La disparition du Professeur Guy DESBIENS

              Grand défenseur de l’Ecole publique républicaine
 
 
Nous reprenons ici l’annonce qu’en faisait  notre collègue Catherine Kintzler dans  son blog revue Mezetulle le 20 juin 2025.
 
« J’apprends avec tristesse par un collègue de philosophie le décès de Guy Desbiens, survenu le 8 juin. Professeur de philosophie au lycée Corot de Douai, Guy Desbiens a bien voulu me confier, depuis 2008, la publication de 18 articles pour Mezetulle, sur la défense de l’instruction, de l’école, de l’enseignement philosophique.

Après le décès d’Edith Fuchs et celui de Jean-Michel Muglioni, celui de Guy Desbiens affecte profondément Mezetulle et attriste les défenseurs de l’instruction publique. J’adresse mes condoléances et ma sympathie à tous ses proches. »

Charles Péguy et les Hussards noirs de la République

Né en 1873 à Orléans, Charles Péguy fut l’un des grands écrivains de la Troisième République, poète engagé, républicain fervent et témoin lucide des transformations politiques et sociales de son temps. Élève de l’école annexe de l’École normale d’instituteurs d’Orléans, il grandit dans un environnement où l’éducation était perçue comme le levier de l’émancipation.

Portrait de Charles Péguy vers 1908.
Collection personnelle ASVPNF

Dans son texte L’Argent, publié en 1913 dans les Cahiers de la Quinzaine, Péguy évoque avec émotion les jeunes élèves-maîtres — formés dans les Écoles normales — qu’il croisait dans la cour ou dans les classes de l’école annexe. Ces jeunes gens, habillés de noir, disciplinés, porteurs de l’idéal républicain, allaient devenir les instituteurs de la France rurale et urbaine. Leur mission : faire reculer l’ignorance, transmettre les savoirs fondamentaux, mais aussi former les esprits libres et les cœurs civiques. 

Extrait de L’ARGENT , 1913

 

      «   Nos maîtres étaient de pauvres gens comme nous, mais ils étaient d’un autre ordre que les riches. Ils n’étaient pas riches ; mais ils n’étaient pas pauvres comme nous.
C’étaient nos maîtres. On respectait nos maîtres. On les respectait comme on respecte un prêtre, un soldat, un juge, un chef. […] Ces hussards noirs de la République avaient une allure, une tenue, une honnêteté. On reconnaissait au premier coup d’œil, à la coupe de leur redingote, au port de leur tête, qu’ils n’enseignaient pas seulement à lire, à écrire, à compter.
Ils enseignaient le respect, le courage, la dignité. »

 

Par cette évocation lyrique et grave, Péguy rend hommage à une génération de maîtres qui incarna l’École de la République dans ce qu’elle avait de plus noble : austérité, rigueur morale, transmission du savoir comme acte de foi laïque.

Dans le contexte de l’École normale d’Orléans, où l’enfant Charles fut élève, ces « hussards noirs » passaient devant lui, silhouette droite et manteau noir, en route vers leur mission. Il ne les a jamais oubliés.

 Note :Ce texte de Charles Péguy est désormais dans le domaine public. L’extrait provient de L’Argent, publié en 1913 dans les Cahiers de la Quinzaine. Version intégrale disponible sur : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Argent_(P%C3%A9guy)

 Les visiteurs de ce site pourront consulter  4   fichiers dévolus à Charles Péguy et à  quelques aspects de son œuvre :

Fichier 1. Les hussards noirs de Charles Péguy (1913)

Fichier 2. Péguy. L’Argent ou le parti pris du témoignage

Fichier 3. Résister avec Charles Péguy (Article de Jean de Saint-Chéron dans La Croix L’Hebdo n°287)

Fichier 4. Charles ,Péguy . Note de Samir Siad dans Théâtre Montansier.

 Comment ne pas rappeler au final de ces préliminaires dévolus au « rempailleur de textes » qu’était Chales Péguy le propos singulier de Bernanos  à son intention «  C’était un homme qui, mort, reste à portée de voix qui répond à chaque fois qu’on l’appelle ».

Etudiant à vie à l’épreuve du cabinet des curiosités normaliennes

par

François Larher

A la fin du premier quart du 21è siècle  on est enclin, dans certains milieux, à qualifier d’anachronique tout ce qui touche à la 3è République et notamment  l’Ecole publique gratuite, obligatoire et laïque qui fut sans conteste son œuvre la plus emblématique et la plus prometteuse pour ses enfants et l’avenir. On admettra ici, il ne pouvait en être autrement, que les acteurs de la  Révolution qui s’en suivit furent identifiés à ceux qui furent nommés par Charles Péguy les Hussards noirs de la République,  les Instituteurs et les Institutrices formés dans les Ecoles normales départementales.

Peut-on encore en 2025 être surpris et s’enthousiasmer de ce que furent les protagonistes de cette émancipation à l’origine de la transformation  complète de notre société et de ses modalités de fonctionnement ?

Peut-on encore en jetant un coup d’œil attentif sur le passé nous donner une raison de plus pour ne pas mépriser le présent et pour ne pas désespérer de l’avenir que le passé nous a préparé ?

C’est le sens de la démarche que propose ici un ancien hussard noir  qui, devenu normalien grâce à son Ecole de hameau et son premier Instituteur  à la fin de la Seconde Guerre mondiale,  entreprit un long cursus d’étudiant à vie qui donna lieu à un parcours scientifique à peine achevé .

Ce cursus fut jalonné d’étapes nombreuses et variées parmi lesquelles  l’obtention du diplôme d’études approfondies en sciences végétales fut sans doute la plus marquante et la plus probante pour son bénéficiaire, fils de paysans passé par l’Ecole de hameau, le Cours complémentaire, L‘Ecole normale, l’Ecole de la Faculté des Sciences et enfin par l’Ecole de la vie.

Il était donc bien normal qu’il revienne, en toute humilité, apporter sa contribution sur ce site dévolu à l’histoire de l’Ecole normale et à celle des Instituteurs qui, parfoi, dérivait vers  des champs quelque peu insolites tels celui que le visiteur pourra découvrir dans les fichiers suivants .

Son étonnement sera grand de trouver des éléments constitutifs de tout ouvrage scientifique rédigés non pas en français et en anglais approximatif comme il est de coutume, mais en français et en breton. La langue bretonne était et reste la langue maternelle de l’auteur . Indélébile malgré les efforts de l’Ecole de la République, il se devait en pareille circonstance de lui redonner la place   d’honneur qu’elle n’aurait jamais dû quitter .

Fichier 1. Propos bilingues relatifs au  DEA ( avant- propos, épilogue, lettre d’envoi).

Fichier 2. Texte du mémoire de stage pratique de DEA océrisé  et aux normes éditoriales de 2025.

A propos de la mise en berne du drapeau national sur les bâtiments publics pour les obsèques du pape François.

Ça  va mieux en  le disant et en  l’écrivant (même à contretemps) :  les bâtiments publics sont les temples de la République  et non ceux de la foi. Il n’y avait donc aucune  raison légitime pour que le drapeau  qu’ils arborent fièrement  soit mis en berne pour cet évènemement. La France laïque ne se trouvait pas en deuil !

 Certes comme souligné par Stéphane Duguet (Public Sénat, 23 avril 2025)  « la mise en berne des drapeaux fait polémique jusqu’au Sénat… »

 Il précise dans un article que :

Les drapeaux seront mis en berne samedi à l’occasion des funérailles du pape François. Un choix défendu par certains élus et critiqué par d’autres au nom de la laïcité. François Bayrou lui-même avait critiqué ce choix en 2005.

Les drapeaux hissés sur les bâtiments publics seront descendus à mi-hauteur ou attachés par un ruban noir samedi à l’occasion des funérailles du pape FrançoisUne décision prise par l’Elysée assure-t-on à Matignon qui avait annoncé la mise en berne des drapeaux à l’Agence France Presse.

Mais ce choix ne passe pas auprès de plusieurs responsables politiques de gauche comme Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise ou encore les députés écologiste Alexis Corbière et socialiste Jérôme Guedj.

« Obligation d’indifférence »

« Cette décision est honteuse », écrit sur X le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, par ailleurs membre du groupe d’amitié France-Vatican. « Je ne me sens pas représenté par la République française quand elle estime de son devoir d’honorer souverain pontife », regrette-t-il auprès de Public Sénat. Pour le vice-président du Sénat, la laïcité impose une « obligation d’indifférence » à l’égard de toutes les religions.

Mais au Palais du Luxembourg la plupart de ses collègues interrogés ne sont pas choqués. « C’est aussi un chef d’Etat », rappelle le sénateur socialiste Rémi Féraud. « La France est laïque mais son histoire est catholique. Je ne crois pas qu’il y ait de mise en danger de la laïcité », ajoute un autre sénateur PS. Dominique de Legge, le président Les Républicains (LR) du groupe d’amitié France-Vatican, est du même avis : « On ne peut pas rendre hommage et regretter un geste qui traduise de façon tangible cet hommage ».

Bayrou opposé à la même décision en 2005

D’autres avancent aussi le fait que ce n’est pas la première fois que la France met ses drapeaux en berne pour un chef d’Etat étranger et une autorité religieuse. « La reine Elizabeth II était aussi cheffe de l’Eglise d’Angleterre que je sache », appuie Loïc Hervé, sénateur centriste. « Le contraire me choquerait » indique même la sénatrice LR Marie Mercier. En revanche, la vice-présidente du groupe d’amitié France-Vatican estime qu’un « deuil national ne collerait pas parce que ce n’est pas une personnalité nationale ».

Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois que les drapeaux seront mis en berne après la mort d’un pape. La France l’avait fait après le décès du pape Jean-Paul II en 2005, année du centenaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. A l’époque, cette décision avait été sévèrement critiquée par l’actuel Premier ministre François Bayrou. L’ancien président de l’UDF jugeait que cette décision « ne correspond pas à la distinction qu’il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques nationaux ». Un de ses proches contacté par Public Sénat assure qu’aujourd’hui « ça ne pose un problème à personne, ni au gouvernement ni au président de la République au regard de ce qu’était le pape François tourné vers les plus démunis ».

Pour rendre hommage au pape François, Gérard Larcher, le président du Sénat, a signé le registre de condoléances de la Nonciature apostolique, le lieu de représentation du Vatican en France. « Au nom du Sénat sincères condoléances à la communauté catholique de France et à l’Église universelle » a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Une prise de position officielle au nom de l’institution que déplore le vice-président communiste du Sénat Pierre Ouzoulias : « Je ne lui ai pas donné mandat pour qu’il aille signer le registre de condoléances du pape ».

Tout ceci ne laisse rien augurer de bon lorsque d’aucuns se préparent à  célébrer sans faiblesse ni compromission le 120è anniversaire de la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat.

Il ne s’agissait point de respecter  on ne sait quelle « obligation d’indifférence » mais seulement de continuer à respecter toutes les différences.

Les visiteurs intéressés pourront consulter à ce propos une tribune publiée dans l’hebdomadaire Marianne  reprise sur le site de Unité Laïque.  Ladite tribune est accessible  à l’URL  :

A propos du respect de laïcité dans le sport

Dans un article très documenté de Aline Girard -mis en ligne dans le blog revue Mezetulle de Catherine Kintzler, le 27 mai 2025- il est fait état de :

« Sport et laïcité : un terrain miné »

 Selon C. Kintzler « Aline Girard y rappelle les multiples et spectaculaires offensives politico-religieuses dont la pratique sportive publique est l’objet, lesquelles n’épargnent même pas (on devrait dire « surtout pas ») l’olympisme en dépit de sa charte. Elle fait le point sur la situation actuelle de la réglementation, très complexe, de l’affichage politico-religieux dans le sport et commente le projet de loi voté par le Sénat en février 2025 ainsi que les réactions qu’il a soulevées. Elle souligne que, pour l’islam politique qui mène ses offensives sur tous les secteurs de la vie sociale et publique, « le sport est un terrain de choix, puisqu’il met en scène le pire cauchemar des intégristes, la liberté des corps, et surtout la liberté des corps féminins. » 

 Pour ne pas s’égarer en terrain miné-démarche périlleuse en jargon militaire- on soulignera que  l’article en question analyse les tensions croissantes entre la laïcité et les influences politico-religieuses dans le domaine sportif. Il fait apparaître que le sport, en particulier le sport féminin, devient un terrain stratégique pour les offensives islamistes, qui cherchent à imposer des signes religieux ostensibles et à remettre en cause les principes d’égalité entre les sexes.  On retiendra plus particulièrement que :

La neutralité religieuse et politique est un principe fondamental dans le sport français, inscrit dans la Charte olympique et les règlements des fédérations sportives. Le ministère des Sports rappelle que ce principe vise à préserver le pacte républicain et à garantir l’égalité entre les pratiquants. Toutefois, des ambiguïtés persistent, notamment concernant le port de signes religieux dans les compétitions internationales.

Les fédérations sportives françaises interdisent généralement le port de signes religieux ostensibles lors des compétitions. Cependant, des exceptions sont parfois accordées, comme ce fut le cas pour la coureuse Sounkamba Sylla, qui a dissimulé son voile sous une casquette lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Cette entorse au règlement a suscité des critiques et des interrogations sur la cohérence des règles appliquées.

À l’école, le principe de laïcité est également appliqué, interdisant le port de signes religieux ostensibles. Cependant, des tensions apparaissent, notamment dans les activités périscolaires ou les clubs sportifs scolaires, où le respect de la laïcité peut être mis à l’épreuve par des demandes de créneaux réservés ou des pratiques communautaristes.laicite.laligue.org+1Revue Quart Monde+1

  –Le sport comme lieu de prosélytisme religieux …    des « incidents » tels que des prières collectives dans les vestiaires, des refus de se soumettre aux règles de l’arbitrage ou des demandes de modification des calendriers de compétition pour respecter les fêtes religieuses illustrent cette tendance. Des rapports parlementaires ont alerté sur le risque de radicalisation dans certaines disciplines sportives, notamment les sports de combat.laicite.laligue.org

Le sport féminin est particulièrement ciblé par les offensives islamistes, car il incarne la liberté des corps et l’émancipation des femmes. Des athlètes comme Nawal El Moutawakel, Hassiba Boulmerka ou Habiba Ghribi ont été des symboles de cette résistance. Aujourd’hui, des athlètes comme Sifan Hassan, qui a couru sans voile et a reçu sa médaille d’or voilée, illustrent cette instrumentalisation du sport à des fins politiques et religieuses.Mezetulle

Au total  les visiteurs feront le constat que Aline Girard met en lumière les défis auxquels est confronté le sport français face aux pressions politico-religieuses. Elle appelle à une vigilance accrue pour préserver les principes de laïcité, d’égalité et de liberté dans le domaine sportif. Le sport, espace de rencontre et de mixité, ne doit pas devenir un terrain d’affrontement idéologique ou communautaire.

Faut-il enfin rappeler que, dans ses fondements, la République française est laïque et que  de surcroît elle est une, indivisible et sociale ?

Ceci étant rappelé les visiteurs pourront, en cliquant ici ,consulter l’article  de Aline Girard intitulé :

« Sport et laïcité : un terrain miné »

et en tirer des enseignements majeurs s’agissant de la philosophie (et de la pratique) du sport sous les auspices de la République française.

Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous avoir permis ce nouvel emprunt  à Mezetulle.

L’école française : un système formaté pour les gagnants d’avance

Nous reproduisons ici l’intitulé  de l’article publié ce 3 juin 2025 par Djéhanne Gani sur le site du Café pédagogique . La question qui se pose au moment où certains se proposent de refonder l’Ecole est celle de savoir comment à force de faiblesses, de démissions ,de compromissions et  de démagogie on est parvenu à une telle situation  sous les auspices d’une République laïque et sociale. Les pères fondateurs de l’Ecole publique ne s’y reconnaîtraient pas,
Comment y remédier? A l’instar de  Djéhanne Gani  on proposera  le retour aux valeurs démocratiques portées  par l’Ecole publique laïque considérant que l’école pour toutes et tous les élèves reste un enjeu de taille- le seul qui vaille- et que si l’on veut relever le défi il reste à concevoir et à pratiquer un changement profond de culture et de structure scolaire, et à modifier fondamentalement  le regard que l’on porte sur l’institution scolaire.
Les visiteurs pourront accéder à l’article de Djéhanne Gani en cliquant ici.
Nous remercions D. Gani de nous permettre cet emprunt au site du Café pédagogique .

La Pie Margot dans la culture populaire bretonne

Pour compléter une information déjà documentée sur ce thème faisant référence à un  oiseau familier de nos jardins (Pica pica) – ses petits jacassant sont des juvéniles- dont le nom  est  souvent associé  au prénom féminin Margot ( diminutif de Marguerite) on rappellera qu’en langue bretonne Margot devient tout simplement Margod voire Margodic s’il s’agit d’une « Margod vihan »!

Pour la petite histoire attachée à ce prénom emblématique on rappellera que Margot  est, entre autres, la fée de  plusieurs légendes bretonnes, l’héroïne de l’ouvrage « De Goupil à Margot » de Louis Pergaud et celle du roman d’Alexandre Dumas La Reine Margot . Dans la série, n’oublions pas Victor Hugo qui se proposait gaillardement de courir les Margotons ,c’est-à-dire les jupons !!!

En breton du 19è siècle,  on parlait de Margod ar Bik et Proux le barde breton du Trégor en fit le titre d’une de ses gwerz mise en ligne sur asvpnf.com

Les visiteurs de ce  site pourront  consulter à ce propos quatre documents accessibles en cliquant sur document 1,2.……

Document 1: 

 . Caricature en noir et blanc de Margod ar bik (T.R., ASVPNF,  Mai 2025)

Document 2 : Proper Proux barde breton et Margod ar Bik (III) 

Document 3 : Charles Rolland,barde de Guerlesquin,

Document 4:  Petra  zo nevez e Ker Is … partition musicale associée à la gwerz Margod ar bik 

Le gag contreproductif du modèle de l’Ecole belge privatisée

En se référant à Wikipedia on peut découvrir divers aspects  de l’organisation du système éducatif en vigueur actuellement en Belgique . https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_%C3%A9ducatif_en_Belgique

« Cette organisation semble peu populaire en France et c’est  bien dommage ! La question peut en effet se poser  de savoir si elle peut constituer une source d’inspiration lorsque certains parlent de refonder d’Ecole de la République française. Ilapparaît ainsi que  « le système éducatif belge, tel qu’il est actuellement conçu, comporte un enseignement scolaire (sic,ndlr) l’instruction étant obligatoire de 5 à 18 ans. Pour l’enseignement scolaire, l’organisation générale est le résultat de la paix scolaire scellée dans une loi votée le 29 mai 1959, le « Pacte scolaire”. Cette loi définit quelques grands principes du système éducatif belge à savoir ;la liberté de choix d’instruction des enfants par les parents , la fin des tensions entre réseaux ,la gratuité de l’enseignement public.Le pouvoir fédéral est garant de cette paix scolaire mais l’organisation de tous les niveaux d’enseignement est assurée par les entités fédérées que sont les communautés, dont l’organisation dans chacune d’entre elles est largement similaire. »

Selon Cécile de Bouttemont,In Le système éducatif belge(https://journals.openedition.org/ries/1466)

« La Belgique est un État fédéral qui comporte deux sortes d’entités : les communautés, dont l’élément constitutif est la culture et la langue, et les régions dont l’élément déterminant est le territoire.L’éducation en Belgique a suivi le même processus que l’organisation politique et trouve son fondement actuel dans la réforme constitutionnelle de 1988, appelée Communautarisation.La recherche d’une plus grande équité entre les élèves apparaît comme l’un des défis majeurs auquel est confronté le système éducatif belge » 

Pour notre part nous retiendrons que :

 « Le  modèle de l’école  belge est celui  d’une  monarchie constitutionnelle fédérale. Il est difficilement transposable au cadre républicain français. Il offre une gestion pragmatique de la diversité linguistique et philosophique, mais il le fait au prix d’une cohabitation communautaire qui fragmente l’espace public, affaiblit la cohésion nationale, et mine la vocation universaliste de l’école.
Dans une République comme la France, attachée à la laïcité, à l’égalité des chances et à la formation d’un citoyen libre et éclairé, ce modèle semble plus un contre-exemple qu’une source d’inspiration. La défense de l’école publique, laïque et émancipatrice doit précisément éviter les dérives que connaît aujourd’hui l’enseignement belge.

Sur le plan philosophique, le modèle belge apparaît plus pragmatique et inclusif, mais moins exigeant sur le plan de la construction du sujet libre.
L’idéal laïque français, bien que souvent mis à l’épreuve, demeure un horizon d’émancipation intellectuelle, là où le système belge privilégie l’équilibre des forces communautaires — au risque de réduire l’école à un lieu de coexistence plutôt qu’un lieu d’élévation commune

 Le modèle français s’est construit sur une rupture avec l’influence religieuse, au nom d’un universalisme républicain. Il place la raison, la neutralité et la liberté de conscience au cœur de l’école.

Le modèle belge, lui, est issu d’un compromis historique visant à maintenir la paix civile entre courants idéologiques. Il s’appuie sur le pluralisme des convictions, ce qui rend la laïcité moins structurante juridiquement et philosophiquement.

Ainsi, la laïcité française est un projet politique d’émancipation, là où la neutralité belge est un équilibre entre communautés. Ces différences reflètent deux manières de penser le vivre-ensemble et la tolérance : par l’universalité des principes en France, par la gestion des diversités en Belgique. » (ASVPNF, mai 2025).

Quoi qu’il en soit il importe d’éclairer son point de vue d’observations et de commentaires d’acteurs du système éducatif  en question pour en tirer des enseignements en toute impartialité.  S’agit-il du contre-exemple  à éviter ou peut-on y trouver des sources d’inspiration salutaires ?

Dans ce contexte particulier et à l’instar de Catherine Kintzler qui ,dans son blog revue, accueille l’article intitulé :

Pourquoi l’école ne peut (malheureusement) plus être un lieu d’émancipation et d’éducation ?

par

Christophe  Bertiau

Christophe Bertiau est docteur en langues, lettres et traductologie de l’Université libre de Bruxelles

 Nous l’avons reproduit et représenté sur ce site (il est accessible en cliquant ici) afin que nul n’ignore les effets de la privatisation et de la communautarisation en matière d’éducation.

Que Catherine Kintzler soit remerciée pour nous autoriser ce nouvel emprunt et pour ainsi nous fournir l’opportunité de mieux connaître le système éducatif   de  nos voisins .

Une « gwerz » facétieuse de Prosper Proux (barde breton , 1811-1873) et sa traduction en français ( II)

Les  visiteurs pourront consulter ici deux fichiers. L’un est dévolu à la version bretonne de ce poème, retrouvée dans le journal Le Citoyen du 8 mai 1930 (dans la presse ancienne numérisée des Archives départementales du Finistère) et l’autre à sa traduction française par deux retraités-anciens bretonnants- ayant pratiqué leur langue maternelle dans le doux pays du Trégor. Ce fut le pays d’adoption  de Prosper Proux.

 L’ensemble renvoie à une monographie datant de la fin des années 50 et portant sur la biographie du barde, rédigée par un élève-maître en formation professionnelle à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper, sous le contrôle et les conseils éclairés du Professeur Pierre Jakez Hélias,

Cette monographie, malencontreusement égarée au cours de la mise en déshérence  de ladite Ecole, est activement recherchée !…

Fichier 1. Gwerz Margod ar Bik.

Fichier 2. Chanson La Pie Margot