif) Le Corps législatif a adopté le projet de loi dont la teneur suit :
Art. 1. – Toute commune de cinq cents habitants et au -dessus est tenue d’avoir au moins une école publique de filles, si elle n’en est pas dispensée par le conseil départemental en vertu de l’article 15 de la loi du 15 mars 1850.Dans toute école mixte tenue par un instituteur, une femme nommée par le préfet, sur la proposition du maire, est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles. Son traitement est fixé par le préfet, après avis du conseil municipal.
Art. 2. – Le nombre des écoles publiques de garçons ou de filles à établir dans chaque commune est fixé par le conseil départemental, sur l’avis du conseil municipal. Le conseil départemental détermine les écoles publiques de filles auxquelles, d’après le nombre des élèves, il doit être attaché une institutrice adjointe… »
Les visiteurs trouveront la suite du texte de cette loi en se rendant à l’adresse :
https://www.education.gouv.fr/loi-sur-l-enseignement-primaire-du-10-avril-1867-11000
On rappellera cependant le libellé des articles 20 et 21 de ladite loi :
Art. 20. – Tout instituteur ou toute institutrice libre qui, sans en avoir obtenu l’autorisation du conseil départemental, reçoit dans son école des enfants d’un sexe différent du sien, est passible des peines portées à l’article 29 de la loi de 1850.
Art. 21. – Aucune école primaire, publique ou libre, ne peut, sans l’autorisation du conseil départemental, recevoir d’enfants au-dessous de six ans, s’il existe dans la commune une salle d’asile publique ou libre.
Victor Duruy était ministre de l’Instruction publique à l’époque… Ceci ne réglait pas, loin s’en faut, la question de l’enseignement des filles. Ainsi quelques mois avant la déclaration de la Guerre de 1870 Jules Ferry , alors député républicain, déclarait lors d’une conférence :
« Réclamer l’égalité d’éducation pour toutes les classes, ce n’est faire que la moitié de l’œuvre, que la moitié du nécessaire, que la moitié de ce qui est dû ; cette égalité, je la réclame, je la revendique pour les deux sexes… La difficulté, l’obstacle ici n’est pas dans la dépense, il est dans les mœurs. »
Ce n’est qu’à compter des évènements fondateurs de 1870 -1871, que se produisirent des progrès dans l’organisation de l’enseignement des filles alors que s’ouvrait la voie de la 3è République et de ses lois scolaires.
En 1870 pendant le siège de Paris ; les maires de Paris, Étienne Arago puis Jules Ferry réunissent une commission mixte de l’enseignement. Cette commission examine entre autres les questions de gratuité, et les réformes à apporter à l’enseignement primaire et secondaire des filles et des garçons. À cette commission siègent les deux premières femmes bachelières de France, Julie-Victoire Daubié et Emma Chenu…
Au moment de la Commune de Paris, côté Communards, le souci majeur est celui de la nécessité de laïciser l’éducation : deux tiers des filles scolarisées le sont dans des écoles publiques appartenant aux congréganistes, le reste étant dans des écoles dites « libres », le plus souvent laïques, où les professeurs ne prêtent pas un serment d’obéissance à l’Empire. Édouard Vaillant, le délégué à l’Instruction publique, s’attache alors à laïciser les institutrices républicaines .
Sous l’impulsion du ministre de l’éducation de la 3è République Jules Ferry, les lois scolaires de 1881-1882 instituent également pour les filles le même enseignement primaire que les garçons, avec une mise à égalité concernant l’instruction. Elles transforment l’école publique, en instituant au niveau élémentaire la gratuité, l’obligation d’instruction de 6 à 13 ans et la laïcité, sans établir de différence entre les filles et les garçons. Ces mesures législatives ont pour effet d’inculquer les bases du calcul, de l’écriture, de la lecture à l’ensemble des filles.
Cependant on estime qu’à Paris le tiers des ouvrières des années 1920 n’est pas scolarisé jusqu’à la limite imposée de 13 ans. La mixité est prohibée même si la loi Goblet du 30 octobre 1886, , ouvre la possibilité d’écoles mixtes à classe unique pour les hameaux ou communes de moins de 500 habitants, sous condition d’autorisation du Conseil départemental.
En ce qui concerne la formation des enseignants, le 9 août 1879, la loi Paul Bert fait obligation à chaque département de créer une école normale de filles — comme une école normale de garçons, d’ailleurs —, c’est-à-dire une école pour former des institutrices ! » (d’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27%C3%A9ducation_des_filles_en_France)
Deux adhérents de notre Association qui ont souhaité conserver l’anonymat ont mis à notre disposition des photos de leurs archives personnelles datant de 1934 prises dans une école publique de filles de Plonéour-Lanvern (F-29720 ) à un moment où les lois scolaires de la 3è République et la loi de Séparation de 1905 portaient leurs fruits. Elles témoignent de l’état des lieux il y a bientôt 90 ans et du chemin parcouru depuis en la matière. On rappellera ici que les Institutrices présentes sur ces photos avaient été formées pendant l’entre-deux guerres à l’Ecole Normale d’Intitutrices de Quimper. On peut aisément imaginer le véritable « sacerdoce » que représentait pour elles le fait d’exercer leur métier dans une Ecole de Filles telle celle de Stang ar Bacol sise en la Commune de Plonéour-Lanvern.
Que nos deux adhérents soient remerciés pour leur contribution reconstituant quelques éléments matériels attachés au prolongement de la vie normalienne dans cette école de village .
Le diaporama relatif à l’histoire de l’Ecole de Stang ar Bacol que l’on pourra consulter en cliquant ici a été mis en forme par Laurence Cohuet. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.
Notre Monument orphelin est d’autant plus silencieux que son Drapeau qui par le passé claquait au vent, est désormais à terre et dans l’attente d’une remise en ordre par le nouveau propriétaire des lieux. Cependant il a fait l’objet d’un fleurissement conformément à la résolution prise lors de la dernière Assemblée générale de l’ASVPNF.
Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos les deux documents suivants :
Document 1 : Le message de l’ASVPNF aux Institutrices et Instituteurs Morts pour la France au cours de la seconde guerre mondiale.
Document 2 : Un bref diaporama illustrant l’état actuel des lieux et rappelant la longue liste de nos chers disparus.
Que Yveline Douguet qui a mis grâcieusement à notre disposition des photos de sa collection personnelle et Laurence Cohuet qui a effectué la mise en forme graphique du diaporama soient chaleureusement remerciées pour leurs contributions.
Ledit conseil fut installé en 2018 par le Ministre de l’Education nationale de l’époque. Dans un éditorial récent sa présidente en titre, Dominique Schappner, rappelait : «En installant, le 8 janvier 2018, un « Conseil des sages de la laïcité », le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a exprimé une exigence claire : pilier de notre République, indissociable de la formation des futurs citoyens, la laïcité doit être préservée, transmise et explicitée par nos institutions, au premier rang desquelles, l’École. Face aux atteintes au principe de laïcité qui ébranlent l’institution scolaire, il ne faut pas « mettre la poussière sous le tapis ». Il s’agit au contraire de renforcer le modèle républicain, en apportant une réponse systématique et un soutien clair à tous les personnels d’enseignement et d’éducation parfois mal armés face aux nouvelles contestations du principe de laïcité.
Fort de son bilan de cinq années d’activité au service de la communauté éducative, il était souhaitable qu’un texte vînt préciser et consacrer les pratiques que le Conseil des sages a déployées dans divers domaines (conseil, publications, formation), souvent en réponse à des faits préoccupants émanant du terrain scolaire.https://www.education.gouv.fr/le-conseil-des-sages-de-la-laicite-et-des-valeurs-de-la-republique-41537
C’est pourquoi, dans un arrêté publié le 13 avril 2023, le ministre Pap Ndiaye a confirmé les fonctions du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République, en complétant sa composition fixée à vingt membres et en élargissant son périmètre d’action. »Cf.
Dès le 14 avril 2023, Le Point titrait à ce propos , sous la plume d’ Alice Pairo-Vasseur :
Conseil des Sages de la laïcité : l’inflexion de Pap Ndiaye
On soulignait au passage que le ministre de l’Éducation nationale remodèle l’organisme consultatif créé par son prédécesseur. Des changements qui pourraient en dire long…. (Cf. https://www.lepoint.fr/societe/conseil-des-sages-de-la-laicite-l-inflexion-de-pap-ndiaye-14-04-2023-2516379_23.php)
Selon Le Monde du même jour :
Pap Ndiaye élargit les missions du conseil des sages de la laïcité à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme
Pendant ce temps La Croix notait à ce propos :
Éducation nationale : Pap Ndiaye étend les missions du Conseil des sages de la laïcité
Le ministre de l’éducation nationale a installé un Conseil des sages de la laïcité renouvelé, vendredi 14 avril. Il réoriente ses missions qui ne se limiteront plus à la défense de la laïcité mais s’étendront à la lutte contre les discriminations.
En parallèle on note des réactions plus réservées côté Café pédagogique lequel pointe :
Pap Ndiaye contrôle le Conseil des sages de la laïcité
Après la publication d’une circulaire sur la laïcité fin 2022, Pap Ndiaye recadre le conseil des sages de la laïcité, un organisme créé par JM. Blanquer en 2018. Un arrêté, publié au BO, limite la capacité d’expression et d’action du conseil et prépare le renouvellement de ses membres. Pap Ndiaye tourne enfin la page Blanquer sur ce sujet.
Cf . https://www.cafepedagogique.net/2023/04/14/pap-ndiaye-controle-le-conseil-des-sages-de-la-laicite/
Mais déjà sur Public Sénat du 19 avril 2023 on attire l’attention sur le fait que : En élargissant la composition et les missions du Conseil des sages de la laïcité, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a scandalisé la droite sénatoriale qui l’accuse de dénaturer cette instance mise en place par Jean-Michel Blanquer.
Cf. https://www.publicsenat.fr/actualites/education/la-reprise-en-main-du-conseil-des-sages-de-la-laicite-par-pap-ndiaye-scandalise
Dans le droit fil de ce propos on ne peut être surpris de découvrir dans Front populaire du 25 avril :
Pap Ndiaye accusé de défaire le Conseil des sages de la laïcité
Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a remodelé le Conseil des sages de la laïcité en modifiant sa composition, ses missions et ses moyens d’action. La nomination récente d’Alain Policar, favorable au modèle multiculturaliste à l’anglo-saxonne, a mis le feu aux poudres. Un des membres dudit conseil donne sa démission…
Dans ce contexte, les visiteurs de ce site pourront rester informés des évolutions en cours et de leur signification en consultant l’article de la philosophe Catherine Kintzler , membre du Conseil des Sages, qu’elle a publié le 24 avril 2023 dans son blog revue Mezetulle. Ledit article est intitulé :
Conseil des sages de la laïcité …deux textes officiels à comparer
Il est accessible soit en cliquant ici soit en se rendant à l’adresse : https://www.mezetulle.fr/conseil-des-sages-de-la-laicite-deux-textes-officiels-a-comparer/
La comparaison faite, les visiteurs tireront les conclusions qui s’imposent.
Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous autoriser à reproduire et à représenter ce nouvel article publié sur son blog revue.
De semaine en semaine sans relâche, le dossier des abus sexuels commis dans l’Eglise ne cesse de s’épaissir. Il est alimenté par une actualité libérée révèlant non seulement l’ampleur d’une dérive systémique au sein de l’Institution mais aussi de son incapacité consubstantielle à se réformer tout en réparant les dommages et traumatismes causés aux victimes. Ceci ne manque pas d’interroger sinon d’éroder définitivement la foi des fidèles.
Pour s’en convaincre il suffit,une fois de plus, de se rendre à un media télévisuel bien informé pour consulter en différé les émissions et reportages dédiés à cette problématique . C’est ainsi que l’on voit apparaître à arte.tv/fr/videos :
1.Les religieuses abusées face au silence de l’Eglise ( 4 mars 2019
https://www.youtube.com/watch?v=Jl9wjEESsaQ
2.Eglise catholique : à l’écoute des victimes d’abus sexuels (5 octobre 2020)
https://www.arte.tv/fr/videos/100079-000-A/eglise-catholique-a-l-ecoute-des-victimes-d-abus-sexuels/
3.Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise(7 mars 2022) .
https://www.arte.tv/fr/videos/078749-000-A/religieuses-abusees-l-autre-scandale-de-l-eglise/
4.Allemagne : l’Eglise catholique dans la tourmente (24 mars 2021)
https://www.arte.tv/fr/videos/102858-000-A/allemagne-l-eglise-catholique-dans-la-tourmente/5.Pédocriminalité en Espagne : silence dans l’Église (26 août 2022)
https://www.arte.tv/fr/videos/106745-005-A/arte-regards/
6.Abus sexuels – Péché mortel dans l’Église (11 avril 2023) https://www.arte.tv/fr/videos/104423-000-A/abus-sexuels-peche-mortel-dans-l-eglise/)
On retiendra également pour ce qui pourrait s’apparenter à un état des lieux au printemps 2023, l’article fondateur de René Poujol intitulé :
« Quitter l’Eglise catholique ou y rester… »
paru dans Mon église et moi le 12 avril 2023 ;
https://www.renepoujol.fr/quitter-leglise-catholique-ou-y-rester/#more-7635
René Poujol y pose en effet cette question essentielle pour certains qui, bien que présente dans toutes les têtes, ne se prononce pas en public alors qu’elle alimente les conversations privées et les échanges dans les réseaux sociaux… Selon cet auteur :
« Il y a eu le tsunami du rapport Sauvé puis le doute grandissant sur la capacité de l’Eglise à se réformer elle-même ; il y a eu les deux rapports sur les frères Philippe, Jean Vanier et les complaisances institutionnelles qui ont entouré leurs dérives ; il y a eu la mise en cause d‘évêques français dans des affaires d’abus… Pour certains ces épisodes ont été déterminants dans leur décision de rompre avec l’Eglise ou de s’éloigner durablement. On sait aussi que le confinement lié au Covid19 a durablement éloigné des fidèles de la messe dominicale. Enfin, il suffit de lire ce qui s’exprime et se débat de plus en plus librement, pour comprendre que la crise de confiance est profonde, radicale. Elle touche tout à la fois à la gouvernance, à la pastorale, à la doctrine voire pour certains au contenu même de la foi. Et les critiques de Rome sur le chemin synodal allemand font craindre que le synode en cours, convoqué par le pape François, ne soit pas à la hauteur de l’ébranlement qui secoue l’Eglise. Dès lors la tentation est forte, pour telles ou tels, de partir au désert… »
Mais on peut entendre…, sur ce site combien, pour des croyants sincères et convaincus, cette démarche intellectuelle et spirituelle est difficile à initier et à mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit et dans l’attente d’évolutions que d’aucuns pensent être inéluctables, il est important de rester informé de la facon dont l’église, sa hiérarchie et les institutions qui en dépendent prennent en charge et gèrent les désordres, dysfonctionnements et autres affaires délictuelles au regard de la justice des hommes. Bon nombre des éléments de ce cataclysme se trouvent désormais sur la place publique et ils ne semblent pas nécessairement contribuer au bien public.
Pour l’instant les visiteurs de ce site pourront consulter un ensemble d’articles que nous empruntons à Golias avec l’accord de Christian Terras, éditeur en chef. Ils sont présentés, selon leur date de mise en ligne, dans l’ordre chronologique inverse :
Article 1 . A Dieu Jacques; un évêque de plein vent !
13 avril 2023
https://www.golias-editions.fr/2023/04/13/a-dieu-jacques/
« Nous avons appris avec beaucoup de tristesse, la disparition de Jacques Gaillot. Depuis plus de vingt ans, il était évêque de Partenia, après avoir subi les foudres de Rome l’obligeant à démissionner du siège d’Evreux. En 1990, nous avions qualifié Mgr Gaillot dans le premier « Trombinoscope pour épiscopes » d’ultra-conciliaire : « Le seul évêque que sa mission a converti. L’évêque qui a compris la modernité dans son essence même. Met en pratique une liberté d’esprit que nombre d’évêques s’interdisent du fait de leur fonction. A du courage dans un environnement ecclésial et épiscopal pas très tendre avec lui. Trouve du réconfort à l’extérieur, ce qui suffit à son bonheur de pasteur et d’homme. Profond, bon théologien, tendre, vit sans trop d’état d’âme la dialectique pasteur-prophète. N’est pas si naïf et maladroit qu’on le dit » mais il risque de « griller ses batteries à cause d’un plan média mal ficelé ou trop dispers »… Jacques un évêque de plein vent Jacques Gaillot est resté cet évêque de « plein vent », attentif aux plus pauvres. Il invitait à penser autrement. Sur le monde pour rappeler l’impératif de fraternité… »
Article 2 . Crimes sexuels : les évêques sabotent le travail
13 avril 2023
https://www.golias-editions.fr/2023/04/13/crimes-sexuels-les-eveques-sabotent-le-travail/
« Réunie à Lourdes du 28 au 31 mars 2023, la Conférence épiscopale française a examiné les soixante propositions émises dans un rapport par une centaine de clercs, laïcs et personnes victimes de violences sexuelles, fruit de dix-huit mois de réflexions de neuf groupes de travail. Le but affiché était de mettre fin à la culture qui a permis aux violences sexuelles d’être commises et couvertes, pendant des décennies, au sein de l’institution. L’issue est pour le moins décevante. En définitive, n’ont été adoptées que des mesurettes dont des « visites régulières » extérieures pour vérifier l’« exercice normal » de la fonction d’évêque, la rencontre régulière et individuelle des prêtres avec leur évêque, ou encore la présence d’une diversité …»
Article 3 . Les dogmes chrétiens sont-ils immuables ?Ou comment l’Eglise fabrique les dogmes
6 avril 2023
https://www.golias-editions.fr/2023/04/06/les-dogmes-chretiens-sont-ils-immuables-ou-comment-leglise-fabrique-les-dogmes/
« La crise que vit l’Eglise, que nous vivons, nous rend sans doute plus disponible au mystère pascal.Il y a bien sûr le scandale des abus de tous ordres mais aussi le risque d’implosion, pour évoquer le livre de Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel. Il est urgent de se poser pour réfléchir en évitant les logiques binaires. Dans ce temps, comme les disciples d’Emmaüs, nous sommes entre la tristesse et l’espérance. Nous avons encore besoin de comprendre en nous laissant enseigner… ».
Article 4. Vers une Eglise sans prêtres …en Belgique !
31 mars 2023
« Mi-février, un livret de soixante pages au titre provocateur, « Rendons l’Église au peuple de Dieu ! Pour en finir avec le cléricalisme », a fait naître une vive polémique dans l’Église en Belgique. Rédigé par des catholiques belges de Liège, ce texte entend promouvoir la lutte contre le cléricalisme, qui passerait par une inévitable suppression de la prêtrise. « Pour supprimer le cléricalisme, il faut supprimer le clergé », écrivent-ils. Ce document d’une cinquantaine de pages est le fruit d’une réflexion menée par une douzaine de personnes. Durant plus d’un an, laïcs, prêtres et religieuses se sont réunis chaque mois « pour réfléchir à la manière dont les sacrements sont vécus aujourd’hui …».
Le visiteur constatera qu’on est encore loin du compte s’agissant de faire la lumière sur les effets désastreux d’un cléricalisme institutionnel qui, s’exerçant depuis des siècles, s’autoprotège. Et pendant ce temps… les réparations se font attendre étant entendu qu’elles ne pourront vraiment intervenir en l’absence de profondes réformes.
C’est dans ce contexte, étonnant au 21è siècle, que l’on est tenté de renvoyer les visiteurs à la dernière liste des items traitant de la question dans le quotidien La Croix du 14 avril 2023. Ils sont désormais rassemblés dans une rubrique intitulée « L’Eglise face à la pédophilie et aux abus sexuels » :
Abus sexuels : les évêques français de retour à Rome mi-mai pour une session de travail
Abus dans l’Église : « La manière de penser la relation femmes-hommes est déterminante »
Abus sexuels dans l’Église : les religieux veulent « repérer les risques, nommer les emprises »
Abus dans l’Église : les responsables religieux à Paris pour enclencher des mesures de lutte
Église de France, le temps de la conversion ?
L’archevêque de Strasbourg Luc Ravel écarte son évêque auxiliaire Christian Kratz
Abus sexuels : à Lourdes, les évêques misent sur un changement de culture « sur le temps long »
Communiqué du 24 avril 2023
de la
Vigie de la Laïcité
: https://www.vigie-laicite.fr/
C’est en ces termes que fut lancé en avril 2021, sous l’égide de la Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, et au titre du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) un appel à projets doté d’une enveloppe de 2,5 millions d’euros pour promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes : le « Fonds MARIANNE ».
Les autorités de tutelle rappelaient le contexte où prospèrent, notamment sur les réseaux sociaux, des discours de haine, divisant les Français, les valeurs républicaines étant durement mises à l’épreuve.
Liberté de conscience et d’expression, égalité de tous les citoyens et de toutes les citoyennes sans distinction d’origine, de race ou de religion, fraternité, laïcité doivent plus que jamais être défendues.
C’est pourquoi le Ministère de l’Intérieur lance cet appel à projets national « Fonds MARIANNE » qui accompagnera ceux lancés par les préfets dans les territoires pour soutenir les initiatives locales. Cf. https://www.cipdr.gouv.fr/appel-a-projets-national-2021-fonds-marianne/
Etaient éligibles des projets visant à soutenir les jeunes de 12 à 25 ans exposés aux idéologies séparatistes et contribuant à la réalisation de l’un ou plusieurs des objectifs suivants :
–Riposter à la propagande séparatiste ainsi qu’aux discours complotistes en ligne, en particulier sur les réseaux sociaux ;
–Défendre les valeurs républicaines de liberté, de conscience et d’expression, d’égalité, entre tous les hommes et entre toutes les femmes, de fraternité et de laïcité qui sont le ciment de la concorde et de la cohésion nationales.Cependant le 29 mars 2023 l’hebdomadaire Marianne titrait sous les plumes de Gabriel Libert et Gérard Andrieu :
Révélations sur l’argent évaporé du fonds contre le séparatisme
Dans cette même perspective le président de la commission des Finances du Sénat, le socialiste Claude Raynal, a demandé au gouvernement de lui transmettre d’ici à mercredi 19 avril tous les documents concernant le fonds Marianne contre le séparatisme, après nos révélations fin mars (voir l’article mentionné ci-dessus) sur l’utilisation suspecte des subventions allouées. Cf. https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/fonds-marianne-le-senateur-ps-claude-raynal-reclame-tous-les-documents-au-gouvernement-dici-mercredi
On parle désormais d’une gestion opaque dudit fonds l’association qui aurait été le principal bénéficiaire, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), aurait utilisé l’argent pour un site Internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux ex-dirigeants….
Ceci permettait au Monde du 24 avril 2023 de titrer :
Fonds Marianne : une commission d’enquête proposée au Sénat
Deux associations bénéficiaires du fonds, créé après l’assassinat de Samuel Paty pour « défendre les valeurs de la République », sont soupçonnées d’avoir indûment perçu ou utilisé leurs subventions. Ils’agit de l’USEPPM déjà nommée et de l’ association « Reconstruire le commun ».
En clair , le citoyen ordinaire découvre « une nouvelle affaire »… en cours d’instruction parlementaire . C’est dans ce contexte qu’est publié le 24 avril le communiqué de la « Vigie de la laïcité » que nous avons reproduit avec l’accord des dirigeants de cette association. Ceux-ci soulignent que :
« La concomitance de la création du « fonds Marianne » en 2021 et de la suppression de l’Observatoire de la laïcité la même année interroge et laisse dubitatif sur la place que tient aujourd’hui la question de la laïcité dans les politiques publiques gouvernementales. Outil pour diffuser des idées réactionnaires ? Commerce de la laïcité ? Cette dernière apparaît de plus en plus comme un camouflage idéologique pouvant rapporter, comme on le voit, de la plus sordide des manières, de l’argent. Cf. Appel à projets national 2021 – « Fonds MARIANNE » – Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation,
Que les dirigeants de La Vigie de la Laïcité soient remerciés de nous autoriser cet emprunt.